The Swapper n’en est pas à son premier coup d’essai et on avait notamment pu le voir apparaître sur les consoles Playstation (PS4, PS3 et PS Vita) il y a quelques mois de cela. Cette semaine il nous revient sur Wii U avec un portage qui tentera de séduire les joueurs Nintendo, adeptes de jeux de plateforme au gameplay 2D. Cependant The Swapper ce n’est pas que ça, c’est surtout de la réflexion à la manière d’un Braid mais avec un concept complètement différent bien entendu. Le jeu démarre presque aussi mystérieusement qu’un Limbo, vous êtes un cosmonaute qui débarque sur une planète inconnue avec pour seul équipement une lampe torche. Celle-ci suit un curseur que l’on peut déplacer à l’écran avec le second stick ou même en posant notre doigt sur l’écran du Gamepad si on joue en off-TV (c’est bien sûr possible et ça fonctionne assez bien comme avec la plupart des jeux). En temps normal le Gamepad affiche simplement la carte du niveau et les journaux récupérés dans le jeu, rien de transcendant mais c’est toujours un confort en plus. J’ai d’ailleurs essayé de jouer avec le Gamepad uniquement et le fait de devoir sortir la carte souvent nous coupe un peu du jeu. Assez vite, le héros trouve le pouvoir de créer des clones et même d’en prendre le contrôle, c’est là le cœur du gameplay de The Swapper.
Vous pouvez créer des clones avec une gâchette et les placer où vous voulez avec le curseur dont je vous ai parlé juste avant (que l’on perd parfois des yeux tant il est petit). Cependant il faut que la zone où vous voulez placer un clone soit visible par le cosmonaute sinon il sera impossible de le placer dans celle-ci. Les clones font les même mouvements que vous et vous pourrez même transférer votre « âme » en eux et ainsi vous déplacer de clones en clones. Le jeu limite la création de clones au nombre de quatre et c’est ce qui rend certains moments du jeu beaucoup plus retords, le jeu vous forçant même sur certains passages à utiliser moins de clones. Certains éléments apparaissent assez vite lors de votre progression et ne sont là que pour restreindre vos possibilités, par exemple vous ne pourrez pas créer de clones dans une zone éclairée par une lumière bleue mais vous pourrez toujours en envoyer un déjà créé ailleurs à cet endroit et en prendre son contrôle. Dans les zones rouges vous pourrez créer un clone mais pas le contrôler, etc. C’est là que le jeu prend toute sa dimension « puzzle », avec une énigme dans quasiment chaque salle, ce qui vous permet de faire bon usage du gameplay.
L’objectif est souvent de récupérer des orbes qui serviront à ouvrir des portes vers de nouvelles zones, rien de très diversifié mais ce sont les puzzles qui nous intéressent dans The Swapper.
Le jeu n’est jamais très difficile (même si certaines salles font peur au premier abord) et ce n’est que de la logique comme dans la plupart des jeux du genre. Ne vous attendez pas à de la plateforme pure, c’est du puzzle comme dans un Teslagrad mais avec un concept totalement différent. Une fois ce concept maîtrisé vous vous en sortirez assez vite. De plus le jeu ne fait pas qu’enchaîner les salles à travers un menu de sélection de niveaux, en effet, notre héros se ballade sur une carte à la Metroid mais en beaucoup plus simple. Il y a un léger côté exploration, même si l’ensemble reste assez vide afin de renforcer le sentiment de solitude, qui vous permettra de vous lancer dans la quête de journaux.
Graphiquement le jeu est relativement sympathique avec un univers quasi indescriptible mais assez unique en son genre, je vous laisserai en juger par vous-même sur les screens. L’ensemble donne quelque chose de joli (comme s’il y avait un grain sur chaque élément) mais très peu dynamique, la plupart des éléments sont figés et c’est sûrement pour garder un gameplay plus carré et éviter des abus de la part des petits malins. La physique du jeu est justement assez spéciale au premier abord mais tout est pensé pour coller au mieux aux énigmes. D’ailleurs, en parlant de physique, il y a une subtilité importante dans le gameplay : lorsque vous n’avez pas les pieds au sol vous pouvez aussi créer des clones et le temps est alors ralenti. L’ambiance du jeu est réussie car on se sent vraiment seul dans chacun des environnements, de légères mélodies (souvent du piano) viennent accompagner le héros mais le mystère reste entier jusqu’à un certain moment du jeu où l’on va commencer à découvrir ce qu’il se passe dans la station. Les journaux nous en apprennent d’ailleurs un peu plus sur l’univers qu’on arpente. Mais pour en revenir aux musiques, si elles servent bien l’ambiance, il n’y a pas de thème à retenir vraiment, ce sont plus des mélodies d’accompagnement que de véritables thèmes et cette ambiance est vraiment favorable à la réflexion du joueur.
Malheureusement, si The Swapper s’en sort assez bien sur plusieurs points, la durée de vie vient un peu entacher le tableau. Le jeu se termine avec un compteur à environ trois heures de jeu, à moins peut être de bien chercher tous les terminaux à lire ou de bloquer fortement sur une salle. Pour un jeu à 15€ on était en droit d’en attendre légèrement plus à ce niveau car, comme dans pas mal de jeux du genre, la rejouabilité est assez faible une fois qu’on connaît toutes les salles. Cela laisse également peu de temps pour découvrir de nouveaux éléments de gameplay. De nouveaux éléments comme des caisses, des projecteurs, des téléporteurs ou même la gravité viendront s’ajouter au système de jeu (répétition) mais pour la plupart d’entre eux, leur apparition est furtive. En ce qui concerne le scénario je préfère vous laisser le mystère mais à la fin le jeu peut pousser à la réflexion, des phrases mystérieuses apparaissent d’ailleurs tout au long du jeu.