L’actualité japonaise vous l’a confirmé, 30 ans ont passé mais l’éclat de la série Dragon Quest reste important sur l’archipel. Dragon Quest XI vient de se livrer sur les Terres japonaises et pour la première fois, cela s’est fait simultanément sur 2 plateformes totalement différentes. La PS4, la console de salon du moment, et sans surprise la 3DS qui est la console reine du moment sur l’archipel. Le phénomène reste entier au Japon et les premiers chiffres de ventes restent surprenants à lire. Alors que l’occident devra attendre 2018 pour jouer à ce 11ème opus de la série, le phénomène japonais nous aura rattrapé bien avant sur nos 3DS. Nous vous l’avions annoncé mais nous faisons partie du million de fans à avoir sauté sur le jeu 3DS au Japon. Après quelques petites heures de jeu, nous avons jugé bon de vous donner un premier avis sur cette nouvelle aventure 3DS, une petite mise en bouche avant le bilan final.
La 11ème aventure en 2D et en 3D !
On allume notre console et on lance le jeu. La belle intro du jeu s’ouvre devant nos pupilles, nos oreilles se délectent du fameux thème principal de la série accompagnant cette vidéo et on rêve déjà de parcourir cette nouvelle aventure. Une fois notre profil créé, une nouvelle vidéo prologue se joue devant nos yeux. Une scène dans un château, une réunion de noble, une femme tenant un bébé, des monstres attaquant le château et cette même femme fuyant avec son bébé et une petite fille blonde vêtue de rouge. La jeune femme confie le bébé à la petite fille qui se cache dans un buisson, elle continue ensuite à courir et fuir les monstres afin de faire diversion. La petite fille sort de sa cachette mais à peine a-t-elle le temps de souffler que d’autres monstres la retrouvent et l’obligent à courir à son tour. On ne comprend pas plus ce qui se passe, la petite fille semble simplement chuter durant sa course puis l’on retrouve un paysage de forêt coloré avec un vieil homme qui ne fait que pêcher au bord d’une rivière et aperçoit le berceau avec le bébé dérivant avec le courant d’eau. Après ce prologue, on se retrouve projeté 16 ans après, à la veille de la cérémonie de passage à l’âge adulte du village Ishi.
Vous incarnez le protagoniste du jeu, le fameux bébé d’il y a 16 ans. Celui-ci semble vivre une vie paisible dans ce village aux coutumes ancestrales avec son amie d’enfance Emma et son compagnon canin Ruki. Vous vous apprêtez d’ailleurs à effectuer cette cérémonie au côté de celle-ci. Alors que cette vie aurait pu se poursuivre en une future existence paisible, marié avec cette même amie, les évènements se déroulant durant cette cérémonie de passage à l’âge adulte semblent indiquer que le destin a fini par vous rattraper. Sans rentrer dans les détails, vous apprenez rapidement que vous êtes la réincarnation d’un héros des temps anciens et ainsi certainement prédestiné à quelque chose de grand. A quoi précisément ? Nous n’en avons pas la moindre idée, mais il paraît qu’explorer le monde nous amènera peut être à prendre connaissance de cela. A peine devenu adulte, nous sommes incités à quitter le village afin de découvrir le monde. On nous indique tout de même que rencontrer le roi du royaume de Delcadal nous permettra certainement d’avoir de nouvelles pistes à ce sujet. Le maire du village Ishi nous prête un cheval afin de voyager plus rapidement en nous indiquant d’aller vers le nord. Après un ultime salut à votre amie Emma, qui vous remet un porte-bonheur, on quitte le village en laissant derrière un joli visage ruisselant de larmes caché derrière un beau sourire. Alors que l’on imaginait un accueil chaleureux de la part du roi de Delcadal, on finit par nous dire que le descendant du héros est en fait un fils de démon et qu’il faut ainsi l’arrêter avant que le pire n’arrive. On se retrouve derrière les barreaux d’une des cellules du cachot. C’est là que nous rencontrons Kamui, un jeune homme également enfermé pour divers motifs. En apprenant que vous êtes le héros, son caractère téméraire se révèle et vous vous retrouvez à fuir de votre prison à ses côtés, fuir un mystérieux dragon noir vivant dans les sous-sols du royaume, fuir tout ce que vous venez de vivre même si cela implique de sauter dans une rivière du haut d’une falaise…
De nombreux mystères, de nombreux périples nous attendent encore mais c’est ce que nous pouvons résumer de l’histoire au point où nous en sommes. On est déjà captivé par le début de ce Dragon Quest XI et on espère que le scénario nous réservera de belles surprises. Même s’il s’agit de rester dans quelque chose de classique comme l’a toujours fait la série. Parfois le classicisme est ce qu’il y a de plus efficace. On aurait pu traverser les évènements que nous venons de vous résumer en moins de temps mais nous serions passé à côté de quelques éléments propres à la série. Dragon Quest, c’est également des récits, des petites histoires narrées à travers les PNJ du jeu ou même à travers les livres des étagères et bibliothèques des habitations. Nous serions donc passés à côté de quelques détails liés de près ou de loin à la trame principale du jeu. Comprenez donc déjà que Dragon Quest XI sera certainement aussi dense et complet à ce niveau que les autres jeux de la série. Nous reviendrons sur ce point lors du verdict final pour vous confirmer ou non la chose.
Outre les prémices de ce récit qui s’annonce très bon, nous avons été captivés très tôt par autre chose. Une fois la vidéo de prologue terminée, on découvre finalement le rendu du jeu 3DS. Si vous avez joué au remake de Dragon Quest VII sur 3DS, nous avons ce genre de rendu en mieux. Des décors en 3D et Cel-shading d’une beauté rarement atteinte sur 3DS avec des personnages au rendu un peu SD, plus proche justement du remake DQ VII que du remake DQ VIII sur 3DS. Comparativement aux remakes, on a tout de même un niveau de détail supérieur. Ne serait-ce que la carte du monde qui affiche bien plus de chose et semble moins vide. Le tout d’une fluidité sans pareille, en tout cas nous n’avons expérimenté aucun ralentissement pour le moment. Toutefois, ce n’est pas la seule chose qui nous aura ébloui visuellement de ce Dragon Quest XI. Cela a toujours été mis en avant durant la promotion du jeu, mais le voir soi-même reste quelque chose de très surprenant. En baissant juste les yeux au niveau de l’écran inférieur on découvre le même jeu, le même décor, la même scène mais en une 2D classique, coloré, d’une beauté et d’un charme indescriptible presque. Durant toute cette première partie du jeu, nous jouons avec les 2 rendus graphiques en simultané.
En utilisant le stick gauche, vous contrôlez le jeu via l’écran supérieur 3D mais en utilisant la croix directionnelle vous dirigez votre personnage 2D sur l’écran tactile. Avoir les 2 versions en simultané sous les yeux nous prépare au choix que nous allons devoir faire justement après avoir sauté de la falaise. Jouer en 3D ou jouer en 2D. Pas de panique, vous pouvez changer de style à tout moment en vous rendant dans une église, n’oubliez pas d’en profiter pour sauvegarder votre partie dans la pure tradition de la série. Notons qu’il y a 3 slots de sauvegarde. Mais nous nous égarons, en ayant les 2 versions en simultané sous nos yeux, on se rend vite compte des différences d’expériences que nous aurons d’une version à l’autre. La version 3D nous livre quelque chose de proche des expériences que nous avons eu dans les récents jeu et remakes. Il y a également plus de mise en scène, plus d’indices visuels pour la progression ou même trouver les quêtes annexes. Certains objets cachés sont même indiqués par un scintillement dans la version 3D alors qu’ils sont invisibles lorsque l’on baisse les yeux pour voir la version 2D. De la même façon durant nos explorations on aperçoit physiquement les monstres dans la version 3D, les toucher démarre un affrontement. On peut même se permettre de prendre l’avantage d’un combat en donnant un coup aux monstres sur la carte avant de démarrer l’affrontement. Alors que la version 2D nous laisse avec un système aléatoire repris des anciens jeux de la série sans possibilité d’initiative. Bref, la version 3D sera certainement la plus prisée et jouée par les joueurs 3DS. Pourtant les fans les plus vieux et nostalgiques auront plaisir à lancer la version 2D et vivre la dernière épopée Dragon Quest avec des mécaniques datant de leur jeunes années. Puis, on se doit vraiment de le souligner mais visuellement la version 2D à vraiment un charme particulier. D’ailleurs, il paraît que nous pouvons revoir les scènes les plus importantes du jeu en choisissant le visuel 3D ou 2D. On n’a pas encore trouvé cette option à ce jour mais si elle existe vraiment, il s’agit d’une option forte sympathique et on se fera un plaisir à comparer les scènes d’un mode à l’autre.
Au-delà du visuel, la différence 3D/2D se fait sentir également dans le gameplay. On vient d’énoncer brièvement quelques éléments mais justement allons un peu plus en détail sur ces différences. Tout d’abord au niveau de l’exploration, comme nous l’avons écrit, certains éléments apparaissent directement à l’écran dans la version 3D alors qu’ils sont invisibles dans la version 2D. Pourtant, l’échelle et le format étant différents, certains éléments apparaissent dans la version 2D et n’apparaissent pas dans la version 3D. Par exemple, il était possible de secouer des arbres afin de récolter des baies en 2D chose surréaliste à l’échelle 3D. La version 3D nous proposait également d’appuyer sur le bouton B pour faire « sauter » le protagoniste mais on n’a pas encore pu constater de l’utilité de cette action. C’est-à-dire que nous avons essayé de grimper sur certains décors en sautant ou juste de simplement descendre d’une habitation en sautant afin de ne pas perdre de temps à reprendre l’échelle mais notre personnage ne faisait que sauter comme si un obstacle invisible ne le permettait pas d’avancer en sautant. Toutefois, dans les 2 cas il est possible d’explorer des villes et interagir avec les PNJ. On peut également briser des pots pour y trouver quelques objets perdus par-ci par-là. Puis, on l’a également énoncé mais les ennemis sont visibles dans la version 3D et l’on peut même prendre l’initiative d’un affrontement alors que cela sera aléatoire dans la version 2D. Pour le reste, les combats sont identiques dans une version comme dans l’autre, sauf au niveau de la mise en scène. Des combats traditionnels au tour par tour comme le propose la série en général. On a la possibilité d’attaquer, utiliser des techniques ou de la magie moyennant des PM, se défendre, utiliser des objets, définir une stratégie, intimider l’ennemi ou simplement fuir.
La version 3D nous permet de voir les joutes avec des animations de combat similaires à ce que nous pouvions voir sur les récents remakes de la série parues sur 3DS. Pour la version 2D, on se contente des spirites simples dignes des premiers opus de la série. On a relevé quelques nouveautés avec les systèmes : « Zone » et « Renkei ». Durant les combats votre personnage peut entrer en mode « Zone », il s’entoure alors d’une aura de puissance et frappera alors au maximum de sa puissance. Lorsque plusieurs personnages sont en « Zone », il est possible d’utiliser des techniques « Renkei » qui sont des techniques spéciales combinées. Remporter les combats permet de récolter de l’expérience, de l’argent et des objets. En progressant, vos personnages montent de niveau et ils peuvent également acquérir des points de Skill que vous pouvez répartir sur un arbre à compétence afin de développer des techniques actives ou passives pour chacun de vos personnages. Notons que la gestion de l’inventaire nous semblait toujours aussi fastidieuse que d’habitude, bien qu’un effort de tri a bien été effectué. Dragon Quest XI semble donc être un JRPG traditionnel avec quelques éléments modernes dans la version 3D et un format totalement old-school pour la version 2D. Un bon compromis pour contenter chacun des fans qui choisiront de jouer sur 3DS. Il y a encore certainement des éléments de gameplay que nous n’avons pas encore pu expérimenter durant ces premières heures de jeu mais on ne demande qu’à être surpris et à vivre une expérience de gameplay inoubliable avec ce 11ème opus de la série.
Terminons brièvement par évoquer les fonctionnalités de la console 3DS. On a surtout relevé le rôle de l’écran tactile qui affiche la carte du monde. On pouvait zoomer ou dézoomer en appuyant sur le bouton Y. L’écran du bas affiche aussi votre objectif principal selon votre progression dans l’aventure. Si vous ne voulez pas de ce genre de « pense bête » vous pouvez aussi cacher cet affichage de l’objectif. Pour autant, le jeu n’exploite pas le tactile de cet écran, du moins pas dans les heures de jeux que nous avons fait. Ceux qui jouent sur New 3DS peuvent également utiliser le stick-C pour faire pivoter la caméra en mode 3D. La vue étant du dessus en mode 2D vous conviendrez qu’il n’y a pas de gestion de la caméra dans ce mode. Sinon, rien d’extraordinaire. La 3D stéréoscopique n’est même pas présente même pas pour un simple effet de profondeur. Pas de compatibilité Amiibo. Pour ce qui est du Street pass et du Spot Pass, l’actualité autour du jeu nous a permis de savoir que Dragon Quest XI tire parti de ces fonctions mais à notre stade du jeu nous n’avons pas véritablement pu nous rendre compte de cela. Rien de bien original en termes de fonctionnalité. Notez que l’on parle uniquement de la version 3DS et c’est un constat basé sur notre progression actuelle dans l’aventure. Encore une fois, d’autres surprises se présenteront peut-être à nous en temps et en heure. Outre cela, le jeu est disponible sur PS4 et est même annoncé sur Nintendo Switch mais on ne pourra pas vraiment traiter de ces versions ici qui possèdent certainement des atouts qui leur seront propres, à commencer par des visuels HD. On promet de vous en parler dès lors que l’éditeur communiquera sur la version Switch et lorsque nous y jouerons joy-cons en main.
Impression :
Après avoir tenté d’aller vers le multijoueur jusqu’au massivement multijoueur, Square Enix revient aux bases. Vivez une nouvelle et grande épopée solo partout où vous allez, entre classique moderne et old-school, tel est certainement l’argument derrière la version 3DS de Dragon Quest XI, outre le fait que ce soit véritablement elle la reine des consoles au Japon sur cette génération. Un titre qui semble aussi coloré que poétique tirant efficacement sur le côté nostalgique des fans avec son mode 2D d’un charisme presque indescriptible. A défaut d’être un véritable tournant dans la série, Dragon Quest XI sur 3DS sera certainement au moins une des plus grandes références du JRPG sur la console voire un des jeux les plus marquants de la console si l’on tient compte de l’ampleur du phénomène que représente la série sur l’archipel. On ne pourra pas encore rendre de verdict à l’heure actuelle. On dira toutefois que l’on a simplement l’impression de tenir là un classique de grande qualité. Gageons que la version Switch entrera dans l’actualité du jeu vidéo le temps que nous rendons notre verdict sur cette version 3DS.