Sorti en 2016 sur d’autres plateformes, le jeu d’aventure orienté survival horror de Whales Interactive a débarqué sur Nintendo Switch le 09 avril 2018. Une fois de plus, la console hybride de Big N reçoit un portage de jeu, mais pour la première fois de son histoire, dans un genre vieux de plus de trente ans et qui, avouons-le, faisait rêver à l’époque : le Full Motion Vidéo. Il est donc temps pour nous d’enfiler notre combinaison antiradiations et d’empoigner un compteur Geiger pour aller explorer The Bunker.
À l’écran d’accueil, rien de transcendant, un « main menu » classique avec le choix de démarrer une nouvelle partie ou aller dans les options, où vous pourrez régler le volume sonore, la langue des menu et même activer les sous-titres (si vous n’êtes pas anglophone). Une fois les réglages effectués, nous pouvons démarrer l’histoire qui commence le 03 juillet 1986, dans un bunker nucléaire secret, quelque part en Angleterre… Cela démarre bien évidemment comme un film, une bonne intro accompagnée d’une musique qui nous met tout de suite dans l’action, avec les crédits qui apparaissent au fur et à mesure. Nous pouvons tout de suite voir que le film est réalisé par Last Chance Films. Tout un tas de gens sont occupés en mode crise de guerre dans un genre de salle des opérations stratégiques et dans un même temps, nous suivons une femme en pleine contraction, dirigée sur un brancard vers une salle d’accouchement située elle aussi dans le Bunker. Un enfant nait, c’est un garçon, et nous comprenons tout de suite qu’il s’agit de nous, lorsque le jeu nous demande de cliquer, en action rapide, pour respirer.
Ensuite, l’histoire nous propulse 30 ans plus tard et nous sommes devenus un grand garçon prénommé John et qui a vécu toute sa vie dans un Bunker, à l’abri des chutes de missiles nucléaires et des radiations. John est au chevet de sa mère qui est en train de mourir et, malgré le fait que tout le monde ait été à l’abri pendant de nombreuses années, nous apprenons que nous sommes les deux derniers survivants du Bunker. Juste avant de nous quitter, notre mère nous rappelle le rituel que nous suivons chaque jour et qui nous permet de rester mentalement stable. Puis, Maman est partie et nous voilà seul, dans ce Bunker où nous avons grandit sans connaitre le monde extérieur. Pour ne pas gâcher l’histoire, sachez simplement, que tout va dérailler lorsque le rituel de John ne se déroulera plus comme prévu et que l’alerte à la radiation retentira dans le Bunker. Les souvenirs du passé mais aussi les peurs de John resurgiront dans son esprit et vous pourrez comprendre petit à petit, à travers des flashbacks, ce qui s’est passé pendant ces 30 longues années à vivre sous terre. Reste à savoir si vous êtes désormais vraiment seuls….
Le système de jeu est donc basé sur une alternance entre FMV et images fixes en point and click. La réalisation graphique et les scènes vidéo sont de bonnes factures, les décors bien fournis et la lumière est bien travaillée. Le côté « old, dark & dirty » du Bunker, ajouté à une bande son aux effets, bruitages et musiques angoissantes, viennent compléter le jeu d’acteur qui transpire la solitude et met en exergue le côté borderline de John.
Que ce soit dans la réalisation du film ou côté scénario, The Bunker avait tout pour être un excellent jeu qui aurait pu relancer un genre, vieux de trente ans et enterré par la 3D temps réel ; malheureusement, les développeurs de Whales Interactive sont tombés dans les mêmes travers que leurs ancêtres… Le jeu est beau et bien pensé mais c’est au détriment du gameplay.
Porter un point and click c’est bien, mais il faut également prendre en considération que passer de la souris à la manette implique de faire des adaptations. En mode Dock, balader votre curseur lorsque cela est nécessaire est un chemin de croix et lorsqu’il s’agit d’effectuer une action rapide, cela peut vite devenir une catastrophe, déviant le scénario et obligeant même parfois à se coltiner la vidéo une seconde fois. Bien heureusement, l’une des forces de la Nintendo Switch réside dans son mode portable et tactile. Si vous deviez craquer pour The Bunker, nous vous conseillons très fortement d’y jouer en mode nomade qui correspond beaucoup mieux au point and click.
La durée de vie du titre n’est pas bien longue, car il vous faudra entre deux et trois heures pour le terminer. Vous pourrez prolonger l’expérience de jeu en essayant de récupérer tous les objets cachés, anciens jouets de John, mais cela n’apporte pas grand-chose au jeu.
Conclusion
The bunker est annoncé comme un jeu d’horreur psychologique, mais si vous vous lancez dans cette aventure, vous vous rendrez vite compte que les tensions s’insinueront en vous tant la lenteur de l’histoire est pesante. De plus, si vous êtes en mode TV, la maniabilité en mode action rapide rend l’ensemble plutôt mauvais, mais si vous choisissez de prendre l’option nomade, dans le noir et avec un bon casque, vous pourrez tirer le meilleur du jeu.
LES PLUS
- Scénario sympa si on aime les drames psychologiques
- Vidéos de qualité
- Sous-titré FR
- Se refaire un jeu en FMV…
LES MOINS
- Maniabilité en mode dock
- Histoire très longue à démarrer
- Durée de vie trop courte