Le Jewel (ou Match 3), un genre vraiment à part. Catalogué à ses débuts dans la rubrique des Puzzle-Games, il finira par devenir le symbole des jeux casuals en étant le premier d’un genre en expansion complète ces dernières années. Si lors de ses débuts, c’est surtout sur le PC qu’il a fait ses premières armes (merci les jeux flash…), le genre à profiter de l’arrivée de la Nintendo DS et de son stylet parfaitement adapté pour en faire son tremplin vers le monde des consoles. On se souvient d’un certain Zoo Keeper lors du Line-up. Si les ventes n’étaient pas forcement présentes, le peu de coût d’un opus de ce genre a rendu la console de portable complétement folle. Des vagues et des vagues de sorties de Jewel sont arrivées sur la petite console de Nintendo. Le souci ? À chaque fois aucune amélioration n’est apporté, on change juste le skin du jeu et paf on recommence. Le genre étant en surexploitation et les ventes ne suivant pas (déjà un peu de base) font que le Jewel s’autorégulera tout seul avec l’arrivée de la 3DS. Il y en aura, mais pas trop. Quand ils sortent du lot, c’est par contre un succès presque immédiat. On se souvient de Pokémon Link: Battle ! (ou Pokémon Battle Trozei) disponible sur l’eShop il y a un an et qui, grâce au monde des Pokémon, a su renouveler un peu le genre.
En parallèle, le monde du PC, casual, a été bouleversé par un mastodonte : Candy Crush. Avec un Gameplay se basant sur le nombre de coup et non plus au temps et une campagne publicitaire importante, le jeu est devenu en quelques temps le symbole du genre Jewel. Si bien que pour beaucoup, on parle de jeu « comme Candy Crush ». D’autant plus qu’il était lié à Facebook et compatible Smartphone et Tablette. Le combo fatal. Si le phénomène éphémère a depuis perdu un peu de sa superbe, il a rendu le genre archi populaire. Mais de l’autre côté de la planète, au Japon, c’est un autre mastodonte qui a vu le jour : Puzzle & Dragons, le plus grand phénomène jeu vidéo de ces dernières années sur l’Archipel. Plus de 22 millions de téléchargements au Japon (sur smartphone et tablette) loin quand même de Candy Crush (93 millions) mais quand les bonbons dégagent près de 1,5 million de dollars de bénéfice par jour, Puzzle & Dragons générerait aujourd’hui près de 4 millions de dollars par jour. Succès qui aujourd’hui n’est toujours pas vraiment expliqué, même par GungHo l’éditeur via son président Kazuki Morishita. Je vous épargne les autres chiffres, vous aurez compris l’importance du phénomène au Japon. GungHo voulant pérenniser sa poule aux œufs d’or, ils s’attaquent à la machine la plus populaire du Japon, la Nintendo 3DS. Ils lancent alors Puzzle & Dragons et atteignent leur objectif d’un million en 3 semaines.
Mais alors, Puzzle & Dragons c’est quoi ? Dans l’idée cela reste un genre de Jewel (ou Match 3) mais il est bien inspiré de Dragon Collection de chez Konami sorti en 2010. Dans cette recette, on y ajoute un peu (beaucoup) de Puzzle Quest. Mais la grosse nouveauté de gameplay qui change tout c’est la possibilité de déplacer une orbe sans restriction de mouvement mais avec un timer, comme dans un jeu de pousse-pousse. On peut alors plus ou moins dessiner plusieurs combos pendant le temps imparti. Ces combos s’associent ensuite en fonction de leurs couleurs à un type de monstre (feu, eau ou plante (2 autres couleurs apparaissent : jaune puis violet qui sont leurs antagonistes)) et se transforment en dégât d’attaque pour chacun des Dragons présents dans notre équipe. Pour vous donner une idée de ce gameplay « glissant », je vous propose de découvrir une petite vidéo astuce postée récemment par Nintendo France (et qui de surcroit vous présente la technique du L, une technique de base qui vous servira énormément) :
Le reste ? C’est un Pokémon tour par tour. Pour avancer dans les donjons, il faut battre les monstres qui se présentent à nous via les combos qui généraient les dégâts de notre propre équipe. On peut ensuite récupérer des œufs pour faire grandir d’autres Dragons et les collectionner. Dans vos équipes (vous pouvez en stocker une dizaine) vous devez choisir un leader parmi vos dragons, il octroiera un bonus spécifique à son genre. Voilà, avec quelques idées bien pensées et des idées repiquées dans les hits du coin, on renouvelle complètement le genre du Jewel (ou Match 3).
Puzzle & Dragons Z
Des deux jeux de cette édition, c’est l’opus le plus orienté RPG/Aventure. Premier jeu à être sorti à l’origine au Japon, on retrouve les bases de Puzzle and Dragon sur smartphone mais avec un mode aventure plus poussé et plus scénarisé avec des phases RPG 2D dans le pur style de… Pokémon. Au début de l’aventure, le « monde » de Pazudora subit un immense tremblement de terre et Pazudora est maintenant séparé en plusieurs régions, elle même morcelée en pièces de Puzzle. C’est l’œuvre de la terrible organisation des Paradox. Jeune recrue de la guilde des dresseurs de dragons, vous recevez, par miracle, un Dragon tombé du ciel qui est amnésique mais se souvient parfaitement comment sauver le monde. Il faudra aller explorer des donjons avec vos dragons pour combattre les boss de niveaux et récupérer les pièces mondes. Ce qui permettra de recoller les régions ensemble pour reformer le monde de Pazudora.
Le Gameplay de combat reste le même. On créé son équipe, on choisit un allier qui nous boostera via le pouvoir de son dragon leader (si vous croisez vos amis en streetpass ils seront utilisables). Dans certains cas, vous avez parfois des choix de chemin soit pour aller directement au boss ou faire un détour pour tenter de récolter des trésors bonus (que l’on débloque si on remplit certain défis comme faire 5 combo en 3 tours ou éliminer 5 orbes de feu en 3 tours) ou pour combattre des ennemis spéciaux supplémentaires. La carte du donjon est dévoilée dès le début pour vous permettre de faire le choix le plus judicieux.
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Niveaux Pokémonisation, on récupérera des œufs sur les dragons vaincus. Pour les utiliser vous avez trois machines à disposition : la machine ZEUS pour faire éclore les œufs, HERA pour faire évoluer les dragons avec des pièces de puzzle récupérées dans les donjons ou ATHENA pour augmenter les statistiques d’un dragon en les fusionnant avec des œufs de dragons. HERA et ATHENA seront disponibles en avançant dans l’aventure.
Au final, Puzzle & Dragons Z est un bon jeu à lui tout seul qui mérite à lui seul l’achat de ce pack 2en1. Assez long, voir même très long si on veut tout débloquer (donjons bonus, totalités des dragons, etc…). On regrettera juste que l’histoire, pourtant respectable, soit comptée par des dialogues assez plats voir très niais. Si bien qu’à certains moments on a même l’impression que les dialogues se parodient entre eux…
Puzzle & Dragons – Super Mario Bros. Edition
Au Japon, c’est le deuxième coup de poker de GungHo. Après avoir cartonné sur 3DS avec un jeu un peu plus orienté RPG, l’éditeur s’offre le droit de sortir une édition avec l’univers de Mario, synonyme de succès commercial quasiment immédiat que ce soit aussi bien au Japon qu’en occident. C’est d’ailleurs pour ça que les deux jeux sortent en pack chez nous. Cette association d’univers permet aussi de toucher un public peut-être encore plus large que l’audience visée avec l’application smartphone. Et ça se ressent immédiatement dès les premières minutes du jeu. Exit presque toutes les notions de RPG. On a affaire cette fois-ci à un enchainement de niveau avec une Map Monde classique voir rituelle dans un jeu Mario.
Comme une évidence, Peach se fait kidnapper pour aucune raison viable par Bowser et on doit donc aller la chercher. Sans trop de recherche, les orbes colorés vont nous aider à vaincre un à un tous les donjons/niveaux se dressant devant nous sur la fameuse Map Monde. Si le scénario va évoluer au fil de l’aventure, les premières minutes/heures de jeux sont vraiment trop prévisibles. Le gameplay de la série Puzzle & Dragons est bien entendu présent et inchangé. On capturera les ennemis que l’on croise sur notre chemin et on les associera avec des alliés pour se faire une équipe digne de ce nom. Pour les partenaires (ou Helpers) qui nous offrent un bonus d’équipe, ça sera les amis habituelles de Mario (Luigi, Toad, etc…).
Bien entendu, le jeu est assez long à terminer et sera un excellent moyen de prendre du plaisir avec le gameplay de Puzzle & Dragons sans pour autant devoir suivre sur une aventure comme avec la version Z. Mais on regrettera que l’ensemble soit vraiment fait pour un public plus … jeune. Même la DA semble sans trop d’ambition, la 2D est, à mon sens, assez grossière et pas agréable à l’œil.
Je chipote pas mal mais Puzzle & Dragons – Super Mario Bros. Edition reste un très bon jeu porté par un gameplay qui a fait ses preuves. On prend plaisir à enchainer les niveaux et compléter son équipe. À noter que les deux jeux sont entièrement traduits en Français ce qui est, en soit, une très bonne nouvelle car même si Nintendo édite le jeu en Europe, on avait peur d’avoir le droit à une version non traduite. Autre petit couac sans trop d’importance sur le jeu mais plus sur sa visibilité, il sortira deux mois après Pokémon Shuffle, un Free2play au succès insolant. Pas mal de gens ne vont pas aller chercher plus loin en pensant qu’il s’agira d’une version payante avec Mario… Dommage.