Présent depuis le lancement de la Nintendo Switch, le récent et nouveau petit studio de Square Enix, Tokyo RPG Factory, dédié au développement de JRPG old-school ne chôme pas. Leur premier projet I am Setsuna a rencontré un certain succès auprès de la niche des joueurs intéressés par le titre en 2016. Square Enix n’aura pas tardé à annoncer ce premier titre dès le lancement de la Nintendo Switch incluant directement les sous-titre Français, livrés par patch sur les autres plateformes. Et ce n’est que quelques mois après cela que le petit studio annonce leur second projet Lost Sphear. Ce dernier sortira également sur Nintendo Switch dès décembre de cette année au Japon et précisément le 23 Janvier 2018 en Europe. Nous avons pu toucher à la démo japonaise du titre disponible sur eShop, on vous livre ainsi notre premier avis sur ce second projet du studio Tokyo RPG Factory.
I am Kanata
On lance la démo et à peine est-on sur l’écran titre que l’on est déjà charmé par l’ambiance et la poésie du titre. Les petites notes de piano y sont pour beaucoup dans ce petit frisson que nous ressentons, des notes et des sensations similaires à ce que l’on pouvait entendre et ressentir dans I am Setsuna. La démo nous informe que nous n’aurons le droit ici qu’à un slot de sauvegarde, chose qui sera certainement différente dans la version définitive du jeu. Notons que la démo japonaise ne comprend que les sous-titre japonais, si vous n’êtes pas familier avec la langue japonaise, vous ne comprendrez pas grand-chose de l’intrigue qui se joue devant vous. En revanche, cela ne vous empêche pas de tester quelques mécaniques de gameplay du jeu. Pour en revenir à l’intrigue, Lost Sphear nous propose une histoire tournant autour de la « Mémoire ». Tout en ce monde existe grâce à la « Mémoire ». Si cette « Mémoire » n’est plus entretenue et n’existe plus ; alors des lieux, des choses, des vies disparaissent à leur tour et ces disparitions sont nommées « Lost ». Ce qui disparait en ce monde n’est pas censé pouvoir réapparaitre. Du moins jusqu’à l’apparition d’un garçon nommé Kanata qui posséderait le pouvoir de manipuler la « Mémoire ». Ce qui disparait de ce monde devient un genre d’épaisse brume blanche mais Kanata avec son étrange pouvoir réussit à redonner forme et couleur à ce qui a disparu. Celui-ci vivait pourtant de manière innocente au village d’El avec ses amis d’enfance Lumina et Rock. Mais le cours du temps et du destin le rattrapera quand il part pour une brève course en dehors du village et qu’à leur retour tout a disparu dans une brume blanche. Un homme mystérieux apparait et semble en savoir légèrement plus qu’eux à ce sujet. Ce nouvel inconnu se présente sous le nom de Van et vous accompagnera hors du village disparu puis vous suggèrera de vous reposer afin de repenser la situation dans le calme. C’est à ce moment que Kanata fera un rêve étrange et se découvre peut être comme l’individu qui pourra sauver le monde des récentes anomalies liées à la « Mémoire ». Van s’intéressera alors d’autant plus au jeune garçon. Après quelques combats et explorations de donjon, on sauvera le village d’El sans pouvoir aller au-delà de la démo qui nous renvoie sur l’écran titre en attendant le 23 Janvier. Ces quelques minutes de jeu nous ont mis l’eau à la bouche et la sortie Européenne du jeu nous semble encore si lointaine. On espère que l’intrigue sera aussi prenante tout le long du jeu et qu’elle nous réservera une quête riche en rebondissements tout en gardant cette atmosphère légère et poétique.
Mis à part l’intrigue, le reste de Lost Sphear reprend directement du premier jeu du studio, I am Setsuna, avec des améliorations notables. Au niveau sonore, les notes de piano sont toujours dominantes mais d’autres instruments sont également de la partie cette fois-ci donnant un ton un peu moins monotone. Le jeu nous propose aussi, dès le lancement de la démo, la possibilité de laisser ou pas les voix. Le jeu n’est pas forcément doublé du point de vue des dialogue mais sur des cris durant les combats que certains peuvent trouver ou non saoulant. Au niveau technique, la réalisation est très proche d’I am Setsuna en plus propre avec plus de détails, plus de textures et moins de neige blanche. Les développeurs nous promettent des décors et environnements plus variés que l’abondance de neige dans leur premier jeu. On pourra vérifier cela que via le produit final mais le début du jeu est déjà encourageant de ce point de vue. Nous n’avons pas vu un flocon de neige. On a tout de même vu du blanc, celui de la brume blanche qui, sur la carte du monde, nous évoque un peu I am Setsuna. Outre l’aspect visuel, le jeu nous semblait très fluide et sans ralentissements, que ce soit durant les explorations ou dans les combats. Les phases d’explorations sont identiques à ce que l’on avait dans le premier jeu du studio qui lui-même reprenait déjà ce qui faisait la gloire des jeux du genre dans le passé. Une exploration basique avec quelques interactions dans les donjons et en ville tous ce qui compose les bases du JRPG. Différentes boutiques afin de s’équiper, une auberge afin de récupérer, une taverne pour manger et acquérir quelques bonus, des PNJ à qui parler etc… Notons qu’il est possible cette fois de passer les évènements du jeu d’une pression sur le bouton +, de rembobiner les dialogues au cas où vous auriez loupé quelques lignes de textes par inadvertance ou d’appuyer sur R en ville ou en donjon afin de parler avec les personnages du groupe.
Ceux-ci diront beaucoup de bêtises mais quelques lignes sont tout de même là pour vous rappeler où vous en êtes dans votre quête et vous guider sur la suite. Une bonne chose lorsque vous reprenez votre partie après une longue pause. Pour le reste l’interface et la navigation dans les menus restent identiques à I am Setsuna. En ce qui concerne les combats, c’est également totalement repris sur I am Setsuna. On a donc le fameux système ATB 2.0 (Active Time Battle). Pour les plus incultes, l’ATB est ce qui a pendant longtemps été utilisé pour les jeux de la série Final Fantasy ou encore pour Chrono Trigger. Les combats sont sans transitions en avançant vers des monstres lors des phases d’explorations de donjon. Espérons d’ailleurs que le bestiaire sera plus varié que celui de I am Setsuna ce qui ne semble pas gagné pour ce qu’on a vu de Lost Sphear. Pour en revenir aux combats, ils se déroulent au tour par tour et l’on choisit les actions de nos différents personnages lorsque son tour est arrivé. On peut attaquer, utiliser des Techniques ou des objets. A côté de la jauge d’action de nos personnages, une jauge « Setsuna » se remplit à chaque action. Une fois qu’elle est pleine, un cristal brille à côté de l’icône du personnage, on peut remplir jusqu’à 3 cristaux. Chacun d’entre eux vous permet d’activer un « Momentum » avec des effets différents selon vos armes et vos capacités passives comme dans I am Setsuna. On peut choisir de jouer en « semi active » ou en « active ». La différence étant qu’en « Active » le temps passera même lorsque vous êtes en train de naviguer dans les commandes au combat. Autrement dit, un monstre peut très bien démarrer son tour alors que vous êtes toujours en train de réfléchir et saisir l’action de votre personnage. Petites nouveautés par rapport à I am Setsuna, il est possible cette fois de déplacer soi-même son personnage avant de lancer son attaque, on peut même voir la portée de chacun de ses personnages. Selon les armes et les capacités de ceux-ci, placez-les de manière à toucher le plus de monstres et infliger le plus de dégâts. Une dimension un poil plus stratégique que le premier jeu du studio. Notons que lorsque l’on utilise une technique, il n’est pas possible de la réutiliser d’emblée le tour suivant même si nous avons assez de PM. Il faudra patienter un certain nombre de tours afin que la technique soit de nouveau réutilisable. Au début du jeu, cela ne nous a pas forcément sauté aux yeux mais on devine qu’en avançant dans le jeu et dans des affrontements plus avancés, cela doit ajouter une certaine difficulté et un peu plus de réflexion quant au meilleur timing d’utilisation de certaines techniques. Lost Sphear cache peut être d’autres mécaniques et surprises mais il s’agit là de ce qu’on a pu relever à ce jour sur la démo japonaise. On espère que le jeu final nous réservera encore des surprises à tous les niveaux même celui du prix ! Si l’on pouvait cette fois-ci avoir un prix qui paraitrait plus raisonnable que I am Setsuna…
Impression
Cette première session sur Lost Sphear nous donne une impression de I am Setsuna 2.0. C’est-à-dire que nous avons peut-être à faire à un jeu avec une intrigue plus passionnante, une réalisation un poil plus propre et réussie, une bande sonore moins monotone et des combats qui s’avèrent plus stratégiques et difficiles. Malgré tout, le charme opère et la nostalgie des anciennes gloires du JRPG nous donne envie de croire en Lost Sphear comme on a cru en I am Setsuna. Lost Sphear sera certainement à recommander aux amateurs du genre avec en prime toujours l’argument et la promesse de pouvoir vivre ce genre d’aventures potentiellement longues n’importe où et n’importe quand sur Nintendo Switch.