Après trois grandes aventures sur consoles de salon, le guerrier Link dévoile sa quatrième aventure sur Game Boy en 1993 sous le titre Link’s Awakening. Cinq ans plus tard, à l’occasion du lancement de la nouvelle console portable de Nintendo qu’est la Game Boy Color, c’est Link que la firme de Kyoto met le premier en avant en nous proposant une version DX (Pour Deluxe) dotée de couleurs et un peu de contenu additionnel. Alors, que faut-il penser de ce nouveau lifting ?
Après avoir vaincu Ganon dans A Link To The Past, Link vogue à travers les océans. Mais en revenant sur Hyrule, une terrible tempête ravage son embarcation et il est retrouvé échoué sur une plage par une jeune demoiselle nommée Marine dont la voix ressemble à s’y méprendre à celle de Zelda. Car oui, vous l’aurez bien compris, cela a beau être un épisode de la série The Legend Of Zelda, nous ne voyons à aucun moment la célèbre princesse, juste une petite référence à celle-ci au début de l’aventure, ce qui aurait pu dérouter. Mais en fait non puisqu’on retrouve les bonnes vieilles habitudes de A Link To The Past, mais nous y reviendrons plus tard.
Puisque pour l’heure, la priorité sera d’aider Link à quitter l’île de Cocolint (tel est le nom de cet étrange) peuplée de monstres également qui sont en fait arrivés en même temps que le guerrier hylien. La seule façon de s’en aller et retrouver Hyrule, c’est de réveiller le poisson-rêve en jouant sa ballade avec les 8 instruments magiques cachés dans huit donjons. Bien évidemment, ces 8 donjons ont chacun un immense boss à affronter puisqu’ils vous empêcheront de quitter cette île. Mais maintenant revenons sur les habitudes de la série que nous retrouvons.
En effet, au fur et à mesure que l’aventure progresse, on retrouve un arsenal d’objets habituels comme l’épée, les bombes et le bouclier mais aussi quelques nouveautés dont la plume qui permet de sauter, ce qui sera bien utile puisque si on retrouve la fameuse exploration en marchant qu’on a connu dans The Legend Of Zelda ou A Link To The Past, on aura à faire quelquefois à des phases de plate-forme. Parfois quand vous battez un monstre, l’objet que vous en tirerez peut-être soit un gland, pour diminuer les dégâts, soit un fragment de puissance, pour améliorer le pouvoir de l’épée, et ce jusqu’à ce que vous encaissiez trop de dégâts ou que vous entriez/sortiez d’une grotte/maison/donjon. Bien sûr, tous ces objets s’acquièrent au fur et à mesure et seront indispensables pour progresser, ce qui n’empêche pas une certaine liberté de mouvements comme sur consoles de salon.
L’ajout dans cette version DX, à part la couleur, est la présence d’un nouveau temple, le palais de la couleur, qui n’est pas indispensable dans la progression de l’histoire mais qui peut vous apporter la tenue rouge qui donne le pouvoir du fragment de puissance à titre définitif tandis que la tenue bleue vous donne le pouvoir du gland. Cependant, vous ne pourrez porter qu’une seule de ces tuniques mais il sera possible de changer de tenue quand vous voulez, à condition de retourner au palais. Il y a également l’ajout d’un photographe qui composera un album de vos aventures qui se compose de 12 clichés à faire à condition d’être au bon endroit au bon moment. Là aussi, pas indispensable, cela ressemble davantage à un accessoire. A l’époque, il permettait l’impression en connectant la Game Boy Color au Game Boy Printer mais ceci est devenu impossible sur 3DS…
En guise d’anecdotes, le jeu regorge de références à d’autres jeux Nintendo : une poupée Yoshi, une photo de Peach, le Professeur Wright de Simcity ou encore le jeune Kirby en méchant. D’ailleurs les Goombas, les Maskass, les Cheep Cheeps et d’autres ennemis du Royaume Champignon sont également de la partie, gardant le même rôle que dans Super Mario Bros. et ses suites.
Pour conclure, analysons quelque peu le jeu sur le plan technique : si le scénario diffère entièrement des trois précédents (pas d’Hyrule, pas de Triforce, pas de Ganon et surtout pas de Zelda), il reste quelque peu original et nous montre au fur et à mesure un début de relation entre Link et Marine (celle qui a la voix de Zelda et est la seule à vouloir découvrir ce qu’il y a au-delà de l’île), des musiques qui resteront gravées dans les mémoires (notamment la jolie ballade du poisson-rêve : exceptionnelle pour un jeu Game Boy), des graphismes de toute beauté pour une telle console, ça semble même dépasser la NES et évidemment après lifting, les couleurs y contribuent tout autant. Et que dire du gameplay aussi simple que sur NES et qui, en plus, permet une certaine liberté à condition d’avoir les objets adéquats évidemment. Le tout offre près d’une quinzaine d’heures de jeu, ce qui est exceptionnel pour l’époque sur ce support.