Presque cinq ans après sa sortie sur Xbox 360 et PlayStation 3, Bayonetta est encore considéré aujourd’hui comme l’un des meilleures beat them all de sa génération. Ce projet a vu le jour grâce à l’impulsion d’un certain Hideki Kamiya, père de la série Devil May Cry. A l’époque, les collaborations entre Sega et le jeune studio Platinum Games étaient fructueuses avec des jeux très matures. Aujourd’hui, la charmante sorcière bénéficie d’une nouvelle réédition sur Wii U à l’occasion de la sortie du second volet entièrement financée par Nintendo et exclusif à sa machine. En voilà une bonne idée de proposer le premier épisode avec sa suite. Mais alors nous sommes en droit de nous demander si cette version s’impose logiquement comme la plus aboutie à l’heure actuelle ou alors si elle se contente simplement de faire office de simple portage pour ne pas frustrer les joueurs qui n’y ont jamais joué. Réponse tout de suite dans le test de Boyonetta premier du nom sur Wii U.
Fly Me To The Moon
Rentrons instantanément dans le vif du sujet avec le scénario pour le moins difficile à appréhender, ce qui est souvent le cas dans ce genre de jeu mais on ne comprend pas tout ce qui se passe la première fois que l’on se lance dans l’aventure. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’après un long sommeil de 500 ans, Bayonetta mène son combat contre les anges et depuis son réveil il y a vingt ans, elle cherche par tous les moyens des réponses sur son passé. Et pour l’aider dans sa tâche, elle pourra compter sur l’assistance d’Enzo, son informateur favori, et de Rodin, un démon armurier et tenancier d’un bar appelé les Portes de l’Enfer. Sur sa route, elle ne croisera pas que des alliés, elle devra souvent faire face à des ennemis hauts en couleur et au design surprenant. Vous l’aurez compris, notre sorcière ne va pas faire dans la dentelle, elle compte bien pulvériser tous ceux qui oseront croiser sa route. L’histoire mise en place n’est finalement qu’un prétexte pour une réalisation explosive et des scènes d’actions dignes des plus grands films. Kamiya avait même déclaré qu’il ne fallait pas lui accorder trop d’importance. Dès le début, après une cinématique d’introduction, vous incarnez la puissante sorcière qui devra faire face à la descente des anges et montrer toute sa splendeur lors d’un combat qui positionne le joueur instantanément dans l’action, pleine de profondeur. C’est à ce moment précis que le jeu impressionne, une fluidité à couper le souffle, un dynamique concrétisé par des attaques diversifiées, de l’humour dans les dialogues, on regrette cependant les graphismes plutôt ternes par rapport à la version 360 et l’on sent que les cinématiques datent de quelques années mais cela n’enlève pas le plaisir de jeu.
Descente des anges
Côté gameplay, il y a effectivement des inspirations chez Devil May Cry, reprenant un peu les bases principales du jeu mais en plus poussé. Une fois le prologue terminé, vous avancerez dans le jeu sous forme de chapitre dont vous pourrez choisir la difficulté. L’écran de chargement, jamais très long, vous fera découvrir des combinaisons d’attaques pour patienter et pourquoi pas enchaîner juste derrière un combo de la mort sur les ennemis. L’énorme point fort du jeu réside dans son système de combat riche en combos dévastateurs, à la fois accessible aux débutants comme aux gamers voulant maîtriser chaque techniques. Une fois le coup de main prit, cela devient tellement jouissif que les enchaînements se font naturellement. On ajoute à cela les attaques magiques propres aux sorcières, il y en a de trois sortes différentes. Tout d’abord, les attaques sadiques qui invoquent des machines autrefois utilisées pour la chasse aux sorcières (vierge de fer, guillotine…), elles sont particulièrement meurtrière. Puis les incantations, elles utilisent les cheveux de Bayonetta pour invoquer des entités démoniaques ou les molosses un peu trop agressifs se font littéralement massacré. Enfin les démons infernaux, des attaques plus puissantes, elles sont souvent utilisées pour finir un boss. En terme d’animation, c’est assez fou ce qui se passe à l’écran et le jeu ne rame à aucun moment, chapeau ! Encore plus fort dans ce système de combat, ce sont les esquives de la belle en « Witch Time », très précises et qui nécessitent d’être effectuées au bon moment. Elles vous permettront d’enclencher un ralentissement du temps de quelques secondes afin de punir vos ennemis avec des contres attaques décisives et des enchaînements parfaitement calculés. Au fur et à mesure de votre progression, vous explorez la ville de Vigrid mais pas le temps de se reposer, on se retrouve constamment face à de gigantesques monstres en colères prêt à tout pour nous réduire en miette. Chaque créature dispose d’un point faible, à vous de le trouver pour triompher. S’il vous arrive de mourir trop rapidement, des checkpoints réguliers seront la pour vous remettre en pleine action, ce qui aura forcément une influence sur les résultats en fin de chapitre mais nous en reparleront juste après.
Les Portes de l’Enfer
Pour faire face aux ennemis croisant sa route, Bayonetta s’équipe toujours de ses quatre pistolets, deux aux mains et aux pieds disponibles dès le début du jeu. Par la suite, elle pourra utiliser les armes divines ou démoniaques des ennemis vaincus précédemment ou alors tout simplement se rendre à la boutique de son pote le démon, Rodin, aux portes de l’enfer pour en acheter. Un commerce qui propose des armes, accessoires, objets, techniques de combats ou autres trésors en échanges d’anneaux récoltés au cour de votre progression. Après avoir terminé un chapitre, il y aura un score établi qui dépendra des attaques sur votre santé, des morts subites, des combos lors d’affrontements et autres subtilités à prendre en compte si vous souhaitez obtenir une statue en platine pur sinon ce sera le bronze pour les moins téméraires. Une fois le jeu terminé, la replay value est forte si vous désirez débloquer un maximum de choses. Il est amusant de souligner la présence d’un mini jeu à chaque fin de chapitre, un petit shooter à l’ancienne avec quelques munitions. Le but est simple, viser du mieux possible les anges qui apparaissent à l’écran pour obtenir des points échangeables en argent ou objet divers.
Blood & Darkness
Qu’ils soient gros, petits ou étranges, Bayonetta n’hésite pas à envoyer les anges en enfer pour qu’ils servent de pâture aux démons. Ce combat contre les serviteurs du paradis est très intense, le gameplay est donc très nerveux mais à la fois souple dans ses esquives temporelles. Sexy en toute circonstance, pas trop de blabla et beaucoup d’action, voilà ce qui caractérise notre charmante sorcière. Pour varier les plaisirs lors des phases d’exploration, notre héroïne peut même se transformer en panthère et en corbeau, utile pour accéder à certaines zones escarpées même si les niveaux sont assez simple à terminer, on ne va pas s’y perdre. Cependant, force est de constater que les développeurs ont cherché à diversifier les phases de gameplay en proposant une course à moto sur une autoroute ou encore un shoot’em up sur un missile. Malheureusement, le résultat est ennuyeux, une simple ligne droite ou l’on tir bêtement sur tout ce qui bouge, c’est assez gênant surtout quand ces scènes d’actions occupent tout un chapitre entier. Ce n’est pas le seul bémol à relever, lors des combats à couper le souffle, il n’est pas étonnant de se retrouver avec des QTE pour le moins énervant, sauter vers une autre plate-forme par exemple sous peine de se faire avaler par un dragon. A ce moment précis, seulement quelques secondes pour réagir ou c’est la mort directe. Je me souviens même d’un moment ou je suis mort une dizaine de fois sans comprendre la combinaison de touche à exécuter pour finalement appuyer sur tous les boutons et réussir… frustrant. Nous l’avons déjà précisé plus haut, le plaisir de jeu est là mais il faut avouer que la caméra est parfois hasardeuse et n’arrive plus à nous suivre, assez rare pour s’en plaindre mais inconfortable par moment. On n’enlèvera pas pour autant à Bayonetta la réussite du genre sur console.
La version ultime ?
Il est temps maintenant de se pencher sur cette version Wii U. Nous en avions déjà fait la remarque, par rapport à la version 360, les couleurs sont plus sombres même si dans les options il est possible d’augmenter l’éclairage. Les tests de frame rate effectués démontrent qu’il ne chute pas violemment. Graphiquement, on ne va pas se mentir, les cinématiques accusent le coup des années tandis que le jeu reste très joli, les effets et textures sont propres malgré le faible l’aliasing, le résultat est satisfaisant pour apprécier ce Bayonetta sans porter atteinte à nos yeux. La bande son est épique dans le sens où elle colle parfaitement à l’univers du jeu, entre enfer et paradis, on adore les musiques qui s’enclenchent parfaitement à la chute des anges. En termes de durée de vie, si vous choisissez la difficulté normale, il faut compter une dizaine d’heures et le tout est bouclé, pas moins de seize chapitres et la rejouabilité est au rendez-vous pour débloquer du contenu supplémentaire. N’oublions pas la présence de costumes, Bayonetta est déjà sublime en elle même mais il est important de noter l’ajout de costumes Link avec sa Master Sword et les anneaux remplacés par des rubis, Peach et ses pièces, Samus qui utilise son canon lors des attaques et également Daisy mais on ne va pas tout vous dévoiler. Il y a également possibilité de jouer en mode off-tv mais l’icône du Miiverse affichée en haut à droite pour partager ses moments de jeu est dérangeante. Dernier point important, les commandes tactiles qui visent un ennemis pour que Bayonetta l’attaque automatiquement, c’est largement dispensable car on y perd en plaisir de jeu.