Certains joueurs 3DS continuent tranquillement de vivre leur longue aventure proposée par Square Enix depuis Septembre 2016 via le remake 3DS de Dragon Quest VII. Une quête tellement longue que les nombreux aventuriers ayant commencé cette quête ne l’ont peut-être toujours pas finie en ce début d’année 2017. D’autres viennent même peut-être de tout simplement la débuter. Alors que la Nintendo Switch proposera très prochainement de nouveaux contenus et jeux pour tous, la 3DS n’a pas encore dit son dernier mot en cette nouvelle année. La portable de Nintendo se permet ainsi d’accueillir chez nous le fameux remake tant attendu de Dragon Quest VIII : L’odyssée du Roi Maudit. Déjà considéré comme une référence du JRPG par les amateurs du genre, nous avons eu l’occasion de vivre cette épopée et c’est ainsi que nous vous livrons notre avis sur ce 8ème opus de la série Dragon Quest dans sa version 3DS !
Une incroyable Odyssée de retour sur 3DS !
Remettons un peu les choses à leur place, il convient tout d’abord de rappeler que Dragon Quest VIII : L’Odyssée du Roi Maudit est sorti il y plus de 10 ans sur PS2. Il fut également localisé jusque chez nous et c’était déjà une référence du genre sur la console de Sony. Autant dire qu’il n’est pas très difficile d’affirmer la même chose pour cette version 3DS si le jeu avait déjà par le passé cette notoriété et que ce remake est tout simplement le même jeu que sur PS2… Du moins en dehors de l’aspect technique, les fans de la première heure seront les premiers à noter le downgrade effectué sur la version 3DS. Des textures simplifiées, un peu moins de détails de légères chutes de framerate en de rares occasions, ou encore des pops d’éléments assez nombreux sur la carte du monde. Néanmoins, ceux qui découvrent tout juste la licence et qui compareraient ce remake de Dragon Quest VIII avec Dragon Quest VII constateraient qu’il reste supérieur techniquement au précédent remake 3DS. On ose même dire qu’il fait partie des plus beaux jeux de la console portable de Nintendo, et cela malgré le downgrade visuel évoqué. Dommage peut-être pour les amateurs de la 3D stéréoscopique de la portable de Nintendo, vu que le jeu préfère ne pas proposer cela pour, on s’en doute, optimiser les capacités de la console.
Outre cela, et comme nous le mentionnions, il s’agit du même jeu que sur PS2, et s’il fut un excellent cru du genre par le passé, aucune raison qu’il n’en soit pas de même sur 3DS. D’ailleurs malgré le downgrade visuel, la version 3DS se démarquera du jeu d’origine grâce à un certain nombre de bonus en tout genre faisant ainsi de ce remake la version la plus complète du jeu à ce jour. L’ajout qui aura marqué beaucoup de fans concerne l’apparition de Rubis et de Morrie en tant que personnages jouables du jeu. Ils étaient présents dans la version d’origine du jeu, mais seulement en tant que PNJ (personnages non jouables). Notez que Rubis est déblocable à un moment donné de la quête principale tandis que Morrie est totalement annexe et qu’il vous faudra accomplir un certain objectif lié à l’arène des monstres pour l’avoir dans votre groupe. A côté de ça, de nombreux autres ajouts ont été faits, comme du nouveau contenu scénario, des fins alternatives, du contenu post-game inédit et de nouveaux donjons.
On a également pu noter l’apparition de nouvelles quêtes annexes liées à un personnage nommé Remi, celui-ci vous propose des objectifs précis à « prendre en photo ». En explorant ce vaste monde, appuyez sur start et vous entrerez dans un mode photo. À partir de là, « Remi » vous livre divers objectifs répertoriés dans un album que vous devez compléter. Une quête totalement facultative mais qui intéressera certainement les explorateurs les plus chevronnés. Sinon, n’hésitez pas à dégainer l’appareil photo et à juste vous amuser à prendre des clichés funs et de vos personnages dans des lieux insolites du jeu, puis à partager cela sur le Miiverse et avec vos amis sur les réseaux sociaux. C’est aussi cela que permet la 3DS. D’ailleurs, en termes de gameplay, quelques nouveautés sont à noter dans cette mouture portable du jeu, mais nous allons y revenir progressivement.
On pourrait déjà conclure par « il s’agit de la même perle sortie il y a plus de 10 ans avec du contenu inédit fort appréciable pour tous ». Toutefois, nous choisirons de donner un peu plus de détails pour ceux qui n’ont peut-être pas eu l’occasion de jouer à Dragon Quest VIII à cette époque et qui choisiront de corriger le tir via le remake 3DS, voire même pour les fans qui décideront de repasser à la caisse. Au-delà de la simple comparaison avec la version d’origine sortie il y a 10 ans, si nous comparons avec Dragon Quest VII dont le remake 3DS vient tout juste de nous parvenir en Septembre, on reste sur une formule classique et efficace du JRPG, tout en étant beaucoup moins archaïque que ne pouvait l’être Dragon Quest VII.
La trame initiale se veut plus claire et avec un rythme beaucoup plus soutenu que ne pouvait l’être le précédent remake. Sur une dizaine d’heures de jeu, alors que dans Dragon Quest VII on avait la sensation de survoler de très loin la trame réelle du jeu aux côtés de 2-3 personnages principaux, dans Dragon Quest VIII nous avons déjà 4 personnages avec un objectif clair : celui de retrouver le bouffon Dhoulmagus et lui faire sa fête. Pour reprendre du début (avec quelques possibles légers spoils), le héros que l’on incarne accompagne le roi Trode et sa fille, transformés respectivement en monstre et en jument par le bouffon Dhoulmagus. Le héros est le seul du château à avoir mystérieusement résisté à l’attaque de ce redoutable ennemi et à avoir gardé son apparence initiale. Sa quête est ainsi de retrouver le bouffon afin de pouvoir redonner leur véritable apparence à son roi et sa princesse.
Yangus, le gros bonhomme baraqué et vulgaire qui nous accompagne, voit son histoire développée progressivement. On apprend qu’il fut un bandit d’un certain renom qui a rencontré notre héros et son roi alors qu’ils commençaient tout juste à poursuivre Dhoulmagus. Son objectif initial était simplement de détrousser le héros, mais par un heureux concours de circonstances, notre protagoniste le sauve d’une mort probable et le bandit lui prête alors allégeance, rejoignant ainsi sa quête. Quant à la jeune noble Jessica et au jeune Angelo, deux tragiques évènements causés par le fameux bouffon que vous pourchassez les amèneront à rejoindre votre petit groupe. Constatez ainsi que chacun de nos protagonistes a une écriture de son vécu beaucoup plus travaillée que dans le précédent remake, et que son objectif est commun au votre. Quant à Rubis et à Morrie, les 2 personnages bonus inédits de ce remake 3DS, ils ne sont pas plus développés que ça. Notez simplement que vous ne pourrez voyager dans les donjons qu’à 4 personnages. Il faudra ainsi former votre groupe à l’extérieur car les 2 autres personnages restants « veilleront » sur le Roi Trode et sa fille en dehors des lieux que vous explorez. Pas d’inquiétude, cela n’empêche pas les absents de gagner des points d’expérience et de progresser alors qu’ils ne sont pas dans le groupe principal.
Par ailleurs, en termes de design, si Akira Toriyama s’occupe des personnages de tous les jeux de la série à ce jour, on ne pouvait s’empêcher de souligner le fait que chacun des personnages que nous avons croisés à ce jour dans Dragon Quest VIII a beaucoup plus de charisme que dans le précédent jeu. Au niveau du scénario global et de la durée de vie, attendez-vous à vivre une histoire d’une cinquantaine, voire d’une soixantaine d’heures assez classique, avec quelques rebondissements sans grosses surprises, mais efficace et prenante. Si l’on compare avec Dragon Quest VII, nous n’avions pas du tout l’impression de vivre une aventure qui s’éternisait par son rythme très longuet. Dragon Quest VIII se veut classique et raisonnable en termes de scénario et de durée de vie. Puis en continuant toujours notre comparaison avec le 7ème opus, on explore de manière beaucoup moins hasardeuse. Comparativement au précédent jeu, nous n’avons jamais fini par être complètement perdus. Ajoutez ensuite à cette aventure principale les divers mini-jeux classiques de la série ou les contenus post-game et donjons inédits de ce remake 3DS et vous pourrez ajouter des dizaines d’heures de jeux supplémentaires.
Afin de donner un autre exemple représentatif de ce rythme de jeu plus soutenu, parlons des combats. Rappelons que dans Dragon Quest VII on vivait nos premiers combats après plusieurs dizaines de minutes de jeu et après avoir exploré un territoire d’un pacifisme rarement vu dans un jeu du genre. Dragon Quest VIII lui nous présentera une courte cinématique au lancement du jeu amenant directement à un premier combat contre des slimes (ennemis basiques et emblématiques de la série Dragon Quest). A part démontrer cette différence de rythme de jeu, les combats en eux-même restent assez similaires à Dragon Quest VII, voire même à ce qui se fait depuis toujours dans les opus canoniques de la série. Grosso modo, on a un tour par tour classique avec commandes à saisir (attaque, fuite, objet, défense, technique, aptitude, tactique), puis simplement l’observation des actions des différents acteurs des combats.
Comparativement au précédent remake, de nouvelles commandes de combat font leur apparition, comme la possibilité de tenter d’intimider les ennemis ou encore d’accumuler de la tension. Parlons plus en détail de cette dernière commande qui est assez intéressante pour qu’on l’évoque ici. En saisissant la commande « tension », votre personnage usera de son tour pour accumuler de la tension, ce qui permettra à votre prochaine action d’être renforcée. Notez que vous ne pouvez pas accumuler de tension de manière exponentielle, il est possible d’accumuler jusqu’à 100 points de tension maximum. En sachant que de 50 à 100, la probabilité que votre personnage arrive à libérer son potentiel de 100 points est aléatoire. C’est-à-dire que jusqu’à 50 points, vos personnages accumulent sans problème de la tension, après cela vous pouvez prier la Déesse pour que votre personnage libère son plein potentiel. La tension est une commande qui apporte littéralement une certaine tension aux affrontements car ce que vous pouvez effectuer, l’ennemi peut également le faire. Pour dire les choses autrement : vous ne voulez certainement pas encaisser une attaque d’un ennemi ayant accumulé de la tension.
On trouve quelques autres changements avec le précédent jeu concernant les compétences que l’on débloque selon un système de points que l’on attribue à chaque personnage via un tableau de compétences unique à chacun des protagonistes. Par exemple, notre héros a un tableau divisé en 5 types de compétences : Epée, Lance, Boomerang, Mains nues et Courage. A chaque fois que l’on monte de niveau, on se voit attribuer un certain nombre de points de compétences que l’on attribue dans les catégories que l’on souhaite. Dans le cas où l’on ne les attribue pas directement à ce moment, on peut les garder et les attribuer plus tard après une longue réflexion. Point non négligeable à souligner car il paraît que dans la version originale, on se devait de les attribuer à chaque montée de niveau. Ainsi, comme on le mentionne, chaque personnage possède des catégories de compétences propres à lui, bien que certaines comme « Epée » ou encore « Bâton » peuvent se retrouver chez l’un comme chez l’autre. Si vous sortez tout juste de votre aventure sur Dragon Quest VII, alors vous vous attendez peut-être à retrouver un système de classe mais ne cherchez pas, ce système de compétences remplace totalement les classes de Dragon Quest VII. A vous donc d’attribuer au mieux vos points à chaque montée de niveau afin de créer les meilleures combinaisons possibles en combat.
On parle de rythme plus soutenu de jeu mais cela n’empêche pas d’avoir une exploration du monde toujours aussi dense. La distance d’affichage de la carte du monde nous donne l’impression de parcourir un monde encore plus grand que Dragon Quest VII. On prend toujours de longues minutes à nous promener sur celle-ci afin de trouver un coffre dans les confins de ce vaste monde. Toujours en parlant d’exploration, on passe toujours de longues minutes dans les villes et villages à casser des vases ou fouiller des armoires à la recherche d’objets plus ou moins rares et utiles. D’ailleurs, pour ne rien changer Dragon Quest VIII n’est pas du tout l’opus qui apportera de la modernité en termes de gestion d’inventaire ou de sauvegarde. Outre la sauvegarde rapide utile en cas de trajet, il vous faudra toujours aller prier dans une église en ville afin de sauvegarder. Il est vrai que cela paraît archaïque, mais d’un autre côté pour un fan de la première heure, c’est quelque chose qui fait un peu partie de l’identité de la série.
Pour ce qui est de la gestion de l’inventaire, on reste sur une gestion à l’ancienne aussi laborieuse que bordélique comme dans le précédent remake 3DS. Chacun de nos personnages possède sa poche personnelle où stocker son équipement et ses objets. Le reste peut être transféré dans le sac. Notons tout de même que nous pouvons cette fois-ci trier un minimum les objets très rapidement en passant par une option du menu. On peut classer rapidement par type d’objet ou par ordre alphabétique. D’apparence, votre sac sera toujours bordélique mais un peu plus ordonné si l’on peut dire cela ainsi. Autant dire que sur ce point, la licence n’a rien à perdre à moderniser un peu tout ça.
Autrement, et pour parler d’éléments un peu plus « modernes », on dira que ce remake 3DS permet d’avoir la carte du monde en direct sur l’écran tactile et d’avoir à portée de doigt certaines mécaniques fort appréciables sans passer par le menu principal. Par exemple, lorsque nous explorons les différents lieux du jeu, nous pouvons toucher une icône déroulant un sous menu tactile avec des options. Nous pouvons par exemple utiliser la téléportation pour aller directement à un lieu du jeu que nous avons déjà visité. A un certain point du jeu, on débloque l’option « Grelot de Baumren » qui nous permet d’appeler un Smilodon. En le chevauchant, on parcourt la carte du monde plus rapidement. Plus tard, l’option « Orbe de l’oisillon » se débloque et on peut ainsi survoler le monde en se transformant en oiseau. On peut aussi consulter les autres personnages afin d’avoir un petit brief sur notre progression. Enfin, il est possible d’avoir accès à l’Alchimarmite afin d’associer un certain nombre d’objets pour en créer un nouveau. D’ailleurs, des « recettes » d’Alchimarmite sont également disséminées dans de nombreuses étagères à livres du jeu, et elles peuvent nous aider à créer de nouveaux objets, certains étant inédits à ce remake 3DS. Ceci dit, cela n’empêche pas les plus curieux de tenter des associations sans recette. Le jeu n’est pas cruel et bloque par avance les associations impossibles.
Poursuivons sur d’autres éléments modernes, en ce qui concerne le Street Pass, cette fonction est liée à la fonction « photo ». Vous pouvez ainsi sélectionner un cliché que vous partagerez avec les joueurs que vous croiserez lors de vos promenades avec votre console en poche. Chaque joueur peut laisser une appréciation sur votre cliché et vous recevrez plus ou moins de petits bonus. Pour ce qui est du Spot Pass, il s’agit d’objets inédits et gratuits envoyés par Nintendo de temps à autres. Restez donc connectés avec votre jeu ! Enfin pour terminer sur deux petits points « modernes » de ce remake 3DS, comme sur Dragon Quest VII 3DS, les rencontres ne sont désormais plus aléatoires. Autrement dit, on voit les monstres sur la carte et dans les donjons.
Enfin, vous vous souvenez du cas de la bande audio orchestrale présente uniquement sur les cartouches 3DS japonaises du jeu ? Eh bien, c’était annoncé, mais pour les retardataires, sachez que la donne n’a absolument pas changé pour le remake de Dragon Quest VIII où l’on entendra encore des musiques en MIDI. Une OST qui reste de très grande qualité avec des thèmes qui vous resteront en tête, mais on ne peut s’empêcher d’être déçus en pensant à la version orchestrale dont bénéficient les fans japonais. Sans parler du doublage anglais repris du jeu d’origine sur PS2, qui apporte peut-être un peu de modernité au niveau sonore pour la série mais dont on aurait peut-être souhaité un peu plus de qualité, voire une option « dual audio ». Mais bon, soyons indulgents et heureux de voir ce remake arriver chez nous et intégralement traduit en français comme Dragon Quest VII 3DS.
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