Sûrement l’avocat le plus connu du « monde gamer », Phoenix Wright a été appelé une nouvelle fois par Capcom pour une sixième aventure exclusive à la Nintendo 3DS. Alors que nos amis Japonais ont pu suivre cette nouvelle aventure depuis le mois de Juin, c’est en cette fin de période estivale que les fans occidentaux peuvent enfin poser leurs mains sur le titre. Nous ne pouvions échapper à l’appel de ce sixième jeu de la série et nous pouvons enfin vous livrer notre verdict sur cette expérience.
Une justice entre science et religion
Difficile d’amener de la fraîcheur dans des licences comme Ace Attorney, qui apportent une expérience très textuelle. La licence de Capcom a su se créer une place parmi les productions du genre avec une fanbase assez solide. Toutefois, celle-ci n’est peut-être pas assez solide pour que l’éditeur se décide à traduire le jeu dans nos différentes langues. La licence est tout de même suffisamment suivie, puisque 6 opus canoniques ont pu voir le jour, sans compter d’autres gros spin-off, voire des collaborations avec d’autres licences, comme le Professeur Layton. Bien que l’expérience globale soit similaire à d’autres expériences dite « Visual Novel », l’originalité d’Ace Attorney est de proposer quelque chose d’un peu plus dynamique et de miser sur la thématique judiciaire. Et quand on dit judiciaire, on ne parle pas forcément d’un banal policier allant enquêter sur une scène de crime afin de trouver le coupable. Dans la série Ace Attorney, on enquête bien dans différentes affaires, mais dans la peau d’un avocat de la défense. Il s’agit de monter son dossier en rassemblant diverses pièces à conviction et en questionnant nombre de personnages avant d’arriver au tribunal face au juge et au procureur. Une thématique unique et jamais imité, ce qui quelque part a permis à la série de monter en puissance. En plus d’être le seul dans cette thématique, la force d’Ace Attorney réside également dans son humour particulier, ses nombreuses références culturelles subtiles, ses jeux de mots et ses nombreux personnages charismatiques, dont le célèbre avocat de la défense Phoenix Wright, héros principal de la série à ce jour.
Depuis ses premières aventures, de nombreux visages ont défilé plus ou moins brièvement à ses côtés. Le 5ème opus, sous-titré « Dual Destinies » sur 3DS, nous a permis d’incarner non plus uniquement un seul avocat, mais de vivre également des enquêtes aux côtés d’Apollo Justice et d’Athena Cykes. Si Apollo Justice était plus ou moins connu pour être le héros principal du 4ème jeu de la série, Athena Cykes était quant à elle une toute nouvelle recrue toujours en formation au cabinet de Phoenix Wright. « Dual Destinies » misait donc sur ses personnages multiples afin de retenir notre attention mais également sur un aspect plus psychologique amené par le nouveau personnage d’Athena Cykes, qui est une nouvelle avocate étudiante en psychologie. À un certain point de la série, l’éditeur a choisi d’inclure un nouvel élément de gameplay à chaque opus afin de permettre à la série de continuer à vivre en développant toujours plus les personnages composant son casting et en amenant plus ou moins de fraîcheur dans son système de jeu.
Dans sa globalité, Ace Attorney 6 : Spirit of Justice nous laisse aux commandes d’un gameplay qui n’a plus besoin de faire ses preuves en termes d’efficacité et de fun. Les fans retrouveront rapidement leurs repères et les éventuels nouveaux curieux ont accès à quelques didacticiels pour leur présenter chaque élément de gameplay. La routine reste donc globalement la même pour les fans. Comme le précédent opus 3DS, chaque chapitre du jeu commence par des cinématiques d’introduction en animation japonaise de grande qualité par le studio A1 Pictures. À la suite de quoi nous commençons soit par une phase d’enquête, soit par la phase de procès.
Lors de la phase d’enquête, on investit différents lieux du jeu que l’on débloque en progressant dans les dialogues et les affaires du jeu. Cette investigation nous permet d’interroger les différents personnages ou encore d’examiner chaque décor à la recherche d’indices qui nous permettront de faire la lumière sur l’affaire en cours lors du procès. Justement, la phase de procès est celle où nous incarnons nos protagonistes face à la cour, au procureur et au juge. Il s’agit à ce moment de passer par la fameuse mécanique de « contre interrogatoire » afin de presser chaque témoin de l’affaire, trouver ou révéler des passages clés de ces différents témoignages afin de mettre en lumière une contradiction et appuyer votre argumentaire d’une de vos pièces à conviction, ce qui vous conduira progressivement à faire éclater la vérité sur chaque affaire.
Dans les opus passés, on a pu être introduits par des éléments de gameplay spécifiques et propres à chaque avocat de la défense. Comme dans le précédent jeu 3DS ces particularités refont surface. Ainsi avec Phoenix, il est possible que vous soyez face à un témoin cachant une certaine information au plus profond de son cœur. Grâce à son Magnatama, Phoenix peut apercevoir des « verrous-psyché ». C’est à coup de pièces à conviction bien placées que notre avocat peut déverrouiller ces « verrous du cœur » et finalement débloquer l’information cachée par le personnage interrogé. Pour Apollo, il s’agit de sa faculté à ressentir qu’une personne lui ment et sa capacité à révéler les tics nerveux des personnes qu’il interroge. Dans ces moments, on assiste à une scène où la dernière déclaration du témoin défile au ralenti et où l’on a un grand zoom sur celui-ci. Il s’agit de déceler la prononciation d’un mot précis, un faux mouvement du témoin qui n’est autre que la preuve d’un mensonge. Cela peut être par exemple quand le témoin parle d’un certain fait et que l’on s’aperçoit que le doigt de sa main droite affiche un léger tremblement lorsque celui-ci évoque précisément le lieu où s’est déroulé celui-ci. Ceci montre donc un certain stress du témoin en parlant de ce fameux lieu et cela peut mettre en lumière de nouveaux faits relatifs à l’affaire en cours. Quant à Athena, il s’agit de sa capacité à sentir les émotions des témoins dans ce qu’ils déclarent. Durant un procès, on se retrouve parfois face à des témoins ayant subi un certain traumatisme psychologique. Athena peut ainsi effectuer en plein procès, une session de thérapie psychologique ayant pour but de clarifier les témoignages. On se retrouve face aux déclarations du témoin avec des indicateurs d’émotions : Colère, Joie, Tristesse ou Surprise. Chaque déclaration voit un ou plusieurs indicateurs s’allumer avec plus ou moins d’intensité. Il s’agit dans ces moments-là de révéler les contradictions sur l’état psychologique du témoin avec les déclarations en cours. Par exemple, si le témoin arrive dans une pièce où il aperçoit pour la première fois le corps de la victime, alors pourquoi celui-ci n’était-il pas surpris à la découverte de ce corps ? Cette sixième aventure de la série nous permet une nouvelle fois d’être aux commandes de toutes ces mécaniques incarnant à la fois la force et l’unicité de la série Ace Attorney.
D’autres mécaniques de gameplay déjà exploitées par le passé reviennent également tout en 3D dans Ace Attorney 6. Des mécaniques accompagnent le retour du personnage d’Ema Skye, devenue désormais inspecteur de police. Les fans de la série qui se souviennent du personnage devinent déjà certainement quel genre de mécanique fait son retour dans Ace Attorney 6. Il s’agit bien sûr du test Luminol et de celui de la poudre révélant les empreintes digitales. À certains moments de vos enquêtes, Ema vous prêtera ses outils de la police scientifique afin de révéler de nouveaux indices. Il s’agira, via l’écran tactile, d’asperger du luminol sur certains décors du jeu et de révéler de mystérieuses tâches de sang « invisibles ». Ou encore de tapoter un peu de poudre blanche sur certaines pièces à conviction puis de souffler dans le micro de votre 3DS pour révéler des empreintes digitales et les comparer aux empreintes des différents personnages enregistrés dans vos fichiers afin de trouver une compatibilité.
Ces fonctions de la 3DS sont rarement utilisées dans d’autres expériences textuelles, et Ace Attorney se devait de remontrer le bon exemple… Ou presque. On avoue que la gestion de la caméra lors de ces phases de gameplay pouvait être très tendue. On avait parfois du mal à avoir l’angle de l’objet que l’on désirait poudrer et on passait donc pas mal de temps à tourner celui-ci dans tous les sens via l’écran tactile et les sticks. Ce qui est en soi assez dommage, car on imagine que cela n’aurait pas été trop dur à corriger. Par ailleurs, et en parlant du micro, des fois que vous n’ayez aucune honte, comme par le passé vous pouvez toujours crier « Objection », « Hold it » ou « Take That » dans le micro de la 3DS afin d’accompagner vos présentations de pièces à conviction au lieu de tapoter sur le fameux bouton dédié à cela sur l’écran tactile. Mais revenons à notre petit kit du policier scientifique. On pourrait penser que cette nouvelle aventure nous servira une écriture plus scientifique et complexe qu’auparavant. Mais ce n’est qu’un retour des choses comme nous le disions.
La nouveauté d’Ace Attorney 6 : Spirit of Justice se trouve au-delà des frontières d’un seul pays et du commun des mortels. Cette nouveauté accompagne très bien l’histoire religieuse et spirituelle de ce sixième jeu. Un récit dont on ne cache pas que le niveau de la part « mystique » nous fait presque penser à Ace Attorney 3, qualifié par beaucoup comme étant le meilleur opus de la série. D’ailleurs, beaucoup se souviennent de ce 3ème opus comme étant la fin de la trilogie Phoenix Wright, et on ne mentira pas en disant que depuis ce moment Phoenix Wright reste un personnage important et un point de repère pour ses fans mais que son rôle n’est clairement plus le même. Ace Attorney 4 introduisait le personnage d’Apollo Justice, et Ace Attorney 5 développe un peu plus celui-ci en focalisant même la trame sur un ami d’enfance de notre nouveau protagoniste. Par ailleurs, tout en étant apprenti au barreau formé par Phoenix Wright comme nous le mentionnons, Athena Cykes rejoint également la partie et le développement d’Apollo nous amène à comprendre qu’en étant lui-même apprenti il reste tout de même l’ainé d’Athena et assiste également dans sa formation. Sans pour autant rentrer dans les détails, la quarantaine voire cinquantaine d’heures passées sur Ace Attorney 6 : Spirit of Justice vous fera vivre ce qui semble être la conclusion de ce qu’on pourrait appeler la « trilogie Apollo Justice », démarrée avec « Ace Attorney 4 : Apollo Justice » sur DS. Phoenix Wright reste relativement présent dans ce sixième jeu et est même plus présent qu’Athena encore. Pour autant, alors que via la promotion et les trailers on pensait vraiment vivre une nouvelle histoire importante aux côté de Phoenix Wright, on ne tournera pas autour du pot en déclarant que le véritable héros de ce sixième jeu reste Apollo Justice.
Dans cet opus, le personnage atteint pour ainsi dire un niveau de charisme qui peut potentiellement enfin nous amener à laisser Phoenix prendre calmement sa retraite dans le métier. Pour parler tout de même un peu d’Athena, nous avions une belle affaire menée par celle-ci dans laquelle Simon Blackquill, le procureur principal du précédent opus et rival-ami d’Athena, fait une apparition. On pouvait notamment noter l’évolution d’Athena, qui continue d’imposer son style psychologique à la cour. Nouvel opus rime aussi avec nouveau procureur mais on regrettera peut être que la dévotion très originale de Nahyuta Sahdmadhi en sa religion et les différents Sutra qu’il lance en procès n’en fassent pas un personnage aussi attachant et marquant que puisse l’être le procureur Godot ou encore le précédent procureur Blackquill, voire le légendaire procureur Hunter. Bien que le rival de Phoenix Wright soit bien présent dans cet opus, son rôle n’est relégué qu’à celui de figurant dans ce sixième jeu, ce qui décevra sans aucun doute une partie des fans.
Dans tout les cas, le premier vent de fraîcheur de ce sixième opus vient du sentiment que l’on a de voyager dans quelque chose de nouveau. Contrairement aux précédents jeux qui se déroulaient toujours dans le même pays, Ace Attorney 6 : Spirit of Justice démarre en nous laissant aux côtés de notre ami Phoenix perdu dans le Royaume de Khura’in. Il s’agit d’un pays dans lequel la justice n’a jamais vu paraître aucun avocat de la défense dans sa cour depuis 23 ans, suite à un événement tragique sur lequel toute la lumière se fera progressivement en avançant dans le jeu. Un pays dans lequel les avocats de la défense sont désormais haïs par le peuple. Un pays où le Khuraïsme est une religion très ancrée dans le cœur de chacun des habitants du Royaume. Une religion qui semble être un mix des croyances Shinto et Bouddhiste du Japon. Elle est si profondément ancrée dans le cœur de ses habitants qu’elle est liée à la politique et la justice du pays. Ainsi, à Khura’in, les procès sont considérés comme le dernier rituel célébrant la mort des victimes. Cela permet aux morts de trouver la paix en gagnant l’au-delà lorsqu’ils font face au verdict prononcé par le juge à ceux leur ayant ôté la vie. La Justice est rendue après consultation du rituel des « Séances Divinatoires » qu’effectue la Princesse-Prêtresse du pays. Un rituel sur lequel nous reviendrons, car il est directement lié au gameplay de ce nouvel opus. C’est ce rituel qui justifie aux yeux de tous à Khura’in le non besoin d’avocat de la défense. D’ailleurs, la haine du peuple à l’encontre des avocats de la défense est telle qu’une loi très spéciale à vu le jour 23 ans auparavant. Elle condamne ainsi chaque personne prenant la défense d’un individu jugé coupable d’un fait à la même peine que l’accusé. Une loi qui a ainsi drastiquement diminué le taux de criminalité du pays mais également le nombre d’avocats de la défense.
Phoenix se retrouve à faire le touriste dans ce pays en attendant que sa chère amie Maya Fey termine sa formation de medium. Hautement mise en avant durant la promotion d’Ace Attorney 6 et étant un personnage clé de la trilogie Phoenix Wright sur DS, on ne vous cache pas qu’en tant que fans nous étions ravis de revoir le personnage et de constater son évolution. Toutefois, son rôle n’est pas forcément aussi prononcé qu’il a pu l’être par le passé. Elle est loin d’être mise à l’écart, mais comme pour Phoenix Wright, Maya Fey joue désormais un rôle tout autre dans la série Ace Attorney. Pour en revenir à notre avocat préféré, Phoenix se retrouve mêlé à la justice de ce pays particulier et devra faire face au fonctionnement de celle-ci. On a cette impression d’égarement dans ce nouveau pays et il s’agit certes que du premier chapitre mais rarement nous sommes nous sentis aussi proches de Phoenix. Rarement également nous sommes nous sentis aussi seuls durant un procès avec le peuple entier contre nous, et même notre propre client. Mais on a continué notre combat aux côté de Phoenix car la défense se doit de croire en son client et que c’est durant les instants les plus difficiles qu’il faut se forcer à sourire pour trouver la force de rebondir. C’est ce qui nous amène donc à faire face au rituel des « Séances Divinatoires » effectué par la Princesse-Prêtresse Raifa Padma Khura’in et à faire souffler sur Khura’in une nouvelle brise révolutionnaire au milieu de ceux qui incarnent ses principes judiciaires. Le scénario de cet opus nous fera vivre une aventure plus mythique du côté de Phoenix et son aventure sur Khura’in par rapport à Apollo et Athena qui garderont le cabinet de Wright au pays. Toutefois, les histoires sont amenées à se mêler et à se terminer comme d’habitude sur un beau final !
Revenons donc sur Khura’in, chaque procès commence par une « Séance Divinatoire ». On commence donc par une belle cinématique du rituel mené par Raifa. C’est au terme de celle-ci que le petit bassin situé au milieu de la cour reflète alors une petite scène intrigante. On découvre que cette scène présente les derniers instants de la victime et que cette vision est incontestable. La scène se divise en plusieurs parties sur l’écran tactile, elle s’accompagne d’expressions et de mots apparaissant sur la surface de l’eau. Ces mots représentent ce que la victime ressent au travers de ses 5 sens durant ses derniers instants. On pouvait par exemple dans la première affaire voir « musique de la cérémonie » indiquant qu’avant de mourir la victime entendait une musique. Chaque « Séance Divinatoire » s’accompagne d’une interprétation des derniers instants de la victime par la Princesse-Prêtresse de Khura’in. Et si ce que montre le bassin d’eau divin est incontestable, ce que raconte notre jeune Princesse l’est beaucoup moins. Quand celle-ci raconte que la victime est morte sur le coup en ressentant une grande douleur, si en consultant le bassin vous constatez que la victime ne voyait absolument plus rien et que quelques secondes après elle ressentait de la douleur, vous noterez une certaine contradiction avec ce que racontait la jeune fille. Il s’agit alors de retrouver précisément la partie de la scène vécue par la victime puis de pointer directement ce que la victime ressent ou voit qui vous semble en contradiction avec les propos l’interprétation de Raifa. Une fois fait, celle-ci d’abord contrariée, s’empressera tout de même de réinterpréter ses propos en vous laissant une nouvelle fois libre de constater si d’autres contradictions sont apparentes entre son interprétation et les derniers instants de la victime. Il s’agit ainsi de rectifier cette interprétation de sorte à ce qu’elle ouvre une nouvelle voie au débat, une voie qui permet de clarifier la position de votre client souvent présent et jamais dans la meilleure posture dans les « derniers instants » des victimes. Au final, ces « Séances Divinatoires » sont, comme dit à un certain moment dans le jeu, de nouvelles pièces à conviction pour vos procès. Une pièce à conviction creusant toujours plus le caractère mystique entourant la série. À vous de faire face à cet élément de gameplay de plus en plus difficile à cerner en avançant dans le jeu.
On dit cela, mais en parlant de difficulté, le jeu reste selon nous dans la moyenne de ce que la licence a toujours proposé, malgré la promesse d’un retour à plus de difficulté dans ce sixième opus. En fait, comme d’habitude, ce sera assez inégal. Il y a des moments où c’est ridiculement facile, sans compter que parfois les autres personnages qui nous accompagnent nous livrent d’eux-mêmes la réponse, mais dans d’autres situations on trouve très difficilement la faille, surtout que la traduction anglaise n’aide pas forcément. La petite aide en procès apparue depuis le précédent opus 3DS est toujours de la partie. En enchaînant plusieurs fois une erreur en procès, une fonction « consult » vous amènera directement à la partie du témoignage qui présente une contradiction, à vous de présenter la pièce à conviction qui vous permettra d’avancer. En parlant d’aide, une nouvelle aide fait son apparition, dans la partie enquête cette fois-ci. Nous avons parmi les archives de l’affaire en cours, une fonction qui permet d’accéder à des notes nous indiquant la démarche à suivre pour avancer dans l’histoire, des fois que vous soyez perdus et que même en relisant les quelques dialogues précédents vous ne sachiez pas quoi faire. Un coup d’œil dans les notes et vous saurez que vous deviez fouiller plus en profondeur une certaine zone ou parler à quelqu’un. Deux fonctions qui aideront certainement les moins expérimentés. Mais comme le précédent jeu, même si notre jauge d’erreur est complètement vide, on ne revient pas au début du chapitre comme par le passé mais seulement au moment où nous étions avant de perdre. Un Game Over « fictif » dirons-nous.
Qu’à cela ne tienne l’écriture de l’histoire est toujours de qualité et la narration est toujours accompagné de belles illustrations et petites animations nous donnant toujours l’impression de vivre un anime japonais. Le rendu 3D cel-shading de ce sixième opus est aussi réussi que dans les précédents jeux de la série sortis sur 3DS. La 3D stéréoscopique embellit toujours le tout. Malgré quelques petites chutes de framerate parfois dans les animations, on a tout de même l’impression que le jeu se veut encore plus beau que le cinquième opus de la série sorti sur 3DS, notamment dans les détails. En termes de 3D par exemple, on a plus que jamais l’impression de voir des éléments et détails des décors sur plusieurs niveaux de profondeur. On ose même dire qu’à côté de la série Anime en cours et diffusée à la TV au Japon, le jeu est infiniment plus beau, et même en prenant juste le rendu in-game sans parler des cinématiques. Une comparaison qui n’a peut-être pas forcément lieu d’être, mais que l’on se permet tout de même de faire pour la forme. Notez d’ailleurs qu’en terminant le jeu vous débloquerez une galerie afin de regarder les cinématiques ou les illustrations spéciales du jeu. Ce genre d’expérience ne se joue généralement qu’une fois avant d’être revécue une nouvelle fois quelques mois ou années plus tard. Du coup, c’est un bonus fort appréciable si l’on veut simplement revoir des moments clés du jeu. D’ailleurs, le découpage des chapitres terminés est également fort appréciable. On peut ainsi choisir de passer les enquêtes pour passer directement aux procès ou inversement si vous préférez enquêter.
Pour ce qui est de la partie musicale, les pistes composées par Noriyuki Iwadare sont toujours d’une qualité exemplaire et accompagnent toujours parfaitement les diverses situations que nous rencontrons dans le jeu. On aime aussi constater l’évolution des personnages que nous connaissons juste en entendant l’arrangement de leurs thèmes musicaux. On sent ainsi par exemple Athena gagner en confiance et en aisance juste par les notes un peu plus rock de son thème. Petit bémol peut-être pour les quelques fans isolés aimant les doublages japonais. Pour terminer avec quelques petites notes négatives, si une bonne partie des fonctions 3DS sont bien exploitées, ne vous attendez pas à de la gyroscopie ou à une utilisation des Street/Spot Pass, encore que le Spot Pass puisse être associé à la boutique en ligne du jeu. On a été ravis de voir que des costumes pour Apollo, Athena et Phoenix pouvaient être téléchargés gratuitement. En revanche, on a eu une réaction un peu différente en voyant que des bouts d’histoires alternatives et/ou facultatives étaient payants comme dans le précédent jeu. Ace Attorney 6 n’échappe donc pas à la folie du DLC.