Depuis plusieurs années, les développeurs ont tenté de sortir des jeux où l’on pouvait contrôler deux personnages en même temps, avec plus ou moins de succès. Les Mario & Luigi, Brothers ou Kalimba ont chacun leurs particularités plus ou moins intéressantes. Il est alors logique de voir des indépendants s’attarder sur ce concept avec des jeux plus modestes mais où la réflexion est de mise, tout comme dans ce Semispheres. C’est un jeu qui ne paie pas de mine mais qui va vous retourner le cerveau.
Ce titre de Vivid Helix y va sans fioritures, on commence le jeu directement sans écran titre. La présentation est assez épurée. Le tout est en 2D vue du dessus, avec principalement du bleu et du orange pour le choix des couleurs que l’on verra tout au long du jeu. On dirige deux boules de flamme, une avec chaque stick. Deux niveaux quasiment identiques sont affichés côte à côte sur l’écran (un orange et un bleu donc, la couleur des flammes également) et chaque boule évolue sur l’un d’eux. C’est aussi simple que cela. Pour terminer un niveau, il faut que chacune des flammes atteigne l’arrivée mais pas forcément en même temps. Semispheres est un jeu calme et posé, et la solution demandera parfois du timing mais pas forcément de la vitesse.
Le gameplay est simple, chaque flamme se dirige avec un stick, les gâchettes permettent d’activer l’objet porté lorsque vous en ramassez un avec l’une d’elles. Il n’y a rien d’autre à retenir, le jeu est très simple à aborder. En gros, le stick et la gâchette du JoyCon gauche contrôlent la flamme de gauche et ceux de droite la flamme de droite. C’est principalement un jeu solo mais vu que l’on peut séparer les JoyCon sur Switch, il est tout à fait possible d’y jouer à deux en prenant une manette chacun, chaque joueur contrôle alors une flamme. Ça ne fait pas partie du gameplay de base mais vu que la Switch permet ça, c’est une manière de jouer supplémentaire que nous offre la console, rendant le jeu un peu plus convivial.
Généralement, les niveaux de Semispheres vous mettront face à des ennemis représentés eux aussi assez simplement. Ils possèdent un cône représentant leur champ de vision et il ne faut pas rentrer dedans, comme dans les jeux d’infiltration les plus basiques. Pour passer, il faut donc les contourner ou attirer leur attention avec une onde (ce sont des objets à ramasser). Le jeu se complexifie assez vite quand on remarque que les deux niveaux qu’on a simultanément sous les yeux peuvent interagir entre eux. Un objet permet par exemple de créer un trou qui sert de fenêtre sur l’autre niveau. La boule de gauche peut alors attirer un ennemi dans le niveau de droite pour que la flamme de droite puisse avancer sans se faire repérer. Un objet permet même de déplacer les flammes entre les deux tableaux affichés.
La difficulté est donc là mais jamais exagérée. La progression se fait normalement, le jeu devient de plus en plus difficile lorsque les mécaniques se multiplient mais il reste abordable. C’est un des points forts de ce Semispheres, il n’est jamais trop facile ou trop difficile, il suffit juste de réfléchir un peu. Sa présentation un peu basique et son ambiance assez calme en font un jeu parfait pour se détendre (si on aime la réflexion). Les musiques sont plutôt composées de bruits de fond et d’ambiance, favorables à la réflexion. Il n’y a pas vraiment de thème fort comme on pourrait en trouver dans des jeux plus classiques.
Les niveaux sont assez rapides, c’est un petit jeu. Semispheres vous occupera entre deux et quatre heures selon le temps que vous prendrez pour réfléchir sur les niveaux, c’est un peu faible mais encore une fois cela dépendra de votre talent. Il y a plus de cinquante niveaux avec de nouvelles mécaniques de gameplay grâce aux nouveaux objets qui apparaissent au fur et à mesure en progressant dans les niveaux. Le jeu est intéressant mais il est vrai qu’il ne décolle jamais vraiment. C’est un petit jeu sympathique et il fait ce qu’on lui demande. On aurait peut-être aimé d’autres modes ou d’autres objectifs dans certains niveaux pour essayer de diversifier la chose. Là, en plus en de sa réalisation assez basique, il est vrai que le jeu ne propose pas beaucoup de choses différentes. Et si le jeu n’est pas bien cher, il n’est pas donné pour autant et on aurait aimé en voir un peu plus.