Après une sortie remarquée sur Wii U, Jotun: Valhalla Edition revient sur l’eShop de la Nintendo Switch. Il s’agit toujours du premier jeu de Thunder Lotus Games, un studio d’une quinzaine de personnes basé à Montréal, sorti initialement sur PC après une petite campagne Kickstarter réussie. Nous sommes face à un jeu d’Action/Exploration dessiné à la main sur le thème de la mythologie nordique. L’édition que nous avons testée propose un mode en plus nommé Valhalla Mode, c’est un mode Boss Rush.
Ce test est une adaptation du test Wii U fait pour la sortie du jeu sur le support.
Entrer au Valhalla
L’histoire mise en place tourne autour du périple de Thora, une guerrière viking qui a connu une vie glorieuse mais une mort déshonorante. Elle bénéficie d’une seconde chance d’entrer au Valhalla, le paradis des guerriers. Elle a ainsi besoin de prouver sa valeur à Odin et aux Dieux en battant cinq Jotuns. Ces colosses possèdent une force brute inimaginable et des capacités destructrices, mais leur taille gigantesque et leur lenteur les rendent vulnérables à l’agilité de Thora qui utilise sa hache et ses deux mains pour leur asséner des coups vifs. La narration est bonne avec des voix en islandais, ce qui nous plonge encore plus dans l’ambiance, et des sous-titres français. Le jeu se concentre principalement sur la mythologie nordique et un peu moins sur son héroïne, l’histoire de Thora étants contée à travers son passé de viking et ses origines. Le seul petit reproche que l’on peut faire au niveau du récit concerne l’ensemble des mythes et légendes qui ne sont pas forcément connu du plus grand nombre. Du coup, les divinités, créatures fabuleuses et héros ne sont pas très approfondis au niveau des explications mais cela n’enlève en rien le travail de retranscription effectué par les développeurs.
Combattre comme un dieu
Côté prise en main, c’est immédiat, on nous lâche au milieu de la forêt (le premier niveau) avec nos Joy-Con, sans explications. On découvre donc que le stick gauche permet de se déplacer, Y pour donner un coup de hache, X pour un second coup plus puissant, B pour faire une roulade et A et les gâchettes pour utiliser les pouvoirs des dieux. Les contrôles sont très simples et la prise en main est rapide. La map se trouve sur l’écran de pause, mais notre position n’est jamais indiquée, ce qui nous oblige à connaître les lieux. Les niveaux en eux-mêmes imposent une progression lente et contemplative. Quelques énigmes sont présentes mais peu compliquées. La nature qui entoure le joueur est dangereuse (plantes, rochers, foudre, blizzard…) et les ennemis (nains, oiseaux géants…) croiseront votre route sans trop vous poser de difficulté, ce n’est rien par rapport aux géants qui se heurteront à vous. Un zone centrale qui relie l’entrée vers les divers mondes se nommant Ginnungagap, fait office de hub pour contempler sa progression à travers un système de points éclairés ou non, ce qui permet de voir si l’on a tout récupéré dans le niveau. L’histoire de Thora est également contée dans cette partie.
Recherchez les Jotuns
Les boss sont classiques dans la manière de les aborder avec notre hache mais ils disposent d’animations et de coups variés en trois phases généralement. La caméra adore prendre de la hauteur pour nous faire découvrir des panoramas, ce que l’on apprécie mais c’est un peu perturbant lors d’un combat de boss rendant l’action peu lisible. Cela ne retire en rien la grande réussite des boss du jeu particulièrement imposants, épiques et surtout différents les uns des autres. L’IA est parfois à la ramasse de quelques secondes en terme de réaction, ce qui nous permet de prendre l’avantage plus facilement par moment. En termes de difficulté, ils sont assez inégaux, il vous faudra en général vous y reprendre deux à trois fois mais pas plus. On peut citer Hagalaz, dieu de la foudre qui est l’un des plus dur à battre car il attaque très vite notre santé tandis que Kaunan, Jotun du feu est clairement le plus réussi, son combat est passionnant, la mise en scène et les animations sont superbes. Les vétérans qui en veulent plus pourront bénéficier grâce à cette édition de boss encore plus costauds. En effet, le mode Valhalla extrême permet d’affronter des versions encore plus puissantes des géants jotuns. L’intensité des combats de boss s’ajoute à un compteur de temps et mesure les aspects clés de votre performance, y compris les dommages que vous encaissez, le nombre de pouvoirs divins utilisés et le nombre de fois que vous tombez au combat, ce qui vous permet également de facilement comparer vos scores avec ceux des autres joueurs, il vous faudra de la persévérance.
Une belle mais courte aventure
Jotun: Valhalla Edition comporte 9 niveaux à travers 5 régions et 6 boss différents. Après avoir fait le premier monde de la forêt, les autres sont accessibles dans n’importe quel ordre. Les développeurs recommandent l’ordre suivant : Nature, Cave, Hiver, Orage, Feu. Tout au long de votre périple, il y aura quatre types d’objectifs à remplir pour compléter le niveau à 100%. Il faut tout d’abord trouver les « Runes » pour accéder au Jotun, le boss de la région. Ensuite, il faut se diriger vers les sanctuaires des dieux et ainsi recevoir de puissants pouvoirs divins pour Thora comme un boost de santé, de la défense, de la force ou un leurre pour les combats. Puis, à vous de mettre la main sur les pommes « Ithunn’s » de la déesse Idunn cachées pour augmenter votre barre de vie. Enfin, les puits/fontaines « Mimir’s » feront office de checkpoint pour restaurer votre vie. Comptez entre six et huit heures pour terminer le titre, le jeu offre un très beau périple mais cruellement court. D’autant plus que certains niveaux sont moins grands à explorer, une simple zone ouverte qui se complète en une dizaine de minutes face à d’autres mondes bien plus vastes qui s’étalent sur au moins trente minutes.
Un monde magnifique à explorer
A l’époque, la petite déception concernait le mode off-tv qui n’était pas présent, ce qui rendait donc impossible de profiter et d’écouter les musiques au casque ou de transposer sa partie sur le Gamepad. Désormais, Nintendo Switch oblige, ce petit détail appartient au passé. La bande-son, composée par Max LL. C’est une très grande réussite pour un jeu indépendant tant sur la résonance qu’elle procure dans des situations comme les combats de boss qui prennent une ampleur significative mais aussi lors de notre progression dans les environnements à grande échelle. Au niveau de la direction artistique c’est une grande réussite : dessiné et animé à la main, le jeu est tout simplement sublime. Certains environnements vus en arrière-plan sont magnifiques, chaque monde offre un style différent unique. Et pour couronner le tout, les vues panoramiques sont tout simplement sublimes au point de se poser quelques secondes pour admirer le paysage au loin, on peut y voir certains mondes à explorer ou boss, ce qui permet de connecter de manière pertinente tous les mondes entre eux.
Conclusion
Jotun: Valhalla Edition est une quête constante qui vise à ne pas décevoir les dieux qui vous observent. Bénéficiant d’un background mythologique conté par une voix-off en islandais et d’un style graphique dessiné à la main, le titre nous a séduits. À travers sa progression lente et contemplative, difficile de ne pas adhérer au côté exploration. Les combats de boss sont épiques et loin d’être évidents du premier coup. Avec un peu plus d’énigmes et de choix à faire, le titre aurait été incontournable dans les rares jeux basés sur les vikings. C’est une aventure relativement courte, mais qui vaut le détour, que ce soit seulement pour le plaisir des yeux, ou également manette en main.
LES PLUS
- Le plaisir des yeux
- Et des oreilles
- Attachant et parfois hardu
LES MOINS
- Un poil trop court ?
- Le côté engime pas assez exploité
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