Dans un monde où les gens sont jugés par le nombre de pixels dont ils sont composés, Pip, un simple pixel va tenter de se faire remarquer en sauvant la princesse du royaume qui a été enlevée par la méchante reine DeRezzia. Le scénario cliché d’un jeu de plateforme, qui prend pourtant place dans un univers original. Ce jeu indépendant assez intéressant passe aujourd’hui par la case test !
L’histoire assez simple sert bien entendu de prétexte pour nous servir avant tout un jeu de plateforme 2D sympathique. Elle se mettra tout de même un peu en avant de temps en temps pour nous présenter des péripéties un peu plus intéressantes que dans un simple Mario, qui ne brille jamais sur ce point. Pip est donc, au départ, un héros composé d’un seul pixel, un cube, il fait penser à l’un des héros de Thomas Was Alone d’ailleurs. Assez vite il a la possibilité d’absorber des pixels pour avoir une meilleure constitution et prendre une forme un peu plus évoluée. La première est celle d’un petit garçon, il passe du 1 bit à un personnage 8 bits. On gagne alors la possibilité de frapper mais on rebondit moins haut que lorsqu’on était composé d’un seul pixel. Au monde suivant c’est un héros un peu plus évolué encore une fois.
Les transformations auraient pu être définitives mais ici on va pouvoir redevenir le simple cube qu’est Pip à tout moment en maintenant A ou ZL. En revanche pour se transformer à nouveau il faudra trouver un ennemi correspondant à une transformation pour absorber ses pixels en l’éliminant (en lui sautant dessus tout simplement). On ne peut donc pas switcher à tout moment de transformation, il faut réfléchir mais de toute façon le jeu nous donne les moyens de nous en sortir, on ne peut pas être bloqué à cause d’une mauvaise manipulation. Si vous ne faites pas attention vous risquez cependant de louper pas mal de collectibles, il y a pas mal de murs cachés. Les collectibles sont des gens du royaume à ramener avec vous, il y en a trois par niveau.
Chaque transformation est différente, en cube, on peut planer un peu après chaque saut, en héros 8 bits, on ne peut plus mais on vous laisse faire du wall jump et vous déplacer assez vite. A l’inverse, la suivante, ne permet plus de faire ce qu’apportent les premières formes, on est lent mais on tape bien plus fort (jusqu’à casser des murs). Cette transformation nous apporte aussi la force de déplacer des objets ou de résister à de grands courants d’air. Les transformations marchent comme dans Mario, on ne peut pas passer du cube au héros 16 bits avec un objet. Il faudra d’abord battre un ennemi pour passer en forme 8 bits, et encore un pour finalement passer sous forme 16 bits. La jauge de vie est constituée de cœurs (le nombre maximum augmente à chaque boss battu, comme dans un Zelda) et on ne perd pas une transformation quand on se fait toucher contrairement à un Mario sur ce point.
Les boss sont assez grands et présentent un petit challenge, même si un checkpoint les précède en général. Graphiquement le jeu prend un aspect rétro mais on ne peut pas dire qu’on puisse le définir dans une catégorie comme la 8 bits, 16 bits ou autres. Certains éléments sont très basiques alors que d’autres sont plus détaillés, c’est sûrement en rapport avec la particularité de ce royaume de pixels. Les personnages les plus importants dans le royaume possèdent plus de pixels et sont donc mieux réalisés et mieux vus que ceux en 8 bits. On peut facilement faire un parallèle avec ce qu’apporte l’argent ou d’autres choses qui puissent paraître important dans notre société, rien de très intellectuel non plus mais c’est un parallèle sympathique avec ce qui peut même être excluant chez nous.
Pour en revenir à la technique du jeu, la réalisation est donc correcte même si le design des ennemis n’est pas toujours très inspiré, composé essentiellement d’insectes plus ou moins farfelus. Les boss sont un peu meilleurs à ce niveau mais leurs patterns sont souvent très prévisibles. Il faudra tout de même les connaître pour les vaincre, ce ne sont pas juste des sacs à PV.
Il y a plusieurs mondes à parcourir avec 8 niveaux en moyenne pour chacun, et le jeu vous en donnera pour votre argent. La récupération des villageois dans les niveaux ne vous fera probablement pas revenir sur le jeu une fois que vous l’aurez fini mais même en ne complétant pas cette quête, le jeu vous prendra environ 7 heures de votre temps. On s’amuse en faisant les niveaux, leur level design est assez simple mais ils restent plaisants à jouer ! La hit box (la zone où l’on peut toucher un ennemi sans perdre de vie) est assez permissive et le jeu n’est pas très dur. Adventure Of Pip est vraiment pensé comme une petite aventure cherchant à bien faire les choses et surtout sans les rendre ennuyeuses.
Il n’y a pas d’allers-retours, les passages qui semblent un peu retors ne sont jamais trop difficilement surmontables et il y a pas mal de checkpoints. Ce n’est pas non plus trop facile mais on n’arrête jamais une partie par frustration. La partie musicale du jeu ne se calque pas sur la réalisation graphique. Les compositions ne font pas penser à un jeu rétro et présentent même des sonorités épiques mais rien d’orchestral. Alors que les graphismes nous montrent un monde de pixels 16 / 32 bits pour la plupart du temps, les musiques du jeu ne sonnent pas comme de la cheaptune ou de vieux son midi. On a une vraie OST avec des morceaux plus ou moins épiques. Rien de marquant mais surtout rien de désagréable encore une fois. C’est vraiment ce qui définit le jeu dans tous les domaines.
Le jeu est jouable avec toutes les manettes compatibles avec la Wii U (sauf les manettes spéciales comme la manette Gamecube bien entendu) mais le Gamepad n’est pas utilisé en dehors du Off-TV. Il faudra d’ailleurs choisir entre le jeu sur le Gamepad ou sur la TV, il n’est pas possible d’afficher l’écran de jeu sur les deux à la fois. Une fois le jeu affiché sur l’écran de la TV, l’écran du Gamepad affiche simplement la map ou le statut du héros. On switch de l’un à l’autre avec le bouton « – » (select). Il n’y a aucun mode multijoueur ou autre feature sociale dans le Adventure Of Pip, c’est un jeu solo uniquement.
Attention le jeu n’est pas traduit en français, il n’est jouable qu’en anglais !