Avez-vous une âme de commandant ? Êtes-vous stratège ou bon tacticien ? Aimez-vous gérer des ressources et les exploiter au moment le plus opportun ? Ou plutôt préférez-vous surprendre par le nombre et foncer dans le tas ? Masters of Anima est un peu de tout ça à la fois. Saurez-vous trouver un juste milieu ? Pour en savoir plus, je vous invite à lire ce qui suit.
Emotions et empathie
Tout d’abord, concentrons nous sur l’histoire. Nous suivons l’histoire d’un jeune couple dont l’union est proche. Ana est archimage et Otto un apprenti. Leur union ne sera acceptée que s’il devient un mage accompli en passant un test d’aptitude. Tout allait bien, suivant son chemin, jusqu’au jour où notre jeune apprenti passa son test. Bien qu’il eût réussi avec brio, un esprit maléfique s’est mis à attaquer le monde. Ana étant la seule archimage, dû intervenir pour contrecarrer les plans de l’esprit. Mais dans le processus, tout ne se déroula pas comme prévu et Ana vit son esprit, son corps et son âme être séparés. Otto se mit donc en quête de réunir les 3 parties de sa dulcinée afin qu’elle puisse revenir entière et bloquer à tout jamais l’être maléfique et pouvoir enfin célébrer leur union.
L’histoire nous met dans le bain dès le début avec des phases de gameplay et d’histoire alternées. Cela pose un climat de confiance et nous met déjà proche des personnages et de leur relation. Le lien se crée facilement et on souhaite que tout aille au mieux pour eux. Lorsque le scénario progresse, on se met donc plus facilement à la place d’Otto et cela donne un objectif clair au joueur. C’est un point important est extrêmement bien géré de savoir impliquer le joueur dans un jeu. Masters of Anima l’a bien compris et en joue à merveille. La progression à travers les niveaux est fluide et nous émerveille par son scénario qui se renouvelle en même temps que les nouvelles phases de gameplay. L’équilibre entre l’histoire, le gameplay et une progression adéquate est parfait.
Ceci n’est pas Dark Souls
Le gameplay de Masters of Anima est assez simple au début mais augmente en difficulté au fur et à mesure de votre progression dans l’histoire. Votre personnage est donc un jeune mage récemment nommé et a pour pouvoir le contrôle des éléments. Vous pouvez ainsi créer une petite armée d’élémentaires pour vous aider et vous protéger au cours de votre périple. Au début du jeu, vous ne pourrez contrôler qu’un seul type de soldats avec un nombre maximum d’unités. Vous avez aussi une jauge semblable à du mana qui vous indique si vous pouvez invoquer de nouvelles unités ou non. Il vous faudra donc accroître cette jauge afin de pouvoir invoquer des unités plus facilement. Cette jauge se remplit en cassant quelques éléments de décor ou en éliminant des élémentaires corrompus qui se dresseront sur votre chemin. Vous avez également la possibilité de faire vos soldats redevenir leur élément de base pour récupérer du mana. Il s’agira donc de savoir gérer votre jauge de mana en fonction de vos adversaires et de juger si une unité de soldats sera plus efficace qu’une autre au moment le plus opportun. Evidemment, vous pourrez avoir sur le champ de bataille plusieurs unités différentes que vous gérerez en même temps. Un peu à la manière des Pikmins, vous devrez donc leur donner des ordres pour attaquer, faire des actions sur des objets spécifiques, tenir une position ou vous suivre dans vos déplacements.
La gestion du gameplay est très intéressante puisque vous devrez coordonner vos unités en fonction des lieux ou des ennemis que vous rencontrerez. Cela demande également une bonne coordination main/cerveau pour ne pas se tromper d’action parmi le panel à disposition. Les actions sont d’ailleurs très simples à prendre en main ce qui aide beaucoup à intégrer de nouvelles mécaniques. Le plus compliqué sera de vous y retrouver parmi les actions de toutes vos unités quand vous aurez 4 types d’unités ou plus sur le terrain. Vous aurez au total 6 actions à maîtriser :
- Attaquer avec votre personnage
- Ordonner une action sur un point avec le type d’unité courant
- Rassembler les unités du type courant sur un point
- Rappeler vers vous le type d’unité courant
- Donner l’un des trois ordres précédents à toutes les unités
- Changer le type d’unité courant (vers la gauche ou vers la droite)
Il faudra donc ne pas vous emmêler les pinceaux entre tous ces ordres et cela risque d’arriver souvent avant d’avoir une maîtrise totale du gameplay. La prise en main se veut progressive et vous commencez qu’avec un type d’unité que vous allez apprendre à manipuler pour comprendre son intérêt. Vous en découvrirez d’autres en progressant, toujours avec une phase de prise en main plutôt bien amenée qui vous fera comprendre l’utilité de chaque type d’unité mais aussi les interactions qu’elles peuvent avoir avec vous ou les autres unités. Mais un petit problème arrive malheureusement très vite, c’est que la difficulté du jeu progresse plus vite que votre temps d’adaptation avec les nouvelles unités. Il y a donc un beau challenge qui vous permet de voir si vous êtes réellement un maître tacticien mais je doute que ce soit le cas de tout le monde. Et cette évolution de la difficulté qui est au final gérée correctement ne correspondra pas à tous les types de joueurs. Il faudra donc essuyer pour certains de nombreux échecs afin de comprendre la bonne tactique à utiliser. D’ailleurs, le moment fatidique où vous comprenez la taille réelle du fossé que le jeu met entre votre maîtrise actuelle du jeu et le niveau attendu est face au premier boss. Il s’agit d’un cap à passer qui vous permettra de continuer sans trop de difficulté une fois que vous l’aurez franchi. Cependant, cela implique que vous devrez vous comporter face aux nouveaux ennemis basiques de la même manière que vous l’avez fait contre ce boss. Ce point n’est pas négatif de mon point de vue mais il est fort probable que beaucoup de joueurs y trouveront un reproche. Il y a une vraie technique à avoir et à intégrer pour maîtriser et exploiter le jeu au mieux. Oui c’est difficile et clairement pas accessible à n’importe qui. Mais ce n’est pas punitif ni déséquilibré pour autant et c’est ce qui est appréciable dans ce jeu.
Entre le moment où ce test a été réalisé et aujourd’hui, un patch est venu modifier cette mécanique et il sera possible de diminuer la difficulté du jeu, celle initialement de base à la sortie du jeu étant considérée comme la plus haute. Cependant, le reste du test sera toujours basé avant l’implémentation de ce patch.
Un fort pouvoir d’adaptation
Ce qui est plaisant dans le gameplay, c’est les possibilités infinies que vous avez à disposition pour combattre vos ennemis. Evidemment, il y en aura toujours des plus rapides, plus puissantes ou plus faciles que les autres. Mais cela permet à chaque joueur d’avoir son style de jeu. Et pour accentuer cet aspect, Masters of Anima propos un arbre de compétences complet et varié. Vous pourrez ainsi vous focaliser sur les compétences du personnage principal ou d’un type d’unités. Rien ne vous empêche non plus d’équilibrer en dispatchant vos points chez tout le monde. Vous pouvez également voir ce que proposent les niveaux supérieurs dans l’arbre de compétences et voir comment vous devrez adapter votre façon de jouer pour profiter au mieux des effets de ces compétences. A vous de voir si vous souhaitez participer au combat, tout miser sur vos unités ou faire un mélange des deux. Il n’y a pas de meilleure configuration qu’une autre et c’est assez plaisant.
Les combats sont bien amenés avec quelques interactions avec les décors. Certains combat mettront vos nerfs à rude épreuve, que ce soit des boss ou de simples ennemis. Le jeu a une durée de vie intéressante et ne mise pas que sur la difficulté pour l’étirer au plus loin. Les graphismes sont vraiment beaux et collent parfaitement à l’ambiance du jeu. Ils aident d’ailleurs beaucoup dans le gameplay et permettent d’identifier rapidement les actions à faire pour progresser, rendant par la même occasion l’histoire fluide. En progressant dans l’histoire, avant de lancer un niveau, on voit une petite liste d’objectifs à atteindre. Ceux-ci vous débloquent des points d’expérience et des points d’Anima si vous parvenez à les remplir. Chaque niveau propose des objectifs distincts qui sont assez intuitifs mais qui demanderont parfois un peu de réflexion et de recherche. Cela pousse à refaire les niveaux pour trouver ce qu’on a loupé et ce n’est pas plus mal car cela nous aide à améliorer notre prise en main du jeu. Pour finir, on peut aussi parler de l’ambiance musicale qui est plutôt discrète mais qui évolue en fonction des décors, des cinématiques et des combats. L’immersion est quasi-totale.
Conclusion
Masters of Anima est un jeu vraiment réussi sur tous les niveaux. Le scénario, les graphismes, la musique ainsi que le gameplay (qui au final s’éloigne beaucoup de Pikmin) sont des éléments qui sont réellement satisfaisants. Le seul “problème” est que le gameplay demande peut-être un peu trop de temps à maîtriser par rapport à la difficulté qui augmente en parallèle. On se retrouve alors en décalage entre le niveau de maîtrise actuel du joueur et le niveau de maîtrise attendu par le jeu. Cela demande du temps et un investissement que tout le monde n'aura peut-être pas. C'est dommage car ce sera l’unique reproche qu’on peut lui faire et sur lequel une majorité s’attardera car le reste est quasiment parfait et bien équilibré.
LES PLUS
- L'ambiance est maîtrisée par la bande-son et les graphismes
- Le gameplay avec les unités est très intéressant
- Le jeu propose de nombreux challenge et pousse à la rejouabilité des niveaux
- L'arbre de compétences est très libre et plutôt complet
- Des combats intenses, autant contre les monstres classiques que contre les boss
LES MOINS
- Difficulté qui évolue un peu trop vite pour le temps de prise en main
- Pas assez de temps et de niveaux pour maîtriser les nouveaux pouvoirs