Sorti en février dernier sur PC, Splasher pose désormais ses valises sur consoles dont la Nintendo Switch. Le jeu vient tout juste d’être désigné meilleur jeu indépendant de l’année par le jury des Ping Awards, une cérémonie française organisée chaque année par l’Agence Française pour le Jeu vidéo (AFJV). L’occasion de pouvoir tester ce jeu plateforme 2D orienté arcade dans un univers cartoon déjanté. C’est un jeu français développé par Splashteam et édité par The Sidekicks, dont Romain Claude, ancien concepteur chez Ubisoft Montpellier sur Rayman Origins et Legends est à l’initiative du projet.
Super Meat Boy X Splatoon
Splasher est un jeu de plateforme en 2D dans lequel vous incarnez un personnage aux cheveux violets qui se dresse contre la direction d’une grande société de peinture nommée INKORP. Notre protagoniste doit affronter Le Docteur, l’infâme patron de l’usine et sauver les Splashers, armé de son fidèle canon à peinture. L’histoire n’a pas grand intérêt mais le jeu est bourré d’humour avec des références à gogo dans les noms des niveaux. Au début, les stages se parcourent assez facilement avec des canons de peintures et des jets d’eau pour progresser. La peinture rouge permet de grimper aux murs, la jaune de sauter et l’eau nettoie les parois pour vous perturber un peu. Très vite, un petit goût de Die & Retry se dégage mais pas énorme non plus au point de frustrer le joueur. Le jeu va ensuite vous donner accès au jet d’eau pour liquider les ennemis aériens, activer de petites plateformes mobiles, attaquer les ennemis et obtenir des pièces en nettoyant de la poussière dorée. Ces dernières seront nécessaires pour débloquer le Splasher d’or en fin de chaque niveau. Ensuite, vous vous en doutez mais les deux autres couleurs vous seront offertes pour jouer avec la gravité. La peinture rouge donne la possibilité de se coller aux murs et plafonds pour se déplacer. On peut également piéger un ennemi avec notre peinture pour l’immobiliser et lui régler son compte par la suite. La peinture jaune nous permet de rebondir sur les sols, les murs ou le plafond. On peut aussi tirer sur les ennemis pour les pousser dans des pièges.
Mettez-en partout
Chaque niveau comporte de nombreux checkpoints et il faut bien avouer que l’on est content de les activer parfois, certains passages étant assez ardus et précis. Lorsque l’on meurt, le retour est immédiat donc on retente sa chance facilement. En termes de maniabilité, il faudra un petit temps d’adaptation pour les sauts, la gravité de notre personnage est bonne mais perturbante. L’objectif sera donc d’alterner continuellement entre ces trois combinaisons de touches. Cela se fait très naturellement, le level-design et le game-design étant particulièrement travaillés, s’il y a bien un mot que l’on peut associer à Splasher c’est plaisir, le jeu manette en mains est excellent. D’autant plus que pour terminer un niveau à 100%, il faudra sauver tous les ouvriers de l’usine à chaque fois, coincés dans des zones périlleuses ou niveaux bonus à travers des portails. Un employé se retrouve même à la fin du niveau, accessible uniquement si vous avez récolté suffisamment de fluide. Le jeu offre ainsi un challenge progressif, les derniers niveaux vous le feront bien comprendre mais globalement on sent la maîtrise derrière, le jeu est calibré au poil, une erreur et c’est fini. Oui c’est un jeu exigeant mais qui se renouvelle tout le temps, ce qui nous oblige à arpenter les niveaux différemment à chaque fois. On pense notamment aux niveaux avec un fort vent qui oblige le joueur à revoir sa progression car on ne peut qu’avancer sans possibilité de revenir en arrière.
Une dimension Speedrun
On retrouve ainsi des éléments qui font penser à Rayman, l’humour ainsi que la conception du hub au sein d’une grande salle d’attente. Le jeu se termine assez vite en ligne droite, trois ou quatre heures pour les 22 niveaux proposés. On en veut encore c’est sûr mais pour le 100% vous pouvez toujours gratter quelques heures. Cependant, le jeu dispose d’une véritable dimension Speedrun puisque les développeurs ont intégré un mode contre-la-montre et qu’ils ont collaboré avec des spécialistes du genre, la communauté française « N.E.S. » : Nerd Entertainment System. Forcément peu de rejouabilité hormis ce mode de jeu spécifique qui n’intéressera pas tout le monde. Splasher nous offre une bien belle direction artistique colorée, seul le design des ennemis peut paraître assez classique. La bande-son est parfaitement adaptée au genre avec des bruitages qui sont également soignés. Le portage sur Nintendo Switch est impeccable aussi bien en mode TV que sur tablette, quelques ralentissements rares mais le jeu garde son charme. Le Pro Controller sera plus adapté pour vos sessions mais le jeu reste très bien jouable avec les Joy-Con. Pour un plateformer, tout est lisible, fluide et suffisamment varié pour s’y intéresser.
[amazon_link asins=’B01N5OPMJW,B01M6ZGICT,B01MZAF5BB,B075LSK284′ template=’ProductCarousel’ store=’nintendotownf-21′ marketplace=’FR’ link_id=’3ff92457-cf8d-11e7-9df1-6f2b32a1b0f9′]