Dans The Final Station, le monde est fini. Il ne reste pratiquement plus de véritables humains. Par contre la planète est remplacée par d’innombrables infectés. Ils sont tout noirs, petits comme grands et ont les yeux blancs très lumineux. La survie sera de se déplacer avec un train encore en état de marche à travers toutes les stations du pays jusqu’à la station finale.
Voilà un peu le pitch de l’histoire. Le jeu commence d’une bien drôle manière. L’histoire n’est pas expliquée, on ouvre des portes, on ramasse quelques objets. Comme moyen de défense vous n’aurez qu’un pistolet et vos poings. Avoir une arme sur soi, déjà on sait qu’on n’est pas là uniquement pour se promener. Vous passerez dans une église, il y a un groupe de survivants. C’est peut-être leur seul but dans la vie, la croyance, maintenant que le monde est pourri. Vous ferez face aux premiers infestés. Vous allez apercevoir une trappe pour aller en-dessous. Vous y entrez et là… l’histoire commence après 130 jours. C’est le début de cette aventure. Un véritable road-trip.
Le style graphique est particulier. C’est en mode rétro mais en même temps il y a quelque chose qui se dégage de ce jeu. C’est assez joli, sans non plus être une beauté, mais les nombreux paysages que vous allez traverser ont tous une bonne ambiance. Les arrière-plans seront ce qui changera le plus dans les décors. Les zones sont variées. Maisons, entrepôts, églises, manoirs, villes, la pluie, la nuit, la neige, la campagne… le voyage vaut le coup. Le premier plan est une ligne de gauche à droite avec tous les bâtiments à visiter. Avant d’ouvrir les portes, les pièces ne seront pas dévoilées, elles sont noires. Ça renforce le fait d’être constamment sur ses gardes. On ne sait jamais à quoi on va avoir à faire derrière une porte. Les infectés courront vers vous dès que vous serez dans leur champ de vision. Les plus grands se déplacent lentement, normalement même. Les plus petits se mettront à courir dans le but de vous tuer.
La survie est l’un des gros points forts du titre. Dans les gros jeux de zombies, on déplore toujours que l’action fait tout le travail, que nous sommes si bien armés qu’on pourrait déclencher et gagner la troisième guerre mondiale rien qu’à nous seul(e)s. Dans The Final Station on en est très, très loin et c’est la force de son gameplay qui est pourtant bien pauvre. On ne fait qu’avancer sur une ligne, on peut monter ou descendre sous terre car le terrain de jeu se fait aussi bien en extérieur à l’air libre que sous terre et c’est tout. On peut pas courir, on ne peut pas sauter, on ne peut pas escalader. C’est limité et simpliste. Mais ce n’est pas un défaut dans ce jeu. On ne dirige pas un personnage surhumain. On dirige un humain qui pourrait être vous, un simple citoyen qui voit sa vie basculer du jour au lendemain par une armée de monstres. Et c’est là que la survie joue bien plus que son rôle.
Il ne faudra pas flinguer tout le monde tel un gros bourrin. Déjà parce que les munitions se font rares et aussi parce que cela ne sert à rien. Il ne faut utiliser l’arme que lors des moments où les monstres ont le dessus sur vous. La plupart du temps il faudra les éliminer à l’aide de vos poings tout en reculant pour ne pas qu’ils vous touchent. Ou alors vous trouverez des objets comme des chaises, des toilettes, des caisses, des bidons explosifs à jeter sur eux et ils mourront sur le coup. Venons-en justement à la mort. Mourir vous arrivera très fréquemment. Il suffit de quelques effleurements avec ces choses et la barre d’énergie fond comme neige au soleil et c’est la mort. C’est pour cela qu’il faut toujours jouer prudemment. Et puis il n’y a pas que ces types de monstres. Il y en a d’autres qui sont explosifs. Une seule balle sur eux et ils courent vers vous comme des dégénérés pour vous exposer dessus. Ou alors ils peuvent avoir des protections en fer sur leurs corps et leurs têtes. Pour les vaincre il faudra donner un coup de poing pour qu’ils perdent leurs casques et une balle bien placée et c’est la victoire. Les zones de dégâts sont prises en compte. Si vous tirez sur le corps, ils ne mourront pas tout de suite. Par contre une balle qui atterrit directement dans leur tête et ils tombent tout de suite. Pour faire un récapitulatif, le meilleur moyen de se défendre est : donner des coups de poings en reculant, jeter des objets sur eux et se servir de votre arme que dans les cas les plus tendus parce que les munitions c’est la crise et que chaque balle compte. Il est donc important de fouiller intégralement les casiers, les tiroirs et autres pour récupérer des munitions. C’est réussi de la part des développeurs.
La progression se fait donc de stations en stations. Il faudra systématiquement trouver une feuille avec un code qu’il faudra inscrire près de la locomotive pour pouvoir avancer. Ou parfois il faut ramener des batteries. On va à gauche, on va à droite, plusieurs chemins s’offrent à nous. Après, ça dépendra du joueur. Soit il fouillera intégralement les lieux pour tout prendre (argent, munitions…) et trouver le plus de survivants pour qu’ils viennent avec lui ou alors, une fois le code sauvegardé, il repartira, mais ce serait une erreur de faire de cette façon. Le background de l’histoire est intéressant. Le personnage ne parle pas, il y a pas de cinématiques, pas de voix. Tout se fait par dialogue et par de nombreux documents ou de conversations par internet en lisant sur des ordinateurs. C’est au joueur de se fondre dans le récit sinon il ne saura pas grand chose de plus. Le monde est condamné, il y a presque plus de survivants, les monstres sont de plus en plus nombreux et il y a un Gardien. L’armée semble tout contrôler. Ni plus ni moins. Le reste est à découvrir par soi-même. Rappelons que le jeu est intégralement traduit dans notre bonne vielle langue.
Le train n’est pas juste un moyen de transport. Lors des voyages entre les nombreuses stations, ces séquences se jouent. On navigue entre les différents wagons qui se rajoutent au fil de la progression avec un défilement des arrière-plans somptueux. La sensation de voyager se fait clairement ressentir. On en voit des paysages ! C’est bien beau de voir du pays mais il faut que la locomotive soit en bonne santé ! C’est à cela que serviront ces passages. Il faut s’occuper de l’électronique des wagons. Si on s’en occupe mal elle s’arrête. Et chaque seconde est importante, vous verrez après pourquoi. Alors il faut gérer la température du train, le courant et d’autres options. Si ça ne va pas il y a un avertissement. Ça c’est le premier point : apprendre le bon fonctionnement de cette locomotive. Le deuxième point est la gestion des passagers. En traversant les stations, on fera la rencontre de plusieurs personnes. Soit ils acceptent de rejoindre la locomotive, soit ils ne veulent pas. Pour ceux qui acceptent, ils ont tous deux barres : la jauge de sauté et la jauge de faim. Elles descendent vite et ils peuvent mourir de faim. Mais alors comment s’en occuper ? C’est simple, vous aurez un stock de nourriture et de trousses de soins avec une limite à 10. Vous trouverez ça dans les différentes zones.
Mais attention aux trousses de soins. Si vous en utilisez une pour vous, ça gaspille dans le stock général. Mais comme la mort n’est pas punitive , nous vous conseillons de ne pas vous en servir pour vous-même ou alors à titre exceptionnel. Mieux vaut les converser pour les autres survivants. Après un certain nombre de stations traversées vous aurez une fiche détaillant qui a survécut et qui est mort. Chaque personne donne une ou plusieurs récompenses si elle survit. De l’argent, des munitions… L’argent reste important même dans un monde presque mort. Il pourra être utilisé auprès des vendeurs pour améliorer les armes comme avoir un plus grand chargeur, un viser laser, recharger plus rapidement ou acheter des munitions. Libre à vous ensuite, suivant votre stock, de qui sauver ou qui laisser mourir. Il faut survivre ! Petite note à prendre en compte. L’écran de la Switch est tactile dans ce jeu. Il peut servir à inscrire les codes sur le clavier numérique mais aussi pour tirer. Comme vous le savez maintenant, les balles ne sont pas légion. Elles ne se trouvent pas à tous les coins de rues. Alors faites bien attention de ne pas toucher votre écran par inadvertance au risque de gaspiller une balle.
La fin ouverte est vraiment bizarre. Enfin elle est plutôt inattendue. Quelque chose arrive et voilà les crédits de fin. On peut être surpris car on en voudrait plus. On ne s’attend pas à finir ce périple comme ça. Mais attendez, vous en voulez encore plus ? Figurez-vous qu’une extension est dans le jeu et elle est gratuite ! Et le mieux dans tout ça, c’est qu’elle est moins longue mais elle est surtout encore meilleure et plus variée que l’aventure principale. Nouveau personnage qui parle avec de nouvelles armes, un nouveau moyen de déplacement avec une voiture, de nouveaux monstres et de nouveaux objectifs. Bien sûr le but reste le même, il faut aller le plus loin possible pour se mettre à l’abri, mais cette fois plus besoin de chercher des codes. Une voiture, il faut bien évidement de l’essence pour ne pas être à court. Et pour survivre il faut trouver de l’eau et de la nourriture. Voilà les trois collectes à faire à chaque fois. Les paysages sont encore plus beaux, plus variés, une aventure plus difficile avec plus de monstres et de nouvelles attaques et des situations plus variées aussi. La fin se passe comme pour la première. On ne s’y attend pas et on est face au défilement du générique de fin. À croire qu’ils aiment nous voir surpris.
Conclusion
C’est curieux avec The Final Station. Il ne se passe pas grand chose, l’action est lente mais il est difficile de lâcher la Switch avec ce road trip en deux parties. C’est vrai, on ne peut pas dire que le rythme soit d’enfer. C’est un jeu assez mou. Mais c’est son atmosphère, son ambiance, sa direction artistique, son histoire, ses musiques, sa survie et son gameplay qui font le reste. Mettez tout ça dans le même panier et vous aurez à faire à un sacré voyage. Et quand on arrive à la fin en se disant « déjà ?! » c’est que l’objectif des développeurs est réussi. Attachez vos ceintures et prenez ce billet pour faire un voyage pas des plus gai mais ô combien addictif !
LES PLUS
- Endroits variés
- De la vraie survie.
- L’exploration.
- La gestion du train et des survivants.
- Une excellente extension gratuite qui rallonge la durée de vie.
- La bande son se fait rare mais elle met à chaque fois dans l’ambiance. Les bruitages.
- Découvrir petit à petit l’histoire.
- ..À quand une suite ?
LES MOINS
- Mourir n’est pas punitif.
- Deux fins curieuses.
- Les passages dans le train un poil trop long.
- Une traduction qui comprend plusieurs erreurs et des oublis de lettres.
- Les deux fins arrivent trop vite. On en voudrait plus !