Neverland est un studio qui n’existe plus de nos jours. Son dernier souffle a été rendu avec le sublime quatrième opus de Rune Factory. Mais revenons plusieurs années en arrière, c’est sur SNES que le studio commence à se faire un véritable nom grâce au jeu Lufia. Ce jeu fera naître une nouvelle série porteuse de ce nom dont le plus récent de ces jeux est sorti sur DS. La 3DS ne verra pas de nouvel opus de celle-ci mais le studio a trouvé bon de proposer sur la console virtuelle de celle-ci Lufia: The Legend Returns, initialement sorti sur Game Boy Color. On se propose de revenir sur cet ancien opus pour vous !
Un RPG correct pour la GBC
Une étrange voyante arrive dans votre village à la recherche de combattants pour former un groupe capable de changer les jours sombres qui se profilent. Vous incarnez au début Wain, un combattant défendant au mieux son village. Celui-ci croise la route de cette étrange voyante alors qu’il prévoyait comme à son habitude de partir s’entrainer. Rapidement de retour au village, un incendie frappe une des maisons avec une jeune fille piégée dans les flammes. Wain n’écoute que son courage et sauve la jeune fille tout en s’effondrant quelques secondes après. Il découvrira alors que Seena, la mystérieuse voyante, a pris soin de lui et écoutera son histoire sérieusement. Votre personnage décide alors de l’accompagner. A vous de recruter les autres combattants à travers le monde et vous préparer au combat final, rien de vraiment complexe au niveau du scénario, si ce n’est quelques lignes en rapport avec les précédents opus SNES sortis avant lui mais c’est tout, une aventure très classique vous tend les bras ! La réalisation est plutôt bonne pour de la GBC avec de bonne palette de couleur et des décors assez détaillés pour le support. D’autant plus que l’équipe passe d’une habitude de développement sur SNES à une console portable en 8bits. C’est ce qu’on pourrait appeler un Downgrade maîtrisé. Le périple vous fera voyager à travers quatre continents, de nombreuses villes et donjons sont au rendez-vous, ainsi la durée de vie est plutôt correct pour le genre. En ce qui concerne la partie sonore du jeu, le résultat est plutôt mitigé. Il y a de bons thèmes qu’on écouterait bien pendant de longue session de jeu mais également une bonne poignée de thème qu’on aurait préféré ne pas avoir à entendre tellement ils sont juste bruyant et répétitif. Sur de longue session on en vient même à tourner le son en mute. Sans évoquer encore le gameplay, on tient là une recette du RPG entrant plutôt dans la moyenne de ce que propose la GBC. Mais justement ajoutons donc mécanismes de gameplay.
Des combats complexes et des mécanismes mal gérer
Dans un RPG, l’exploration de la carte et des donjons est ponctuée de combat. Lufia : The Legend Returns n’y fait pas exception. Les rencontres ici se présentent de deux manières sans évoquer les luttes importantes contre les boss. Lorsque nous circulons sur la map, les combats sont aléatoires, aucun indicateur rien, vous pouvez faire une rencontre après un premier pas en dehors d’une ville tout comme 100 pas après. On aime où on n’aime pas ceci reste un système assez répandu à cette époque. Dans les donjons en revanche on voit les monstres et il est possible d’éviter une confrontation. Le début peut sembler anecdotique et on est tenté de fuir les combats, cependant il est également vrai que si votre niveau reste trop bas vous pourrez avoir quelques surprises et compliquer très vite la progression en avançant trop vite à bas niveau. A vous de trouver un juste équilibre en fuite et affrontement, histoire de ne pas vous retrouver bloquer à un moment de l’aventure en raison d’ennemi même normaux trop fort pour vous. On pourrait dire que la difficulté est mal équilibré mais on pourrait également considérer cela comme de votre responsabilité pour avoir choisi la voie de la fuite et donc de la facilité. L’exploration des villes et villages est assez classique avec des auberges pour vous soigner des magasins pour faire le plein, des églises pour sauvegarder et apprendre des sorts. Par contre, l’équipe a choisi le modèle du donjon aléatoire pour ce jeu GBC. On doit ainsi explorer chaque étage à la recherche d’un escalier pour progresser. On a la possibilité d’éviter les combats voir paralyser les monstres au moyen d’une technique. On peut utiliser cette même technique pour casser des murs et ouvrir des passages secrets cachés par quelques plantes ou couper de l’herbe pour dévoiler des coffres ou des pièges. Opté pour ce genre de donjon c’est avoir une volonté de renouveler cette exploration de donjon à chaque étage. Pourtant, quand on a une impression de sillonner les mêmes étages et les mêmes embranchements, on se demande vraiment si le système est aléatoire. Il donne juste l’impression de circuler dans une succession de zone similaire et de répéter le même chemin. A ce niveau, le choix a peut-être semblé avoir été le bon mais le travail dessus a rendu l’expérience peu convaincante. Enfin, en qui concerne le système de combat en lui-même, il est à la fois simple et complexe. La simplicité provient du fait que c’est un tour par tour avec attaques, défense, magies, techniques, objets et autres options au rendez-vous. La complexité provient du reste. Vous pouvez placer jusqu’à 9 personnages en combat dont 3 au front sont réellement les piliers de votre combat. Les combattants sont placés selon un schéma 3×3 et les combattants en haut de chaque colonne sont très importants. Une fois mort, le combat est perdu, peu importe que les autres soient encore en vie. Bien que 9 en combat, seuls 3 personnages (un de chaque colonne) peut attaquer.
Il ne s’agit pas nécessairement de celui situé en tête de ligne. Seulement ayez conscience que plus vous êtes avancé sur le front, plus vos attaques seront puissantes, compensons cela par une défense plus importante en en reculant du front. Ainsi sur votre formation 3×3, ceux qui sont devant infligeront davantage de dégâts que ceux qui sont derrière, ils auront cependant plus de facilité à tomber sous les coups. En ajoutant le fait qu’il suffit que vos 3 têtes soient hors combat pour enclencher le Game Over, celui-ci n’est jamais très loin et tout cela donne une dimension tactiques très sympathiques et maîtrisé aux combats. En plus de cela, le système mise sur un système de Force Spirituelle très original, qui vous demandera des notions de calcul et une lecture attentive du tutoriel pour comprendre. Comprenez que chaque personnage à une affinité de couleur avec un type de Force Spirituelle et qui peut être additionné avec les autres membres du groupe et leur position les uns par rapports aux autres. Cette Force Spirituelle est importante pour l’activation et/ou l’apprentissage d’habilités ou de techniques. Il sera très compliqué de tout vous détailler ici et bien qu’on puisse avouer que le système soit original et efficace pour peu qu’on le comprenne, il n’est pas impossible de trouver les calculs confus et on peut très bien avoir mal compris voire rien capté au système. Cette confusion n’est pas du tout facilité par les menus aussi bien en combat que hors combat. Ces menus sont très brouillons et on ne sait pas toujours où se rendre pour équiper tel arme ou utiliser tel objet. Même pour simplement regarder les stats de ces personnages on pourrait circuler quelques minutes sur le menu. Enfin, ajoutons à cette confusion que comme nombre de jeu à cette époque comme aujourd’hui, la traduction est en anglais, quoiqu’assez surprenant, si vous êtes familier avec l’Allemand alors vous êtes chanceux car le jeu vous propose également cette langue. Au final, Lufia : The Legend Returns est donc bourré de mécanismes qui sont à la fois efficace et bien pensé, que mal gérer et confus.