C’est le phénomène au Japon depuis trois ans maintenant avec une nouvelle mascotte rouge qui s’est largement imposée sur le territoire. La marque Yo-kai Watch est désormais plus forte auprès des enfants que La Reine des Neiges ou encore le très populaire Anpanman sur l’archipel. Level-5 ayant décliné sa franchise sur de nombreux supports, le succès a été tonitruant avec déjà dix millions de ventes à travers le monde. Yo-kai Watch premier du nom a été lancé en 2013 au Japon et en décembre dernier seulement aux Etats-Unis, le titre peine encore à conquérir les joueurs là-bas malgré une forte communication et une sortie européenne approchant à grand pas. Voici notre verdict sur le premier opus de la série à venir sur 3DS.
En Europe, Yo-kai Wach sera impulsé dans un premier temps par la série TV sur la chaîne payante Boing, le premier épisode disponible ici, puis à la rentrée sur Gulli en septembre et Cartoon Network en mars 2017. Il est important de préciser qu’au Japon, c’est l’animé qui a véritablement lancé la licence, il ne serait pas étonnant que le jeu s’impose uniquement en septembre sur notre territoire grâce à une chaîne gratuite et désormais plus puissante auprès des enfants que TF1. En parallèle, la sortie du jeu bien sûr le 29 avril prochain et dont il est question avec ce test mais également un manga prévu pour cette année chez l’éditeur Kazé. Ce plan cross-média ne s’arrête pas en si bon chemin, Hasbro y croit dur comme fer, le nouveau Beyblade c’est Yo-Kai Watch, des jouets feront donc leur apparition avec la célèbre montre qui déniche les Yo-Kai, les nombreuses médailles à collectionner, les japonais en sont juste dingues. Peluches, figurines, accessoires, ou encore un Monopoly et même une application mobile suivront. Vous l’aurez compris, les enjeux sont très importants mais ce phénomène décrit comme le nouveau Pokémon s’imposera-t-il dans nos foyers ? Difficile à prévoir mais le jeu-vidéo semble plutôt bien taillé pour les jeunes. Cependant, Yo-kai Watch s’appuie sur le folklore japonais et les traditions locales du pays tandis que Pokémon est déjà plus universel dans ses inspirations, que ce soit dans les mythes ou sur la nature à travers la faune et la flore.
Mais qui sont réellement ces Yo-kai dont on entend parler depuis des mois et années maintenant ? Dans le monde créé par Level-5, ils sont présents tout autour de nous, ce sont des esprits ou fantômes qui sèment la pagaille chez les humains. En effet, ils sont capables d’influencer leurs actions comme faire perdre la mémoire aux personnages, déclencher une dispute de couple ou d’amis, être triste, malicieux… Chaque Yo-Kai dispose finalement de sa propre personnalité qui déteindra sur les humains. Tout débute lorsque le jeune Nathan ou la jeune Katie (possibilité de choisir son propre nom) profite de ses vacances d’été pour partir à la chasse aux insectes. On se rend donc dans la forêt près du mont Sylvestre pour trouver quelques rares spécimens mais on tombe nez à nez avec une machine à capsule. Après avoir insérer une pièce, on fait la rencontre de Whisper, un Yo-Kai « majordome » qui nous accompagnera durant toute l’aventure, il nous donne très rapidement une montre très spéciale (d’où le titre du jeu). Elle sert à voir les Yo-Kai, affronter les plus malsains et devenir ami avec certains d’entre eux. Le générique présente cette cinématique en 3D de toute beauté mais il s’avère que c’est la seule réelle animation du titre hormis quelques séquences bonus, c’est dommage cela aurait fait de belles transitions. Vous évoluez dans la ville de Granval-sur-Mer et à l’aide de votre montre qui fait office de radar Yo-Kai, vous pouvez repérer facilement ceux qui vous entourent.
Concernant l’histoire, nous avions des craintes lors de nos premières impressions et elles se sont confirmées tout du long. Le scénario est découpé en plusieurs chapitres plus ou moins liés entre eux, on se lance dans une quête qui se termine par un boss. On pense que l’intrigue va se mettre en place puis finalement cela reste l’histoire d’un petit garçon qui occupe ses vacances d’été à la chasse aux Yo-Kai. Les divers protagonistes n’étant pas développés, on explore les différents lieux de la ville sans jamais vraiment voyager. Certes il y a un brin d’humour dans les dialogues mais cela se veut très enfantin. Mais si l’histoire n’est pas très prenante, l’univers l’est lui réellement dès les premières heures de jeu, c’est vraiment mignon. Yo-Kai Watch étant un RPG, le titre s’articule un peu comme Inazuma Eleven. On se déplace librement dans la ville tout en y faisant de nouvelles rencontres que ce soit dans l’histoire principale ou les quêtes secondaires très nombreuses puis on se lance dans des combats. La carte présente sur l’écran tactile étant assez mal fichu et n’aide pas vraiment à se repérer lors de missions spécifiques, on regrette fortement de ne pas pouvoir placer de points sur la carte pour se rendre à un endroit précis. Hormis cela, le jeu est extrêmement assisté, impossible de se perdre, des flèches vous indiquent constamment où se trouve l’objectif. Les enfants ne seront pas perdus, les adultes privilégieront les petites escapades à droite et à gauche pour fouiner un peu partout au lieu de suivre un chemin tout tracé.
Très vite, vous rencontrerez également l’emblématique mascotte Jibanyan, un chat abandonné qui déteste les camions et cherche simplement à impressionner son ancienne maîtresse. Ce chat tout mignon est une âme restée sur terre et en tant qu’ami il vous sera d’un grand secours avec son attaque fureur du chaton dont on ne se lasse pas. Un fidèle ami tout comme Komasan, on apprécie que les noms de ses Yo-Kai n’aient pas été changé, ils bénéficient même d’un doublage français plutôt correct. Les phases d’explorations sont très réussies, la ville environnante est animée, on débloque très vite un vélo pour se déplacer et même un peu plus tard des portails entre différents endroits seront à activer grâce aux Yo-Kai Télémir, de quoi faciliter grandement nos déplacements et c’est appréciable. On peut dire que Level-5 a le souci du détail et cela contribue à en faire un titre de qualité. En effet, c’est tout bête mais lorsque l’on monte à vélo la musique change, nous avons même des ruelles avec des petites voies pour les vélos, des feux à respecter lorsque l’on traverse la route au risque de rencontrer un Yo-Kai pas très content si on ne respecte pas les règles. Il y a aussi chez nous où nos chaussures sont déposées sur le palier de la porte et reprises à la sortie, ce sont de petites attentions qui font que l’on prend plaisir à jouer au titre car en plus des combats au cœur du jeu dont nous allons parler juste après, on ne s’ennuie pas. La ville et ses alentours regorgent de petites boîtes cachées, on peut pécher des poissons et chasser des insectes, augmenter son niveau face aux nombreux Yo-Kai cachés, accomplir les nombreuses quêtes. Il y a les quêtes de services où l’on doit aider un personnage en particulier ou un Yo-Kai et les requêtes où il faut accomplir certains objectifs.
Le jeu dispose d’un cycle jour / nuit et parfois lorsque vous vous promenez, vous verrez apparaître un compte à rebours. C’est l’indication que vous êtes sur le point d’entrer dans la Terr’heure ! Plutôt stressant, il faut échapper à un Oni, ce qui n’est vraiment pas évident avec tous les sbires que ce géant déploie dans les rues, ils peuvent vous repérer à tout moment. Ce mode permet de trouver divers coffres à trésors mais attention si vous êtes vaincu par un Oni, vous perdrez tous vos objets récoltés. En temps normal, vous avez un radar qui s’affole lorsque vous inspectez les environs et que vous êtes proches d’un Yo-Kai, vous pouvez ensuite utiliser la loupe pour le démasquer à travers une jauge et engager le combat, parfois ce sont les Yo-Kai qui vous attaquent directement en vous voyant. Il faut savoir qu’il existe huit tribus de Yo-Kai qui excellent toutes dans leurs domaines. Jibanyan fait partie des Minions qui sont très rapides mais il existe aussi les Costauds qui bloquent les ennemis, les Vaillants sont doués pour l’attaque ou encore les Sinistres pour envoûter les Yo-Kai ennemis. Selon la combinaison de tribu utilisée, le combat peut-être différent et les dégâts plus importants. Pour les petites batailles quotidiennes, cela permet de découvrir le système de jeu mais pour les combats du mode histoire avec notamment des boss, il vaut mieux bien se préparer.
Notre équipe est composée de six Yo-Kai, on peut choisir leur emplacement et les équiper d’objets divers en leur attribuant quelques compétences en plus. Une fois le combat lancé, les Yo-Kai se battent tout seuls, à vous de gérer leur santé, envoûtements et attaques spéciales via l’écran du bas. Trois Yo-Kai peuvent combattre en même temps, vous pouvez alterner à tout moment avec les trois autres présents sur votre montre pour user de stratégies de combat en fonction de leurs spécificités, certains attaques, d’autres sont plus techniques, utilise la garde et l’envoûtement. Une fois la jauge d’âme d’un Yo-Kai remplie, celui-ci peut faire une charge « Ameultime », il faut ensuite enchaîner une action sur l’écran tactile pour lancer l’attaque qui fait assez de dégâts. On peut épingler / cibler un ennemi pour concentrer les attaques sur lui ou un de ses points faibles. En combat, il faudra remettre sur pied certains de vos Yo-Kai envoûtés ou leur donner des objets pour qu’ils récupèrent des PV car s’ils perdent toute leur santé, vous devrez vous passer d’eux jusqu’à la fin du combat engagé, ce qui peut être moins évident, on regrette de ne pas pouvoir les réanimer au bout d’un certain temps. A la fin de chaque affrontement, chacun de vos Yo-Kai gagnent en expérience et en robustesse, ils feront plus de dégâts par la suite. Les Yo-Kai sont résistants à certains éléments et faible contre d’autres, on peut donc utiliser les faiblesses de l’ennemi pour faire plus de dégâts, chacun d’eux possède également un talent spécial, ils renvoient les attaquent ou peuvent soigner les autres, à vous de constituer l’équipe la plus cohérente pour que tout le monde se complète.
Il est évident que le système de jeu demandera quelques heures à maîtriser efficacement mais on en comprend très vite les rouages. Le fait que les attaques des Yo-Kai soient automatiques mise à part pour l’Ameultime prouve que le titre se veut très accessible. Protégez votre écran tactile avant de jouer, le gameplay est articulé sur l’écran du bas. Dessins pour l’attaque spéciale, éclatement de bulles ou tourbillon pour purifier vos Yo-Kai, gardez toujours votre stylet en main lors de ces phases. Le système de combat a le mérite d’être original mais on en discerne très vite les limites. C’est lors des gros combats de boss que vous allez comprendre que le titre se résume à briser la garde des ennemis grâce aux coups spéciaux, purifier vos Yo-Kai et surtout leur donner à manger constamment pour maintenir leur santé. Lorsque le boss est en situation désavantageuse, ne toucher plus à rien, accélérer le combat avec le bouton X et vos Yo-Kai enverront les attaques automatiquement. Il y a bien du challenge mais pour perdre un combat de boss, il faut vraiment ne pas être équipé ou disposer d’une équipe encore trop faible, on vous encourage d’ailleurs à upgrader votre montre régulièrement, ce qui sera de toute manière nécessaire pour progresser dans l’histoire, il faut généralement accepter des requêtes et battre certains Yo-Kai pour voir son rang augmenter et combattre de plus puissantes créatures. Dans l’ensemble, tout est très facile à comprendre mais les combats se suivent et se ressemblent malheureusement hormis les capacités des différents boss qui varient. Quelques mots sur le système de recrutement, cela ne marche pas pour les boss mais pour un combat classique, un Yo-Kai pourra venir vers vous en fin de partie pour devenir votre ami et combattre plus tard à vos côtés, c’est assez aléatoire il faut le dire, ce qui peut être bien dans le sens ou chacun de vos amis aura une équipe différente avec certaine préférence mais d’un autre côté c’est assez frustrant car cela nécessite de réaliser plusieurs combats pour recruter un Yo-Kai, une chasse sera clairement mise en place et nombreux seront les joueurs qui souhaiteront compléter leurs rangs.
Yo-Kai Watch n’est certes pas exempt de défauts mais il regorge de qualités, le titre est très soigné dans sa réalisation, on remarque rapidement la patte Level-5 qui utilise à fond les capacités offerte par la console. La 3D est tout simplement une des meilleures à ce jour, certaines destinations en ville ou dans les écoles, musées disposent d’une couche de surbrillance qui donne un certain cachet au jeu et si vous avez testé la démo vous avez sûrement été surpris par la beauté des environnements lors des combats, c’est simple, on se croirait dans un dessin animé, tout parait si réaliste et les Yo-Kai sont d’ailleurs magnifiquement bien animés. L’aspect sonore n’est pas à négliger pour autant surtout qu’il colle avec la série TV, les musiques resteront dans la tête, elles sont de qualité sans être non plus magistrale mais elles contribuent au plaisir de jeu. Concernant la difficulté globale, le jeu est assez facile une fois que l’on a compris le système de jeu mais il y a suffisamment de challenge pour garder le joueur devant sa console pendant de plus longues sessions.
Après avoir accompli une quête spécifique au temple de la Voie, vous serez en mesure de fusionner des Yo-Kai et/ou objets ente eux. Pour les Yo-kai, il est en effet possible de fusionner des combinaisons spécifiques pour en créer de nouveaux mais il est également proposé de le faire avec des objets pour les faire évoluer, ce qui permet encore plus de diversifier son équipe. Au-delà du mode solo, le titre propose du multijoueur en local avec la possibilité de participer à des duels avec une autre personne disposant du jeu, on débloque ce mode plus tard, nous n’avons pas testé ce dernier. Le StreetPass permet simplement de s’échanger des Yo-Kai automatiquement, les Yo-Kai errants s’installerons ensuite dans l’Auberge des voyageurs, vous recevrez des objets en leur parlant, on peut même les affronter. Une autre petite surprises attends les joueurs dès l’écran d’accueil avec le mode Photo Yo-Kai qui utilise l’appareil photo de la console pour prendre en photos les Yo-Kai qui envoûtent les gens et obtenir des récompenses.
Après avoir testé la démo, le système de combat m’a refroidi ! A voir sur la durée …