Développé par Blue Wizard Digital, Slayaway Camp est édité sur Nintendo Switch dans sa version Butcher’s Cut et est sorti le 22 mars 2018 sur l’eShop. Avis aux amateurs de vieux films d’horreurs des années 80, un nouveau sérial killer, du nom de Face de Crane, déboule dans un puzzle totalement Gore à souhait et nous vous proposons d’aller voir ce qu’il a dans le ventre (je précise qu’il s’agit là d’une expression).
Avant même d’avoir lancé une partie, le jeu vous met dans l’ambiance. Rires démoniaques, cris d’horreur et musique de fond type rock des années 70-80 avec un vieux son mono sur bande FM. Nous voilà revenus dans les eighty’s. Et cela continue après « avoir pressé sur n’importe quelle touche » puisqu’une bande annonce de film se lance immédiatement avec le style bien racoleur de l’époque et une voix off plutôt tragique : « Ils pensaient que le camp serait marrant, ils réalisèrent bien vite qu’il serait mortel ». Le tout agrémenté de meurtres signés Face de crâne, un tueur avec un masque de squelette. Vous l’aurez compris, humour et hémoglobine sont au rendez-vous….mais pas que, puisque Slayaway camp Butcher’sCut est avant tout un puzzle et qu’il va donc falloir faire travailler notre matière grise.
Voilà comment se présente un tableau : votre personnage et ses futures victimes sont placés sur une grille à la manière d’un damier. Lorsque vous faites bouger votre personnage, il se déplace sur toute la ligne dans la direction que vous avez indiquée, jusqu’à ce qu’il rencontre un obstacle ou une proie. Lorsque vous rencontrez un objet, vous stoppez simplement votre course et lorsqu’il s’agit d’une victime, vous l’assassinez sauvagement. Si vous arrêtez votre course à côté d’un innocent, il se mettra à fuir tout droit et bénéficiera du même traitement que vous ; soit sa course sera stoppée par quelque chose, soit il mourra s’il rencontre un feu de camp ou tout autre piège, que nous verrons plus bas. Enfin, pour la manière dont se passera le crime, tout dépendra du niveau de « Gorosité » que vous aurez choisi sur le premier tableau, juste avant de commettre votre premier meurtre. À ce moment-là, on vous demandera de choisir votre expérience jeu entre deux modes. Le premier mode, de 7 à 77 ans vous promet : « pas de sang ni de trucs gore, des cinématiques familiales, des airs de flûte calmes, des puzzles et rien que des puzzles ». Le second mode, nommé Carnage, annonce « des scènes de massacres ultraviolentes, des meurtres bonus terriblement dingues, une bande son métal réalisée par GNÜ Truntion et des puzzles remplis de sang ». Quel que soit le mode choisi, lorsque tout le monde est mort, un pentacle apparait au sol et il faut le rejoindre, pour passer au stage suivant.
Pour la mécanique de jeu, vous le découvrirez bien assez tôt, chaque puzzle aura son cheminement et il faudra que vous le trouviez pour avancer dans le jeu, sous peine de recommencer le même tableau. Chaque monde est représenté par un film, dont vous êtes l’anti-héros et chaque puzzle est une scène du film. Dans les derniers actes, vous devrez résoudre les puzzles en un certain nombre de déplacements, avant l’arrivée des forces de l’ordre. Pour vous aider, vous trouverez des d’accessoires dont par exemple, les bibliothèques que vous pouvez renverser soit pour écraser une victime, soit pour créer un point d’arrêt dans vos déplacements ou encore des paires de téléphones filaires, vous permettant de passer un coup de fil, pour que la victime la plus proche de l’autre combiné se déplace pour aller décrocher. C’est ingénieux et super fun.
Parmi les dangers qui vous attendent, outre le fait de ne pas pouvoir accéder au pentacle et tourner en rond indéfiniment, vous devrez éviter les mines explosives, les policiers, les points d’eau (et oui Face de Crane ne sait pas nager) les trous, les feux de camp et plein d’autres encore. Tout en réflexion, vous devrez déterminer dans quel ordre tuer vos victimes afin de vous retrouver en bonne position pour rejoindre la sortie. Si vous mourez, c’est la fin du film et le générique se met à défiler. Enfin, pour en finir avec les mécaniques, à tout moment dans le jeu, vous pouvez revenir au tout début de la séquence en appuyant sur ZL ou bien revenir un coup en arrière en appuyant sur L. De l’autre côté de la manette, le bouton R vous sert à avoir un indice moyennant finances. Pour gagner de l’argent, rien de plus facile, il vous suffira de réussir entre deux scènes, à tuer un innocent dans la mort bonus qui vous est proposée ; pour cela il faut arrêter un curseur qui se déplace rapidement de droite à gauche en le stoppant dans la « zone de meurtre ».
Slayaway Camp : Butcher’s Cut est en vue 3D isométrique et vous pouvez alterner en vue d’avion à plat à tout moment dans le jeu, en switchant les modes avec le bouton Y. Plutôt pratique pour s’éclaircir les idées sur un parcours épineux. Les graphismes du jeu sont cubiques à souhait et nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que si Notch avait créé la série South Park, cela ressemblerait clairement à Slayaway Camp.
La bande originale signée Gnü Trention passe du métal bien gras à des nappes de sons dignes des scènes de suspens d’un Vendredi 13 ou d’un Halloween. Comme toute la direction artistique du jeu, les moindres détails pouvant nous plonger dans le genre ont été pensés, réalisés, pour rendre hommage à ce style si particulier du 7e art.
Lorsque que l’on aborde la question de la maniabilité, que ce soit en mode dock, portable ou tactile, il n’y a rien à reprocher aux développeurs, mais vu le style de jeu, il aurait été vraiment remarquable de se planter.
Slayaway Camp : Butcher’s Cut comporte 300 scènes (ou puzzle) réparties à travers un peu moins de 30 films. Chaque film est un hommage parodique à de grands classiques du genre films d’horreur et vous pouvez choisir de les parcourir en les choisissant sur l’étagère d’un vidéo club au rayon films. Toujours dans ce genre de magasins quasi-disparus de notre époque, vous pouvez vous rendre à la boutique pour dépenser votre argent, durement gagné en étalant le sang de vos victimes dans des morts plus horribles (mais drôles) les unes que les autres et acheter d’autres morts bonus à infliger à vos futures victimes. Si vous en avez marre du shopping, rien ne vous empêche d’aller dans le menu des tueurs pour choisir d’incarner l’un des 60 protagonistes disponibles dans le jeu. A ce propos vous pourrez les débloquer en jouant dans les films auxquels ils appartiennent ou en utilisant un Killer Kode dans le menu des options. Nous vous laisserons les découvrir, mais sachez qu’ils sont plus loufoques les uns que les autres et que pour la plupart ils vous rappelleront forcément quelqu’un, si vous êtes fan du genre. Le dernier mode disponible au vidéoclub est le « pack gore » où vous pourrez revoir les cinématiques des morts bonus que vous aurez débloquées, parmi presque une centaine, comme par exemple « l’Arbasquelette », « l’erreur médicale » ou encore « digéré », bref, tout un programme. Petite précision sur les morts bonus, au moment de leur exécution, vous avez la possibilité de les faire jouer au ralenti en sélectionnant l’icône d’un escargot à l’écran ; de quoi rendre ces morts délirantes en véritables moments épiques.
Le menu d’option très complet vous propose de choisir les volumes sonores, la météo, la langue (dont le français, finement adapté dans les traductions) et le niveau de Gorosité. Enfin , pour aller plus loin dans les réglages, une fonction curseur vous permet de filtrer les couleurs, activer ou non les éclaboussures de sang, étendre votre champ de vision, activer ou non les sous-titres et même de changer le portail de sortie (qui est initialement un pentacle) : à vous de choisir entre spirale, crâne, chaton, visage heureux, boussole, cœur, donjon ou magique !
Conclusion
Slayway Camp : Butcher’s Cut est un bel hommage aux films gores des années 80. Un humour sadique plane en permanence au-dessus du jeu et tout est réfléchi dans les moindres détails pour nous plonger dans les codes qui font de ce genre un élément mythique et intemporel du cinéma. Si l’ensemble du jeu doit être pris au-delà du 1er degré, la partie puzzle, elle, est à prendre très au sérieux. Le jeu n’est pas simple mais la difficulté monte crescendo et il y a une foule de tueurs, tableaux et bonus à débloquer. Pour ne pas spoiler, nous n’avons pas tout dévoilé et une chose est certaine, si vous êtes fan du genre, foncez l’acheter (surtout qu’au moment où nous écrivons cet article, le jeu est à moins 50% jusqu’au 07 mai 2018).
LES PLUS
- Difficulté élevée mais pas ingrate
- Contenu très fourni : 300 niveaux, 60 tueurs, 90 pack gores
- Excellent hommage au genre 80’s Horror
- Humour déca(pit)ant
- Le réglage du niveau de Gorosité
- Graphismes cubico-south-minecraftiens
- Musiques Glam-Metal du groupe canadien GNÜ TRUNTION
LES MOINS
- Répétitif
- Puzzles tirés par les cheveux