La petite console DS regorge de petites pépites insoupçonnées et injustement méconnues. Sorti en catimini en 2008 dans nos contrées, Flower Sun And Rain fait partie de ces bijoux qu’on se doit de tester pour peu qu’on apprécie l’univers torturé et étrange de la série Twin Peaks.
On va suivre les aventures mouvementées de Sumio Mondo, un chercheur d’objets perdus, qui se retrouve soudain aspiré dans une sorte de boucle temporelle à son arrivée sur la mystérieuse île de Lospass. A la base, il devait empêcher un terroriste de mettre une bombe dans un avion mais voilà, dès sa première journée à l’hôtel, il va être amené à aider des personnes, ce qui le retardera terriblement dans sa mission. Bien entendu, l’inévitable se produit… et la journée recommence. Le gameplay n’est pas très difficile à appréhender puisqu’il suffira, la plupart de temps, de rentrer une série de chiffres à l’intérieur de Catherine, son fidèle ordinateur. Pour parvenir à trouver le bon résultat et avancer dans l’intrigue, on devra farfouiller dans les différents guides qui seront mis à notre disposition. Ce n’est guère difficile et l’intérêt du jeu n’est donc clairement pas du côté du gameplay puisque ce dernier est réduit à son strict minimum. De plus, il est très linéaire et malgré les nombreux objets à retrouver, via les quêtes annexes, ce sera assez répétitif sur les bords.
Tout le charme de Flower Sun And Rain réside dans son ambiance plus que particulière. Dès les premiers instants, on est happé par l’atmosphère étrange du jeu. On ne sait pas trop ce qui nous y attend mais une chose est sure, on veut résoudre les secrets de cette étrange île. Tout est réuni pour titiller notre curiosité et nous pousser à en savoir plus sur Lospass et ses habitants. Bien entendu, le fait de se retrouver coincé dans cette faille temporelle ne jouera pas forcément en faveur de la santé mentale du jeune chercheur. On le verra changer au fur et à mesure de ses rencontres et de ses actions. Le jeu se déguste donc comme un bon film à la David Lynch. Il ne faudra pas essayer de chercher de logique à l’intrigue. Celle-ci semblera même partir dans tous les sens à certains moments mais finalement, elle se révélera d’une incroyable complexité et richesse quand l’heure de la révélation finale sonnera. A ce niveau, on sent clairement la patte du studio Suda 51 (à l’origine de No More Heroes et Lollipop Chainsaw entre autres).
Les graphismes du jeu ne sont pas terribles. On peut même dire qu’ils sont fort laids. La modélisation des personnages est hideuse et ne parlons pas des décors minimalistes. Le jeu a vraiment mal vieilli dans ce domaine d’autant plus qu’il souffre de sacrés ralentissements lorsque Sumio se déplace en courant par exemples. Par contre, on a bien apprécié la bande sonore, composée de grands classiques de la musique libre de droit. Ces mélodies rehaussent le niveau de l’ensemble et nous accompagnent agréablement dans cette aventure pas comme les autres. Néanmoins, le babillage étrange voire malsain des personnages peut dérouter certains d’entre nous. Heureusement, le jeu est entièrement traduit, ce qui permettra aux joueurs de saisir et comprendre pleinement toute la complexité de l’histoire et ses nombreuses allusions à connotations sexuelles. Même s’il ne faut qu’une huitaine d’heures pour venir à bout de Flower Sun And Rain, on en garde un souvenir impérissable.
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Il m’a toujours tenté celui-ci. Un jour peut-être…