Véritable hommage à Ghost N’ Goblins, Cursed Castilla avait fait une apparition remarquée sur PC l’année dernière dans le milieu des jeux indépendants. Ces derniers mois il est sorti sur console dans une version EX et cet été c’est la 3DS qui y a droit. Les fans de la série de Capcom auront vraiment l’impression de jouer avec Arthur tant le gameplay et les sensations sont proches ! Les sauts ultra rigides, les armes, l’ambiance, le ton des musiques… Mais est-ce que ce jeu hommage est aussi bon que la série dont il s’inspire ?
Les développeurs de Cursed Castilla n’ont pourtant rien à voir avec Ghost N’ Goblins. Le jeu garde pour lui ses inspirations de châteaux et légendes espagnoles, le bestiaire et les environnements ne sont donc pas vraiment repris. Mais en dehors de cette inspiration, le studio qui s’en occupe (d’un seul homme) réussit à reproduire les sensations de Ghosts N’ Goblins quasiment à l’identique. On se croirait dans une suite avec des graphismes d’époque. L’histoire est vraiment basique comme dans tous les jeux du genre, un chevalier part sauver son royaume, les textes sont peu nombreux. En revanche, malgré leur faible quantité, les textes sont souvent mal traduits… La traduction a sûrement été bâclée pour certains phrases, ce n’est pas important dans ce genre de jeu mais c’est toujours un peu désagréable lorsqu’on s’en rend (vite) compte.
Le gameplay est donc rigide mais c’est volontaire. La difficulté de ce genre de jeu vient beaucoup du gameplay qu’il faut maîtriser. On ne peut que se déplacer, sauter et attaquer. Une fois que vous lancez un saut, il n’y a pas de retour en arrière possible. Les sauts n’ont pas vraiment différentes variantes. Le gameplay est tout de même un peu plus souple que dans Ghosts N’ Goblins car vous pouvez ici tirer vers le haut avec vos armes, c’est très utile pour les ennemis volants. Les armes ont leurs propres limitations et elles reprennent elles aussi les différentes armes de base de GNG, en plus ou moins différentes, à peu de choses près. Vous ne pouvez en avoir qu’une et certaines tireront plus vite tandis que d’autres feront des dégâts de zone… La moindre attaque reçue vous fait perdre un coeur et vous n’en avez que trois. Les poulets vous régénèrent mais ils sont vraiment rares.
La série de Capcom était très connue pour sa grande difficulté (surtout sur le premier épisode). Avec Cursed Castilla EX c’est la même chose. Il vous faudra de la motivation et du talent pour arriver au bout du jeu. Ici, pas de sauvegarde, si vous quittez le jeu vous reviendrez à l’écran titre à la prochaine partie. C’est un jeu à faire d’une traite, dans le plus pur style de l’arcade, heureusement il est possible de mettre la console en veille pour se reposer. Les niveaux sont assez nombreux pour un jeu aussi difficile et la durée de vie dépendra vraiment de votre talent, mais il vous faudra sûrement au moins 4 heures pour en venir à bout sans trop connaître le jeu. Les continues sont heureusement illimités et vous en apprendrez forcément un peu plus sur les obstacles à surmonter à chaque partie. Ce n’est pas aussi difficile que GNG mais on reste à du très haut niveau. Au final un joueur motivé s’en sortira mais la moindre erreur est tellement vite sanctionnée qu’il faut être patient.
Les musiques accompagnent heureusement bien l’aventure car elles donnent dans le ton de GNG et collent bien à l’ambiance. Des thèmes sont assez réussis comme celui des boss et globalement on a des sons assez proches de jeux 16 bits. On retient l’ambiance et les sonorités rétro de l’ensemble. Les musiques auraient pu être énervantes, c’est le cas des mauvais thèmes rétro, mais là heureusement ce n’est pas le cas, le boulot est vraiment réussi.
Graphiquement le jeu reprend aussi un style proche de Ghosts N’ Goblins, mais peut être un peu moins Japonais. Il y a moins de charme sur certains designs comme pour le héros, mais on reste dans un style proche. Tout se joue sur l’écran du haut et il est possible d’ajuster la taille de l’écran. Le jeu adopte une résolution de jeu SNES, pour être affiché dans sa résolution d’origine il n’occupe donc pas toute la taille de l’écran 3DS, il est en 4:3 et un cadre entoure l’écran. Il est possible de zoomer pour que la fenêtre 4:3 touche les bords de l’écran 3DS en haut et en bas. Le tout paraîtra déjà plus flou alors que pourtant le zoom n’est pas énorme. Pour les plus courageux, il est possible d’étirer le jeu en 16:9 pour qu’il occupe tout l’écran du haut de la 3DS, mais le rendu est encore plus flou et les éléments sont étirés par les côtés et donc déformés…
L’écran du bas sert uniquement à afficher la base d’une borne d’arcade, comme si nous y jouions (le cadre autour de l’écran est la continuité de cette fausse borne). Il est même possible d’utiliser les boutons de la borne affichés sur l’écran du bas pour jouer au tactile. On nous laisse ce choix mais on se demande qui jouera vraiment avec des contrôles pareils à un jeu aussi exigeant qui plus est… Il faut savoir que contrairement à plusieurs des derniers jeux de la console et malgré l’aspect rétro du titre, la 2D stéréoscopique est bien utilisée ! On a affaire à un simple effet de profondeur qui permet de donner une distance aux éléments du background des niveaux, pour ceux qui apprécient l’effet c’est toujours ça de pris et ça marche bien visuellement.