Outre de nombreux spin-off, la branche principale de la série Shin Megami Tensei est resté absente depuis son troisième jeu sorti sur PS2 en 2003 ! Plus de dix ans après, le quatrième opus est enfin sorti sur Nintendo 3DS ! Loin de signifier que le développement a pris dix ans, néanmoins le titre s’annonçait comme un retour au style du premier opus Shin Megami Tensei et les développeurs semblaient accorder beaucoup d’importance à ce que la fanbase réclamait. Ceci dit, tout cela reste des mots, toutefois dans Shin Megami Tensei, les mots peuvent signifier beaucoup, alors quel sera le fin mot pour ce quatrième opus ?
Entre époque médiévale et futur post-apocalyptique
C’est dans ce mélange d’ambiance que le scénario de Shin Megami Tensei IV nous emmène. Vous êtes un avatar nommé par défaut « Flynn », vivant dans le Royaume médiéval de Mikado, inspiré de l’époque moyenâgeuse Européenne. Après quelques rêves étranges, que vous visualisez sans réellement comprendre ce qui se trame, vous revenez à vous au côté de votre ami d’enfance Issachar. En fait, les deux amis se rendent à la Capitale où une sorte de cérémonie et test se tient pour devenir Samouraï, en d’autres termes un métier très honorable voué au maintien de l’ordre sur le Royaume. Les deux personnages rêvent de devenir Samouraï mais à la suite de ce test, seul vous et quelques autres élus ont pu passer celui-ci. Sans avoir réellement le temps de souffler ou de toucher quelques mots à votre ami Issachar, le chef des Samouraï vous envoie déjà en mission d’initiation avec votre tout nouvel outil de travail, un gantelet doté d’une I.A. nommé Burroughs. Vous et vos nouveaux compagnons fraîchement fait Samouraï se rendent donc dans les souterrains de Naraku rempli de démon pour accomplir les missions et découvrir les possibilités offertes par les gantelets. Rapidement, un mystérieux Black Samouraï, usant de la déprime de votre ami d’enfance pour le transformer en démon apparaîtra. A la suite de cela et pour garantir la paix sur Mikado, la mission principale des Samouraï sera de retrouver ce Black Samouraï et le neutraliser. Enquêtant sur ce mystérieux personnage, Flynn, Isabeau, Jonathan et Walter finiront par descendre dans les souterrains de Naraku et découvrir que celui-ci les a amenés au sommet d’une espèce de tour dont la vue par la fenêtre leur présente une ville nocturne ravagé par les démons. En descendant l’ascenseur de cette tour, le groupe constate de leurs yeux l’état de ville post-apocalyptique de Tokyo où des survivants humains semblent plus ou moins encore lutter contre les démons. A Tokyo, si vous n’êtes pas Yakuza, Membre de l’Ashura-kai, Chasseur ou membre du Ring de Gaea, la survie n’existe que dans les sombres souterrains des métros de la capitale Japonaise. Le chaos est totale dans cette ville de nuit dont les seules lumières sont celles fournit par l’électricité. Vous comprenez ainsi qu’un dôme de terre géant entour la capitale, c’est au-dessus de ce dôme que le Royaume d’Ordre et de Paix de Mikado s’est bâtît depuis plus de mille ans. C’est dans cette ambiance remplie de mystère que le jeu vous plonge. Entre l’ordre de Mikado et le chaos de Tokyo, à vous de bien saisir la trame de l’histoire car les choix seront nombreux durant votre aventure. On vous avait prévenu que les mots avaient une réelle valeur dans Shin Megami Tensei, c’est eux qui détermineront votre route. Serez-vous plus du côté de l’ordre ou alors celui du chaos ? Celui des Anges ou celui des Démons ? Celui de Jonathan ou celui de Walter ? Ou alors, allez-vous prendre une autre route ? La décision vous appartient ! Alors choisissez bien vos mots !
Le stress du Press-Turn toujours au rendez-vous!
Pour les nouveaux entrants de la série SMT, si vous perdez à vos premiers combats tout est normal et bienvenue dans SMT. Pour les fans de la série SMT, on vous rassure, laissez le mode Normal et la difficulté si caractéristique de la série n’a pas disparu. On évoque bien un mode « Normal », ainsi pour les nouveaux de la série il existe un mode « Casual, donc ne pleurez plus, ne jetez pas votre console et votre jeu par la fenêtre. D’ailleurs, lorsque vous perdez, le game over ne s’affiche pas systématiquement. Vous avez une dernière scène durant laquelle votre personnage n’est qu’une des âmes attendant son tour devant Charon pour traverser la rivière du styx. Charon vous propose ainsi de ne pas mourir mais de vous renvoyer là où vous étiez avant le combat qui vous aurez coûté la vie. Moyennant une certaine somme d’argent, il vous propose ce service qui peut même être accepté si vous n’avez pas assez d’argent, vous aurez juste une dette affiché qu’il faudra régler. Sinon, il est également possible d’accepter ce service en usant de vos pièces de console 3DS, une belle manière d’user d’autre fonctionnalité de la console. Alors pour les fans, c’est sûrement un outrage et ils désirent ce game over douloureux ! Vous pouvez tout simplement tout refuser pour voir apparaître le message que vous attendiez tant et revenir à votre dernière sauvegarde. Sachez-le pour les froussards, vous pouvez sauvegarder n’importe quand, donc abuser de cela ne vous fera certainement pas de mal. On vous parle de mort et de difficulté avant même d’aborder le système de combat en question. Une sympathique introduction de la partie pour les nouveaux qui, peu importe nos efforts pour les rassurer, se poseront sûrement déjà plein de question sur leurs capacités à relever ou non, le challenge SMT IV. Le système de combat de SMT IV est repris sur celui de son prédécesseur dix ans auparavant. On l’appelle le Press-Turn. Votre héros et ses démons en combat ont ainsi une phase d’attaque dans laquelle une icône en haut à droite correspond à un tour d’action. Chaque participant au combat à droit à une icône. Ainsi votre protagoniste accompagné au maximum de 3 autres démons sur le front vous donneront un total de quatre tours. Usez ainsi de vos attaques ou vos magies pour exploiter au mieux les faiblesses des ennemis et les vaincre. Après cela, la phase ennemi se joue et suit les mêmes règles. Jusque-là, rien de bien transcendant et même plutôt classique dans le tour par tour du J-RPG. Pourtant c’est cet emploi des faiblesses qui est la clé de la victoire ou de la défaite dans SMT IV, comme beaucoup de J-RPG me direz-vous ? Imaginez donc que votre protagoniste utilise une magie de vent sur un ennemi faible contre l’élément, celui-ci gagne un tour d’action supplémentaire. Un tour qui peut tout changer, l’exploitation des éléments est très importante dans SMT IV. Autre chose, les coups critiques accorde également un tour supplémentaire. Toutefois toutes les bonnes choses ont une fin, il suffit donc que vous manquiez une attaque ou que vous usiez d’une technique inefficace contre un démon pour voir vos tours s’envoler et l’ennemi passer en phase d’attaque. Dites-vous que toutes ces règles s’appliquent à vous mais également à vos adversaires. Il suffit donc qu’un ennemi vous prend par surprise, exploite vos faiblesses pour vous amener au Game Over en une phase d’action. Un système double tranchant qui vous fera suer, surtout contre les boss et en mode normal ! Une bonne chose dans cette époque des jeux appelés « jeux d’assistés » par nombre de joueur.
Burroughs, un gantelet bien utile !
Outre les combats, on vous parle de démon combattant avec nous mais encore faut-il les recruter. Ceci se fait en combat, devant les ennemis, vous penserez souvent à les attaquer, mais les démons sont doués d’une conscience et personnalité. Il est ainsi possible de leur parler, négocier, répondre à leurs attentes pour les convaincre de joindre votre rang. Tout cela n’est jamais bien évident, chaque démon ayant leur personnalité, si vous ne répondez pas bien, vous pourrez bien perdre de la vie, de l’argent et des objets pour rien. L’ennemi pourrait même ne pas apprécier l’entretien et mettre fin à votre phase d’action pour initier la sienne. On vous disait bien que les mots sont importants dans SMT IV. L’emplacement des démons dans votre équipe n’est pas infini. C’est ainsi qu’on vous parle de l’I.A. de votre gantelet, Burroughs. Celle-ci gère les quêtes que vous avez et toutes les données de votre partie. Il faut toutefois considérer que le Gantelet est une espèce de tablette moderne malgré le fait qu’il existe sur une terre plutôt médiévale. A ce titre, Burroughs vous propose également l’achat d’application. Elle vous les vend contre des points que vous obtenez en montant de niveau. Ces applications sont nombreuses, elles peuvent apporter de la nuance lorsque vous négociez avec les démons, ou encore vous permettre d’élargir le nombre d’emplacement de techniques pour vous, vos démons ou augmenter le nombre d’emplacement de stockage de démon. D’ailleurs au début du jeu, on vous propose justement obligatoirement l’achat de l’application vous permettant de négocier basiquement avec les démons. Burroughs est donc d’une grande utilité outre celle de souvent lui demander de sauvegarder votre partie. A cela s’ajoute l’application de fusion des démons, une des particularités de la série SMT. La fusion des démons est bien possible via une des applications de Burroughs et d’ailleurs elle est grandement plus appréciable. Par le passé, on fusionnait des démons un peu à l’aveuglette en priant ne pas s’être tromper de combinaison pour obtenir de bon démon. Fusionner vos démons les plus puissants ne donne pas forcément de démon encore plus puissant. D’autant plus que le démon qui en résulte ne peut pas excéder le niveau de votre protagoniste, ceci vaut également pour les recrutements de démon. Dans SMT IV, plus de fusion à l’aveuglette, lorsque vous lancez l’application de fusion, celle-ci vous présente trois recommandations de fusion possible avec vos démons et votre niveau. Même si vous n’avez pas le démon en question, il suffit que vous l’ayez recruté une fois pour que celui-ci soit enregistré dans votre registre de démon et que vous puissiez le recruter temporairement juste pour la fusion en échange d’une certaine somme d’argent. Si vous n’avez pas envie de suivre les recommandations, aucun problème, vous pouvez lancer des recherches sur l’application et rechercher les démons que vous voulez fusionner, tel un véritable annuaire des démons bien pratique ! La Technologie ça vous change la vie !
Des défauts malgré une belle réalisation !
Graphiquement, le jeu est plutôt bien réalisé pour la 3DS avec une 3D donnant un bon effet sans être indispensable. Il est vrai que le design des personnages ne pourra peut-être pas être apprécié par certain au début, surtout les fans qui était sûrement habitué à la patte de Kazuma Kaneko, mais au final l’univers est plutôt bien dépeint. On a une 3D plutôt bien réalisé lors d’exploration des différents donjons et quartier de Tokyo, tandis que les combats nous laissent avec des spirites rappelant une autre ère du jeu vidéo. Cela ne signifie pas que ces spirites soient graphiquement de cette ère on vous rassure, on n’a pas des monstres ressemblant à un bouillis de pixel loin de là. Ceci dit, nombres d’icônes d’interactions lors des phases d’explorations sont également modélisés de sorte à nous rappeler cette vieille époque. Ceci dit, si l’on explore énormément Tokyo, il faudra se contenter d’admirer quelques artworks de quelques quartiers de la capitale de Mikado ou autre lieux du Royaume. Rares sont les zones d’exploration à Mikado, on se contente généralement d’un point & click dans le royaume médiéval. Tokyo n’est pas forcément mieux à une certaine mesure. En effet, si on explore certains quartiers de Tokyo, cela ne signifie pas que l’exploration de la capitale Japonaise est une phase d’exploration 3D étendue sur toute la ville. En effet, lorsque l’on est à Tokyo, nous dirigeons une petite icône qu’on déplace sur une carte de cette Tokyo Post-Apocalypse. Ainsi, on se déplace sur une carte en 2D avec quelques démons en vue à éviter si vous ne voulez pas combattre mais outre cela on peut le dire haut et fort, quelle horreur que cette carte. La ville est ce qu’on pourrait appeler un Labyrinthe et il nous arrive parfois d’accéder à certaines zones en avance, ce qui n’est pas mauvais en soit. Cependant, quand arrive enfin le moment d’y aller, la carte est visible sur l’écran tactile avec des points indiquant les lieux et quartiers que vous avez atteint… Mais elle aurait gagné en visibilité et en utilité si on pouvait retrouver ses lieux que nous avions trouvés. Aucune indication sur ces lieux que nous avons découvert, juste un point sans aucun nom, et on repart donc se perdre dans la grande capitale du Japon en risquant parfois sa vie dans des combats qu’on voudrait éviter sans vraiment pouvoir le faire efficacement dans ces rues étroites. C’est tout de même regrettable de perdre des points bêtement à cause de quelque chose qui paraît pourtant évident à résoudre. Il suffit juste de pouvoir toucher ces points et voir apparaître le nom de la zone, pourquoi ne pas l’avoir fait ? Outre cela, en ce qui concerne les dialogues entre les personnages, on n’a surtout quelque chose qui rappelle un peu les Visual Novel, un texte accompagnant un art des personnages. Une volonté de mise en scène à l’ancienne peut-être, mais il faut avouer du coup qu’on n’a très peu de mouvement durant les évènements importants, bien qu’on ait droit à de sublimes cinématiques en animation japonaise durant certaines scènes importante de l’histoire. Tous les dialogues importants sont doublés en anglais, pas de possibilité de choisir les voix original mais le doublage anglais est de bonne facture. Doublage à part, globalement la bande sonore pourra peut-être déplaire à certains nouveaux mais les anciens reconnaîtront rapidement cette ambiance sonore propre aux SMT qui est loin d’être mauvaise. La durée de vie du jeu est solide, on passera une bonne quarantaine d’heure voire plus pour ceux qui accumulent les Game Over, visent à obtenir toutes les fins, cherchent à avoir tous les démons ou encore ceux qui veulent accomplir toutes les quêtes. On regrette un scénario qui n’est pas forcément inintéressant mais dont on anticipe facilement sur les évènements à venir et des personnages qui illustrent surtout les différents chemins et les différentes fins du jeu à défaut d’avoir plus de poids et d’être plus marquant. Ceci dit, on énonce bien que le tout n’est pas forcément inintéressant et pour les nouveaux, commencer par le quatrième opus n’est pas forcément une mauvaise idée. Ce sont là les défauts majeur du jeu, autant dire qu’on peut facilement être happé par ses nombreux points forts et oublier les mauvais. Du moins presque, en effet les collectionneurs pleureront de ne pas pouvoir ajouter une boîte dans leur étagère et les anglophobes pleureront également de n’être bon qu’en Français. Ajoutons également, un street-pass anecdotique et toujours le fléau des DLC. Ceci dit, comme pour se faire pardonner, Atlus propose ce grand jeu à un prix assez dérisoire ! On ne crachera aucunement sur cela.