La troisième aventure de Shantae débarque enfin sur l’eShop européen, un peu après nos amis américains sur Wii U et 3DS, de quoi ravir les fans de la ravissante « demi-génie » puisque le développeur WayForward a traduit le jeu en français. Initialement sorti sur GameBoy Color en 2002 et disponible uniquement aux US puis sur la console virtuelle plus tard pour nous, un opus DSi Ware très convaincant a suivi bien plus tard en 2011. Véritable succès critique, ce nouveau jeu d’action/plates-forme a été réalisé avec le moteur graphique de Mighty Switch Force 2 dans un style rétro 2D coloré et pixélisé à souhait. Notre belle héroïne a cette fois-ci perdu ses pouvoirs mais garde-t-elle son originalité débordante ? C’est ce que nous allons découvrir dans le test de Shantae and the Pirate’s Curse sur 3DS.
Embarquez pour l’aventure !
Évoqué en introduction, Shantae a perdu sa magie à cause de sa dernière rencontre avec l’impétueuse flibustière Risky Boots, son ennemi jurée à la fin du second épisode Risky’s Revenge. Mais les temps changent et aujourd’hui elle doit s’allier avec elle pour sauver le monde de Sequin Land. La reine des sept mers a donc besoin de l’aide de Shantae pour combattre les forces du mal menaçante. Vous allez explorer de fond en comble les 6 nouvelles îles afin de détruire la source du pouvoir du Pirate Master, sorti de sa tombe. On adhère très vite à l’histoire même en étant novice dans la licence, tout s’enchaîne efficacement à travers des dialogues pleins d’humour et des personnages vivants. S’inspirant d’un Metroid dans sa progression, d’un Zelda pour la conception des donjons en diverses salles ou encore de Castlevania dans son ambiance exploration des bas fond, ce sont des inspirations qui se multiplient ces derniers temps sur la console portable de Nintendo mais dans le cadre de cet opus, ces références sont présentes depuis le premier Shantae et c’est tout ce qui en fait le charme.
Le véritable changement va vite s’entrevoir avec la fin des transformations pour laisser place au côté humain de Shantae qui devra désormais s’équiper d’objets utilisables directement en combat ou pour progresser dans les niveaux et percer certains mystères avec le pistolet qui déclenche des mécanismes à distance ou le chapeau de pirate qui permet de planer. Sinon, vous avez l’écran tactile qui affichera l’inventaire avec toute sorte de ressources limitées dans leurs utilisations comme les boules à pic tournant autour du personnage pour constituer un double dégât. La carte et les compétences acquises sont aussi gérées avec l’écran du bas. Rassurons tout de suite les fans, le coup de fouet avec les cheveux de Shantae est toujours d’actualité et c’est un véritable plaisir d’attaquer ou d’interagir avec que ce soit en plein saut, accroupi ou en mouvement, c’est la petite spécificité bien propre à la saga. Autrement, le gameplay reste classique dans les déplacements, vous allez apprendre à vous débrouiller seule. Effectivement, très peu d’indication sur l’avancement et par moment il faudra faire le lien avec les évènements passés, les rencontres et trésors récoltés pour découvrir la suite. Revenir sur ses pas et emprunter un autre passage, donner une utilité aux gadgets, discuter avec les PNJ sont autant de choses que votre esprit de déduction mettra en œuvre pour ne pas bloquer face à un obstacle. Petit détail qui peut perturber, tous les retours vers le bateau, les îles, les villages se feront à pied et donc cela nécessite de repasser dans les environnements bourrés d’ennemis, la maîtrise et le sens de l’orientation seront primordiales.
Mers houleuses en vue…
Nous sommes transportés dans cet univers de la piraterie avec une certaine difficulté mais vous ne serez jamais réellement perdu, le jeu reste accessible pour tout public. Les boss sont extrêmement simples à battre, c’est la petite déception car ils sont pourtant variés mais leurs attaques ne change pas et restent simple à anticiper. Les ennemis rencontrés tout au long sont nombreux, inutile de foncer tête baissée, vos coups infligeront plus ou moins de dégâts allant de -1 pour le pistolet à -5 avec les cheveux de Shantae, cependant vos adversaires ne se laisserons pas faire et répliqueront rapidement. Il faut trouver la bonne combinaison entre objets et mouvements pour progresser efficacement. Les points de sauvegarde sont fréquents et disséminés dans des salles. Le level-design ne bouleversera pas grand-chose, on reste dans la norme des précédents volets malgré quelques passages énigmatiques qui feront appel à votre bon sens. Mais si tout cela fonctionne, c’est en partie grâce aux environnements proposés sous formes d’îles en forêt, dans le désert, sous les tropiques ou ambiance givrée, le travail réalisé par les développeurs est considérable. Sur 3DS, l’effet 3D se fait ressentir sur différents plans, un peu à la manière de Shovel Knight, très propre et coloré, on perçoit bien les éléments d’accroche. Mais si l’on salue le travail graphique, le design des personnages est tout aussi fabuleux que ce soit en pixel directement en jeu ou dans les dialogues. Les animations saupoudrées d’un doublage parfait avec les petites expressions de notre héroïne, le résultat est aguichant.
Pour réussir convenablement son avancée, il y a l’équipement et les améliorations qui vont avec. On en a déjà parlé au début avec les objets et armes gérés depuis l’inventaire mais il y a bien un côté upgrade en se rendant à la boutique de Scuttle Town pour nos gadgets, c’est aussi l’occasion de se ressourcer en potion de vie. Au départ, vous avez deux cœurs de vie mais rapidement dans les niveaux, vous allez trouver des calmars cachés un peu partout. Pour ajouter un cœur à votre barre de vie, la forgeronne du village vous demandera quatre calmars pour effectuer l’ajout. C’est donc vital de parler à tous les personnages rencontrés sur votre chemin afin de ne rien louper et décoder les références. Pour terminer l’intrigue, comptez une dizaine d’heures et un peu plus pour le 100 % avec un New Game + anecdotique, le jeu peut paraître un peu chère mais le rapport qualité/prix est bien là. Enfin, mention spéciale pour les musiques composées par un certain Jake Kaufman (Mighty Switch Force !, DuckTales: Remastered, Shovel Knight) et c’est franchement un pur bonheur pour les oreilles.