Développé par Microsoft Games Studio et édité par Press Play, « Max: the curse of Brotherhood » est un jeu de plateformes regorgeant d’énigmes plus ou moins cocaces. Mêlant avec astuce le dessin et la réflexion, plongeons-nous le temps d’une aventure dans la peau d’un jeune garçon prêt à tout pour sauver son petit frère…
L’aventure débute par une courte vidéo introductive afin de vous conter la trame principale du jeu. Alors que vous rentrez péniblement d’une difficile journée d’école, votre petit frère, Félix, se prélasse dans votre chambre. Vous le découvrez en pleine partie avec vos jouets favoris et le petit filou ne se gêne pas pour vous faire partager sa frénésie par diverses vocalises. Tout comme il n’hésite pas à malmener vos précieux joujoux… Agacé, vous trouvez une mystérieuse formule sur internet pour vous débarrasser de votre frangin dans les plus brefs délais… Tellement brefs qu’il ne suffit de quelques secondes pour le voir disparaître, emporté par une créature démoniaque qui semble vouloir en faire son quatre heure. Débarrassé… vous regrettez aussitôt… et partez sauver votre frangin des griffes de ces créatures diaboliques pendant que le portail vers leur monde est encore ouvert. Bienvenue dans « Max: the curse of the Brotherhood ».
Dans un premier temps, nul doute que vous apprécierez le décor (après tout, le p’tit frère peut bien patienter un peu !). En effet les graphismes sont soignés et les dessins joliment colorés. L’ensemble est particulièrement agréable à l’œil et certaines scènes pourraient bien vous faire émettre un petit « ooooh » d’émerveillement, pour le peu que vous soyez sensibles à ces choses-là.
Rapidement, vous prendrez en main les commandes pour maîtriser les premiers pas dans l’aventure qui se résument à un jeu de plateformes traditionnel. Néanmoins, rapidement, vous vous verrez confié un objet incroyable, un petit rien qui traine dans votre sac et qui va devenir votre bien le plus précieux une fois gorgé de magie : votre marqueur. Par l’intermédiaire d’une rencontre au commencement de votre périple, vous voilà le digne possesseur d’un stylo magique avec lequel vous pouvez désormais manipuler le décor ou encore dessiner divers agrès afin de parvenir à avancer dans votre quête.
Au début, vous serez capable de faire jaillir des troncs plus ou moins imposants. Ces derniers sont parfaits pour vous accueillir et atteindre rapidement la prochaine plateforme. Puis, au fil des chapitres de votre aventure, vos compétences s’additionneront et vous pourrez créer bien d’autres supports, et même de très longues lianes. N’ayez crainte, il ne sera pas question de dessiner tout ce qui vous passe par la tête n’importe où. Le soft vous aiguille à chaque fois, et vous n’aurez finalement pas le choix. Enfin, globalement… Car n’imaginez pas que « Max: the curse of the Brotherhood » se résume à une petite balade champêtre pour libérer votre petit frère d’une vilaine gargouille. Loin de là !
Pour nos lecteurs qui ont allégrement dépassé la vingtaine, certains pourraient bien retrouver quelques aspects du célèbre « Heart of Darkness » sorti en 1998 sur PC et PS1. En effet, si la maniabilité de Max peut être quelque peu déconcertante au démarrage, le saut est assez aérien, la chute n’est pas vraiment brutale comme c’est souvent le cas dans un jeu de plateformes… sauf si le héros est muni d’ailes bien entendu, elle reste globalement agréable et nous rappelle la conduite du jeune Andy (« Heart of Darkness »). Au final, il vous faudra au minimum une petite dizaine d’heures pour parvenir au bout de l’aventure pour les plus aguerris des énigmes. Pour les autres en revanche la difficulté de certains passages pourrait bien vous laisser perplexe.
« Mais que puis-je bien faire ici pour attendre la plateforme de là-bas ? », voilà bien une phrase que vous vous répèterez inlassablement au cours du jeu. D’ailleurs, certaines énigmes nous ont même fait penser aux sanctuaires de « The Legend of Zelda: Breath of the Wild ». Aussi, il vous faudra faire preuve d’une grande adresse pour certains niveaux. Les sauts doivent être particulièrement minutieux, et la moindre seconde de retard vous coûtera la vie. Heureusement, elles sont illimitées, et vous serez libre de multiplier vos tentatives pour espérer trouver le bon dénouement de l’énigme en cours. La persévérance est de rigueur, et le Die and Retry les maîtres mots de votre aventure.
Certaines phases de jeux s’apparentent enfin à des courses poursuites : alors que votre ennemi est à vos trousses, il vous faut éviter les obstacles et enchaîner les sauts calibrés pour parvenir à semer l’immondice qui vous colle aux basques. Ces passages sont particulièrement bien réalisés dans l’ensemble, et même s’il vous faut être rapide pour dégainer votre marqueur et créer LA plateforme manquante, les développeurs ont été plutôt sympas sur le coup : le jeu passe en mode ralenti pour vous permettre de réaliser convenablement votre prochain marchepied. Avec des commandes qui se prennent rapidement en main, vous y arriverez sans difficulté (mais peut-être après quelques tentatives tout de même).
Les musiques et les bruitages ne sont pas trop abrutissants et vous pourrez aisément garder le son au cours de vos nombreuses réflexions. Enfin, les dialogues sont en anglais mais sous-titrés en français.
« Max: the curse of the Brotherhood » est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 14,99 euros.
Le saviez vous ?
À la lecture de ce test, peut-être avez-vous pensé à un précédent jeu Nintendo (disponible sur DS et WiiWare) : « Max & the Magic Marker ». Le principe était sensiblement le même : à l’aide de son crayon magique, le héros pouvait dessiner tout le nécessaire à la poursuite de son aventure.
Mais connaissiez-vous « Crayon Physics Deluxe » ? Développé par Kloonigames, le jeu est sorti sur PC en 2009 et proposait de nombreux puzzles qu’il fallait résoudre avec… un crayon de couleur.
Votre objectif est simple : dessiner tout ce qu’il vous plaira afin de récolter toutes les étoiles. Si les premiers niveaux sont une simple mise en bouche pour vous familiariser avec le gameplay, le soft gagne peu à peu en difficulté et en profondeur. Le joueur est rapidement amené à imaginer de nombreuses plateformes, des points d’ancrage, des axes de rotation, et bien d’autres choses afin de parvenir à son but. Voici une petite vidéo vous présentant en image ce jeu que nous pouvons véritablement qualifier de précurseur à « Max: the curse of Brotherhood ».
Conclusion
Proposé à un prix raisonnable sur l'eShop, "Max : the curse of Brotherhood" est une belle aventure pour laquelle on aime donner de son temps et se creuser les méninges. Les graphismes colorés, les musiques plutôt mignonnes et les personnages enfantins confèrent au soft un univers réussi et attractif. Son seul reproche serait donc plutôt du côté de la difficulté et de la redondance de l'aventure : à peine aurez vous terminé une énigme qu'il vous faudra réfléchir à la suivante. Nous aurions aimé davantage de passages de plates-formes pures, ou encore des courses poursuites plus nombreuses encore. Enfin, la minutie est extrèment rigoureuse, ce qui peut s'avérer assez irritant à la longue... mais pour les plus persévérants, "Max : the curse of Brotherhood" ne se montrera certainement pas si difficile et vous finirez par en voir le bout, contents de cette belle aventure dans la peau d'un petit garçon qui se démène pour sauver son adorable petit frère.