Si on peut dire que la Wii U a manqué de gros jeux, c’est la console de salon de Nintendo à avoir accueilli le plus de jeux indépendants jusque-là grâce à la démocratisation de l’eShop. La Switch emboîte bien le pas et devrait surpasser la Wii U sans problème dans les années à venir mais tout de même, c’était une belle amélioration par rapport au WiiWare de la Wii. Ziggurat est un de ces jeux qui aura eu le mérite de se décliner en version Wii U en plus des versions disponibles sur PS4 ou Xbox One.
Ziggurat est un FPS dans lequel on incarne un mage qui peut tirer avec plusieurs sorts différents à équiper. On a différentes jauges de mana qui servent de munitions aux armes que l’on a, il y a trois types d’armes et il faut utiliser le mana avec précaution dans chacun des cas, car ça part assez vite. Une baguette avec un tir de base est toujours à disposition, elle se recharge quand on ne tire pas. Le gameplay est dynamique, avec le placement des sticks Wii U on a les deux sticks sous les doigts assez aisément. La jouabilité est très simple, en plus des deux sticks on tire aux gâchettes et on change d’arme avec L et R. On peut aussi sauter mais en dehors de ça le gameplay n’est pas compliqué. On peut qualifier ce FPS de rogue like car à chaque partie l’environnement est généré aléatoirement, c’est assez rare dans des jeux 3D et il faut le souligner.
En dehors de ses problèmes techniques que j’évoquerais après, le jeu n’est pas le plus joli qu’on ait vu mais ça reste assez correct. Le bestiaire est assez varié même si pas forcément toujours très inspiré, c’est le mot qui en ressort quand on parle de la direction artistique globale du titre. Heureusement ce qui est proposé suffit tout de même largement à avoir une petite ambiance et pas un jeu cheap, loin de là.
Lorsqu’on lance une partie de Ziggurat on se retrouve donc dans un dédale de salles à explorer et au bout il y a un boss. Cela fait penser par exemple à Binding Of Isaac dans le même genre, mais en 3D et avec un gameplay de FPS rapide. Les cinq étages d’une partie peuvent être parcourus entre une heure ou deux une fois qu’on s’en sort bien après plusieurs essais, car à chaque mort on recommence tout en ayant gagné des objets donc on repart toujours un peu plus optimiste, et ça nous pousse à recommencer directement. La durée de vie est, au final, assez bonne si on accroche au jeu et qu’on souhaite toujours aller plus loin ou s’améliorer, tout se joue sur la rejouabilité comme dans la plupart des rogue like récents. On perd assez vite si on ne fait pas attention, les points de vie sont affichés en bas à gauche de l’écran et il faut souvent y faire attention.
Il faut savoir qu’il y a aussi différents personnages à débloquer, chacun demande certaines conditions comme finir le jeu ou tuer un certain nombre d’ennemis avec la baguette de base. C’est encore un élément qui pousse à la rejouabilité. A moins de ne pas aimer le jeu ou de détester le genre, il est peu probable que vous vous arrêtiez après avoir fini les 5 étages une première fois. Il est sûr que si vous vous attendiez à un FPS de base scénarisé, ce n’est pas du tout le cas ici, c’est du scoring et du die and retry dans des environnements aléatoires pour s’en sortir du mieux que possible. Il y a une introduction à l’univers mais pas de véritable scénario donc pas de jeu à script ou à mise en scène avec Ziggurat, c’est un FPS bien à part de par son concept.
Il faut libérer les salles des différents dangers, en général il faut battre tous les ennemis présents mais il y a aussi des salles qui permettent de s’améliorer ou des salles piégées qui n’ont pas d’ennemis. On ne sait jamais sur quoi on va tomber donc on reste sur nos gardes, c’est assez fun grâce au gameplay rapide du jeu. Il y a vraiment pas mal d’objets et de salles différentes à découvrir, la disposition des niveaux découpés en salles permet de faire des environnements 3D avec des salles qui ne sont jamais les mêmes. Les musiques qui accompagnent l’action sont d’ailleurs assez jolies et même parfois épiques. Certes, elles ne sont pas mémorables mais on note qu’il y a tout de même un soin apporté dessus, c’est le genre de musique qu’on entend dans les univers médiévaux. Il y a des classements en ligne mais pas de multijoueur pour ceux qui se le demanderaient.
Le jeu est donc en full 3D et la réalisation est plus ambitieuse que plusieurs autres petits jeux indépendants. C’est à la fois une de ses forces mais sur Wii U on constate vite que c’est aussi une de ses faiblesses. Le jeu semble être mal optimisé pour la console et il rame vite lors des gros affrontements, et même lors de petits combats on a droit à des saccades. Ça n’empêche jamais de jouer mais au niveau confort de jeu c’est assez embêtant. La console fait tourner des gros jeux bien plus jolis mais pour un studio indépendant il faut dire que l’optimisation n’est pas toujours le plus simple, surtout sur une console comme la Wii U avec laquelle il n’est pas forcément évident de développer un jeu dessus.
Cette faiblesse technique lui retire déjà un peu d’intérêt, le jeu étant assez rapide c’est bien dommage. Pour les joueurs qui ne pourraient y jouer que sur Wii U, il faut dire qu’il est possible d’y jouer sur TV, sur le Gamepad et sur les deux en même temps (en affichant la carte sur l’écran du Gamepad). La feature est sympathique mais ne compense pas les ralentissements qui sont présents dans chacune des configurations. Le jeu est bien intéressant en tout cas malgré ce problème technique. Enfin, sachez que la manette Pro de la Wii U est compatible.
sorti sur switch depuis