Bayonetta 2 entre les mains de Nintendo, personne ne l’avait vu venir celle-là ! Mais la sorcière est bel et bien de retour après un premier opus acclamé par la critique. Nous avons effectivement eu la chance de voir Bayonetta premier du nom bénéficier d’une réédition sur la console de salon de Nintendo et dont le test est disponible depuis peu. On se tourne maintenant du côté de sa suite exclusive à la Wii U, l’attente touche à sa fin et il est temps d’étudier de plus près ce potentiel candidat au jeu de l’année. Entre monstres angéliques et dragons démoniaques, le jeu de Platinum Games s’imposera-t-il comme l’ultime beat’em all ? Réponse dans notre test de Bayonetta 2 sur Wii U.
Nintendo, « le chevalier blanc »
Rappel des faits avant toute chose histoire de bien comprendre comment le Projet Omega de chez Sega s’est retrouvé sur Wii U. À sa sortie au Japon en 2009, Bayonetta avait reçu la note maximale 40/40 dans le magazine japonais Famitsu. Un an plus tard, les joueurs considéraient le jeu comme étant l’un des meilleurs beat’em all de sa génération. La rumeur d’une suite ou d’une annulation a longtemps été démentie jusqu’à ce petit teaser en septembre 2012 qui a littéralement enflammé la toile. C’est Nintendo qui publiera la nouvelle production de Platinum Games, une annonce qui a du mal à être acceptée par les joueurs réclamant sans arrêt cette suite sur consoles concurrentes. Mais on connait la chanson, c’est la firme japonaise qui finance le développement intégrale du jeu, ce qui en fait donc une exclusivité. Bon nombre de développeurs au sein du studio se sont expliqués et l’on retiendra une phrase en guise d’introduction : « Si vous voulez une version PS3 du jeu, demandez à Nintendo et profitez-en aussi pour demander une version PS3 de Zelda » les paroles très directes d’Hideki Kamiya, superviseur de ce second opus.
Tomorrow is Mine
Souvenez-vous de cette puissante sorcière, plutôt séduisante, mais au caractère bien trempé et dotée de pouvoir magique. Bayonetta, l’icône glamour et déjantée du Sexy Games est de retour. Pourtant sa première aventure n’a pas connu un énorme succès (2 millions de ventes dans le monde) mais un deuxième volet était incontournable. Cette suite arrive avec de nouvelles ambitions, le titre s’adresse avant tout à un public mature et une chose est sûre, on ne fait toujours pas dans la demi-mesure. On savait déjà que l’histoire de Bayonetta n’était pas surprenante dans le premier opus mais là il faut bien l’avouer, c’est encore plus brouillon qu’avant. Sans rien vous gâcher du scénario, on peut vous éclairer sur le contexte générale. Née d’une union interdite entre les Sages de Lumen et les Sorcières d’Umbra, notre héroïne toute puissante voyage d’un passé lointain à nos jours pour sauver Jeanne et son âme des griffes de l’enfer. Ainsi avec la démo proposée il y a quelques jours, vous avez pu jouer au prologue et donc vous rendre compte du style de jeu. On ne vous révèlera pas plus d’information sur l’histoire pour la simple et bonne raison qu’il y a des liens entre les deux jeux et que même si l’intrigue n’est pas top, c’est tellement mieux de découvrir par soi-même. Bien évidemment, ce n’est pas sur le scénario que l’on jugera le titre, les personnages s’insèrent quand à eux plutôt bien dans l’histoire sans nuire au rythme du jeu mais on ne comprend pas tout ce qu’il nous ait raconté par moment. De plus, comme dans le premier épisode, des cut-scenes imagées sur un plan fixe viendront jouer un rôle de narration, néanmoins cela nuit à l’équilibre global du titre en n’apportant pas grand-chose au final.
La sorcière est de retour
Si l’histoire n’est pas ce qu’il y a de plus originale, il y a bien un aspect sur lequel on ne peut échapper en parlant de Bayonetta, c’est bien sûr son gameplay, le véritable point central du jeu. Dès le début, trois modes de difficultés au choix, la 1ère Apothéose pour les novices mais les combats ne sont pas aussi simple qu’ils en ont l’air, il faudra user de différents combos et l’obtention de médailles en platines sera bien plus difficile qu’auparavant, une chose que l’on remarque rapidement face aux ennemis extrêmement rapide dans leurs enchaînements. Si vous êtes un adepte de la série, vous retrouverez vite vos marques, les contrôles sont intuitifs et on reprend vite le jeu en main que ce soit avec le Gamepad ou le Pro Controller, le mode tactile gâche le plaisir de jeu mais reste adapté aux personnes moins habitués au genre. Lors des combats, s’offre à vous diverses méthodes d’attaques. Tout d’abord les incantations, lorsque certains combos seront effectués correctement pour délivrer un petit coup final. L’exécution de combos remplira votre jauge de magie, elle vous permettra une fois pleine de réaliser une Apothéose, l’Umbran Climax, nouvelle attaque qui s’enclenche avec la gâchette L, une série de coup de points ou invocation, bien pratique pour corriger les boss un peu trop collant mais les dégâts sont modérés. Les attaques sadiques sont toujours présentent et avec elle de nouveaux instruments de torture (guillotines, broyeurs, poulies, vierges de fer…) déchiquetant l’ennemi sans lui laisser aucune chance. Une attaque particulièrement vicieuse si elle est bien exécutée. Certains ennemis laisseront tomber leurs armes au sol, leurs utilisations est limitées, il faut donc procéder efficacement. Puis, les Démons de l’Enfer apparaîtront quant à eux juste à la fin d’un boss bien imposant, il s’agira ici de lui porter le coup de grâce. N’oublions pas l’aspect le plus jouissif, les envoûtements de l’élégante sorcière lorsque vous esquivez une attaque au dernier moment. Le temps ralentis et alors vous surprenez votre adversaire pendant un court moment, une mécanique de jeu à connaître par cœur pour vaincre et ne pas mourir bêtement. La belle pourra toujours se transformer en panthère, en chauve souris et même en serpent dans l’eau, de quoi varier les plaisirs rapidement. Le système de combat a encore été enrichi pour notre plus grand plaisir, il est varié et profond dans sa dynamique d’action, voilà pourquoi l’on parle d’un très grand jeu du genre car le gameplay est maitrisé à la perfection et à l’écran ça reste d’une fluidité à couper le souffle.
Enfer et Paradis
En effet Bayonetta propose une action effrénée, à chaque fin de chapitre, on a envie de continuer et découvrir ce qu’il va se passer par la suite. C’est simple, on alterne entre enfer et paradis, face aux démons des profondeurs et anges tombés du ciel. Nous n’y avons pas fait référence dans le test du premier opus mais le design des ennemis est très particuliers et ne plaira sans doute pas à tout le monde. Il est tout de même important de féliciter l’équipe en charge des animations car tout s’emballe parfaitement et impressionne de par la puissance des attaques. Il est temps de se poser la question : est-ce que Bayonetta 2 surpasse son prédécesseur ? La réponse est un grand oui. Les principaux points négatifs de l’original ont été plus ou moins réglés. On pense aux fameux QTE qui entraînaient une mort immédiate, c’est totalement supprimé à notre grand soulagement. Ensuite les variantes de gameplay linéaires ne sont plus d’actualité, on va dire qu’elles sont beaucoup plus rythmées avec une grosse mise en scène, on parle ici des phases en soot’em up. C’est une véritable prouesse technique, le jeu tourne à 60 FPS constant même quand on affronte un ange de Lumen avec en arrière-plan les gigantesques invocations angéliques et démoniaque qui se foutent sur la gueule. Réussir à faire tourner le jeu sur Wii U n’a pas été aussi simple puisque certaines faiblesses se ressentent ailleurs. Par exemple, les effets au sol quand il pleut sont magnifiques mais les décors lorsqu’on lève les têtes font franchement pâle figure mais on n’a pas vraiment le temps de se rendre compte de cela puisque la mise en scène est constante : des duels sur des avions, les infrastructures qui explosent, des boss sortant de nulle part et qui attendent d’être châtié… bref, un pur régal.
The Gates of Hell
Dès que vous aurez l’occasion de vous reposer, n’hésitez pas à retourner voir Rodin, fidèle à son poste d’armurier barman aux portes de l’enfer. Son magasin est accessible à chaque détour dans le menu ou via des portails dans le jeu. On y retrouve comme à son habitude des armes à équiper aux mains et aux pieds permettant de créer des configurations différentes et passer rapidement de l’une à l’autre au cour d’un combat, le style Bayonetta dans toute sa splendeur. Également des accessoires, objets de soin, nouvelles techniques d’attaque ou petits trésors. Le replay-value est bien présent surtout si on veut récupérer toutes les médailles en platine et découvrir tous les petits secrets du jeu. Différents éléments sont dissimulés dans les chapitres comme les corbeaux délivrant des tampons pour le Miiverse, les cercueils de l’Umbra et une petite nouveauté, les portails vers Muspelheim où il faudra remporter un combat en respectant certaines conditions. Sans compter les objets qui servent de monnaie comme les précieux halos imprégné de l’essence vitale d’un ange ou d’un démon pour les orbes en cristal. D’autres objets auront des effets immédiats sur votre santé ou jauge de magie, il y a de quoi faire pendant un long moment, pleins de surprises viendront s’ajouter une fois le jeu terminé une première fois.
L’union fait la force !
Le contenu de ce Bayonetta 2 est très dense, les développeurs ont même implémenté un mode multijoueur en ligne appelé Double Apothéose ou des boss ainsi que des hordes d’ennemis seront à combattre. Vous pourrez choisir la difficulté des niveaux à travers une mise de halos et sélectionner les monstres grâce à des cartes de verset débloqués dans le scénario. Plus ils seront difficiles, plus les récompenses seront intéressantes. Sachez également qu’avant le début de la partie vous choisirez votre personnage ainsi que son équipement, que vous pourrez être contre des amis, des gens choisis aléatoirement ou des ordinateurs. Le second joueur peut vous réanimer mais si vous échouez tous les deux, la partie est terminée. Le but étant de réaliser le maximum de combos sur une série de six combats. Un nouveau mode de jeu appréciable et qui prends tout son sens à deux car jouer seul avec un ordinateur assez costaud pour le coup, ce n’est pas super intéressant. On attendra la sortie du jeu pour se défier directement dans les bas-fonds de l’enfer et on remercie le studio pour ce nouveau mode de jeu.
Incontournable, inoubliable, incroyable…
Finalement, les anges et démons ont reçu une leçon qu’ils ne seront pas prêts d’oublier et nous aussi par la même occasion. Bayonetta 2 réussit avec succès son passage sur Wii U. Cette suite parvient à redonner des couleurs à la console de Nintendo. A la fois accessible et technique, les erreurs commises dans l’original ne sont plus ou presque visibles. Avec du recul, on se rend compte que Bayonetta premier du nom était là pour poser les bases et que cette suite est venue concrétiser le tout avec des boss toujours aussi puissant, un monde magique régis entre enfer et paradis, une sorcière aux cheveux court mais d’une grande maturité, prête à tout pour imposer son style gracieux. Le jeu est ultra fluide, nerveux et très peu d’aliasing, aucun ralentissement ne se fait sentir et plus de problème de caméra, la Wii U en a dans le ventre pour arriver à nous sortir une production de cette envergure. L’ambiance est respectée comme toujours avec l’humour si particulier des jeux Platinum ainsi que des musiques un peu moins marquante cette fois ci mais un thème principal qui fou l’envie de botter des culs. En difficulté normale, prévoyez une dizaine d’heures pour vous retrouver face au boss final qui est bien moins imposant que d’habitude, une déception de ce côté-là, on sent le jeu terminé rapidement et clairement pas à la hauteur de tout ce dont on a fait face précédemment mais cela n’enlève en rien le délire du jeu qui en fait une formule gagnante. Tout comme le premier, les joueurs Nintendo sont gâtés avec des costumes pour la sorcière. Par exemple les halos seront remplacés par des rubis avec le costume de Link, Bayonetta pourra invoquer Bowser pour écraser ses ennemis avec Peach ou se mettre en boule avec Samus Aran et plus encore puisque Fox McCloud sera lui aussi de la partie avec un easter egg bien sympa au passage.