Peu connue mais qui mériterait une attention plus prononcée, Etrian Odyssey est une série de Donjon-RPG née sur DS en 2008. Le 4ème opus exclusif à la Nintendo 3DS nous est d’ailleurs parvenu en Europe l’année dernière. Un très bon jeu qui n’a surtout de défaut de toujours s’adresser à un public de niche et ce n’est pas sa traduction uniquement anglaise qui arrangera ce point. Un an après, Atlus nous propose de revivre le 1er jeu DS sous une toute nouvelle version remasterisée pour la 3DS, une espèce de reboot dont le point le plus mis en avant depuis l’annonce du jeu, fut l’introduction d’un mode scénarisé. Le jeu change ainsi de nom pour s’intituler Etrian Odyssey Untold : The Millenium Girl. Un opus qui ne change que par le titre ou bien… ?
Retour à la formule Etrian Odyssey en plus efficace
Pour les connaisseurs, rassurez-vous la formule marche toujours autant et on prend plaisir à explorer de nouveau la forêt d’Yggdrassil du premier opus. Pour les autres, revenons plus en détail à la particularité d’Etrian Odyssey et ce qui fait que la série a vu le jour sur DS et ne semble pas vouloir quitter la plate-forme de Nintendo. C’est un Donjon-RPG vous entraînant à l’intérieur de nombreux étages sous forme de labyrinthe dont l’exploration nécessitera une carte. Votre écran tactile représente votre carte et le stylet votre crayon. A vous de tracer la carte de chaque étage, marquez les zones où vous pourrez cueillir des herbes, notez les portes bloquées, coloriez les cours d’eau qui vous barrent la route. Bref, Etrian Odyssey fait de vous un véritable explorateur aux commandes d’une guilde de 5 personnages, répondant ainsi aux commandes des habitants de la ville principale tout en recueillant plus d’informations sur ces labyrinthes pour le plaisir de vos employeurs. C’est un RPG donc n’oubliez pas de vous préparer avant chaque exploration, une descente en ville pour acheter quelques objets ou équipements n’est que trop conseillée. Pourquoi cela ? C’est vrai, terminer un jeu sans jamais faire d’achat n’est pas une tâche généralement impossible dans un RPG. Etrian Odyssey n’échappe peut être pas à la règle. Si vous jugez que le jeu est trop simple, cela peut être un challenge en soit mais cela peut éventuellement doubler votre durée de vie dans le sens où la série est déjà réputée pour sa difficulté. Par ailleurs, Etrian Odyssey c’est également des combats au tour par tour qui appelleront à de la stratégie classique de ce genre. Observer les faiblesses de vos ennemis, user de celles-ci avec des attaques efficaces, etc… C’est également une progression des personnages qui nécessite une certaine réflexion : chaque fois que vous montez un niveau vous gagnez un point de skill que vous pouvez attribuer à une technique de combat ou une technique passive du personnage en question. A vous de bien gérer cela pour que vos personnages progressent au mieux et que cela vous aide ainsi à avancer dans votre exploration sans être excessivement freiné par diverses rencontres de monstres, de FOE et de Boss. Une formule qui a déjà fait ses preuves depuis le premier jeu DS et qui est enrichi dans ce remake avec certains nouveaux acquis de Cartographie apportés dans le 4ème jeu de la série, voire même avec de tout nouveaux éléments comme la possibilité de vous téléporter directement aux escaliers d’un étage complété sans forcément retraverser tout le donjon pour revenir en ville ou revenir à l’étage où vous étiez. Un remake qui se permet même d’apporter des nouveautés à la série, ce dont on ne se plaindra pas.
Le mode scénario et le mode classique
Un des principaux arguments de cet Etrian Odyssey Untold, c’est la possibilité de jouer soit en choisissant le tout nouveau mode Scénario, soit en sélectionnant le jeu classique. Commençons brièvement par le mode classique. Tout est dit dans le nom. Vous jouerez globalement au premier jeu avec quelques améliorations dans le visuel et la bande sonore, le tout sans scénario bien développé. Comme dans le premier jeu DS, vous partez tout simplement à la résolution des mystères entourant la forêt d’Yggdrassil en accomplissant des quêtes par-ci par-là. Organisez votre guilde avec vos personnages, les classes de personnages que vous voulez, équipez-vous et partez ! Voilà pour le mode classique. Concernant le mode scénarisé, c’est une revisite du premier jeu. On a cette fois des personnages prédéfinis, avec leur classe, leur personnalité, plus de dialogues, un doublage de certaines lignes de dialogues, des voix lors de vos phases d’explorations, des cinématiques en animation liées au scénario et le donjon du Gladsheim en plus. Ce sont des ruines liées à l’histoire de l’héroïne Frederica, celle qui semble être la fameuse fille millénaire mentionnée par le sous-titre du jeu. Mais outre ces apports liés scénario, tout est semblable au mode classique, à cela près. Pour ceux qui aiment avoir une histoire comme fil conducteur et qui aimeraient donc s’essayer à la série en commençant par le premier jeu, c’est justement l’occasion de le faire ! Il faut avouer que, même pour les fans de la série, si le scénario n’est pas forcément des plus réussis, il n’en reste pas moins intéressant et permet de se connaître un certain objectif à l’exploration d’une quarantaine d’étages de labyrinthe plutôt que de se penser en simple explorateur progressant dans un labyrinthe sans réel but au détriment de la liberté de classe de ses personnages. Bref, les deux modes possèdent leurs avantages et leurs défauts. Pour cela on regrette de n’avoir droit qu’à un seul slot de sauvegarde. C’est-à-dire que si vous commencez en mode scénario et que vous désirez soudainement changer, il faudra tout effacer. Dans les deux cas, on apprécie au moins une chose sympathique : vous avez la possibilité de choisir l’ancienne Bande sonore du jeu DS ou celle arrangée pour le jeu 3DS. Une option très sympathique pour les fans qui n’aiment pas les arrangements de Yuzo Koshiro, bien que ce serait étrange mais objectivement rien n’est impossible.
Second jeu de la série sur 3DS mais défauts identiques
On aurait pu espérer qu’après un premier jeu, Atlus se servent de leurs connaissances du hardware pour corriger quelques défauts présents dans le quatrième opus de la série. Alors certes, il y a du mieux entre Etrian Odyssey IV et Etrian Odyssey Untold. On évoquait des nouveautés liées au gameplay par exemple. Restons modéré, si le remake reprend quelques éléments de la série et propose quelques nouveautés sympathiques, on reste globalement sur ce que proposait le premier jeu et toutes les nouveautés sympathiques du quatrième jeu ne sont pas forcément reprises. Outre cela, on voit surtout le retour des mêmes défauts que le quatrième jeu, à savoir une utilisation anecdotique des fonctionnalités de la 3DS. Peut-être est-ce difficile de trouver des possibilités originales et utiles liées au Street Pass et au Spot Pass dans un RPG, mais si certains studios y sont parvenus alors Atlus aussi peut s’en donner les moyens. Encore une fois, le passage à la 3D n’est pas forcément convainquant, soulignons tout de même que Etrian Odyssey Untold se permet peut être d’être un peu plus fin et beau que Etrian Odyssey IV mais ça reste assez dur de reconnaitre que la 3DS ne peut pas faire mieux. Comprenez bien que le jeu n’est ni moche ni beau comme son prédécesseur 3DS. Autrement, si il faut le comparer au premier jeu de la série dont il est le remake, on ne va pas faire la mauvaise langue le jeu est plus beau, il paraît juste évident qu’il pourrait l’être encore plus. Enfin, terminons sur le point négatif le plus rebutant. Il s’agit de sa traduction uniquement anglaise. Alors oui, Etrian Odyssey IV était également proposé uniquement en Anglais. Cependant, revenons en 2008 sur DS, Etrian Odyssey était traduit en Français. Pour les éventuels fans qui ont connu le jeu Français et même pour ceux qui aurait voulu connaître la série à travers ce remake, on ne peut qu’être déçu de ce point perdu bêtement.