Histoire d’honorer dignement cette incartade dans le monde merveilleux de Nintendo Town, que diriez-vous d’une petite dissection d’un des plus célèbres seconds couteaux des jeux vidéo ? J’ai nommé Toad !
Etant d’humeur sympa, je vais lui épargner l’étape de la coloscopie et me diriger directement vers des considérations plus théoriques.
- Les champignons
Abordons une brêve mais néanmoins décisive petite présentation de nos chers champis. Au passage, on tiendra les moisissures à l’écart de ce sujet, ce ne serait pas très glorieux pour le petit compagnon de Mario…
Vous le savez sans doute, les champignons forment un ordre un peu à part dans le rêgne organique (un peu comme les illuminatis ou les fans d’Un Panda Moqueur). Pas franchement végétaux et encore moins animaux, bref, ils sont dans leur constitution ni très Charlie, ni pas très Charlie !
Le point commun qu’on peut trouver aux champignons avec les végétaux serait qu’ils ne se déplacent pas vu qu’ils restent ancrés en terre ou sur tout autre support consommable (bois, bouse, déchets organiques, bref la grande classe…). De plus ils pollinisent à leur manière en répandant leurs spores.
Par contre, là où ils s’éloignent sévèrement des plantes, c’est que eux s’en ballec’ gentiment de la photosynthèse ! D’ailleurs, s’il fallait un peu préciser leur vraie nature, on pourrait dire qu’ils sont en fait plus des « fruits » que des « plantes », l’essentiel de leur vie est globalement souterraine…
Enfin, tout ça pour dire qu’un champignon, c’est un peu une mycose qui a réussi dans la vie…
- Et Toad dans tout ça ?
La page Wikipedia qui lui est consacrée nous parle de Toad comme d’un champignon anthropomorphe. Est-ce vraiment exact ?
Pour ma part, je parlerais plutôt dans le cas présent d’une créature mycomorphe (myco = champignon en grec). Le terme « anthropomorphe » est en effet clairement abusif dans le cas présent vu qu’il ne possède quasiment aucune caractéristique humaine, à part peut-être le fait de porter une veste ressemblant à celle d’Aladin (pas celui avec Kev Adams, hein, vous m’aurez compris…). Niveau crédibilité, on a donc vu mieux…
De plus, s’il parvient à s’exprimer, c’est de manière assez basique tout de même…
L’aspect mycomorphique, s’il est plus marqué que l’aspect anthropomorphique, n’offre pour autant rien de probant quant à la vraie nature de Toad : sa ressemblance demeure assez vague avec les champignons : une tête possédant un chapeau fermé aux couleurs bigarrées et puis c’est tout… C’est probablement suffisant pour un esprit humain pour dire : « Wallah, c’est un champignon, ça ! » mais est-ce suffisant d’un point de vue scientifique ? Bah pas vraiment !
Par ailleurs, Toad possède une vie sociale : il interagit avec ses congénères et semble doté d’une intelligence (toute relative, c’est pas non plus Platon !).
Il peut également saisir des objets et se déplacer, chose pas courante courante chez les amanites ou les bolets, vous n’en douterez pas !
- Une créature animale, alors ?
Si on prend pour exemple l’évolution des espèces sur la Terre, on peut faire un constat limpide : aucun champignon n’a réussi à s’animer comme un insecte ou un animal. Ils sont restés des acteurs statiques sans forme d’intelligence particulière, presque aussi captivants que des bornes kilométriques…
Pourquoi dans ce cas cette forme de champignon ? Par quelle bizarrerie des créatures animales deviendraient mycomorphes ?
Mon hypothèse est que le peuple de Toad serait composé à l’origine d’animaux ayant évolué vers ces créatures que nous connaissons, leur apparence leur permettant de se fondre dans le décor. Bref, rien de plus qu’une prosaïque histoire de camouflage et donc de survie ! Tout cela est peut-être aussi subtil qu’un déplacement furtif dans un carton dans Metal Gear Solid mais ça a le mérite d’être efficace.
Pour rappel, de nombreux animaux ont une apparence, une morphologie, un pelage et des couleurs qui leur permettent de se cacher naturellement des prédateurs. Que ce soit chez les oiseaux, les insectes, les lézards, les poissons : la furtivité est souvent le maître mot !
C’est sans surprise que je tourne donc mon regard vers le Royaume Champignon (rien que l’intitulé du lieu nous indique lourdement ce qui va suivre…) et… que vois-je ? Eh bien un monde truffé de champignons à tous les coins de rue ! Et pas des petits, hein, des massifs.
J’en veux pour preuve les power-up rencontrés dans le jeu et que Mario traque assidument, c’est pas le petit bolet gros comme un Amiibo qu’on va trouver en forêt un matin d’automne !
Et puis, s’il n’y avait que les champignons power-up… Le décor lui-même est régulièrement orné de champignons gros comme des arbres !
C’est dire que l’environnement présent ici ne pouvait que favoriser l’émergence d’espèces animales qui en prendraient progressivement l’apparence pour se camoufler et ainsi survivre, jusqu’à devenir les sympathiques (quoiqu’un peu nouilles) personnages qu’on connait et qu’on chérit autant !
Le Docteur Debilotnik