Avec un tel nom on pourrait croire que Punch Club est un jeu de combat dynamique. S’il aborde bien le monde de la boxe, c’est plutôt un jeu de coaching. Avant de sortir sur l’eShop de la 3DS, le jeu a eu un petit succès sur smartphone, cette version console portable permet aux joueurs console de s’y adonner. Le portage en valait-il la peine ?
Punch Club vous laisse le contrôle d’un boxeur débutant qu’il va falloir entraîner. Vous n’avez qu’un contrôle limité sur le personnage, vous pouvez uniquement le déplacer dans certains lieux, pour le reste vous ne donnez que des ordres. Il est possible de changer de lieux à tout moment en cliquant sur la carte de la ville, vous en débloquez de nouveaux en progressant. Chaque lieu propose ses activités, plus ou moins basiques. Vous y passerez vos journées selon vos besoins car chaque endroit va répondre à une demande du joueur, les lieux ne sont pas là pour faire joli.
L’élément le plus important à prendre en compte dans le jeu, c’est le temps. Les journées s’enchaînent et il va falloir en tirer le maximum pour faire évoluer le héros. Chaque action permet de se perfectionner, se restaurer ou gagner de l’argent. Dans tous les cas les actions prennent du temps sur votre journée et il faut faire des choix pour atteindre le sommet. Si votre héros ne travaille pas, il ne pourra rien se payer pour progresser, mais en même temps s’il ne fait que travailler et pas s’entraîner, il n’aura pas le niveau et sera fatigué. La gestion du temps est un élément clé et le but sera bien sûr de remporter le championnat de boxe. Rien que se déplacer de lieux en lieux prend du temps, vous pouvez choisir de prendre le bus mais alors vous perdez un peu d’argent.
On vous le répétera assez souvent en jeu, vous ne pouvez pas être parfait en tout mais il faut réussir à équilibrer les activités et à devenir bon dans certains domaines pour s’en sortir lors des combats. Il faut réussir à trouver une bonne répartition des activités en dépensant de l’argent quand il le faut pour gagner du temps, ne pas s’entraîner trop pour être un peu reposé et donc choisir quoi améliorer en priorité quand vous vous entraînez. Au moins il y a de quoi faire car si le jeus se prête bien aux courtes sessions, il y a tout de même pas mal de combats clés et d’activités annexes à faire pour un petit jeu tel que Punch Club.
Au niveau de la jouabilité le jeu n’est pas parfait. Si sur smartphone il se jouait entièrement au tactile, ici il y a un mix entre boutons et tactile qui force à alterner entre stylet et boutons. On se déplace avec les boutons qu’on peut utiliser pour certaines actions, mais pas toutes. Certaines actions comme le changement de zone ne se font qu’au tactile. La jouabilité aurait pu être un peu mieux étudiée pour cette version console, le jeu aurait pu être entièrement jouable aux boutons (et aussi au tactile) mais visiblement les développeurs ne se sont pas attardés là-dessus alors que cela semblait très simple, c’est un peu dommage d’avoir une jouabilité hybride qui n’est pas optimale.
Graphiquement la 2D est assez bonne et fera penser à des jeux 16 bits de l’époque. Ce n’est pas aussi inspiré mais l’ensemble n’est pas fade. Sur la musique aussi on reste dans un style similaire, les thèmes ne sont pas marquants mais ils sont tous assez corrects. Le jeu fait plusieurs références à différents films ou jeux. Un poster ressemblant fortement à une affiche de Rocky Balboa, un personnage qui fera penser à Fight Club… Le langage est aussi assez cru et le jeu fait parfois sourire avec ses dialogues crus mais légers. C’est dommage que cet univers sympathique ne soit pas accompagné par de grands thèmes. Les musiques s’accordent à l’action mais ne vont pas plus loin. Les sonorités 16 bits sont ce qu’on retiendra de la bande son, mais les mélodies en elles-même ne sont pas extraordinaires.
Parmi les défauts, on pourrait aussi dire que les combats s’éternisent parfois un peu trop. Pour un jeu qui se joue souvent sur de petites sessions et sur des activités rapides c’est dommage car ça casse un peu le rythme des parties alors que c’est le centre du jeu. Au moins il y a parfois un certain suspense quand les affrontements sont serrés, mais quand l’issue semble évidente c’est un peu barbant. Le jeu devient aussi assez vite difficile après des premières minutes qui semblent accessibles. L’optimisation du temps est vraiment cruciale assez tôt. Et enfin, le jeu est forcément répétitif car on répète souvent le même schéma d’activités pour booster notre personnage, et bien que les activités soient un minimum variées, on en fait le tour à un moment et on reste souvent sur les même une fois qu’on a trouvé un bon quotidien pour notre personnage.