La nourriture, il n’y a que ça de vrai. Sushi Strikers l’a bien compris puisque vous allez incarner l’un des plus gros mangeurs de sushi que vous n’ayez jamais vu. Ce jeu a-t-il les yeux plus gros que le ventre ? C’est ce que nous allons voir.
Un Sushi-nario
Dès le début, on vous met dans le bain avec un générique d’anime prévu pour le jeu. Vous entamez ensuite vos premiers pas dans la partie avec un choix pour déterminer si votre personnage sera un garçon ou une fille pour tout le reste du jeu. Peu importe ce que vous choisirez, vous vous appellerez Musashi. Vous êtes donc orphelin et habitez dans un petit village un peu écarté du reste du monde. La vie semble assez dure et les gens pauvres. Vous agissez en bienfaiteur en fournissant de quoi manger aux autres enfants pauvres du village. Evidemment, cette pauvreté n’est pas le cas de tout le monde et un gamin qui se prend pour votre rival vous en fait voir de toutes les couleurs juste pour le simple plaisir de vous humilier. C’est alors qu’apparaît un miracle ! Un jeune homme vient vous délivrer de la faim en vous offrant des sushis, un des mets les plus rares en ce monde à cause du monopole de ces derniers par l’Empire.
Vous apprenez alors qu’il existe des sushistes, des personnes qui ont suscité l’intérêt des dieux sushi appelés Sushinités. Leur amour pour les sushis a éveillé un pouvoir en eux leur permettant d’invoquer les Sushinités et de fournir des sushis à volonté. L’homme mystérieux vous donne un objet étrange avant de se faire capturer par l’Empire. Cet objet éveille ce nouveau pouvoir en vous : vous êtes devenu un sushiste. Et pas n’importe lequel puisque vous avez fait équipe avec la Sushinité la plus forte qui existe pour contrer l’Empire. Cependant, vous êtes encore bien trop faible et vous ne faites pas le poids face aux sbires de l’Empire qui vous mettent une raclée et vous ignorent totalement. Vous n’avez alors qu’un seul désir, arrêter le monopole de l’Empire sur les sushis et les rendre accessibles à tout le monde.
Bien que cette histoire soit complètement déjantée, elle tient la route et s’assume entièrement. Musashi est attachant(e) et le jeu prend une tournure addictive une fois les contrôles bien pris en main. Vous partez alors à l’aventure dans une guerre que vous souhaitez arrêter. Les personnages alliés et ennemis que vous allez rencontrer sont tous aussi déjantés que notre héros/héroïne, avec leurs histoires et leurs contextes ce qui les rendra plus proches et parfois pas si méchants/gentils que ça. De nombreux jeux de mots sont d’ailleurs dissimulés dans le nom des personnages et correspondent bien à leurs personnalités.
Un gameplay de goinfre
Dans votre aventure, vous allez rencontrer différents adversaires qui souhaiteront vous voler votre Suhshinité en vous provoquant en duel (parce qu’on est quand même un peu fair-play dans ce monde de brute). Les combats se déroulent dans un univers parallèle où les sushis sont illimités et défilent sur des rails infinis. Vous avez à disposition 3 rails de sushis de votre côté et un rail central commun aux deux parties. Pour jouer, c’est très simple, parmi les 4 rails à disposition, vous devez relier entre elles les assiettes de même couleur. Plus vous en reliez dans le temps imparti, plus vous mangez de sushis et plus vous mangez de sushis, plus votre pile d’assiettes sera grande. Ces assiettes seront vos armes que vous enverrez au visage de votre adversaire. Une grande pile inflige plus de dégâts qu’une petite. Dès que l’un des deux a ses points de vie qui tombent à 0, la confrontation s’arrête. Vous pouvez avoir des dégâts bonus en empilant à la suite que des assiettes de la même couleur, mais ce n’est pas des plus facile. Pour résumer : relier, manger, empiler et envoyer. Si jamais vous oubliez d’envoyer vos assiettes, ce n’est pas grave, le jeu s’en charge à votre place. Mais les envoyer vous-même sera un gain de temps non négligeable face à certains adversaires coriaces.
Pour vous aider à remplir votre ventre et vaincre vos adversaires, il existe des assiettes particulières. La première est l’assiette arc-en-ciel, celle-ci apparaît sur un de vos rails si votre dernière pile était constituée d’au moins 7 assiettes. Elle vous permet de la relier à n’importe quel type de couleur d’assiette et de faire des dégâts bonus. Dès que vous avez acquis les bases, cette assiette vous permettra d’être encore plus efficace et de rayer vos adversaires de la carte. Le second type d’assiette spécial ne se situe que sur le rail du milieu et elles seront numérotées. Sur ces assiettes seront disposés des bonus qui ne s’activent que si vous avez relié au minimum le nombre d’assiettes indiqué avant d’arriver sur le bonus. Par exemple, si l’assiette porte le numéro 6, vous devez relier au minimum 6 assiettes avant de pouvoir récupérer celle-ci et profiter de son bonus. J’aborderai les bonus un peu plus tard mais il serait dommage de ne pas profiter de ces bonus qui peuvent retourner une partie et vous faire gagner à 1 point de vie près.
Au niveau du gameplay, vous avez deux possibilités de jeu. La première et la plus intuitive se fait via le tactile mais implique de jouer en mode portable. Au tactile, il sera plus simple et plus rapide de relier les assiettes entre elles. Cependant, le geste requis pour envoyer les assiettes n’est pas toujours pris en compte et il faudra insister à quelques reprises pour que ça fonctionne. De même, le tactile n’est pas toujours super précis et il vous arrivera de temps à autre de commencer par une assiette dont la couleur ne vous intéresse pas. Et vous tromper de la sorte vous prendra un temps précieux, surtout quand les assiettes défilent à grande vitesse. Cependant, ce n’est pas trop handicapant car le problème n’est pas non plus omniprésent.
A l’inverse, vous pouvez jouer à la manette. Vous serez sans doute moins rapide qu’au tactile mais vous serez plus précis. Ici, aucun problème pour envoyer la assiettes, la seule pression du bouton X les enverra directement dans les dents de votre adversaires. Des options de gameplay à la manette peuvent vous faire gagner du temps avec la possibilité d’enclencher la détection des couleurs. S’il n’y a pas assez d’assiettes de même couleur sur les rails, le curseur se positionnera automatiquement sur une couleur plus appropriée. Cette fonction deviendra indispensable en progressant dans l’aventure si vous continuez à jouer à la manette car la vitesse des tapis sera toujours plus rapide et le curseur risque de vous pénaliser si vous ne pouvez relier aucune assiette.
Il convient alors de trouver un juste milieu : jouer en mode portable avec les joy-cons sur la console. Cela vous permettra de profiter du tactile pour la rapidité à relier les assiettes et des touches A et X pour plus d’efficacité. Mais cette façon de jouer ne sera pas adaptée à toutes les situations et n’est intéressante que chez soi et non dans les transports en commun.
Sushi-plication
Être sushiste implique que les Sushinités ont trouvé en vous un amour infaillible pour les sushis. Vous allez donc en trouver sur votre chemin qui accepteront de vous suivre si vous acceptez leur sushi de l’amitié. Vous pouvez avoir jusqu’à 3 Sushinités qui combattront à vos côtés et 2 en réserve qui gagneront de l’expérience sans combattre. Chaque combat est représenté par un niveau sur la carte. Chaque niveau propose trois défis à relever pour gagner de l’expérience bonus. A la fin du combat, un score vous est donné par rapport à la quantité de dégâts infligés et le temps passé. Plus vite vous éliminez un ennemi en infligeant de lourds dégâts, plus votre score sera élevé. Les notes de score vont de S arc-en-ciel, S, A, B, C et s’arrêtent à D. Une note élevée vous rapportera évidemment plus d’expérience. L’expérience servira à monter de niveau avec votre personnage.
Ce dernier deviendra plus résistant avec plus de HP et plus fort avec des lancers d’assiettes plus puissants. L’expérience servira aussi à augmenter le niveau de vos Sushinités. Celles-ci vous proposeront de nouveaux sushis et de nouvelles couleurs d’assiettes. A côté de ça, chaque Sushinité a un pouvoir qui vous aidera dans vos batailles. Les pouvoirs de chaque Sushinité sont indépendants les uns des autres et se chargent au fur et à mesure que vous mangez des sushis. Lorsqu’un pouvoir est chargé au max, vous pouvez l’activer. Vous pourrez ainsi vous soigner, accélérer le défilement des tapis adverses, obtenir sur vos tapis toutes les assiettes de la même couleur et bien d’autres. Arrivé à un certain stade, certaines sushinités pourront évoluer et développer de nouveaux pouvoirs.
A force manger des sushis, vous obtiendrez des affinités avec ceux-ci. Par exemple, en mangeant beaucoup de sushis au saumon, vous obtiendrez un passif que vous pourrez équiper. Chaque sushi offre un passif différent et vous permettra d’orienter votre gameplay. Par exemple, si vous souhaitez gagner plus d’expérience, vous pourrez prendre un sushi qui augmente passivement votre expérience à la fin de chaque combat. Ou alors, si vous voulez obtenir de meilleurs scores, vous pouvez prendre un sushi qui multiplie vos points à la fin des combats. Il y en a pour tous les goûts !
Fanta-sushi-que
L’avantage de Sushi Strikers, c’est que vous ne manquez pas de contenu. La carte est découpée en zones et chaque zone est assez vaste avec une bonne vingtaine de niveaux. La difficulté est croissante et progressive, de quoi éloigner la frustration d’une difficulté abusive juste pour gratter du temps de jeu. Si vous parvenez à accomplir un grand nombre de défis dans une zone, vous y débloquerez des niveaux bonus. Réussir ces niveaux ne sera pas sans récompense puisque vous avez à la clé une Sushinité rare à la fin du dernier niveau bonus. Cela donne du challenge à ceux qui en cherchent sans pour autant déséquilibrer le jeu. En parlant de challenge, Sushi Strikers ne s’arrête pas là et propose un objet approprié à ceux qui en veulent toujours plus. Au début de l’aventure, vous trouvez une ceinture noire. Si vous l’équipez à votre personnage, celui-ci aura son nombre de points de vie divisé par deux mais vous multiplierez votre score par 1.5, ce qui vous assure dans la majorité des cas un rang S ou S arc-en-ciel à chaque niveau. Quel intérêt ? J’y viens.
Sushi Strikers est basé en grande partie sur des termes culturels et connus. Le terme Sushido fait référence en partie au Bushido, il s’agit d’une façon de vivre dictée par des codes de conduite morale. De ce fait, un peu comme le karaté ou le judo, vous pouvez obtenir un rang (en dan) en fonction de vos exploits. Il existe de nombreuses catégories qui concernent toutes un aspect du jeu. Le nombre de plats mangés, le nombre de desserts mangés, le nombre de rang S arc-en-ciel, le nombre de niveaux terminés avec la ceinture noire, le nombre de victoires en ligne, etc… Chaque aspect a ses propres paliers à atteindre pour recevoir des médailles. Les médailles vous permettent de définir votre dan. Par exemple, pour passer au premier dan, vous devrez avoir un certain nombre de médailles en bronze, argent et or. Pour passer au suivant, il vous en faudra davantage et de paliers plus élevés. C’est un principe intéressant qui permet de vous “noter” sur votre polyvalence dans le jeu.
Pour finir notre petit tour d’horizon, nous allons parler des graphismes et de la bande son. Techniquement propre, Sushi Strikers est soigné et propose de nombreuses saynètes dans un style très orienté manga. Le seul problème ici est que la VO anglaise est imposée et impossible d’en changer les paramètres nulle part. Même si elle est plutôt bien réussie, c’est dommage de ne pas profiter de la VO japonaise. Le jeu est bien évidemment entièrement en français et les passages en VO sont sous-titrés. Côté son, l’opening nous donne le rythme dès le lancement du jeu (si vous n’appuyez pas sur une touche par inadvertance). L’ambiance déjantée se fait sentir tout au long du jeu dans tous ses aspects. La bande son est rythmée et entraînante mais toutefois suffisamment discrète et non envahissante. L’équilibre est subtil mais bien géré et finalement, on se laisse prendre au jeu sans trop de difficulté.
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Conclusion
Une surprise de luxe pour les amateurs de jeux sur smartphone et d’arcade, peut-être un peu moins bonne pour les autres. Hormis le tactile qui pêche de temps en temps, le reste du jeu tient bien la route. Sushi Strikers propose beaucoup de contenu, une difficulté bien jaugée et un scénario déjanté plus que satisfaisant. La bande son et les graphismes relèvent le tout et nous servent un jeu équilibré sur un plateau d’argent. Par contre, faites attention, vous risquez d’avoir faim de sushis après y avoir joué.
LES PLUS
- Humour déjanté
- Une bande son sympathique
- De nombreux niveaux
LES MOINS
- Devoir combiner touches + tactile pour réussir à jouer correctement