Le studio de développement Lienzo a à son actif seulement deux jeux. Le premier était Hunter’s Legacy, un jeu de plateforme « Metroidvania » avec des animaux. Le jeu est passé inaperçu. Ils reviennent aujourd’hui avec le second jeu au nom de Mulaka avec un style graphique très particulier. Il a reçu un nombre impressionnant de récompenses, une dizaine, comme celle du meilleur jeu indépendant de la PAX West 2017. Et ça se comprend, vous allez voir. Le jeu est rempli de bonnes surprises.
L’action se passe au Nord du Mexique, basé sur la culture indigène Tarahumara. On contrôle un personnage d’un look étrange, c’est un Sukurúame, il fait partie des chamans Tarahumara. Son objectif sera d’aider les gens en traversant les différentes régions. Si l’histoire vous intéresse, le jeu est intégralement en anglais, du moins pour le moment.
Les premières minutes du jeu peuvent être difficiles. Ce n’est pas facile de rentrer dans le jeu. On ne sait pas trop quoi faire. Le lieu de départ, un désert, n’est pas des plus intéressants et c’est un peu vide. C’est au bout du deuxième niveau que le jeu montre un peu plus ce qu’il a dans le ventre et à partir du troisième niveau, une sorte de donjon dans une ambiance magnifique et chaleureuse. Les effets de lumières, les effets de particules, c’est un style simple mais efficace. Il sera très difficile de ne pas être accro à Mulaka. C’est pour cette raison qu’il nous semble important de le préciser dès le début. Ne vous faites pas une idée du titre pendant les premières minutes de jeu car la suite vaut largement le coup d’œil.
La progression est intéressante à faire. Ça ne se passe pas dans un open world à proprement parler. Les zones sont ouvertes, certaines sont même bien grandes mais elles sont entrecoupées par des niveaux. Pas de cycle jour-nuit naturel. L’heure changera en fonction des territoires. On peut naviguer de zones en zones grâce à la map mais ça se fait par des chargements. Et dans chacun des niveaux, l’ambiance change radicalement. Désert, grottes luxuriantes, villages, jungles…Si au départ les graphismes ne sont pas terribles, la suite a une sacrée patte artistique ! C’est vraiment beau. Pour aller de niveau en niveau l’objectif principal sera de récupérer à chaque fois trois pierres lumineuses pour ouvrir un portail en pierre. Pour cela, il faudra réussir à faire plusieurs manières différentes pour qu’elles s’incrustent dans la pierre à leurs emplacements. Mais elles ne sont pas dispersées bêtement. Il faudra faire des parcours pour les avoir, résoudre des énigmes, faire des combats et de la plateforme. Les énigmes sont simples dans l’ensemble et sont toutes les mêmes. Il faut tourner des ronds pour que l’eau puisse couler normalement jusqu’au bout pour remplir des puits. Une fois le principe en tête, aucune difficulté.
Les combats sont une partie importante dans Mulaka. Les mobs sont nombreux (scorpions plus ou moins gros, des rochers, des crapauds, des mobs qui volent…le bestiaire est complet. Les moyens de combats sont nombreux et chaque mobs ont une façon différente de les combattre. Les boss sont costauds, imposants et demandant eux aussi des combats dynamiques et originaux. Souvent on sera encerclé dans une zone de combat par des murs invisibles. Il faudra tuer tout le monde pour que la zone se casse. Notre personnage peut lancer sa lance (ça servira aussi bien pour actionner des interrupteurs en hauteur), il peut faire des esquives, plus on donne de coups plus une barre se remplit et une fois complète on peut faire l’attaque dévastatrice qui tue tous les ennemis à côté de nous. Ce sera pratique.
Le jeu a plusieurs originalités côté gameplay. Déjà la santé est sur trois points qui sont répartis en plusieurs segments. Il est donc possible de se faire toucher plusieurs fois avant que le premier point s’enlève. Sauf que l’énergie ne se remet pas toute seule comme par magie. Pour cela, il faut récolter des bouts d’herbes qui s’ajoutent à notre inventaire et au bout de quelques-uns en poche, on obtient une potion pour se remettre en forme.
La limite est de 10 potions de santé. Et ce n’est pas tout. Tout le reste est basé sur le même schéma. Plus tard on débloque de nouvelles capacités, un peu à la Zelda et on pourra revenir sur nos pas pour accéder à des endroits qui n’étaient pas possibles au début. Dans le lot on récupérera des bombes pour exploser les ennemis mais aussi des murs de pierres. Pour en avoir en stock il faudra collecter d’autres types de plantes. Une autre capacité est de former un bouclier autour de soi. Pareil, ça ne se fait pas quand on veut, il faut récupérer encore un autre type de ressources. Il est important de toujours garder un œil sur le stock pour ne pas être à court. Le mieux est de toujours être à 10 partout. Après les coins d’herbes sont nombreux, difficile d’en manquer. Ça c’est la première particularité du jeu. La seconde, elle est de taille et c’est la grande surprise de Mulaka, c’est de pouvoir de transformer en oiseau ! Ce n’est pas possible dès le début, on débloque cette transformation au bout de 2-3 heures de jeu et quel plaisir de pouvoir voler n’importe quand. Mais par contre on ne peut pas vraiment planer comme on le voudrait. Pour avoir plus de hauteur il faut aller dans des courants d’air. La jauge est limitée, pour en récupérer il faut passer dans des bulles sinon on tombe. Et attention de ne pas être en dessous de l’eau car si on met un seul pied dans l’eau, c’est la mort instantanée ! On coule comme un caillou de 20 tonnes.
Une fois que le gameplay nous permet de voler, il faudra l’utiliser régulièrement pour atteindre des endroits pour les fameuses pierres lumineuses. Un niveau se passe pratiquement uniquement en volant à travers un gigantesque canyon pour finir sur un boss d’une taille impressionnante avec des techniques de combat à la « Shadow of the Collosus ». Une autre transformation mais elle n’est pas jouable, c’est d’être un ours. Ça sert à détruire des portails avec une couleur rouge dessus pour bien savoir qu’il faut l’ours pour passer. Les boss seront dans cette mentalité de la progression du jeu, à chaque fois qu’on débloque une transformation il faudra s’en servir pour les combattre et ça donne des séquences vraiment passionnantes. On n’attaque pas bêtement en pressant mille fois le bouton d’attaque. Il faut la jouer plus stratégique dans les airs comme sur terre. Et la troisième particularité c’est la vision avec l’œil. En appuyant sur le bouton R, on voit le monde différemment dans des couleurs plus sombres. Grâce à cette aide, on verra des plates formes, des passages à travers des murs et des mobs qui sont invisibles à l’œil nu. Ça sert aussi à voir les points de vies des monstres. Il y a d’autres éléments mais nous vous laissons la découverte du reste comme une autre transformation pratique pour aller sur l’eau. Avec les orbes en récupérant dans des jarres bien cachées et en tuant les ennemis il est possible d’améliorer ses compétences avec de meilleures attaques, la jauge qui se remplit plus vite…Ce n’est pas une obligation pour finir le magnifique périple.
Conclusion
Mulaka est un jeu qui regorge de surprises. Il est rafraîchissant. L’exploration à la Zelda, l’avancement de l’aventure à toujours de nouvelles facettes pour nous faire tenir le plus longtemps possible devant le jeu, bien que sa durée de vie est plutôt courte. On en voudrait toujours plus quand un jeu est très bon. Beaucoup de variété dans la façon d'avancer dans les niveaux. Voilà une pépite à avoir sur sa Nintendo Switch pour une modique somme !
LES PLUS
- La patte artistique : belle, poétique, chaleureuse, colorée
- La transformation en oiseau et les trois autres.
- La vision avec l’œil
- Les musiques, douces, poétiques aussi, reposantes ou parfois menaçantes
- La variété des paysages : déserts, grottes luxuriantes, villages, jungles, canyons...
- La progression : explorations, combats, énigmes, plateformes
- Des boss gigantesques et excellents à combattre !
- Un tout petit moins de 20€ pour des heures de découvertes et de plaisir.
LES MOINS
- Aucune traduction. Intégralement en anglais et en espagnol
- L’eau est une plus grande menace que des monstres immenses
- Pas de véritable map par niveaux
- Les combats sont souvent bordéliques
- Se remettre de la santé nous rends immobile pendant plusieurs secondes. Agaçant en plein combat de se faire toucher parce qu’on ne peut pas bouger
- Une durée de vie trop courte avec seulement huit niveaux !