En développement depuis maintenant au moins 5 ans, c’est durant l’E3 2014 que The Legend of Zelda : Breath of the Wild s’officialise en une sublime vidéo nous laissant presque penser à un petit film d’animation japonais plus qu’à un jeu. A ce moment, Nintendo parlait du titre comme d’une exclusivité Wii U à sortir dès 2015. La donne a changé aujourd’hui puisque le jeu est prévu à la fois sur Wii U et NX avec un report de la sortie du titre désormais prévu pour le printemps 2017. Nintendo a profité de l’E3 de cette année pour enfin montrer deux démos jouables de la version Wii U du jeu. Quelques jours après le salon américain, nous avons également pu poser nos mimines sur ces démos de la prochaine grande aventure de Link. Bien entendu, c’est également l’occasion pour nous de vous livrer nos premières impressions sur cette nouvelle Légende de la série de Zelda !
Le « Dernier souffle » de la Wii U
« Ouvres les yeux » dit une mystérieuse voix en plein milieu d’un écran noir après un petit temps de chargement suivant le démarrage de la démo de 20 minutes dédiées au scénario. On aperçoit alors Link dans un bassin d’eau qui se vide. Notre héros se réveille et se lève torse nu dans un endroit bien sombre. En quelques secondes déjà deux surprises. Un doublage anglais qui sera certainement un des éléments de conflit entre les conservateurs et ceux qui veulent du changement dans la série. Puis ce réveil dans un lieu isolé et sombre. Un début qui tranche déjà beaucoup avec de nombreux opus de la série. Une bonne entrée en la matière donc vu qu’Aonuma n’a eu de cesse ces dernières années de déclarer qu’il voulait faire un nouvel opus brisant les « conventions de Zelda ». Continuons notre début de jeu et suivons les quelques indications de cette mystérieuse voix. On ouvre alors 2 coffres qui nous offrent un pantalon et un haut avant de voir une grande porte s’ouvrir sur un vaste monde vert. Une cinématique se lance sans transition et l’on voit Link continuer de courir jusqu’au bord d’une falaise nous laissant admirer une immense plaine d’hyrule verte et le titre « The Legend of Zelda : Breath of the Wild » s’afficher à en bas à droite de l’écran. Malgré les nombreuses personnes qui crieront au fameux « Downgrade » visuel du jeu, lorsque l’on voit le titre tourner devant nos yeux on est bien loin de la qualité des nombreuses vidéos stream sur le soft. On ne niera pas que le jeu a peut-être perdu quelques détails comparé à la première vidéo de 2014. Cependant, il est aussi vaste et coloré que ce qu’on nous présentait depuis le début. On a vraiment l’impression de voir tourner un petit film d’animation japonais, peut-être quelques sensibles chutes de framerate par-ci par-là mais on se dit qu’il s’agit encore que d’une démo de la version Wii U. Il est vrai que nous ne savons rien sur la NX mais on ne peut s’empêcher de rêver au rendu que cette mystérieuse console pourra afficher et à quel point cela pourra être différent de la version Wii U de Breath of the Wild. Dans tous les cas, ce début est un peu l’une des seules différences majeures entre les deux démos Wii U du soft.
Si l’on ne perdait pas les minutes restantes de la démo à explorer le monde, on avait quelques cinématiques en plus dans la démo scénario qui au finale ne nous en disait pas énormément plus sur la trame du jeu. Juste que Link se réveille à nouveau après 100 ans d’isolation et cela certainement dans le but de sauver Hyrule qui semble à la fois étrangement en ruine mais en paix. Quelques petits détails plus ou moins juteux nous étaient également relatés mais par souci de spoil, nous n’en dirons pas plus pour ceux qui souhaitent découvrir par eux-mêmes. On estime même en avoir peut être un peu trop dit à ceux qui n’ont même pas suivi les heures de présentation du jeu durant l’E3 2016. On ne peut qu’espérer que le scénario de ce nouveau Zelda aura plus de volume que les derniers opus de la série en date. D’ailleurs, en parlant de « volume », on est également surpris de la direction sonore du jeu. On a surtout une ambiance sonore très naturelle avec quelques notes dynamiques et pressante lors de certains affrontements. On est loin des OST épiques voire orchestrales que nous a habitué la série lors de l’exploration des plaines d’hyrule par exemple. Les quelques thèmes que nous avions entendus restaient de qualité. Ne serait-ce cette montée en puissance du piano au début lorsque Link courre vers le bout de la falaise et que le monde apparaît progressivement à nos yeux en même temps que notre héros. On espère ainsi que l’OST finale, même si elle s’avère différente, sera toujours de qualité et qu’elle sera surtout mémorable !
Il est temps d’attaquer la grosse partie concernant le gameplay du jeu. Aonuma aura-t-il réussi à briser les « conventions de Zelda » ? Difficile de répondre complètement à cette question avec une démo d’une vingtaine de minute. Toujours est-il que cet opus marquera certainement un grand tournant dans la série au niveau du gameplay et cela encore plus que le motion control « parfait » de Skyward Sword sur Wii. En reprenant notre aventure de la falaise du début de démo, on se rend compte que nous n’avons aucune arme en notre possession. Toutefois, nous sommes bien loin du début linéaire où l’on finissait après quelques minutes de jeu en possession d’une épée qui nous accompagnera une bonne première partie de jeu avant l’obtention de la fameuse Excalibur. Dans Breath of The Wild nous sommes livrés à nous-même dès la première cinématique. On se promène sur la plaine, on va où l’on veut (dans la limite de la zone de la démo), on grimpe aux arbres ou encore aux montagnes. On casse ce côté un linéaire de la série et on évolue sur un Open World similaire à des productions plus ou moins récentes disponibles sur d’autres plateformes. Du moins si l’on souhaite comparer avec les récentes productions, la firme dira plutôt qu’il s’agit d’un retour à une expérience plus proche du premier Zelda. Une aventure dans laquelle nous commencions sans savoir qui nous étions et ce qu’on devait faire mais dans laquelle nous explorions un monde mystérieux et trouvions des réponses par nous-même. En ce sens, Nintendo n’a pas tort non plus. Dans tous les cas, on prend le temps de se faire la main sur les commandes du jeu et autant vous dire qu’on a été globalement assez déboussolé par la disposition des touches. On attaque avec Y, on saute avec X, on peut effectuer d’autres actions avec A et on sprint avec B (d’ailleurs la jauge de stamina s’épuisait très vite). On bouge avec le stick L et on dirige la caméra avec le stick R. La gâchette R vous permet de rentrer en un mode de visée afin de lancer votre « arme principale » (épée, lance, hache parmi d’autres dont on reparlera) tandis que ZR vous permet d’entrer en visée pour l’utilisation de votre arc. De l’autre côté, L vous permet d’utiliser vos objets spéciaux (aimant, bombe parmi d’autres dans le jeu final) puis ZL vous permet de verrouiller un ennemi. + vous donne accès au menu et – à la carte sans parler du fameux L3, le bouton sous le stick L, qui vous permet de vous accroupir dans le cas où vous souhaiteriez progresser comme un espion afin d’infiltrer silencieusement un camp ennemi.
On a évoqué toutes les touches du gamepad et pourtant les manipulations ne sont pas terminées et le jeu final nous réservera certainement encore plus de subtilité et de technicités assez peu habituelles dans la série Zelda. Par exemple, la croix directionnelle couplée au joystick R servait de raccourci objet similaire à un Monster Hunter. Ou encore en enclenchant la visée d’ennemi avec ZL couplée à X+A en même temps, Link saute en plaçant son bouclier sous ses pieds pour en faire une espèce de snowboard qui vous permet de vous déplacer plus vite lorsque vous êtes sur une pente et que vous souhaitez descendre de celle-ci en glissant. Des combinaisons de touches rendant les contrôles un peu fouillis et on avoue que même après 20 minutes, il nous arrivait encore de confondre la touche de saut avec celle d’attaque. On ne sait pas à quel point les contrôles pourront être corrigé à l’avenir mais on espère que l’équipe retravaille un peu cet aspect. Notons également la présence de la gyroscopie lors de la visée à l’arc par exemple ou encore de la compatibilité Amiibo. On ne sait pas encore ce que les Amiibo de la série « Breath of the Wild » apporteront à l’expérience de jeu mais l’Amiibo de Midona&Loup de Twilight Princess nous permettait d’avoir un loup à nos côtés dirigé par l’I.A. et nous aidant durant les combats entre autres. Bref, à défaut de pouvoir récupérer une épée dès les premières minutes du jeu, on continue notre expédition en ramassant un bâton en bois et on l’équipe en passant par le menu. Bâton en bois parmi tant d’autres armes que nous proposait cette démo. Dans cette nouvelle aventure de Zelda, les armes de poing sont nombreuses allant du simple bâton à la hache en passant par la traditionnelle épée ou encore plus surprenant une fourche. Ces armes sont très nombreuses et on se surprend à en avoir tellement sur soi qu’il faille que l’on en jette car l’inventaire est plein. Il ne s’agit plus d’ouvrir un coffre et de considérer ces armes comme de précieux objet mais comme de simple outil qui peuvent même se briser si vous les utiliser trop souvent. En effet, il nous arrivait de combattre et d’avoir un message indiquant que notre arme allait bientôt rendre l’âme et qu’il valait donc soit l’utiliser jusqu’à la fin soit la jeter directement et en équiper une autre. Une façon comme une autre de diversifier le gameplay et l’expérience de jeu tout en donnant une certaine sensation de liberté rarement connu dans un jeu Zelda. Toutefois, il est également vrai de dire que les armes se brisaient assez vite et que cela pouvait devenir embêtant. Non pas dans le sens où l’on pourrait craindre de ne plus pouvoir se défendre du tout, on le disait il y a tellement d’arme que l’on doit en jeter car notre inventaire était rempli. En fait, chaque arme que l’on ramasse possède des statistiques différentes. Ce qui était embêtant c’était le fait de mettre la main sur une arme particulièrement puissante contrairement à la moyenne de puissance des autres puis de constater au bout de quelques coups que celle-ci allait bientôt se briser. On espère également que cette mécanique sera retravaillée d’ici la sortie du jeu.
La liberté et l’exploration est vraiment au cœur de ce nouvel opus de la série. Ce retour aux sources et cet accent portant à l’exploration est ce qui brise les « conventions de Zelda ». On n’a joué qu’à une démo du jeu et pourtant on souhaitait encore continuer à explorer la seule zone présentée dans la démo le « Grand Plateau ». Sans parler de notre irrésistible envie d’aller au-delà de cette zone, ce qui était impossible. C’est simple même dans la démo « scénario » plus que d’écouter la voix qui nous disait de nous rendre à un certain endroit, on finissait par prendre des détours et admirer la DA magnifique du jeu. Chaque joueur vivra véritablement sa propre Légende. Certains suivront directement la mystérieuse voix, d’autres iront explorer un des 100 sanctuaires et mini-donjons du jeu, d’autres feront des détours sur des camps ennemis et feront sauter tout le campement, d’autres s’amuseront à couper des arbres, à récolter des objets enfin d’autres en faisant des détours tomberont sur des mini-boss. Nous avions croisé un golem de pierre particulièrement coriace et puissant dans la démo du jeu alors que nous pensions simplement traverser une jolie clairière avec de gros caillou. Bien entendu, nous étions suffisamment bons et expérimenté pour en venir à bout. D’ailleurs, selon Aonuma, il serait même possible d’arriver au boss final vers le début de l’aventure si l’envie nous prenait. En parlant des combats, comme dans d’autres opus, chacun pourra combattre à sa manière. Certains préféreront attaquer à distance avec un arc dans la limite des flèches disponibles dans le carquois, d’autres iront à l’avant avec une hache comme de gros bourrin, sinon dans Breath of the Wild vous pouvez également aller à l’avant en jouant la carte de la contre-attaque. Dans ce nouvel opus, en esquivant à la dernière seconde un ralenti s’enclenche et vous pouvez alors enchaîner des coups sur votre adversaire. Le même ralenti apparaît lorsque l’on saute d’une certaine hauteur en sortant notre arc afin de nous permettre de bien viser nos ennemis. Cette mécanique est sympathique et chaque fois qu’apparait ce ralenti, on a cette pulsion en nous qui nous commandes de marteler le bouton afin de punir convenablement le malheureux en face de nous. Dans Breath of the Wild, les possibilités semblaient « infinies ». En plus d’une vingtaine de minute on sentait encore qu’il nous restait moult de chose à voir sur cette zone de la démo qui ne représente pourtant qu’une infime partie de la carte du jeu final. On ne peut pas se prononcer à l’heure actuelle mais on sent déjà que cette nouvelle aventure de Link ne nous demandera plus juste une vingtaine ou trentaine d’heure d’aventure avant d’être complété. La liberté de jeu est telle que selon nos suppositions, certains pourraient sûrement le finir en quelques minutes de jeu si l’on trace comme nous l’évoque Aonuma tandis que d’autres en verront le bout après des dizaines et des dizaines d’heure de jeu. Encore une fois on s’avance sur ce point mais on ne pourra malheureusement vous donner de vraies réponses qu’en 2017 sur Wii U et NX.
Impression
Nous n’avons vécu cette expérience que quelques minutes mais ce passage où Link courre vers le bout de la falaise accompagné de ces superbes notes de piano restera gravé comme jamais. Cette première scène résume à elle seule l’aventure lyrique qui nous attendra. Hyrule a besoin de nous une nouvelle fois, ce monde gigantesque nous tend les bras. Mais alors que l’on se voit déjà au-delà du « Grand Plateau », le Gamepad nous est arraché des mains et s’il ne l’est pas c’est le message « Merci d’avoir joué » qui nous arrêtera. On ne niera pas que certains éléments du gameplay nous laisse dubitatif ou nous paraisse un peu confus mais on espère que Nintendo prendra le temps qu’il faut afin de ne pas nous donner l’impression d’une expérience Zelda Open-World en mode « fourre-tout ». Aujourd’hui, nous avons pris le temps d’explorer une petite partie de ce nouveau Zelda, nous avons pris le temps de vous détaillé notre expérience et pourtant il y a certainement déjà beaucoup de chose que l’on oublie de vous mentionner. Toutefois, une chose est sure, que ce soit sur Wii U ou NX, 2017 n’aura jamais paru aussi loin et cela même en galopant sur le dos d’Epona.