Elle est bien loin l’époque de la première console portable de Nintendo, la (ou “le” on ne vous en veut pas) bien dénommée Game Boy, c’est donc sur la dernière console portable du constructeur japonais que va se retrouver Save Me Mr. Tako, un jeu développé il y a 4 ans déjà par Christophe Galati et ayant finalement trouvé un grand éditeur tel que Nicalis. Le jeu pourrait passer pour un remake d’un classique de la Gameboy tant la fidélité est au rendez-vous mais il s’agît bien évidemment d’un jeu moderne prenant la voie d’un genre pas mal représenté ces derniers temps : le Metroidvania.
Go Mr. Tako !
Vous suivez l’histoire d’une pieuvre nommée Mr. Tako. Ce dernier vit dans un monde où les humains et les pieuvres sont en guerre entre terre et mer, mais c’est au moment où Mr. Tako, dans un élan de courage, se met à sauver une femme de la noyade que son destin va changer. En effet, une fée qui était témoin de la scène offre la capacité à la jeune pieuvre de pouvoir vivre sur la terre ferme. Ces nouvelles capacités acquises, Mr. Tako aura donc pour but de désamorcer le conflit perpétuel entre humains et pieuvres et ramener l’harmonie dans le monde.
Le jeu est intégralement composé de mélanges de 4 couleurs disponibles dans différents tons selon vos préférences (interchangeable à tout moment en appuyant sur L ou R), ce qui rappelle donc tout de suite le style graphique de la Gameboy qui, pour rappel, n’avait pas vraiment de couleur autre que ce teint verdâtre que lui donnait l’écran (chose qui fut corrigée quelques années plus tard par la sortie de la Gameboy Color). Le style ne s’arrête pas là puisque tous les éléments présents à l’écran seront affichés en 16-bits et la bande-son limitée à maximum 4 canaux audio comme à l’époque. Un parti-pris qui a le mérite d’apporter énormément de fidélité sans chercher à rajouter une quelconque touche de modernité à l’ambiance générale.
Le gameplay est tout d’abord simple à prendre en main : vous aurez la possibilité de tirer de l’encre et sauter, tout simplement, en sachant que vous disposerez d’un réservoir qu’il faudra remplir en ramassant des objets mais surtout, que l’encre aura une propriété spéciale, celle de “geler” les ennemis touchés permettant ainsi de se servir d’eux comme de plateformes. Cette mécanique en particulier sera très importante pour l’exploration du monde. En effet la partie Metroidvania du titre réside dans le fait qu’une cinquantaine de chapeaux dispersés partout dans le monde vous octroieront des capacités spéciales servant à progresser dans l’exploration du monde, comme celle de lancer des bombes ou encore utiliser une épée. Certains chapeaux seront bien cachés et ce sera à vous de déceler les passages secrets dans le monde pour les retrouver. Par contre, un point noir à souligner est le fait que si vous mourrez avec un chapeau sur la tête, il faudra retourner au village des poulpes parler à un PNJ pour le récupérer, une contrainte assez forte.
Concernant la vie, un seul coup suffit pour en perdre une (mais un chapeau permet d’encaisser quelques coups par exemple), les vies se récupèrent assez simplement dans le décor ou en cumulant 100 gemmes.
Au cours de votre aventure, il vous faudra traverser au total plus d’une vingtaine de niveaux se rejoignant via des hubs (un peu à la manière d’un jeu Kirby) et dont les passages entre deux environnements différents seront séparés par des boss qu’il faudra défaire. Comme dans la plupart des Metroidvanias, de nouvelles mécaniques de gameplay interviendront, que ce soit pour vos déplacements ou pour le besoin de retourner sur vos pas avec des capacités fraîchement acquises afin de débloquer de nouvelles zones. Des quêtes secondaires sont également présentes vous permettant de récupérer des récompenses, comme des gemmes ou encore des chapeaux. L’aventure en soi se termine en une dizaine d’heures facilement mais vous pourrez en rajouter le double pour la complétion de toutes les quêtes secondaires et la collection de tous les chapeaux.
On regrettera cependant que la présence des ennemis soit assez anecdotique, ces derniers servant les trois quarts du temps à être gêlés et utilisés comme plate-formes, ne représentant pas une réelle menace (hormis les boss, seuls adversaires vraiment “vulnérables” à l’encre).
Conclusion
Save me Mr Tako rend un bel hommage aux jeux de l’époque Gameboy comme Kirby’s Dream Land ou encore Metroid II : Return of Samus. La présence de mini-jeux et de dialogues permettent de réequilibrer le rythme global en apportant un peu de variété au gameplay au final assez monotone et orienté plate-forme, d'autant que par sa nature metroidvania, le titre introduit sans cesse de nouvelles mécaniques d’un point de vue plateforme et d'exploration du monde. On regrettera cependant une absence de danger en combat due à des ennemis ne cherchant pas spécifiquement à vous attaquer, sans aucun moyen pour vous de les détruire.
LES PLUS
- La personnalisation de l’affichage
- Ressemble vraiment à un jeu qui aurait pu sortir à l’époque
- Des quêtes secondaires permettant de découvrir de nouveaux PNJ et leur histoire
- La touche visuelle Gameboy
LES MOINS
- Une histoire qui tombe un peu à l’eau
- Un peu trop orienté plate-forme par rapport aux combats
- Reste très simpliste