Microïds va soutenir la Nintendo Switch avec pas moins de six nouveaux jeux d’ici à début 2018. Vous pouvez déjà retrouver notre preview de Gear.Club Unlimited à cette adresse mais aujourd’hui c’est la saga Syberia qui nous intéresse. La trilogie arrive sur la nouvelle console de Nintendo en commençant par le premier opus. Un portage de la première aventure de Kate Walker disponible aussi bien en boîte que sur l’eShop. Ce point & click sorti initialement en 2002 sur PC a-t-il bien vieilli ? Réponse dans notre test.
Développé et édité par Microïds, l’aventure de Benoit Sokal, auteur et directeur artistique de Syberia, a été déclinée sur de nombreux supports dont la Nintendo DS en 2008 mais c’est bien sur Nintendo Switch qu’il revient. Le titre nous met aux commandes de Kate Walker, une jeune avocate New-Yorkaise envoyée par son cabinet d’avocat dans le petit village français de Valadilène. Sa mission ? Conclure le rachat d’une fabrique d’automates pour le compte d’une grande multinationale. Elle est alors loin de se douter de la tournure que va prendre cette affaire. En effet, le scénario est l’un des gros points fort du jeu puisqu’il est vraiment original et passionnant tout simplement. Tout d’abord par les lieux visités comme le village de Valadilène tout à fait charmant, la gare de Barrockstadt contenant une serre et une réserve ornithologique, l’usine soviétique de Komkolzgrad à l’abandon ou encore une station thermale au bord de la mer d’Aral, le voyage en train est très plaisant et les destinations ont toutes une ambiance différente. Les rencontres seront également surprenantes tout au long de notre enquête avec un cosmonaute ivre et désabusé, une ancienne cantatrice, un professeur d’université mais n’oublions pas notre bon vieux automate Oscar, conducteur du train et personnage vraiment drôle et attachant. Ajoutez à cela les coups de fil de votre meilleure amie, votre petit copain, votre mère ou encore votre patron qui ne cesse de vous mettre la pression et vous obtenez un titre captivant.
Les mécaniques de gameplay sont encore pertinentes aujourd’hui, à travers un inventaire qui regroupe tous les objets et documents récoltés, il s’agira simplement de sélectionner le bon élément et interagir avec les personnages, automates ou décors. Vous vous déplacez avec le stick, vous pouvez également courir, le défi sera de trouver les objets utilisables avec une petite loupe, certains sont vraiment bien cachés et il faut parfois se placer au bon endroit pour pouvoir les utiliser. Il est également rare d’y arriver du premier coup car les énigmes sont plutôt bien ficelées mettant l’accent sur la technologie des automates. La technique a tout de même vieilli mais une fois passée la première heure de jeu, on est tellement pris dans l’histoire que l’on n’y fait plus très attention. Les déplacements de Kate seront tout de même laborieux par moment, on se heurte souvent à des barrières invisibles. L’intégration des personnages en 3D dans les décors en 2D n’est pas très jolie non plus, on a une différence de qualité qui saute aux yeux. Le jeu conserve ses défauts de l’époque, lorsqu’il s’agit de trouver un objet posé sur le sol, on vous souhaite bien du courage ou encore en essayant de trouver les entrées ou chemins alternatifs de certaines zones, les décors ne sont pas suffisamment détaillés et vous pouvez vite tourner en rond.
Ce portage reste assez classique, jouable aussi bien avec la manette pro, les Joy-Con mais aussi 100% tactile. Il y a le choix de la taille d’écran comme à l’époque ou encore d’une aide qui permet de voir directement les éléments interactifs en mode tactile. Syberia vous imposera une progression assez lente, les déplacements de notre héroïne ne sont pas très rapides et certaines zones seront justes là à titre contemplatif. Mais ce voyage que l’on entreprend avec Kate nous donne toujours envie d’aller plus loin, de retrouver ce fameux héritier mystérieux. Ajouter à cela des décors qui, contrairement au gameplay et aux personnages, ont très bien vieillis. En effet, certains plans sont remarquables encore aujourd’hui, on a vraiment l’impression de regarder un tableau. Et puis vous avez l’ambiance sonore soignée qui vient enfoncer le clou, les musiques ne sont pas nombreuses mais tout y est pour passer un bon moment. Les doublages sont réussis, mention spéciale à Kate dont la voix française est magnifique. Côté durée de vie, malgré quelques allers-retours et énigmes plus ou moins corsées, comptez une dizaine d’heures pour en voir la fin. C’est assez court mais, selon votre expérience dans les jeux d’aventure, cela peut varier.
Conclusion
Difficile de ne pas tomber amoureux de Syberia. Encore aujourd’hui, rare sont les jeux à avoir un scénario aussi original et une ambiance soignée. Si le gameplay reste très classique en matière d’interaction avec les éléments de décors, il est simple et efficace. Cependant, les défauts de l’époque sont encore là, les déplacements de Kate Walker seront par moment douloureux à cause des décors qui imposent un seul chemin possible, parfois difficile à distinguer ou des allers-retours fatiguant. L’aventure est assez courte mais les personnages sont attachants, l'histoire des Voralberg est captivante, les graphismes sont envoûtants et la bande-son plus discrète instaure une ambiance particulière. Le doublage français est bon surtout pour notre avocate, quelle magnifique voix. Une aventure passionnante, on a qu’une seule envie maintenant, découvrir la suite car la fin du jeu nous invite à (re)partir à l’aventure.