Annoncé en 2012 puis sorti en 2013 au Japon, les fans occidentaux s’étaient mis à rêver à une possible localisation du remake de Dragon Quest VII sur 3DS. C’était notamment le cas pour les fans Européens, en effet 15 ans auparavant le jeu original sur Playstation n’avait malheureusement pas franchi l’Atlantique. L’Europe, voire l’occident tout entier, pourra remercier les fans français, l’éditeur ne cachant absolument pas que c’est l’enthousiasme français qui l’aura motivé à localiser ce remake 3 ans après le Japon. Le jeu s’apprête à sortir chez nous le 16 Septembre mais comme vous pouvez le deviner, Dragon Quest VII tourne déjà à plein régime sur nos 3DS. L’occasion pour nous de vous livrer un premier avis détaillé sur ce remake qui se sera fait attendre sur nos terres !
Une quête qui devient enfin une réalité !
On se devait de souligner une nouvelle fois que l’Europe accueillera enfin Dragon Quest VII et pour continuer avec une seconde bonne nouvelle en rassurant ceux qui en doutaient encore le titre est bien traduit en français ! C’est avec joie que l’on vit en français cette quête historique mêlant le passé et le présent, qui nous fera voyager à travers les époques. On incarne un fils de pêcheur dont le nom est celui que nous choisissons de lui donner. Le Prince Kyllian est l’un de vos amis et celui-ci remet en cause le fait que son royaume soit le seul morceau de Terre élevé au-dessus des océans, ce qui est enseigné comme une vérité générale sur l’île entière. Ignorant les nombreux interdits de son père qui le somme de présenter en tant que Prince une image exemplaire de lui-même, Kyllian préfère explorer l’île en votre compagnie afin de trouver des indices pouvant le mener à une toute autre vérité sur le monde. Le peuple de cette île paisible retient donc de leur prince, un individu perturbateur et le voit même comme un délinquant. Maribel, la fille du maire de votre village, de par sa curiosité insatiable concernant vos mystérieuses escapades avec le prince du Royaume, sera également membre de cette aventure malgré elle. On découvre assez tôt que le Prince a bien raison. En effet, après s’être aventuré dans des ruines, avoir parlé à un mystérieux personnage ailé et complété un puzzle avec une tablette de pierre trouvé par votre père, le pêcheur le plus célèbre du royaume, nos trois protagonistes atterrissent sur des Terres inconnues. Sur cette nouvelle île, nos héros sont confrontés à une affaire dans laquelle les hommes de ces Terres sont condamnés à détruire leur village afin qu’une certaine entité leur rendent leurs épouses. Au terme de cette petite aventure, c’est accompagné du guerrier le plus fort du village que vous venez à bout d’un démon. Le ciel pourpre de l’île accueille à nouveau la lumière du soleil et les femmes du village réapparaissent. Peu après cela, nous revenons dans nos ruines en face du mystérieux personnage mais un grand tremblement de terre se fait sentir. En retournant à la capitale, on saisit la gravité de la situation. Tout le royaume est bouleversé par l’apparition d’une étrange île au nord de la capitale. On se rend alors compte que nous avions atterri dans le passé et que nos actions ont permis aux habitants de l’ile de survivre et apparaître à votre époque.
L’objectif est donc clair. Trouver d’autres tablettes, retourner dans les ruines, résoudre un nouveau puzzle, retourner dans le passé de ces îles inexistantes dans votre époque et les sauver de la disparition. Du moins, telle est toujours notre quête principale après 15h de jeu et en ayant sauvé environ 5 îles. Le début du jeu surprendra un peu et pourra s’avérer plus ou moins lent. C’est-à-dire que l’on explore le monde présent pendant une bonne heure avant de se retrouver dans le passé et enfin vivre ses premiers combats. Nous allons revenir dans un instant sur la progression dans le jeu et un peu plus tard sur les combats mais l’on se doit de vous dire qu’il est difficile de se prononcer de manière globale sur l’histoire du jeu et sur sa durée de vie. Toutefois, les échos de fans ayant fait la version originale du jeu parlent d’une quête de plus d’une centaine d’heures, à l’époque où cet opus fut le premier Dragon Quest sur un CD-Rom et que les développeurs visaient à bourrer au maximum le format. On peut sentir ce « bourrage » simplement en constatant la quantité de texte que le titre propose même en 15h de jeu. Il ne s’agit pas seulement juste des lignes de texte important lié au scénario du jeu mais surtout le travail effectué sur les PNJ. C’est-à-dire que contrairement à de nombreux jeux du genre où un villageois banal aura toujours la même ligne de texte du début à la fin ou éventuellement un seul changement après avoir atteint un certain stade du jeu, on s’est amusé à constater ici qu’en avançant même très légèrement dans l’aventure, le texte d’une grande partie des PNJ changeait et s’adaptait directement à votre progression. Il s’agissait par exemple de simplement s’entretenir avec le roi du Royaume nous demandant de trouver son fils pour que de nombreux soldats et villageois vous parlent plus ou moins de celui-ci. On constate la même chose également sur les autres personnages jouables visibles derrière nous lorsque l’on parle avec eux. Ces lignes de textes sont loin d’être une obligation de lecture mais cela donne une certaine crédibilité à tout ce petit monde et l’on se surprend à parler à chaque fois à tous les PNJ d’une ville même lorsque nous n’avions que très brièvement avancé dans l’aventure. En termes de durée de vie, on a envie de croire que le remake sera aussi long mais cela reste à vérifier. Ceci dit, si vous vous amusez à parler à tous les PNJ toutes les 5 minutes cela influencera certainement cette durée de vie. Reste que l’on parle d’un remake 3DS dont le rythme du jeu aurait été retravaillé et adapté au format nomade. On ne peut certes pas encore se prononcer totalement dessus, mais cela se ressent un peu dans le sens où l’on passe 1 ou 2h sur chacun des mystères que nous proposent les nouvelles îles. Autrement dit, un format presque épisodique dans lequel on peut même discerner 2 phases d’exploration différentes. La première étant celle où l’on arrive dans le passé et dans laquelle on résout les mystères de chaque île.
Ces mystères nous laissent progresser dans un monde sombre et hostile dans lequel l’on peut voir des monstres sur la carte du monde et dans les donjons. On progresse dans l’affaire jusqu’à un boss qui nous amène à la résolution du mystère et au sauvetage de ces terres dans le présent. Et justement la deuxième phase d’exploration concerne le présent. Il s’agit simplement de celle où l’on explore ces îles dans le présent afin de prendre des nouvelles de ce qu’est devenu le peuple que vous aviez sauvé dans le passé. Cette exploration est essentielle car elle rime également avec recherche de nouveaux fragments de tablette, ce qui vous permettra d’accéder à une nouvelle île. Le monde actuel étant un monde baignant dans la lumière du soleil et dans la paix, les seules rencontres hostiles que nous faisons sont lorsque nous naviguons sur les océans. Pour le reste, on se promène sur des territoires éclairés sans aucune rencontre et combat. On ne saura vous dire si ce format et ces 2 phases se conserveront sur tout le jeu mais l’on peut dire que cela vous permet de mieux adapter vos sessions de jeu. Par exemple, d’explorer le passé des îles rythmées par des rencontres ennemis et des explorations de donjon au calme chez vous puis d’explorer le monde pacifique du présent lors de vos déplacements ou inversement. Certains trouveront peut-être à dire que cette séparation en 2 phases casse le rythme de l’aventure. Ils n’ont pas totalement tort, à ce niveau c’est surtout une question de feeling individuel. Certains apprécieront cette cassure entre le monde hostile et l’action qu’elle amène avec le monde paisible totalement concentré sur l’exploration. D’autres auraient sûrement préféré avoir moins d’exploration et un rythme peut-être plus soutenu de l’histoire. À vous de choisir votre camp. Outre cela, en tant qu’opus numéroté, Dragon Quest VII est donc un grand RPG et il n’est pas difficile de se perdre dans notre progression pour peu que l’on laisse sa console en veille pendant quelques heures. Pour ceux qui ont justement cette frayeur de perdre le fil rouge du jeu en fermant momentanément leur console, notez qu’il vous suffit dans ce remake d’aller dans les options du jeu pour retrouver un condensé de votre situation. Chose pratique non ? Dans un autre registre plus ou moins lié à la durée de vie du jeu, il sera difficile de vous dire si tous les mini-jeux et contenus annexes du jeu original sont bien présents et/ou si il y a du bonus en quantité importante. Bien que l’on ait été assez loin pour accéder au « Havre » où l’on se doit de parler à des PNJ volontaires du monde entier afin de construire un tout nouveau village sur ce « Havre ». Quête secondaire sympathique qui semble longue. Reste à voir son apport. En tout cas, on peut déjà vous dire que cette version 3DS vous permettra de profiter d’un JRPG de qualité partout où vous irez.
On vient surtout de vous parler de la trame du jeu et d’évoquer la possible durée de vie de Dragon Quest VII mais parlons un peu d’autres éléments qui tendent à rendre ce remake encore plus indispensable que le simple fait que ce soit la première fois qu’il arrive en Europe avec en bonus sa traduction intégrale dans nos langues. Bien que l’on puisse réellement applaudir cette performance en termes de localisation, il convient également d’applaudir les développeurs d’ArtePiazza sur leur travail de titan effectué sur la partie graphique du jeu ! En effet, certains feignants auraient pu se contenter de lifter légèrement le jeu et juste s’occuper de la traduction du texte en y ajoutant quelques bonus afin de justifier le statut de « remake ». Toutefois, ce remake 3DS de Dragon Quest VII a bénéficié d’un remodeling 3D complet en comparaison au jeu original en 2D. Les fans reconnaitront toujours la patte d’Akira Toriyama (Dragon Ball) qui est comme d’habitude au design des personnages et le travail d’ArtePiazza n’a nullement affecté en mal le travail de notre homme au contraire. Le jeu étant en 3D, le point de vue a été modifié et vous pouvez même gérer la caméra via les gâchettes L et R afin de constater le très bon travail effectué sur ce titre. Le résultat est donc bluffant, coloré et fluide, que demander de plus ? Une 3D stéréoscopique qui embellit cela ? Votre vœu est également exaucé en activant simplement la 3D de votre console 3DS. Autre changement sur la carte du monde et donjon, on n’a plus de rencontres aléatoires, mais des ennemis visibles. Vous heurter à eux enclenchera le début des hostilités. On peut donc très bien se contenter d’explorer en esquivant les rencontres, encore que les donjons sont tellement étroits qu’il devient difficile d’éviter les affrontements. Pour ce qui est des combats, seule la partie visuelle a véritablement changé avec notamment les ennemis en 3D et le fait que l’on puisse voir nos protagonistes en combat ainsi que leurs animations de combat contrairement à de nombreux opus passés où l’on n’avait qu’une vue en 1ère personne des combats. Le reste est très classique, on a du tour par tour classique avec saisie de commandes et observation des animations d’attaques accompagnées du texte qui va avec. À notre stade du jeu nous n’avions toujours pas accès au fameux système de classe, un des éléments mis en avant dans la promotion de ce remake 3DS. C’est vous dire à quel point le jeu parait déjà très long si en une quinzaine d’heures nous n’avons toujours pas débloqué ce qui semble être un des éléments clés du gameplay en combat du jeu. Bref, il sera difficile pour nous de vous donner des détails sur cet élément du gameplay.
Cela restera donc un des mystères que l’on résoudra pour vous lors du verdict final sur le jeu. Comme les fonctionnalités Street Pass/Spot Pass du jeu qui semblent liées à un échange de « Tablette de voyageur » différente de celle que l’on assemble pour avoir accès à une nouvelle île de la quête principale. On n’a pas eu l’occasion de tester la fonctionnalité en elle-même mais les Tablettes semblent nous donner accès à un mini-donjon spécial avec un boss spécial comme un Slime géant. Les fonctionnalités Street/Spot Pass de la console permettraient d’échanger ces tablettes avec d’autres joueurs et d’en recevoir 1 par jour via internet. En plus de vérifier le fonctionnement de ces fonctionnalités ainsi que leur apport dans l’expérience, on profitera également du temps que nous avons avant de rendre notre verdict final afin de vérifier si les fonctionnalités en ligne du jeu se limitent à cela. Au milieu de toutes ces qualités déjà relevées sur le jeu et les mystères qui persistent encore, nous avions toutefois relevé une note négative. Une note négative nullement liée au travail de remake directement, mais à la localisation du titre. Non, nous ne parlerons pas ici de censure comme certains jeux récents sortis sur 3DS ou Wii U. On va parler de la bande sonore du jeu. Au Japon, un des autres éléments mis en avant lors de la promotion de ce remake fut la présence des musiques orchestrales interprétées par l’orchestre symphonique métropolitain de Tokyo. Une bande son que l’on ne retrouvera qu’en MIDI sur nos versions du jeu, sauf erreur de nos oreilles. Même avec un casque, la qualité des musiques de la version française que nous avions entre nos mains n’était pas comparable avec l’intensité et la clarté des pistes de la version japonaise que l’on peut retrouver facilement sur internet. Un choix inexpliqué qui nous laisse perplexe.
Impression
L’attente aura été très longue pour l’Europe. On ne parle pas d’une simple attente de 3 ans correspondant simplement à l’écart entre la sortie japonaise et occidentale du remake 3DS de Dragon Quest VII. Pour l’Europe, on parle de la longue attente d’une quinzaine d’années avant d’avoir enfin la possibilité de jouer à ce septième opus de Dragon Quest, série de RPG qui est sans nul doute une véritable institution au pays du Soleil Levant. Cette attente sera récompensée par une traduction intégrale de ce remake représentant certainement la meilleure version à ce jour de Dragon Quest VII malgré l’absence de la bande sonore orchestrale de la version japonaise. Avec la promesse de vous livrer des réponses aux quelques mystères entourant encore ce remake, on ne peut toutefois pas vous cacher que Dragon Quest VII : La Quête des vestiges du monde semble bien parti pour être une des plus grosses cartouches RPG de la 3DS de cette année 2016, si ce n’est la plus grosse cartouche pour certains fans. Une chose est sûre, cet opus a été une des références RPG de la playstation et elle sera certainement une des références incontournables du RPG sur 3DS !