Project X Zone, sorti en 2013 sur 3DS a suffisamment bien marché pour que son éditeur Bandai Namco enclenche une suite. En effet, le premier épisode s’étant vendu à plus de 400 000 unités, un second opus est maintenant disponible exclusivement sur la console portable de Nintendo. Ce jeu de rôle tactique est l’un des cross-over les plus alléchants jamais sorti à ce jour. Sous-titré Brave New World au Japon, c’est sous l’appellation Project X Zone 2 que des personnages légendaires issus des séries les plus célèbres du jeu vidéo se réunissent à nouveau pour une aventure à la croisée de plusieurs mondes…
Ce second opus développé par Monolith Soft nous fait le plaisir d’être traduit en français contrairement au premier. Il aligne un casting de plus de 50 vedettes, nouvelles venues pour certaines, des séries Bandai Namco, Sega, Capcom et même Nintendo. Nous sommes donc en présence d’un Tactical-RPG, un genre qui s’adapte plutôt bien sur console portable avec par exemple Tactics Ogre, Disgaea ou le célèbre Final Fantasy Tactics. Bien qu’un peu différent dans son gameplay, le titre cible essentiellement les fans mais reste tout de même accessible. Le champ de bataille est quadrillé avec des unités se déplaçant au tour par tour mêlé de combats en temps réel, un système de jeu qui pourra éventuellement en rebuter certain.
Entre portails et chaînes d’or
Mais commençons par l’histoire qui se déroule après les évènements de Project X Zone. Avec un si grand nombre de vétérans à mettre en scène, seul un scénario à base de failles spatio-temporelles était possible. Un portail entre les différents mondes s’est donc ouvert et les univers se croisent une fois de plus. Héros, méchants et monstres déchaînés s’affrontent et c’est à Shinra, une organisation chargée de protéger l’humanité des conflits inter dimensionnels de découvrir la cause de l’apparition de chaînes d’or et de régler le problème. L’histoire n’est clairement pas le point fort du jeu car elle n’est pas vraiment intéressante et difficile à suivre. Tout est question de dérèglement du temps, on se retrouve donc constamment à des époques différentes et on n’arrive plus du tout à suivre pour au final décrocher rapidement. Du coup, ce n’est plus la peine de savoir à quelle époque nous sommes, on se contente de suivre le parcours de notre grande équipe et de découvrir des environnements bien connus…
Fan service à gogo
Le jeu est bourré de références, ce qui est tout à fait logique avec un tel casting. En effet, il sera possible de jouer en compagnie de Ryu, Ken, Chun Li de Street Fighter, notre superbe trio Chris Redfield, Jill Valentine, Leon S. Kenedy de Resident Evil ou encore Phoenix Wright et Maya de Ace Attorney, X et Zero de Mega Man X et bien plus encore côté Capcom. Nous ne sommes pas en berne avec les licences Sega car nous pouvons combattre avec Kazuma Kiryu et Goro Majima de Yakuza, Ryo Hazuki de Shenmue ou même le génialissime Segata Sanshiro, ambassadeur de la Sega Saturn qui est totalement dans son rôle. Comment ne pas évoquer quelques séries de Namco avec Tekken, Xenosaga, Tale of Vesperia pour ne citer qu’eux. Et pour la première fois, des personnages issus de séries Nintendo très populaires se retrouvent à l’appel, parmi lesquels Chrom et Lucina de Fire Emblem: Awakening et Fiora de Xenoblade Chronicles. Nous avons énuméré un petit groupe de personnages pour vous laisser bien entendu la surprise une fois en jeu car leurs entrées sont plutôt bien maîtrisées et côté dialogues, c’est magistral. Nos héros se vannent entre eux constamment et on a le droit à des répliques tout bonnement excellentes. Excepté les quelques blagues basées sur des jeux de mots d’un autre âge ou certains échanges à base de lol / mdr la traduction est impeccable et à mourir de rire. Si on se délecte de ces prises de becs ou répliques entres nos protagonistes, il faut bien avouer que ça parle beaucoup trop, chacun souhaitant à chaque fois donner son avis, on passe clairement la moitié du jeu à écouter parler donc à vous de décider de les zapper ou non avec la touche start. A noter que la version occidentale propose uniquement les doublages japonais, bien ou pas selon les personnages, on apprécie cependant les tons de voix.
Phase tactique
On évolue ainsi sur une carte vue du dessus où nos protagonistes et les ennemis sont visibles. La progression se fait sur deux phases, la première vous permettant de faire agir vos différents personnages et la seconde étant la phase ennemie. Dans Project X Zone premier du nom tout comme cette suite, aucun de vos protagonistes n’est seul, chaque unité est un duo de personnages mais peut aussi être accompagné d’un personnage de soutien. Durant votre phase d’action, il s’agit de bouger vos différentes équipes sur un certain nombre de cases pour attaquer les ennemis à portée. Les combats n’ont pas grand-chose à voir avec ce que nous habituent les Tactical-RPG classique. On entend souvent parler de stratégie dans le jeu mais on n’en voit pas vraiment les effets, on affronte seulement plusieurs vagues d’ennemis. Avant de lancer son attaque, il est possible de se positionner sur le côté ou par-derrière pour faire plus mal à l’ennemi mais honnêtement nous n’avons pas constaté de réelles différences. Autant dire que les développeurs ne se sont pas cassés la tête, le schéma de jeu est toujours le même tout du long, c’est-à-dire un, deux, trois voire quatre gros boss accompagnés de leurs ennemis apparaissent lors d’un chapitre qui permet dans la première moitié de jeu d’introduire un nouveau duo. Pas une seule fois on sera surpris du déroulement de l’action, éventuellement au niveau de l’histoire mais pas en termes de gameplay. Cette phase tactique en vue isométrique est simple à comprendre mais n’apporte pas de folie particulière sachant que lors des tours ennemis, la gestion de la caméra n’est pas tip top.
Phase d’affrontement
Une fois un combat lancé, il s’agit ici de presser sur A afin que votre duo de personnages commence un enchainement d’attaque à trois reprises avec des attaques normales en variant un peu les mouvements avec le pad ou la croix directionnelle. Là où cela devient intéressant c’est au niveau du timing de coups à enchainer. Il ne s’agit pas de se reposer, vous lancez ces attaques puis une attaque solo avec R lorsque vous contrôlez une unité trio combinée avec une attaque de soutien grâce à L mais seulement possible lorsque qu’une autre équipe se trouve à côté de vous lors du début de l’attaque. Enfin le coup de grâce pour terminer en beauté, l’attaque spéciale avec Y, celle-ci requiert au moins 100 XP mais elle enclenche une animation du duo et c’est assez fantastique à voir. Grâce à ces diverses attaques enchaînées au bon moment sans que l’ennemi ne touche le sol, vous pouvez lui infliger une centaine de coups et de nombreux dégâts. Durant ces combats et en effectuant beaucoup de combos, une jauge de XP se remplit, il ne s’agit pas du diminutif de « Point d’Expérience » mais de « Point X». La combinaison des attaques d’une unité duo et solo déclenche un coup croisé et vous gagnez plus de PX. Il sera possible à chaque fin de partie d’améliorer l’équipement de vos équipes et personnage solo. Pas de panique pour les nouveaux venus, un prologue vous enseignera les bases, c’est très accessible et facile à comprendre.
Outre le système de jeu assez lent dans sa progression, touchons quelques mots sur le menu du titre qui est assez rigide avec de nombreux sous-menus. Nous avons tout de même beaucoup apprécié l’ajout d’une encyclopédie comprenant un didacticiel mais surtout des infos sur tous les personnages, ennemis et autres appellations issues de toutes les franchises. Pour celui ou celle qui ne connait pas forcément les références historiques des licences utilisées, c’est une vraie source de savoir pour enrichir sa culture vidéo ludique et pourquoi ne pas par la suite être amené à découvrir ces jeux. Graphiquement le jeu utilise le même moteur cell-shading que son prédécesseur, proposant un résultat toujours aussi coloré et joli. Les sprites et animations sont superbes, pas de ralentissements à l’écran et les combats en vue de côté sont superbement animés, gros travail de ce côté-là. Les musiques du jeu jouent sur le fan service absolu en changeant selon le duo que vous contrôlez, c’est un plaisir d’entendre certains thèmes bien connus comme Resident Evil Revelations ou Ace Attorney. Sachez que ce sont des arrangements contrairement à la version japonaise, surement pour une raison de droit.
Une difficulté accrue ?
Le producteur du jeu nous avait promis que contrairement au premier, Project X Zone 2 serait de plus en plus corsé au fur et à mesure de notre progression. On va rétablir la vérité dans ce test, le jeu est finalement assez facile et devient fortement répétitif. A part les boss de niveau, les dégâts que l’on encaisse ne sont pas si importants mis à part les contres attaques impossibles à parer. Surtout qu’à la fin de chaque chapitre, on gagne pas mal d’argent que l’on utilise pour s’acheter des soins. Personnellement, les seules fois où j’ai entrevu l’écran de Game Over c’était sur des niveaux limités en nombre de déplacements ou il fallait à tout prix contrer un boss ou désactiver des bombes. Donc le jeu est bien trop facile, pour avoir une réelle difficulté, il faudra terminer le jeu une première fois pour accéder au mode avancé et avoir des ennemis plus coriaces et si vous n’êtes toujours pas rassasié, le mode avancé plus est proposé en DLC dans la boutique à 2,49€. Un autre lot de contenus téléchargeables payant est sorti en même temps que le jeu, il s’agit d’objets et costumes, on peut s’en passer. Comptez une cinquantaine d’heures car le jeu est assez long et très bavard.
Toujours pas fini le premier… mais du coup, ça me motive à acheter plus tard le second vu que je ne pensais pas le prendre 🙂