Si vous ne savez pas qui sont Chochin Obake, Yuki-onna, Noppera-bo, Ittan-momen, kannushi, Jorogumo… il s’agit de personnages issus du folklore Japonais. Vous pouvez appeler ça comme vous le souhaitez; mononoke, fantômes, mamono, esprits, ayakashi, monstres ou encore… Yokai. Quoiqu’il en soit c’est bien une ces créatures que vous devrez guider ou affronter à travers les dédales d’un rogue-like complétement démoniaque, dénommé Yodanji.
Dès le démarrage du jeu le ton est donné. Une bande de Yokaï, les plus populaires, sont affichés sur l’écran titre avec une musique aigue durant à peine dix secondes (qui tourne en boucle) et qui vous immerge immédiatement dans une ambiance maison hantée. Vous pourrez démarrer une nouvelle partie ou aller tâter du paramètre dans le menu options. Ainsi vous pourrez régler la hauteur du son pour la musique de fond et les SFX, choisir d’activer le D-PAD ou non, ainsi que la langue parmi trois possibilités dont une plutôt étrange ; Anglais, Japonais ou… Russe. Une section records est aussi disponible, vous permettant d’afficher vos stats mais aussi de les partager en ligne et de vous comparer avec les autres joueurs de Yodanji à travers le monde.
Dès le lancement du new game, un petit laïus est déroulé pour vous mettre tout de suite dans le bain. Il est donc expliqué qu’en 2017, un smartphone laissé à côté d’un autocuiseur a accidentellement capturé la première vraie photo d’un Yokai. Un mois plus tard, une mise à jour d’applications permettant de communiquer avec des cuiseurs à riz connectés est sortie, ouvrant une porte vers le monde des esprits avec son téléphone, ce qui a donné l’idée aux constructeurs de smartphones de créer des applications permettant aux gens de capturer des Yokai sauvages et de vivre ensemble des aventures passionnantes. Vous avez donc entre les mains, une version de cette application, portée sur votre Nintendo Switch et elle va maintenant scanner la zone environnante et capturer votre premier Yokaï…
Une fois votre environnement scanné, vous accèderez à la Yokai Box et vous devrez choisir quel esprit vous utiliserez pour visiter le donjon qui vous attend. Au départ c’est seulement parmi 3 esprits que vous pourrez faire votre choix. Nous avons eu droit à Kamaitachi, la belette sadique réputée dans la mythologie japonaise pour prendre ses victimes par surprise afin de leur infliger de multiples blessures tout en leur apportant les premiers soins afin que lorsque sa cible réalise ce qui lui est arrivée, elle souffre de ses blessures sans pour autant saigner. Sympa non ? Le deuxième Yokai auquel nous avons eu droit est Chōchin’obake qui est un Tsukumogami, c’est-à-dire un objet ayant acquis une âme à son centième anniversaire. Celui-ci est donc une lanterne japonaise en papier pourvu d’un œil et d’une langue qui ne reste jamais dans sa bouche. Enfin, Yuki Ona, une femme des neiges cruelle tuant souvent des innocents en les glaçant jusqu’à l’os mais laissant quelques fois, par pitié, s’échapper quelques victimes. Maintenant que le Yokai est choisi, il faudra encore vous décider pour choisir votre mode de jeu entre quatre disponibles. Chasse aux Yokai, Piquenique Yokai (censé être le mode facile), Challenge pour une traversée du donjon sans fin et le tutoriel qui est plutôt bien fait.
Le premier fait marquant en débarquant dans le jeu est le minimalisme qui nous ramène dans les années 80. Graphismes 8 bit, petite salle de donjon, perdue au centre d’un écran noir, et qui se dévoile à chaque pas (ou tour) lors de vos déplacements. En haut à droite, deux barres d’énergie ; une pour les PV et l’autre pour les MP et sur le reste de l’écran le log de vos dernières actions, les items et les commandes. Vous le comprendrez tout de suite, Yodanji est ce qu’on pourrait qualifier de rogue-like old school de la pure tradition.
Dans le mode Chasse aux Yokai, votre mission sera de collecter trois rouleaux de parchemins à travers les dix étages du donjon afin de les poser sur un autel et de réveiller le BOSS que vous devrez tuer pour débloquer un nouvel esprit pour votre Yokai Box. Au total, vous aurez la possibilité de parcourir le donjon avec vingt et un Yokai, c’est-à-dire dix-huit de plus que ce qui vous est proposé au départ (et un de plus que sur mobile).
Parcourir dix étages, récolter trois parchemins et tuer le boss, a l’air plutôt simple mais il n’en est rien. Une belle contrainte va se présenter, le Yokai ne peut transporter sur lui que cinq objets. C’est-à-dire qu’à terme, si vous transportez déjà les trois parchemins il ne vous restera que deux places dans votre inventaire pour espérer récupérer des points de vie ou de magie. Pas évident. Afin de faire évoluer votre Yokai, pas de level up classiques comme on peut le voir dans les RPG. Vous devrez trouver un Hitodama afin d’augmenter ou débloquer un de vos pouvoirs. Là aussi, il faudra user de vos talents de stratège pour privilégier telle ou telle compétence et assurer au mieux votre survie.
Comme nous le disions plus haut, côté graphismes, Yodanji s’inspire volontairement de l’époque qui a fait la gloire des rogue like. Différentes textures plutôt basiques sont utilisées pour le revêtement des murs et des sols, dans une vue haut ou tout est figé mis à part les autres monstres que vous croiserez. Les décors ne varient pas trop d’un étage à l’autre. Vous croiserez souvent toiles d’araignées et pièges à loups pour vous ralentir dans votre quête tour par tour et parfois, une mini forêt de quatre, cinq arbres avec un point d’eau. La bande son, de son côté, n’est pas chiptune, mais reste toutefois minimaliste elle aussi. Clairement elle vous rappellera les phases de tensions/suspense lors des combats de la série Dragon ball Z. Là encore, la musique dure une 20aine de secondes et tourne en boucle. C’est certainement volontaire, pour vous plonger dans une ambiance paranormale.
Chacun de vos déplacements sera accompagné d’un bruitage de pas et lorsque vous mangerez quelque chose vous pourrez entendre votre protagoniste grignoter sobrement son repas. A chaque confrontation avec un ennemi un petit son aigue viendra casser la monotonie de la bande son, pour vous signaler l’affrontement. La musique variera légèrement lorsque vous atteindrez le boss, afin de faire monter un petit peu plus la pression. Si nous parlons de maniabilité, que ce soit avec la manette pro ou les Joy-con en mode dock ou portable, le jeu se jouant en déplacement pas à pas, il n’y a rien à redire sur le sujet. Soit vous donnez une impulsion pour découvrir lentement votre environnement, soit vous laissez pousser la direction afin de foncer tête baissée. Quoiqu’il en soit, tout répond parfaitement. Enfin, si nous abordons le sujet de la durée de vie, Yodanji marque encore des points. La difficulté du jeu devrait vous donner assez de fil à retordre pour jouer pas mal d’heures et trouver les dix-huit Yokai en refaisant donc le jeu autant de fois, ce qui rallonge le temps passé dessus.
Conclusion
Même si Yodanji ne paraitra pas séduisant au premier abord, de par ses graphismes, sa bande son minimaliste et sa difficulté certaine il faudra se donner la peine de lui donner sa chance. Son style graphique 8 bit avec salles générées aléatoirement, son système de jeu au tour par tour pour les combats mais aussi les déplacements, la difficulté des jeux d’antan et une re-jouabilité certaine pour collectionner tous les Yokai et ainsi aborder des stratégies en fonction de leurs pouvoirs, font de Yokai un jeu complet et passionnant. Le sempiternel mais pourtant réel argument de pouvoir emmener son jeu partout avec soi, grâce à la Nintendo Switch, renforce le pouvoir attractif du jeu de Kemco et son prix en rajoute une couche pour ne plus avoir d’excuses et foncer sur ce titre mystique, puisqu’il est proposé à 4.99€
LES PLUS
- Un rogue like digne de ce nom.
- Une durée de vie étendue pour compléter la Yokai Box.
- Chaque Yokai demande d’adopter un skill et une stratégie différente.
- Son Prix.
LES MOINS
- Musique répétitive.
- Difficulté (pour les newbies).