Le mois de novembre est extrêmement dense en termes de jeux et il serait bête de passer à côté des petites perles indépendantes de plus en plus nombreuses sur l’eShop. On se tourne du côté de la Wii U cette fois-ci avec un titre développé par trois anciens de chez Rare (Philip Tossell, Jennifer Schneidereit et Ryo Agarie). Déjà disponible sur iOS depuis février, le studio anglais Nyamyam délivre son jeu sur la console de salon de Nintendo. Le titre nous plonge dans un somptueux livre japonais ou il faudra interagir avec les éléments de papiers. Etes-vous prêt à embarquer pour un voyage serein, zen et envoûtant ? C’est maintenant avec le test de Tengami sur l’eShop de la Wii U.
Le dernier cerisier…
Au commencement, Tengami ne se démarquera certainement pas avec son scénario qui n’est finalement que prétexte à l’immersion générale. En effet, votre rôle sera de retrouver les fleurs perdues d’un cerisier fané. Toute votre aventure se déroule à l’intérieur d’un livre pop-up japonais dans un monde merveilleux qui se dépli sous vos yeux ébahi. On a tous connu durant notre enfance les livres animés dont les pages contiennent des mécanismes à tourner, plier ou faire glisser différents éléments. C’est exactement ce à quoi nous sommes exposés avec ce titre, un véritable environnement sous forme de livre en papier mais qui prend cette fois-ci la forme d’une aventure, un concept peu commun mais original !
On tourne la page, passons maintenant sur le gameplay du jeu qui une fois manette en main demandera au joueur de sortir son stylet. Vous l’aurez compris, le personnage que vous incarnerez impose que ses déplacements soient effectués à l’aide du tactile uniquement. Il faudra toucher l’écran pour avancer mais on constate très rapidement que le héros est très lent dans ses mouvements, ce qui pourra en gêner quelques-uns mais rien de bien méchant. Vous allez donc tapoter un petit peu partout car il se pourrait bien que certaines surprises se cachent dans les niveaux comme des tampons pour le Miiverse.
Papier, caillou, ciseaux !
Mais Tengami ne se limite pas à une simple progression du personnage puisque de nombreuses interactions sont au rendez-vous. Comme dans un livre, on tourne les pages pour découvrir la suite, le décor se replie alors sur lui-même avec des animations visuellement stupéfiantes. On est transporté directement dans cet univers, on tourne des rouages pour ouvrir des portes, on plie des plates-formes afin d’avancer ou on fait glisser des parties de l’environnement dans le but de progresser. En tant que joueur, nous sommes les metteurs en scène c’est-à-dire que nous avons le pouvoir de dévoiler la suite de l’histoire grâce à nos actions de dépliage, un sentiment d’interactivité très fort.
L’un des chapitres particulièrement marquant est celui où l’on alterne entre les saisons, c’est à ce moment-là que nous faisons attention à toutes les petites subtilités sonores et visuelles comme le bruit de la cascade, les loups dans la forêt sombre, les lieux abandonnés ou autres horizons. Tout ne sera pas si facile d’accès puisque des énigmes se heurteront à vous, si vous voulez un conseil, observez calmement le monde qui vous entoure et vous parviendrez à avancer. On en profite pour pointer du doigt le manque total d’indication malgré les petits conseils donnés dans le menu. D’une manière générale, le jeu à des soucis de rythme, on peut vite s’ennuyer si l’on ne trouve pas la solution. Pourtant quelque chose nous retiens, cette ambiance apaisante dégage une atmosphère unique.
Magie et poésie
Le jeu reste accessible à tous bien que l’ensemble soit terriblement court. En prenant son temps, Tengami se termine en trois petites heures que l’on ne voit pas défiler. C’est déjà la fin et on en veut plus, ce qui est très perturbant voir frustrant quand on est confronté au prix de 7.99€, clairement trop élevé pour son faible contenu, seulement trois chapitres. On note également quelques ralentissements par moment mais cela ne nuit aucunement à l’expérience.
Cependant, la direction artistique est belle, pas de quoi être surpris mais c’est efficace dans l’intégralité de l’aventure. Les musiques sont fabuleuses et il y a de quoi quand on connait le compositeur qui n’est autre que David Wise, célèbre pour son travail sur Donkey Kong, une raison de plus pour ne pas prendre le jeu à la légère, nous sommes revenus sur certains défauts non négligeables mais le soft a des grandes qualités. Tout peut être joué en mode off-tv, avec des écouteurs c’est la meilleure combinaison possible pour apprécier totalement l’exploration des différents paysages.