En cette fin d’automne où une bonne partie des joueurs 3DS s’amusent à attraper des monstres de poche, certains autres joueurs 3DS continuent tranquillement de vivre leur longue aventure proposée par Square Enix depuis Septembre 2016 via le remake 3DS de Dragon Quest VII. Une quête tellement longue que certains ne l’ont peut-être toujours pas finie, tandis que d’autres viennent peut-être tout simplement de la débuter. Toujours est-il que les fans savent très bien qu’un remake de Dragon Quest VIII : L’odyssée du Roi Maudit est également prévu pour Janvier en Europe sur 3DS. Déjà considéré comme une référence du JRPG par les amateurs du genre, nous avons eu l’occasion de toucher aux premières heures de cet ultime remake 3DS, l’occasion pour nous de vous livrer un premier avis sur ce 8ème opus de la série Dragon Quest dans sa version 3DS !
Les prémisses d’une magnifique Odyssée sur 3DS !
En effet, nous n’avons pu parcourir qu’une dizaine d’heures du jeu, mais cela reste suffisant pour avoir la garantie d’un jeu de rôle au minimum très bon de la part de Square Enix pour la Nintendo 3DS. Il convient tout de même de souligner que Dragon Quest VIII : L’Odyssée du Roi Maudit est sorti il y plus de 10 ans sur PS2. Il fut également localisé jusque chez nous et fut déjà une référence du genre sur la console de Sony. Autant dire qu’il n’est pas très difficile d’affirmer que nous aurons au moins un très bon jeu 3DS vu qu’il l’a déjà été par le passé et que ce remake est tout simplement le même jeu que sur PS2… Du moins en dehors de l’aspect technique, les fans de la première heure seront les premiers à noter le downgrade effectué sur la version 3DS. Des textures simplifiées, un peu moins de détails ou encore des pops d’éléments assez nombreux sur la carte du monde. Ceux qui découvrent tout juste la licence et qui compareraient ce remake de Dragon Quest VIII avec Dragon Quest VII constateraient qu’il reste supérieur techniquement au précédent remake 3DS. On ose même dire qu’il fait partie des plus beaux jeux de la console portable de Nintendo, et cela malgré le downgrade visuel. Dommage peut-être pour les amateurs de la 3D stéréoscopique de la portable de Nintendo, vu que le jeu préfère ne pas proposer cela pour, on s’en doute, optimiser les capacités de la console.
Outre cela, et comme nous le mentionnions, il s’agit vraisemblablement du même jeu que sur PS2, et s’il fut un excellent cru du genre par le passé il sera difficile pour nous de dire qu’il n’en sera pas de même sur 3DS. On ne pourra pas forcément juger sur les bonus et ajouts effectués exclusivement pour ce remake 3DS vu que nous n’avions pas suffisamment progressé dans le jeu pour nous faire un avis dessus. Toutefois, selon les informations que vous avez certainement pu lire sur la toile, malgré le downgrade visuel, la version 3DS se démarquera du jeu d’origine grâce à un certain nombre de bonus en tout genre. On a seulement pu noter à ce jour les fameuses quêtes annexes de « Remi » qui vous propose des objectifs précis à « prendre en photo ». En explorant ce vaste monde, appuyez sur start et vous entrerez dans un mode photo. À partir de là, « Remi » vous livre divers objectifs répertoriés dans un album que vous devez compléter. Une quête totalement facultative mais qui intéressera certainement les explorateurs les plus chevronnés. Il y a certainement bien d’autres bonus exclusifs à la version 3DS auxquels nous n’avions pas accès à ce stade de notre progression, mais on vous promet de revenir dessus en temps et en heure !
Pour ce qui est du reste, on pourrait simplement déjà conclure par « il s’agit vraisemblablement de la même perle sortie il y a plus de 10 ans et l’on vous donne rendez-vous à une date ultérieure pour un verdict final ». Toutefois, nous choisirons de donner un peu plus de détails pour ceux qui n’ont peut-être pas eu l’occasion de jouer à Dragon Quest VIII à cette époque et qui choisiront de corriger le tir via le remake 3DS, voire même les fans qui décideront de repasser à la caisse. Au-delà de la simple comparaison avec la version d’origine sortie il y a 10 ans, si nous comparons avec Dragon Quest VII dont le remake 3DS vient tout juste de nous parvenir en Septembre, on reste sur une formule classique et efficace du JRPG, tout en étant beaucoup moins archaïque que ne pouvait l’être Dragon Quest VII.
La trame initiale se veut plus claire et avec un rythme beaucoup plus soutenu que ne pouvait être le précédent remake. Sur la même base horaire, alors que dans Dragon Quest VII on avait la sensation de survoler la trame réelle du jeu aux côté de 2-3 personnages principaux, dans Dragon Quest VIII nous avons déjà 4 personnages avec un objectif clair : celui de retrouver le bouffon Dhoulmagus et lui faire sa fête. Pour reprendre du début (avec quelques possibles légers spoils), le héros que l’on incarne accompagne le roi Trode et sa fille, transformés respectivement en monstre et en jument par le bouffon Dhoulmagus. Le héros est le seul du château à avoir résisté à l’attaque de ce redoutable ennemi et à avoir gardé son apparence initiale. Sa quête est ainsi de retrouver le bouffon afin de pouvoir redonner sa véritable apparence au roi.
Yangus, le gros bonhomme baraqué et vulgaire qui nous accompagne, voit son histoire développée progressivement. On apprend qu’il fut un bandit d’un certain renom qui a rencontré notre héros et son roi alors qu’ils commençaient tout juste à poursuivre Dhoulmagus. Son objectif initial était simplement de détrousser le héros, mais par un heureux concours de circonstances, notre protagoniste le sauve d’une mort possible et le bandit lui prête alors allégeance, rejoignant ainsi sa quête. Quant à la jeune noble Jessica et au jeune Angelo, deux tragiques évènements causés par le fameux bouffon que vous pourchassez les amèneront à rejoindre votre petit groupe. Constatez ainsi que chacun de nos protagonistes ont une écriture de leur vécu beaucoup plus travaillée que dans le précédent remake.
Par ailleurs, en termes de design, si Akira Toriyama est sur les personnages de tous les jeux de la série à ce jour, on ne pouvait s’empêcher de souligner le fait que chacun des personnages que nous avons croisés à ce jour dans Dragon Quest VIII a beaucoup plus de charisme que dans le précédent jeu. Au niveau du scénario global, on ignore encore si l’antagoniste que nous pourchassons actuellement est le réel méchant du jeu ou si l’on peut s’attendre à de gros rebondissements, mais l’on explore de manière beaucoup moins hasardeuse que dans Dragon Quest VII. Comparativement au précédent jeu, sur une dizaine d’heures de jeu, on a l’impression d’avoir beaucoup plus progressé dans la trame principale. Certes, nous ne sommes qu’au début et ce constat n’a donc pas beaucoup de sens s’il s’avère que les 2 jeux ont la même durée de vie. Disons que psychologiquement parlant, ce rythme plus soutenu sera certainement plus appréciable pour les amateurs du genre.
D’ailleurs, afin de donner un exemple plus flagrant que l’écriture du scénario pour présenter ce rythme de jeu plus soutenu, parlons des combats. Rappelons que dans Dragon Quest VII on vivait nos premiers combats après plusieurs dizaines de minutes de jeu et après avoir exploré un territoire d’un pacifisme rarement vu dans un jeu du genre. Dragon Quest VIII lui nous présentera une courte cinématique au lancement du jeu amenant directement à un premier combat contre des slimes (ennemis basiques et emblématiques de la série Dragon Quest). En se basant sur ce que nous avons pu faire du jeu, les combats sont similaires à Dragon Quest VII, et au-delà de cela à ce qui se fait depuis toujours dans les opus canoniques de la série. On a un tour par tour classique avec commandes à saisir (attaque, fuite, objet, défense, technique, aptitude, tactique), puis simplement l’observation des actions des différents acteurs des combats. Comparativement au précédent remake, de nouvelles commandes de combat font leur apparition, comme la possibilité de tenter d’intimider les ennemis ou encore d’accumuler de la tension. Plus vous accumulez de tension avec votre personnage, plus la prochaine action que vous effectuerez avec s’en verra renforcée. Notez que vous ne pouvez pas accumuler de tension de manière exponentielle, à notre stade nous avons pu l’accumuler jusqu’à un taux de 100 points maximum. Dans tous les cas, c’est une commande qui apporte littéralement une certaine tension aux affrontements car ce que vous pouvez effectuer, l’ennemi peut également le faire. Pour dire les choses autrement : vous ne voulez certainement pas encaisser une attaque d’un ennemi ayant accumulé de la tension.
On trouve quelques changements concernant certaines compétences que l’on débloque selon un système de points que l’on attribue à chaque personnage via un tableau de compétences unique à chacun des protagonistes. Par exemple, notre héros a un tableau divisé en 5 types de compétences : Epée, Lance, Boomerang, Mains nues et Courage. À chaque fois que l’on monte de niveau, on se voit attribuer un certain nombre de points de compétences que l’on attribue dans les catégories que l’on souhaite. Dans le cas où l’on ne les attribue pas directement à ce moment, on peut les garder et les attribuer plus tard après une longue réflexion. Point non négligeable à souligner car il paraît que dans la version originale, on se devait de les attribuer à chaque montée de niveau. Ainsi, comme on le mentionne, chaque personnage possède des catégories de compétences propres à lui, bien que certaines comme « Epée » ou encore « Bâton » peuvent se retrouver chez l’un comme chez l’autre. On ne saura vous dire si cela cohabitera avec un système de classe que l’on retrouve dans beaucoup d’opus de la série et également dans le précédent remake 3DS. À notre stade du jeu, nous n’avions accès qu’au système que nous venions de décrire.
Pour en revenir au rythme du jeu plus soutenu que le précédent remake 3DS, cela n’empêche pas d’avoir une exploration du monde toujours aussi dense. La distance d’affichage de la carte du monde nous donne l’impression de parcourir un monde encore plus grand que Dragon Quest VII. On prend toujours de longues minutes à nous promener sur celle-ci afin de trouver un coffre dans les confins de ce vaste monde. Toujours en parlant d’exploration, on passe toujours de longues minutes dans les villes et villages à casser des vases ou fouiller des armoires à la recherche d’objets plus ou moins rares et utiles. D’ailleurs, Dragon Quest VIII n’est pas du tout l’opus qui apportera de la modernité en termes de gestion d’inventaire ou de sauvegarde. Outre la sauvegarde rapide utile en cas de trajet, il vous faudra toujours aller prier dans une église en ville afin de sauvegarder ou consulter la progression de vos protagonistes. Il est vrai que cela paraît archaïque, mais d’un autre côté pour un fan de la première heure, c’est quelque chose qui fait un peu partie de l’identité de la série.
Pour ce qui est de la gestion de l’inventaire, on reste sur une gestion à l’ancienne aussi laborieuse que bordélique comme dans le précédent remake 3DS. Chacun de nos personnages possède sa poche personnelle où stocker son équipement et ses objets. Le reste peut être transféré dans le sac. Notons tout de même que nous pouvons cette fois-ci trier un minimum les objets très rapidement en passant par une option du menu. On peut classer rapidement par type d’objet ou par ordre alphabétique. D’apparence, votre sac sera toujours bordélique mais un peu plus ordonné si l’on peut dire cela ainsi. Autant dire que sur ce point, la licence n’a rien à perdre à moderniser un peu tout ça.
Autrement, et pour parler d’éléments un peu plus « modernes », on dira que ce remake 3DS permet d’avoir la carte du monde en direct sur l’écran tactile et d’avoir à portée de doigt certaines mécaniques fort appréciables sans passer par le menu principal. Par exemple, lorsque nous explorons les différents lieux du jeu, nous pouvions toucher une icône déroulant un sous menu tactile avec des options dont certaines nous sont encore bloquées à notre stade du jeu. Cependant, parmi elles, nous pouvions par exemple utiliser la téléportation pour aller directement à un lieu du jeu que nous avions déjà visité. On pouvait aussi consulter les autres personnages afin d’avoir un petit brief sur notre progression. Ensuite, il était possible d’avoir accès à l’Alchimarmite afin d’associer un certain nombre d’objets pour en créer un nouveau. D’ailleurs, des « recettes » d’Alchimarmite sont également disséminées dans de nombreuses étagères à livres du jeu, et elles pouvaient nous aider à créer de nouveaux objets. Ceci dit, cela n’empêche pas les plus curieux de tenter des associations sans recette. Le jeu n’est pas cruel et bloque par avance les associations impossibles.
Nous n’avions pas accès aux options de Street/Spot Pass donc on ne se prononcera pas dessus. En revanche pour terminer sur deux petits points « modernes » de ce remake 3DS, comme sur Dragon Quest VII 3DS, les rencontres ne sont désormais plus aléatoires. Autrement dit, on voit les monstres sur la carte et dans les donjons. Enfin, vous vous souvenez du cas de la bande audio orchestrale présente uniquement sur les cartouches 3DS japonaises du jeu ? Eh bien, c’était annoncé, mais pour les retardataires, sachez que la donne n’a absolument pas changé pour le remake de Dragon Quest VIII où l’on entendra encore des musiques en MIDI. Sans parler du doublage anglais repris du jeu d’origine sur PS2, qui apporte peut-être un peu de modernité au niveau sonore pour la série mais dont on aurait peut-être souhaité un peu plus de qualité, voire une option « dual audio ». Mais bon, soyons indulgents et heureux de voir ce remake arriver chez nous et intégralement traduit en français comme Dragon Quest VII 3DS.
Impression
Comparativement à Dragon Quest VII 3DS, il aura fallu moins de temps pour Dragon Quest VIII avant d’arriver enfin sur nos 3DS occidentales. Plus de 10 ans auparavant, il fut déjà une des références du JRPG sur PS2. Qu’est-ce qui l’empêcherait de l’être à nouveau en faisant partie de la ludothèque 3DS ? Afin de répondre précisément à cette question, on se permettra de continuer cette odyssée qui s’annonce déjà après plus de 10h de jeu comme étant une des dernières merveilles que proposera la 3DS.