Initialement sorti en 1991 sur Amiga, Another World est considéré par beaucoup comme un véritable monument du jeu vidéo. Ce jeu développé par le français Éric Chahi lui-même a transformé la sphère vidéoludique grâce son univers unique et sa réalisation qui a marqué les esprits. En s’inspirant de jeux comme Prince of Persia ou encore Dragon’s Lair, il fait partie de ces jeux dont le souvenir est extrêmement fort même plus de vingt ans après. Le jeu continu son voyage dans le temps et après avoir fait les beaux jours des joueurs PC et des possesseurs de smartphones, Another World 20th Anniversary Edition arrive sur consoles Nintendo 3DS et Wii U dans une version HD. Qu’apporte-il par rapport à l’opus original ? Méritait-il une nouvelle (re)sortie en 2014 ? Réponse dans notre test de la version 3DS. Another World est synonyme d’une très grande nostalgie auprès des joueurs à l’époque. Cette œuvre a complètement bouleversé ce à quoi on était habitué car le soft ne ressemblait à nul autre déjà sorti. C’est un jeu d’action-aventure qui démarre lorsque la foudre s’abat sur le laboratoire de Lester Chaykin qui procède à des expériences. L’explosion projette le jeune scientifique dans un monde parallèle particulièrement hostile. Rapidement emprisonné par une espèce humanoïde, Lester fait la rencontre d’un compagnon de fortune qui viendra vous aidez dans les situations les plus délicates. La cinématique d’introduction est aussi l’une des premières séquences construites de manière aussi cinématographique, très réussi pour l’époque faisant encore son petit effet aujourd’hui.
C’est durant cette aventure que vous comprendrez la signification du nom du jeu, un autre monde, différent du notre ou le danger est omniprésent. Dès le début, on se heurte à des petits vers dont la piqûre est mortelle à chaque contact, des bêtes sauvages ou encore des autochtones bien décidé à vous tuer sans hésitation dans un environnement rempli de pièges. Vous pouvez vous déplacer avec le pad circulaire ou la croix directionnelle, courir en maintenant le bouton A, sauter avec B ou encore s’accroupir pour éviter d’être touché lors des fusillades. C’est lorsque vous allez avoir votre pistolet laser que le jeu se mettra en place et il faudra parvenir à s’échapper de ce monde très spécial.
Au-delà du scénario et de son gameplay précis, nous sommes face à une véritable mise en scène dans un univers si particulier ou règne une ambiance de solitude. C’est un jeu rétro qui est réputé pour sa difficulté et vous allez mourir un certain nombre de fois avant de trouver la bonne action à effectuer. Un véritable die & retry ou on est amené à recommencer encore et encore. L’une des premières scènes du jeu est assez marquante puisqu’on se retrouve face à une énorme bête sauvage. On croit pouvoir s’en débarrasser facilement avec un coup de pied comme les ennemis précédents, et bien vous pouvez courir très vite sans perdre une seconde sous peine de vous faire dévorer. Impossible d’anticiper ce qui va se passer dès la première découverte du jeu, c’est un grand moment à vivre dans son expérience de joueur de se retrouver face à un jeu pareil.
Les mécanismes à activer sont d’une grande intelligence, vous pouvez rester coincez si vous n’avez pas désactivé le courant ou ouvert une porte. Les rencontres avec les autochtones sont virulentes donc à vous de comprendre comment déjouez les ennemis rapidement car une seule petite erreur et c’est la mort assuré. Le titre est d’une exigence parfois rude à vous faire faire une pause pour vous calmer mais heureusement plusieurs checkpoints sont présents lors de votre progression. Il n’y a aucune aide et cela pousse le joueur à explorer et comprendre tout ce qui se passe autour de lui. Another World est une expérience pas comme les autres et on est captivé par ce monde dont on ne connait rien finalement et l’on doit faire appel à son sens de la réflexion pour avancer même si parfois on est à court d’idée. Aucune séquence de dialogue ici, tout repose sur l’ambiance et c’est à vous de découvrir ce qui va se passer afin d’anticiper les obstacles.
Cette 20th Anniversary Edition apporte avec elle des fonctions sympathiques. Ainsi, l’éditeur du titre nous propose 3 modes de difficulté : facile, normal et difficile pour les plus courageux ou alors les gamers ayant déjà joué au jeu pourront relever le défi de terminer une nouvelle fois cette aventure. En replaçant le contexte de l’époque, quand on se trouve devant un jeu aussi dur, sans internet et avec seulement les magazines de jeux vidéo pour vous aider, et bien cela peut changer votre façon de voir les choses notamment par rapport à aujourd’hui. Ce n’est pas pour autant que le titre ne s’est pas adapté, nous avons maintenant la possibilité d’alterner entre les graphismes originaux sur Amiga et HD en appuyant sur un simple bouton. La différence de détails est agréable à l’œil tout en restant fidèle à l’œuvre d’Éric Chahi. Le jeu et les animations sont nettement plus fluides malgré l’absence de l’affichage 3D sur la console portable. Concernant la bande son, nous avons la possibilité de choisir entre bruitages originaux ou remasterisés, c’est en tout cas très immersif. On termine assez vite l’aventure, 2h maximum pour boucler le tout mais l’envie de relancer une partie est toujours là.
Test effectué sur la version 3DS, vidéo faite sur la version Wii U