Le troisième opus des aventures de Pit est enfin là. Après tant d’années d’absence, l’ange sort de son sommeil grâce au studio Sora de Sakurai (Kirby, Smash Bros.). Le premier épisode, assez difficile, est sorti sur NES tandis que le deuxième est arrivé sur Game Boy. Pour information les deux titres sont déjà disponibles sur l’eShop en version 3D Classics pour le premier et en Console Virtuelle classique pour le second. Mais que vaut ce troisième épisode ?
En démarrant le jeu nous sommes surpris d’apercevoir un menu très proche de Super Smash Bros. Brawl, autre œuvre de Sakurai ! D’ailleurs le jeu s’en rapproche sur bien des points. Tout d’abord, il est vraiment très complet. On retrouve un mode solo qui nous tiendra en haleine entre 10 et 15 heures mais aussi un mode multijoueur (en ligne/hors-ligne, même si dans ce dernier cas il faudra une cartouche par joueur obligatoirement) ainsi qu’un coffre avec pas mal de choses à l’intérieur.
Le coffre regroupe par exemple les Icarons, substitut des trophées de Smash Bros. que l’on peut visionner en 3D sous tous leurs angles. Vous en obtiendrez en progressant dans l’aventure solo, en dépensant des pièces de jeu pour acheter une chance d’en obtenir dans le lancer d’Icarons ou via la réalité augmentée en scannant les cartes. Il y a également un menu offrande qui permet de se rapprocher de la déesse en dépensant les cœurs durement gagnés, des statistiques détaillées et même un sound test ! Ce coffre se complètera donc principalement grâce à votre avancée dans l’aventure. Mais à quoi ressemble t-elle après tant d’année passées depuis les deux premiers épisodes ?
Dans Uprising, Pit est initialement envoyé par la déesse pour mettre fin au règne de Medusa et de son armée. Le scénario est assez sympathique à suivre avec pas mal de rebondissements même si certains chapitres ne le feront pas vraiment avancer. Pour réussir sa quête, Pit va justement devoir traverser plusieurs chapitres que l’on pourra refaire à volonté une fois terminés.
Ces chapitres se décomposent en trois phases qui seront toujours les mêmes, à quelques rares exceptions près. Ainsi, un niveau commence par une phase de vol où le gameplay est très simple : Pit est sur un rail mais on peut tout de même le diriger pour faire des esquives, des ennemis apparaissent, on utilise alors le stylet (ou les boutons) pour bouger le curseur et la gâchette choisie pour tirer. A cela s’ajoute une technique spéciale que l’on active via l’écran tactile quand sa jauge est pleine.
La suite se passe sur terre quand Pit doit se poser car il ne peut voler que 5 minutes, ces phases comportent alors bien plus de lacunes. Si les phases en vol étaient assez simplistes, elles avaient le mérite d’être tout de même excellentes et très jolies. A terre, les environnements sont en général moins impressionnants, Pit ne peut pas sauter, mais c’est surtout la jouabilité qui en fera pester plus d’un. En effet, on garde à peu près la même qu’en vol : on déplace Pit avec le slide pad et on bouge la caméra avec le tactile. Les attaques se font encore une fois à la gâchette : Pit tire sur les ennemis éloignés et tape sur ceux qui sont proches. Le problème étant que l’ange se déplace à la manière de la plupart des TPS d’aujourd’hui, c’est à dire qu’on le fait tourner en bougeant la caméra. Il faut donc utiliser le slide pad et le tactile en combinaison pour déplacer Pit correctement. Nintendo a néanmoins pensé à inclure un socle pour moins fatiguer les joueurs. Bien pensé, il faut cependant être dans une zone adéquate pour jouer avec…
Ce sont toutefois les gauchers qui souffriront le plus car ils devront tenir le stylet de la main gauche et déplacer Pit avec les boutons… Ou le Circle Pad pro. Pour les gauchers qui ne sont pas habitués à déplacer un personnage avec leur main droite il faudra soit s’y faire, soit faire comme moi et opter pour la solution des boutons. Étant gaucher, je me débrouillais en tenant le stylet de la main droite mais cela me fatiguait encore plus vite qu’un droitier. J’ai donc fait le jeu en déplaçant Pit avec le slide pad et en tournant les caméras avec les boutons et je m’y suis très bien fait avec le temps ! Ah si seulement Nintendo avait rendu possible la jouabilité aux deux sticks simultanément. C’est d’ailleurs étonnant étant donné que le CPP (Circle Pad Pro) est compatible.
A part ces problèmes plutôt liés au joueur, Pit se dirige assez bien même si parfois il se rue un peu trop sur un ennemi en attaquant, cela a tendance à nous déstabiliser car il dévie fortement de sa trajectoire. Enfin nous arrivons aux troisièmes phases des chapitres : celles des bosses. Elles se déroulent en général à pied et sont souvent bourrines mais les bosses sont inspirés, cela se ressent durant tout le jeu. Comme je l’ai dit, l’histoire est sympathique à suivre, il y a de nombreux dialogues (avec les voix en anglais) mais les sous-titres sont parfois difficiles à suivre en jeu. D’ailleurs on retrouvera plusieurs références et vannes qui rendent les personnages très attachants. Globalement l’univers n’a donc pas été pondu à la va-vite, même si parfois le design de certains ennemis est un peu trop loufoque.
Le jeu a la qualité de regrouper plusieurs genres différents. En effet, les phases de vol sont du shoot’em up en 3D, les phases au sol sont de l’action pure et on retrouve aussi des éléments de RPG. Si Pit ne possède pas de niveaux, on pourra en effet l’équiper de l’arme que l’on veut entre deux niveaux et on aura le choix entre 9 types d’armes ayant chacune leurs caractéristiques. Dans chaque type on trouvera une multitude d’armes. Ainsi Pit pourra être équipé de son classique arc mais aussi d’épées, griffes, canons, massues… etc. Vous pourrez acheter les armes en l’échange de coeur (monnaie de la licence), en trouver dans les niveaux ou en échanger via StreetPass et SpotPass ! On peut aussi lui conférer des bonus appelés « dons » pour les phases à pied. On les débloquera dans les niveaux. Pour les équiper, il faudra ensuite les caser dans un carré à la façon des armes de Resident Evil 4 qu’il fallait insérer dans une mallette du fait que chaque bonus prend une certaine place en fonction de son utilité. Il faudra donc faire un choix intelligent de l’espace alloué pour y placer les bonus souhaités.
Enfin au niveau de la durée de vie, comme je l’ai précisé au début du test, le jeu est très complet et le solo dure entre 10 et 15 heures. Mais si vous aimez le jeu vous y resterez bien plus longtemps car il est possible sur chaque niveau de miser des cœurs en augmentant la difficulté parmi 9 degrés principaux où vous pourrez ensuite ajuster plus précisément en passant par exemple en 8,4. Quand vous perdez, le niveau de difficulté baisse et vous perdez donc des cœurs investis. Néanmoins, si vous réussissez, à vous le jackpot ! Quelques niveaux proposent des embranchements mais la rejouabilité se fera surtout pour les puzzles ! En effet il y en a plus de 120 pièces et chacune correspond à une prouesse à effectuer dans le jeu comme finir un niveau défini dans un temps donné.
Il y a également un mode multijoueur bien sympathique, quoi que très bourrin, qui vous amusera sûrement quelques heures. On y retrouve seulement deux modes (en solo ou en équipe) qui consistent grossièrement à faire du match à mort. Vous pourrez personnaliser votre équipement comme dans le solo. Je n’ai pas constaté de problème, le jeu en ligne marche très bien, il n’y a pas de lag notable et le temps d’attente avant d’arriver dans un combat et mis à profit pour une phase d’entrainement ce qui est une bonne chose ! Le jeu est même compatible avec des cartes de réalité augmentée qui vous permettront de visualiser le contenu des cartes et faire combattre les personnages qu’il y a dessus même si cela n’a pas grand intérêt. Six cartes sont fournies avec le jeu et pour ceux qui veulent les collectionner, c’est un plus de pouvoir les visionner sur sa console.
Enfin, on va finir en parlant du côté artistique du jeu. Déjà que le jeu est très beau et de ce côté là la team Sora a mis le paquet ! Les environnements sont magnifiques et bien mis en avant par quelques scripts bien placés, scènes épiques ou architectures en tout genre. Les niveaux sont d’ailleurs très variés et utilisent bien la 3D, même si c’est dans les cut-scene que l’on verra le plus cette dernière. Mais le meilleur point de ce côté est indéniablement celui des musiques grandioses. Chez NT on prie déjà pour une OST ! Des compositeurs de grand renom ont collaboré et le jeu ne nous déçoit pas une seconde. Même avec des noms tels que Sakuraba (Baten Kaitos) ou Mitsuda (Chrono Trigger) on ne s’attendait pas à tant !