C’est à n’en point douter la dernière grosse exclusivité de la machine, Paper Mario : Color Splash débarque le 7 octobre sur Wii U. Le dernier épisode en date, Paper Mario : Sticker Star était paru en décembre 2012, sur 3DS. Les fans l’attendent donc avec impatience, certains le décrient déjà après la perte de certaines composantes RPG sans même y avoir joué, pratique courante de nos jours. Cependant, le titre alliant humour et cartes de combat s’avère bien plus abouti que l’opus précédent sur portable qui été plutôt mitigé. Une aventure haute en couleurs vous attend…
Chasse aux étoiles
L’histoire commence lorsqu’un Toad décoloré est envoyé par courrier à Mario & Peach qui s’empressent de rejoindre l’île Barbouille qui se vide de ses couleurs. Tous les Toads là-bas ont disparus ou presque. Mario fait très vite la connaissance de Peinturion (un pot de peinture) qui sera son acolyte au cours de l’aventure. Un duo sympathique et complémentaire qui fonctionne à merveille, il n’est absolument pas envahissant, c’est plutôt à vous de le solliciter lorsque vous êtes bloqués. L’objectif est donc dans un premier temps de rendre les couleurs à ce monde et traquer le coupable qui se cache derrière cet étrange crime de couleurs, Bowser évidemment. Une véritable chasse aux étoiles se met en place et la carte dévoilera ses couleurs progressivement. Le scénario du jeu est malheureusement encore une fois trop classique et se résume à récupérer toutes les grandes étoiles de couleurs et sauver la princesse Peach mais son point fort réside dans ses dialogues. Le travail de Taro Kudo, responsable du scénario et des dialogues pour la série Paper Mario est remarquable. L’histoire est transparente mais les dialogues sont grandioses tout simplement. L’univers de Paper Mario tourne autour des Toads et des Maskass, on est souvent confronté à des situations hilarantes et parfaitement mises en scène. Les Toads sont peureux, courent dans tous les sens mais qu’est-ce qu’on les aime. Que ce soit des danses folkloriques, des mini-jeux mis en place ou leur façon de rester au loin nous regarder faire tout le boulot, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Ils ont toujours la fâcheuse tendance de s’empêtrer dans des pièges ou se cacher n’importe où et c’est très drôle, les répliques sont très bien écrites. Ce sont tout de même les seuls personnages que l’on rencontrera principalement hors boss, une ou deux surprises à prévoir mais c’est un peu dommage côté casting de ne pas avoir intégré d’autres protagonistes. Il y a tout de même les courageuses brigades de Toad appelées les équipes de sauvetage qui se trouvent aux quatre coins de l’île Barbouille, portant secours à tous ceux qui en ont besoin. C’est à vous de les rassembler pour atteindre certaines zones et ils sont parfois très bien cachés.
Un monde qui perd ses couleurs
Le jeu se déroule en deux temps, la partie exploration et les phases de combat. Pour la découverte des différents mondes, Mario va donc s’équiper d’un marteau un peu spécial, le marteau splash pour faire gicler la peinture. Peinturion est en fait la réserve de peinture de notre plombier dont on pourra étendre la capacité lors de notre progression. Comprenez par-là que sans notre acolyte, plus de possibilités d’utiliser la peinture. Repeindre entièrement les niveaux n’est pas une chose aisée, les sbires de Bowser ont littéralement aspiré tous les décors possibles (objets, murs, sols, Toads…). Il est parfois très dur de trouver toutes les taches blanches présentes dans chaque niveau. Il n’est pas nécessaire de toutes les combler de peintures pour faire avancer l’histoire mais si vous souhaitez le 100% et débloquer quelques bonus, vous y prendrez très vite goût. Ce côté enquête est extrêmement plaisant puisque les niveaux sont originaux et le level-design très bon. Les développeurs ont vraiment variés l’aventure, on se retrouve parfois dans des mondes parallèles, sur un bateau de pirates à la recherche d’un trésor ou dans un train et cela permet de donner pas mal de diversité en comparaison des niveaux plus classiques en forêt, à la plage ou à la montagne. Le mix de 2D/3D est très bien construit, le seul bémol étant parfois de mal jauger certains sauts et tomber dans le vide. On retrouve également des puzzles ou énigmes assez simples à résoudre en activant des mécanismes ou en ayant recourt au découpage. Déjà présent dans l’opus Sticker Star, la technique du découpage avec Y sera nécessaire pour résoudre les puzzles ou atteindre certains arrières plans. Cela permet de créer de nouveaux chemins ou modifier le décor, il faut cependant bien superposer Mario pour que ça marche. On découpe la zone identifiée via le gamepad et on mène notre héros dans des endroits inaccessibles.
Jouez bien vos cartes
A la manière d’un Paper Mario : Sticker Star placé sous le signe de la récolte de sticker, Color Splash vous invite à rassembler des cartes dans le but de se constituer un deck pour les phases de combat. Ces cartes se récupèrent de diverses façons : en frappant les blocs, en remportant des combats ou en colorant des endroits blancs. Le système de jeu a été extrêmement simplifié, une carte permettant d’accomplir une action. Une carte simple permet à Mario d’exécuter des mouvements basiques sur les ennemis, son fameux saut, son coup de marteau à la récupération de ses points de vie et de sa peinture. Les cartes ennemies permettent d’invoquer un allié dans l’arène pour se battre au côté de Mario. Concrètement une fois le combat lancé, le gamepad entre en action. Il suffit de sélectionner et placer la ou les cartes, la peindre si besoin pour ajouter plus de puissance et l’envoyer. Mario prend ensuite le relais, à vous de bien doser votre attaque avec le bouton A. Dans ce système de combat au tour par tour, tout est une question de timing, si vous appuyez trop tard sur A pour un coup de marteau par exemple, il se casse et vous ne réalisez pas l’attaque alors que si elle est effectuée au moment parfait, les dégâts seront conséquents. Les ennemis ne se laissent pas faire et il faudra apprendre à vite parer leurs ripostes, certains costumes bien connus, comme le Tanuki, permettent une contre-attaque. La diversité des cartes permet au jeu de ne pas être trop répétitif, ce qui est une bonne chose. En revanche pas d’alliés aux côtés de Mario mis à part les cartes ennemis ni la possibilité de choisir quels ennemis attaquer mais ce n’est pas nouveau, l’opus 3DS était également comme ça. Le gamepad est donc beaucoup utilisé, que ce soit lors des phases d’explorations ou en combat, cela fonctionne très bien, il est même possible de faire le jeu intégralement en mode off-TV.
Cartes Trucs et Koopalings
Tout comme Sicker Star une fois de plus, cet opus intègre des « cartes truc » après avoir essoré ces trucs. De puissants objets en carte à utiliser avec les environnements ou en combat. Ces objets de la vie quotidienne sont toujours étranges au beau milieu des niveaux mais au final ils sont très bien pensés pour surmonter certaines situations ou résoudre une énigme. Le ventilateur permet d’utiliser le vent lorsque cela est nécessaire pour faire avancer notre bateau par exemple. Sans vous spoiler les cartes en jeu et leurs fonctions, sachez qu’elles auront un rôle dans l’aventure ou lors des combats de boss. L’utilisation de ces cartes trucs est vraiment originale et réussie sachant que pour chaque boss, une carte truc sera nécessaire pour déjouer leurs attaques spéciales. Cependant, Nintendo a tenu à réutiliser une fois de plus les Koopalings en tant que boss tout simplement. Pas de réelle surprise au final, ils auraient fait figure de mini-boss comme c’est le cas pour Kamek et en créer de nouveaux mais c’est plutôt l’option de facilité qui a été choisie. Cela nous permet d’en venir à la difficulté générale du titre. Il est vrai, par moments, nous avons entraperçu l’écran de game over car il nous manquait une carte face à un boss mais Paper Mario Color Splash est comme son système de jeu, très accessible et plutôt facile. Si les énigmes dans les niveaux sont bien pensées et nous feront faire quelques allers retour, on constate très vite que les combats de boss ne durent pas longtemps. On vous parlait de timing mais nous n’avons pas évoqué l’aspect stratégie qui n’est pas très prononcé, seule l’utilisation de cartes spécifiques sur les ennemies s’avérera efficace.
Collectionnite aigüe & mini-jeux
Le titre garde sa dimension solo et Intelligent Systems a réfléchi sur cet aspect en insistant sur les énigmes et la découverte du monde du jeu. Pour « vous forcer » à en découvrir le plus possible, l’aspect collection est toujours présent avec un musée. Vous pouvez faire don de toutes les cartes simples, ennemies et trucs que vous trouverez pour débloquer des bonus sur la conception du jeu, sans vous en dire plus. Lorsque vous terminez de peindre un niveau à 100%, vous débloquez sa musique dans le musée. Le titre embarque également des mini-jeux mais pas à la façon d’un Mario Party, en bien plus simple. L’un d’entre eux est le « pierre, feuille, ciseau » qui permet d’enrichir sa collection de carte et de gagner énormément de pièces d’un coup. Cependant, les quelques mini-jeux présents permettent de varier un peu l’aventure. Les hommages à certains titres ou répliques sont délicieusement placés à travers l’aventure, vous n’êtes pas au bout de vos surprises.
Une réalisation impeccable
Dès les premiers instants et nous l’avions mis en avant dans notre preview, Paper Mario : Color Splash est magnifique visuellement, très mignon et coloré. Le jeu mettant l’accent sur la peinture, les couleurs sont parfaitement exploitées tout comme certains environnements faits de papier et carton principalement. Les personnages en 2D se démarquent parfaitement des décors. Jusqu’au bout, la direction artistique est maîtrisée et même en étant un joueur habitué des jeux Mario et de son univers, les niveaux parviennent à se renouveler. Les musiques sont quant à elles très travaillées et joyeuses, que ce soit au niveau du thème d’introduction au violon ou du reste de l’aventure avec certaines mélodies connues à la guitare ou encore accordéon et certaines notes bien connues se feront entendre par moment. En ce qui concerne la durée de vie, le titre est très solide et cela dépendra de vous, si vous souhaitez tout repeindre et récolter toutes les cartes, vous en aurez pour un bon bout de temps. Il est souvent nécessaire de revenir dans certains niveaux pour une étoile ou un objet spécifique, tout est connecté de manière logique sans que cela devienne lourd. Après une quarantaine d’heures, nous avons terminé l’aventure et complété la plupart des niveaux mais en prenant le temps donc cela peut varier selon les joueurs. D’une manière générale, la réalisation de cet opus est impeccable du début à la fin, pas de problème de rythme comme on aurait pu l’imaginer avec le système de jeu.
merci pour le test
J’ai pu jouer au jeu en avance grâce à des méthodes spécifiques, et j’ai été plutôt agréablement surpris par Color Splash. En même temps, la barre n’était vraiment pas haut après Sticker Star qui m’avait plus que déçu sur tous les aspects à part sa musique.
Là on retrouve un très joli jeu, avec beaucoup d’humour (même si ce serait bien qu’ils se calment aves les vannes sur le papier, y a moyen de faire de très bonnes blagues sans exprimer à tous les coins « LOL ON EST FAITS DE PAPIER »), une bande son magistrale et un gameplay en combat, bien que toujours un peu simple du fait du système de cartes, qui sont tout simplement des stickers sous une autre forme, qui arrive à nous garder éveillé, étant donné que les combats ont une utilité cette fois, et qu’il est techniquement impossible de tomber à cours de cartes grâce à la roulette.
Au final, c’est un jeu correct, et bien que je ne compte pas l’acheter neuf mais plutôt d’occasion car je trouve le prix trop haut pour le contenu et (manque de) challenge qu’il offre, c’est mieux que le non catégorique que j’avais pour lui lorsqu’il a été révélé il y a quelques mois.
Ah oui, j’ai oublié un détail: CA SUFFIT AVEC LES TOADS.
Merci pour ton retour. Je suis d’accord avec toi. Par contre il est est possible de tomber à court de cartes si on a plus de pièces ou si il faut des cartes spécifiques, ça m’est arrivé 1 ou 2 fois. Et même si j’adore les Toads, j’avoue la ça fait un peu trop, ils ont mal dosé. En tout cas, un jeu vraiment sympa si on veut s’occuper en cette fin d’année.
Moi c’est le genre d’humour dont je suis fan même à haute dose.
Par contre, un Paper Mario c’est un RPG bordel de merde, stop les cartes ou les collections de je sais pas quoi ! On veut du RPG !
Pour l’humour on sent que Nintendo se lâche total avec cette licence et ça fait plaisir.
Pour ton Mario RPG je crois bien on peut faire une croix dessus, la productrice a été claire, il y a Mario & Luigi mais c’est peut-être pas figé dans le temps…
Aperçu définitivement encourageant pour tenter l’expérience. Je n’ai en réalité qu’un épisode sur Game Cube avec lequel je garde de bons souvenirs. L’aspect « Cartes », « Deck », « Yu Gi Oh ! Style » n’est pas un argument en faveur de la franchise mais j’essayerai bien d’essayer histoire de développer mon opinion à ce sujet.