Sorti en début d’année sur PC/PS4/One, Thimbleweed Park arrive sur Nintendo Switch. Il s’agit du nouveau jeu des créateurs de « Monkey Island », Ron Gilbert et Gary Winnick de Terrible Toybox. Financé à hauteur de 625 000 dollars (plus de 15.000 contributeurs) sur Kickstarter soit le double de l’objectif au départ, ce point & click pixélisé va vous plonger dans une aventure très mystérieuse. Pour tous les amateurs du genre, vous ne pouvez pas passer à côté de ce titre bourré de références et qui rend hommage aux anciens jeux Lucasart des années 80/90.
Une longue nuit à Thimbleweed Park
1987. Dans la petite ville de Thimbleweed Park on dénombre 80 habitants. Un cadavre pixélisé vient d’être retrouvé sous un pont, l’agent Ray et le jeune agent Reyes sont envoyés sur place pour enquêter. La nuit s’annonce très longue et cette affaire pose beaucoup de questions. Le point de départ de nos deux agents sera d’interroger les habitants et établir un profil du suspect. Très vite, on va se retrouver avec cinq personnages jouables, que tout semble opposer mais qui sont tous profondément liés. On alterne donc avec nos deux agents mais aussi Franklin, un fantôme cherchant à gagner l’au-delà, Ransome le clown ignoble et maudit et la jeune Dolores, une programmeuse de jeu-vidéo. Thimbleweed Park propose un vrai scénario, le meurtre n’est finalement qu’une introduction à une trame qui se révèlera bien plus complexe. L’écriture est maîtrisée du début à la fin malgré quelques lenteurs par moment, vous ne décrocherez pas avant d’avoir eu les réponses à vos questions.
Un point & click à l’ancienne
Avant de se lancer dans l’aventure, les développeurs laissent le choix entre deux modes de jeu. Le mode Casu qui permet au novice de terminer le jeu plus rapidement et le mode Difficile pour les joueurs expérimentés, ce dernier vous laisse résoudre toutes les énigmes. Ce point & click est jouable aussi bien sur TV qu’en mode portable mais le confort de jeu passe avant tout par l’écran tactile, c’est peu ergonomique d’y jouer sur TV. On joue avec un pointeur ou son doigt afin de faire avancer les personnages et on utilise des verbes (ouvrir, prendre, tirer, fermer, voir, pousser, donner, parler et utiliser) pour leur indiquer avec qui ou quoi interagir. Vous disposez également d’un inventaire pour stocker tous les objets récoltés et chaque personnage aura une liste de choses à faire, vos objectifs dans l’aventure. Ne comptez pas sur le jeu pour vous guider, à moins d’avoir choisis le mode Casu, ce qui veut dire que vous allez tapoter un peu partout par moments, multiplier les allers-retours ou encore devoir prêter attention aux dialogues des personnages afin de progresser.
Des énigmes (parfois) logiques
Il y a pas mal de lieux à visiter en plus de la ville et de ses commerces à moitié fermés. On retrouve un hôtel hanté, un cirque à l’abandon, une fabrique d’oreillers incendiée, un cimetière, une station radio, un manoir et bien d’autres. Le système de jeu repose donc sur un ensemble d’énigme à résoudre par l’interaction entre les personnages. Par exemple, pour récupérer la carte de la ville se trouvant uniquement dans une rédaction locale, un de nos agents devra réaliser un appel urgent du shérif prétextant un fait divers, la journaliste quittera alors précipitamment son poste et le second agent en profitera pour photocopier la carte du comté. Le jeu repose entièrement sur ces mécaniques et cela fonctionne à merveille. Si, par moments, on tournera en rond pendant plusieurs minutes, c’est un bon exercice qui se complexifie lorsque l’on prend le contrôle des cinq personnages. Rien de particulièrement ardu pour les joueurs qui ont déjà touché à ce genre de jeu à l’époque mais moins évident pour les plus jeunes. Si vous êtes vraiment bloqués et que même les indices donnés ne fonctionnent pas, il existe un numéro qui vous donnera quelques pistes supplémentaires.
Tout n’est pas parfait
Et oui le jeu a beau être captivant tout en proposant des énigmes de qualité qui raviront les amateurs du genre, on ne peut s’empêcher d’être déçu de certains choix. Tout d’abord, tous les personnages ne se valent pas, certains sont beaucoup plus intéressants que d’autre. C’est le cas de Dolores la geekette et Ransome le clown qui ont chacun une personnalité et un passif intéressant. Cependant, difficile d’accrocher à l’histoire du fantôme Franklin ou encore à celle des deux agents. L’agent Ray qui est une femme très froide dispose d’excellentes répliques mais il est dommage de ne pas avoir mis plus en avant la relation avec le petit bleu, l’agent Reyes. De base, lorsque l’on prend le contrôle de l’un, l’autre ne suit pas et donc on assistera rarement à une enquête en duo, c’est plutôt chacun de son côté. En ce qui concerne les dialogues et le doublage, ils sont bons et drôles mais assez inégaux car beaucoup trop de références qui ne trouvent pas forcément leur place.
Conclusion
Thimbleweed Park est un excellent point & click qui ravira les amateurs du genre avec ses énigmes de qualité, son humour, le superbe style rétro pixel 2D et l’histoire soigné jusqu’au bout malgré quelques longueurs. Promettant une bonne dizaine d’heures pour en venir à bout en mode Difficile, les novices n’ont cependant rien à craindre du mode casual présent pour ne pas tourner en rond. Si le doublage est assez inégal, il reste de qualité et le titre est traduit en français de manière très correcte. On notera tout de même quelques allers-retours fatiguant et un forçage sur les références mais globalement c’est une très bonne surprise. Foncez !
LES PLUS
- Cinq personnages jouables
- Des énigmes de qualités
- Bourré d’humour et de référence
- Mode casual / difficile
- Bonne traduction française
LES MOINS
- Les nombreux allers-retours
- Un doublage inégal
Thanx pour ce test… ;c)
Les graphismes sont quand même assez spécial :*/