Les match 3 sont de plus en plus nombreux depuis l’arrivée de Candy Crush et même avant lui, plusieurs séries de puzzle game basaient leur concept là-dessus. Tumblestone assimile aussi ce système maintenant si populaire parmi les puzzles game. Il s’agit d’assembler trois pièces d’un même type (couleur, forme ou autre selon les jeux) pour réussir mais il le tourne un peu différemment en comparaison d’autres titres du genre. Présenté comme un jeu assez complet (et avec un prix assez élevé), il est arrivé sur l’eShop de la Wii U en même temps que les versions destinées aux consoles concurrentes.
Tumblestone commence par nous introduire à une petite histoire assez absurde, le jeu le sait bien et ne se prend pas au sérieux. Le premier personnage est Cléo (une sorte de Cléopatre) qui décide d’aller se faire une salade en plein désert lorsqu’elle tombe sur un groupe de Tumblestone, des cubes vivants dont il faut se débarasser. On a vu plus complexe comme scénario mais ce n’est pas ce qu’on attend de Tumblestone. On fait vite face à une carte du monde comme dans un jeu de plateforme à la Mario. Chaque niveau est un puzzle à résoudre que l’on parcourt avec notre personnage. Dans un niveau, les Tumblestone sont affichés en haut de l’écran et ces cubes demandent à être regroupés par trois pour disparaître. Votre personnage positionné en bas du tableau peut se déplacer face à chaque ligne de cubes et prendre le bloc qui lui fait face. Si vous prélevez un bloc rouge, il faudra alors en trouver deux autres de la même couleur qui sont accessibles (en haut de leur pile). En revanche les erreurs arrivent vite, si vous prenez deux blocs bleus avec vous par exemple et que vous n’en voyez pas de troisième accessible, vous devrez recommencer le niveau car vous ne pourrez pas finir votre chaîne. Tumblestone est vraiment punitif et les tableaux sont toujours les mêmes, il n’y a pas d’aléatoire. C’est vraiment un jeu de réflexion et pas un puzzle game qui se base sur la rapidité et les réflexes comme la plupart des match 3.
Les tableaux possédant toujours le même agencement de Tumblestone, vous vous doutez alors qu’ils deviennent de plus en plus compliqués. Il est alors plus facile de se bloquer sur un niveau quand, à un moment, vous ne pouvez plus prendre une combinaison de trois cubes de la même couleur. Plus les niveaux avancent, plus il faudra penser à vos coups futurs pour anticiper. Des règles viennent s’ajouter dans certains mondes. Certaines lignes seront protégées à leur sommet par des pierres qui apparaissent un coup sur deux, vous empêchant alors de toucher à cette ligne. Un peu plus loin, une couleur sur deux sera verrouillée entre chaque combinaison… etc, il y en a plusieurs qui compliquent vraiment les choses.
Tumblestone est donc un jeu assez long car il se complique assez vite, et si arriver au monde 5 est déjà difficile, le jeu propose alors plus d’une dizaine de mondes pour en venir à bout. Chaque monde comprend 30 niveaux mais certains niveaux bonus vous font gagner des passe-niveaux à utiliser sur ceux que vous considérez comme insurmontables, pour pouvoir passer au suivant. Bonne chose, si vous réussissez ensuite un niveau où vous aviez utilisé un passe-niveau auparavant, vous regagnez votre bonus, on se surprend alors à essayer de gratter des passe-niveaux qu’on avait utilisés plus tôt dans le jeu pour essayer d’avancer quand les tableaux deviennent vraiment difficiles. Des petites scènes en images fixes se placent parfois entre les niveaux mais la présentation n’est pas non plus de haute volée. On fait face à des dessins sympathiques mais il n’y a pas un style vraiment propre au jeu en dehors peut être des personnages assez bizarres. En accord avec le thème de chaque monde, la musique accompagne correctement l’ensemble mais cette présentation qui ne brille jamais est décevante. Le tarif élevé du jeu nous fait attendre des choses d’un certain standard mais voir un mode histoire si léger qui ne se prend pas au sérieux, est du coup, assez décevant. Les blagues volent très bas et on a rarement envie de voir les scènes s’éterniser. Cette façon de faire les choses n’est pas mauvaise mais à un tel prix l’enrobage doit au moins assurer et ce n’est pas toujours le cas ici. Que ce soit sur l’histoire ou sa réalisation.
En mode histoire, des tableaux un peu plus retors (où il faudra enchaîner plusieurs casse-têtes) sont aussi là pour vous compliquer la tâche. On finit parfois par rencontrer d’autres personnages et on les affronte en tant que boss de fin de monde, il faut réussir un ensemble de tableaux plus vite que l’adversaire. Ce mode histoire est assez complet et la difficulté augmente progressivement. Malheureusement avec sa grande quantité de niveaux et malgré l’arrivée de nouvelles règles selon les mondes, le jeu se répète tout de même pas mal, c’est un peu inhérent au genre. On peut alors se tourner vers les modes additionnels que propose Tumblestone en dehors de son mode histoire. Certains se demanderont d’ailleurs pourquoi le jeu est plus cher sur Wii U que sur Xbox One. Sur cette dernière le jeu était « offert » aux membres Gold du Xbox Live et coûte maintenant 20€ contre 25€ sur Wii U. Sur Xbox One ces modes Arcade additionnels font partie d’un DLC à 5€ tandis que sur Wii U ils sont inclus de base. Le choix de les séparer en DLC était certainement une technique pour ne pas offrir l’intégralité du jeu aux membres Gold à la sortie du jeu. Ces modes sont au nombre de trois : marathon, adrénaline et casse-têternel. Chaque mode ne diffère pas beaucoup de ce que nous montre le mode histoire, mais ils ajoutent de petites règles et le but est d’aller le plus loin possible pour avoir le meilleur score.
En marathon, un écran de verre est placé à mi-hauteur du tas de Tumblestone et à chaque fois qu’on touche plus loin que cette limite, le tas de Tumblestone descend sur nous. Il faut essayer de toucher à cette limite le plus tard possible pour limiter leur descente. En adrénaline, les cubes tombent constamment et il faut vite les éliminer avant qu’ils touchent le bas de l’écran. Et enfin en casse-têternel il faut enchaîner le plus de tableaux à la suite. Ces modes arcade sont un ajout sympathique mais ne diffèrent vraiment que très peu de ce qu’on voit en mode histoire, ils ne diversifient pas assez le jeu et s’adressent alors aux plus mordus qui auront déjà complété l’histoire à fond, ce qui est déjà un grand challenge. Là où les derniers Tetris proposent des choses vraiment originales, Tumblestone avec son prix très élevé tente de diversifier son concept mais les tentatives de bousculer le concept de base pour des modes bonus sont trop timides…
Au passage, les meilleurs scores sur les modes Arcade sont enregistrés en ligne. Cela nous amène alors au multijoueur jouable en ligne et en local ! Il se joue en mode course, comme lorsqu’on affronte d’autres personnages en mode histoire, il faut finir un tableau donné avant les autres que l’on voit jouer en temps réel. C’est la façon de jouer au jeu la plus palpitante car on jette toujours un oeil pour voir où en sont les autres mais les serveurs du jeu sont vides sur Wii U donc à moins de ramener des amis ce sera difficile de vous attarder là-dessus. Le local se joue de la même façon, on peut rajouter des bots dans le pire des cas et configurer leur niveau. À savoir qu’il y a des modificateurs que l’on peut débloquer ou activer chaque jour pour pimenter les parties, l’un d’eux vous oblige à prendre deux cubes à la fois par exemple.