Deux ans après le succès de Donald Couak Attak sorti sur toutes les plateformes possibles et inimaginables (dont la Game Boy Color, la Nintendo 64, la Gamecube et la Game Boy Advance), Disney Interactive et Ubisoft poursuivent leur collaboration autour du plus célèbre des canards, du moins en apparence. Car pour cette nouvelle aventure sur Gamecube, c’est en tant que super héros qu’il débarque. Au vu de la tenue, on aurait pu croire qu’on aurait la chance d’avoir une aventure animée de Fantomiald… Sauf qu’il s’agit en réalité de Powerduck (ou plutôt PK comme il est appelé dans ce jeu) qui n’a en commun que la tenue de super héros et l’identité secrète. Donald en super héros, super jeu ?
Comme histoire où Donald vit sous une identité secrète on connait déjà la BD Fantomiald, personnage créé par Guido Martina et Giovan Battista Carpi en 1969. Mais depuis 1996, de nombreux auteurs italiens le mettent en scène en tant que Powerduck, sauveur de l’espace choisi par l’ordinateur Uno pour contrer la menace causée par les Evroniens, des extraterrestres qui rêvent de conquérir la Terre et dont l’esprit est davantage digne de celui des plus grands comics de super héros américains que des aventures Disney. Ces aventures BD seront alors publiées en France dans le magazine Super Picsou Géant à partir du n°113 (janvier 2003). Et c’est donc sur les bases de sauveur de la Terre que Disney Interactive et Ubisoft mettent en scène cette nouvelle sortie vidéo-ludique de Donald.
Du coup, avec cette même association, il n’y a absolument rien à voir avec Donald Couak Attak : les animations sont bien inspirées des comics, une jauge de vie est à garder au maximum pour avoir la possibilité plus tard de faire un tir chargé, six scientifiques par niveau sont à sauver en un temps limité, Donald ou plutôt Powerduck se retrouve armé du X-Transformer (un équipement qui peut notamment tirer des lasers) pour terrasser les Evroniens et les priver d’une invasion de la Terre. Enfin, il faudra améliorer son fameux X-Transformer en progressant dans les niveaux, autant dire qu’on est bien loin de l’ambiance guillerette et presque enfantine de son prédécesseur. Et honnêtement ça pose un petit souci.
Ce souci c’est donc le gameplay : le tir de lasers, la possibilité… En fait, PK c’est Rayman ni plus ni moins. Si on s’amuse à lui enlever des bras et des jambes, on retrouve la mascotte du studio, ce qui n’est pas vraiment étonnant puisqu’il s’agit de l’équipe de développement du futur Rayman 3 Hoodlum Havoc qui s’est chargé de ce jeu. Et du coup, une fois cette similitude évoquée, on a malgré tout quelques difficultés à passer outre. Sans oublier que quelquefois le super héros n’est pas facile à diriger, le tout de manière parfois redondante. Mais bon, n’y a-t-il pas une meilleure satisfaction que celle de sauver la Terre ?
Autre souci, c’est qu’avec un univers qui semble si riche, on ne garde que trois lieux sur une dizaine de niveaux : le Pôle Sud, le Nevada et la Tour Ducklair, propriété de Balthazar Picsou et base secrète de PK et d’Uno, où se trouve le studio de la chaîne télévisée Channel 00. De plus, on ne retrouve que très peu de personnages de l’univers PK : uniquement PK, Uno et les Evroniens, un peu fade (si on fait abstraction de la présence de Daisy, Riri, Fifi et Loulou dans le rêve de Donald lors de l’introduction du jeu). Donc, avec une seule partie de l’univers et pas la totalité des personnages, cela déteint également sur la durée de vie : comptez au moins trois heures, voire quatre si vous n’êtes pas doués. Et seulement deux boss aussi, à savoir le Professeur Zoster (juste avant la Tour Ducklair) et le Général Zondag pour clôturer le jeu. Donc à ce niveau là, Ubisoft aurait pu mieux faire.
Au niveau sonore, rien à signaler, des musiques qui sont bien en corrélation avec les univers traversés et les situations, donc logiquement on a souvent droit à un petit côté « effrayant » pour tenter de résister aux Evroniens. Toutefois il y aura eu une liberté prise, mais qui s’avère être quelque peu déroutante, et pour cause : Uno a choisi de transformer la voix de Donald. Certes, on comprend mieux ce qu’il raconte dans les cinématiques mais tout de même, changer la voix de Donald c’est quelque peu dénaturer un des plus grands héros Disney…
En revanche, s’il y a un bon point à souligner, ce sont les graphismes : les personnes semblent tout droit sortis des BD et on y retrouve les nombreux codes des comics américains, avec les onomatopées lors de chaque action et aussi lors des introductions d’ouverture et la fin. De plus, ces dits personnages donnent l’impression de voir du cell-shading, comme un véritable dessin animé. Et rien que pour ça, ce jeu est agréable à regarder.