Au début de l’année 2015, un étonnant RPG à l’ancienne a fait son apparition sur le marché des jeux vidéo. Il s’agissait d’un certain « Citizen Of Earth » du studio indépendant Eden Industries. L’intrigue était étonnante puisqu’elle nous mettait dans la peau d’un vice-président, mais pas n’importe lequel hein, celui du monde ! Oui, rien que ça. Fraîchement élu, le voilà déjà aux prises avec de nombreux problèmes forts étranges dans sa ville natale. N’écoutant que sa curiosité, il se lance dans l’aventure tout en prenant soin de se cacher derrière les nombreux citoyens qu’il croisera au cours de son périple… qui ne sera pas de tout repos.
En effet, il semblerait que de multiples évènements surnaturels aient déboulé tous en même temps sur la planète, ce qui est bien embêtant vous en conviendrez. On incarne donc ce vice-président totalement loufoque et imbu de sa petite personne. Très naïf voire immature sur les bords, il ne comprend rien à rien et compte donc sur la perspicacité de ses citoyens pour l’aiguiller et l’épauler dans son aventure. Et c’est là que réside le premier intérêt du jeu, à savoir recruter jusqu’à quarante citoyens qui seront fort utiles lors des nombreux affrontements qu’on aura à livrer comme tout bon RPG qui se respecte.
Afin de les recruter, on sera amené à faire différentes tâches comme par exemple, aider une dame à retrouver ses cinq chats ou enquêter sur l’origine des crop circles afin de rassurer une fermière. Ces mini-quêtes sont autant variées que cocasses et nous occupera une bonne partie du jeu, si on a pour objectif de recruter les 40 citoyens bien entendu. Une fois ces tâches effectuées, on avait la joie de voir ces personnes venir grandir nos rangs de citoyens loyaux, dociles et efficaces au combat. Vient ensuite l’aspect jeu de rôles de « Citizen Of Earth » avec les nombreux affrontements contre différents robots ou mutants sortis d’on ne sait où et qui vont prendre un malin plaisir à foncer sur l’équipe. Ils apparaissent à l’écran et on peut donc les éviter si on ne veut pas passer trop de temps à enchaîner des combats au tour par tout assez redondants et répétitifs. Mais, parfois, il ne nous sera pas possible d’y réchapper d’autant plus que les ennemis se dirigent droit sur l’équipe dès qu’ils la voient. On pouvait donc se retrouver nez à nez face à quatre adversaires.
A noter que le vice-président n’intervient jamais durant les combats. Comme tout bon politicien qui se respecte, il préfère déléguer. L’équipe se compose donc de trois citoyens qui vont en découdre face aux ennemis sous les encouragements de leur vice-président. Ils auront une panoplie de coups tous plus hilarants les uns que les autres. Tenez par exemple, la maman du vice-président peut enguirlander les ennemis alors que la mascotte peut soigner toute l’équipe en les motivant. Il y a aussi l’enseignant qui a la possibilité d’endormir l’ennemi avec une bonne leçon d’histoire. Ils possèdent aussi des points d’action qui leur permettent de déclencher des coups plus puissants. Ils sont au nombre de trois et on devra faire en sorte de ne pas les gâcher inutilement d’autant plus que certains robots auront la capacité de les faire disparaître.
Le jeu ne se prend pas au sérieux et, malgré la fréquence des combats, on prend, à chaque fois, un véritable plaisir à le parcourir. Il y a, en tout, sept chapitres et la durée de vie avoisinera la vingtaine d’heures, ce qui est très correct pour ce genre. L’aventure est assez linéaire dans l’ensemble. Pire encore, certaines zones ne sont accessibles qu’à une certaine période du jeu. Je pense notamment à un portail qui ne s’ouvrait que la nuit tombée. Du coup, si on n’avait pas la bonne personne susceptible de contrôler le temps dans nos rangs, on devait s’armer de patience avant de pouvoir continuer l’aventure. On a remarqué aussi que le jeu souffrait de bugs à répétition. Parfois, le son partait pendant les combats et ne revenait plus. Il fallait alors redémarrer le jeu pour que tout rentre dans l’ordre. Il est arrivé également que le vice-président et son équipe soient coincés contre une porte et ne pouvaient plus se mouvoir. Là aussi, un redémarrage était nécessaire pour tout remettre d’aplomb.
Pire encore, à un moment de l’aventure, le jeu freeze… et redémarre tout seul. Il y avait donc de quoi s’arracher les cheveux, surtout si on était en plein combat. On déplore donc le fait que ces bugs à répétition aient porté préjudice à l’aventure puisqu’ils en cassaient le rythme et c’est bien dommage (uniquement sur 3DS). Pour ce qui est des graphismes, on reste dans le old school avec des lieux simples et des personnages en 2D. On aime beaucoup l’aspect décalé de tous ces citoyens hauts en couleurs. Cerise sur le gâteau, le jeu a été traduit en français et on peut donc saisir toutes les subtilités et blagounettes moisies du vice-président au passage. L’humour y est omniprésent et les doublages anglais sont très bien réussis. Par contre, la bande sonore manque un peu d’originalité et tourne très vite en rond. On est donc tenté de la mettre en sourdine quand on parcoure l’aventure. « Citizen Of Earth » est une expérience ludique très sympathique qui a su apporter son lot de fraîcheur et de nouveauté au milieu des autres jeux indépendants.