Ce n’est pas la première fois que Link pose ses bottes sur 3DS mais c’est bien sa première aventure inédite sur ce même support. En effet, entre le remake d’Ocarina Of Time, les Zelda disponibles sur la Console Virtuelle ou encore le portage du mode Four Swords sur l’eShop (n’étant plus disponible à l’heure actuelle), les joueurs 3DS connaissent déjà assez bien Link s’ils ne le connaissaient pas déjà. Mais ce A Link Between Worlds porte un fardeau bien plus lourd en tant que premier vrai nouvel épisode de la série. Entre retour aux sources et nouveauté, la formule de cet épisode parvient-elle à séduire ?
Ce n’est pas une surprise, cet épisode est la suite lointaine de A Link To The Past, épisode culte de la série sorti sur SNES. L’histoire se passe deux siècles après celui-ci et on incarne donc un nouveau Link mais toujours dans le même Hyrule. Cependant, alors que les joueurs d’Ocarina Of Time 3D pouvaient s’attendre à un épisode 3D classique, Nintendo nous délivre un mélange entre épisode 2D et 3D.
La caméra est placée au-dessus de Link, comme dans tous les épisodes 2D mais on retrouve la fluidité des déplacements que l’on a dans un jeu 3D grâce au circle pad de la console qui répond à merveille. Le style graphique pouvait faire peur lors de la première présentation du jeu, qui faisait un peu penser à un style pâte à modeler. Finalement il fonctionne vraiment bien et c’est une évolution assez cohérente du style de A Link To The Past. On se retrouve vraiment dans l’épisode de la SNES, les Zora ont la même tête, la carte est quasiment la même, l’esprit de cet épisode est bien conservé pour offrir une suite cohérente, sans aucun problème à ce niveau.
La combinaison de la caméra positionnée au-dessus de Link et de ce style graphique n’est pas innocente, c’est un bel hommage à A Link To The Past. Ce nouvel épisode est d’ailleurs très joli avec des textures parfois assez détaillées, notamment sur les sols à certains endroits, graphiquement il surprend alors qu’on ne s’y attendait pas vraiment. Mais attention le jeu ne relève pas que de l’hommage à l’épisode SNES, c’est bien une toute nouvelle aventure qui vous attend même si le monde n’est pas nouveau.
La principale nouveauté de ce Zelda réside dans la possibilité qu’a Link de pouvoir rentrer dans les murs et se transformer en une sorte de fresque pour s’y déplacer. Ce pouvoir consomme de l’endurance, représentée par une jauge qui se recharge toute seule lorsqu’on ne l’utilise pas. Vous pensez peut-être que cela facilite le jeu mais pas forcément car chaque objet pioche un peu d’endurance à chaque utilisation, donc on la laisse se recharger avec plaisir.
D’ailleurs l’obtention des objets aussi a changé et elle ne se fait plus dans les donjons ! Vous pouvez les acheter à Lavio, un mystérieux commerçant sorti d’on ne sait où au départ et qui s’installe chez vous. Au début vous pourrez seulement les louer (vous les perdez quand Link n’a plus de vie et que vous avez un game over) mais on vous donnera la possibilité de les acquérir définitivement plus tard contre une somme de rubis conséquente. Ce système permet de remettre sur le devant de la scène la monnaie dans le jeu qui, il faut l’avouer, servait de moins en moins au fil des épisodes une fois qu’on avait atteint un certain stade.
Du coup ce nouveau système a également quelques conséquences sur d’autres éléments et ces dernières sont plutôt positives. Étant donné que les objets ne se cachent plus dans les donjons, vous pouvez faire quasiment tous les donjons dans l’ordre que vous voulez. L’exploration a aussi une très grande place dans le jeu car la partie la plus difficile d’un donjon sera en fait souvent de trouver comment y accéder. Il n’y a aucun problème de construction ou de manque d’objet et les développeurs ont bien maîtrisé le fait de pouvoir faire les donjons dans l’ordre souhaité, surtout dans la seconde partie du jeu, vous verrez cela par vous-même si vous décidez de vous aventurer dans le jeu.
Mais quand on pense à la 3DS, on pense souvent à la 3D et ce sont les donjons qui en tirent le plus parti. Ces derniers sont beaucoup plus verticaux avec parfois pas mal d’étages et la possibilité de rentrer dans les murs ajoute un petit côté presque plateforme assez plaisant, même si on ne peut aller que de gauche à droite, afin que ce pouvoir ne facilite pas trop l’exploration. Les donjons sont alors bien adaptés au format de la console et assez différents de ce qu’on a pu voir dans la série, même si les mécanismes récurrents font une nouvelle fois leur retour dans cet épisode. Les temples sont également assez courts mais nombreux.
Cela nous amène d’ailleurs à la durée de vie qui est assez bonne pour un Zelda sur console portable (toujours plus courts que les épisodes de salon). En ligne droite, Link devrait croiser sa lame avec le boss de fin au bout de 15 à 20 heures de jeu mais comme d’habitude il y a quelques quêtes annexes à effectuer. L’une d’entre elle rappelle celle des skulltula dans Ocarina Of Time et vous permettra d’améliorer vos objets comme on pouvait le faire (différemment) dans Skyward Sword. Ainsi, l’arc amélioré tire trois flèches à la fois par exemple.
Enfin, on retrouve pas mal de thèmes de A Link To The Past mais remixés à la perfection. Les thèmes ont des sonorités presque orchestrales tant ils sont grandioses et certains même deux variations selon notre état d’avancée dans le jeu. On retrouve tout de même quelques bruitages inchangés. Les nouveaux thèmes sont par contre un peu discrets mais de bonnes factures. En somme, quasiment que du bon pour cet épisode et un parcours quasiment parfait !
Assurément un des meilleurs titres sur 3DS. J’ai adoré ce Zelda 😉