A une époque où les jeux qualifiés de « Metroidvania » se font rares, le studio thailandais Corecell Technology prend le pari avec Aeternoblade. Après moult problèmes de financement et de localisation, le titre parvient enfin entre nos mains. L’attente en vaut-elle la chandelle ?
Un jeu intéressant
Aeternoblade nous propose un scénario brutal et classique. Freyjia est sur le point de se faire tuer par le démon immortel Beladim quand son épée la ramène dans le passé, sept jours plus tôt,, quand elle a juré de se venger du démon qui venait de brûler son village et ses habitants. Au fur et à mesure de notre avancée, l’histoire des différents personnages qui apparaissent n’est pas forcément développée, au final on se retrouve avec une histoire de vengeance au mieux intéressante. Freyja ne se rappelant plus très bien de son passé si ce n’est la vengeance qu’elle espère accomplir, on se retrouve à la contrôler à travers différents niveaux à la recherche de divers éléments, comme la lame permettant de compléter son pouvoir, et ainsi parvenir à vaincre Beladim. De belles cinématiques illustrent l’aventure et la progression en elle-même est très similaire aux séries Castlevania ou Metroid. Vous traversez de grands niveaux en 2D, où l’issue se trouve toujours quelque part à droite. Votre route est parsemée d’énigmes, de phases de plate-forme et bien entendu de combats. Chaque carte est suffisamment grande pour vous tenir en haleine plusieurs heures afin de l’explorer à 100%, sans compter le fait qu’il vous faudra sûrement revenir en arrière pour accéder à des lieux dont vous n’aviez pas accès précédemment faute de capacité que vous acquérez en progressant (double saut, téléportation, etc…). Au niveau des combats, pour les amateurs des deux licences qu’on a citée, Aeternoblade n’a pas à rougir sur ce qu’il proposera. Les combats sont très nombreux, nerveux et les boss ne sont pas simples. Cependant, les possibilités de combos limités de Freyja peuvent amener une certaine répétitivité. Heureusement que les musiques accompagnent bien le jeu. Enfin, on apprécie la dimension RPG donné au titre, c’est-à-dire qu’en accumulant des points, il vous est possible d’améliorer les enchainements de Freyja voire tout simplement ses statistiques (attaques, points de vie, etc…). On le répète, pour les amateurs de « Metroidvania » ou pour les éventuels intéressés par le jeu, investir dans Aeternoblade n’est peut-être pas une mauvaise idée pourtant…
Aeternobug
Il va sans dire que le jeu parfait n’existe pas et qu’on peut trouver en chaque jeu des défauts. Concernant Aeternoblade, on n’aura pas besoin d’aller bien loin pour en trouver. Ils sont visibles très tôt, juste après la cinématique d’intro en fait. En effet, autant les cinématiques sont belles, autant le jeu en lui-même ne fait pas dans la prouesse technique et gagnerait à proposer des personnages plus charismatiques et des décors plus travaillés. Surtout le bestiaire et les boss qui sont horriblement moches. L’utilisation de la 3D est anecdotique et ne parlons même pas d’autres fonctions de la 3DS qui sont juste absentes. On appréciera l’effort des développeurs qui ont lutté pour la localisation du jeu mais il va sans dire que si vous avez peur de l’anglais, vous pouvez oublier le jeu. On évoquait également déjà un scénario anecdotique, mais c’est également ce même scénario qui nous embarrasse à dépenser une quinzaine d’euros pour cette expérience. En effet, celui-ci nous oblige, une fois Beladim que l’on pensait vaincu, à revenir en arrière pour véritablement voir la fin de l’aventure. C’est à dire retraverser tous les niveaux et refaire des combats avec une difficulté rehaussé pour l’occasion. Puis surtout, autant le dire clairement, le jeu est bourré de bugs. Il est possible que vous ne puissiez jamais finir le jeu en vous retrouvant bloqué sans possibilité de sauvegarder ou de mourir sans même savoir pourquoi. Le jeu aurait donc gagné à rester un peu plus longtemps au sein du studio pour être bien fini et optimisé. Dommage !