Nous n’allons pas vous cacher que c’est avec une certaine émotion que nous avons reçu Mega Man Legacy Collection 2 à la rédaction. Il aura fallu attendre la Nintendo Switch et surtout 2018, pour avoir droit, nous aussi, à la suite de la légendaire compilation de Blue Bomber. En attendant Mega Man 11 prévu début Octobre en Europe, Capcom propose une séance de rattrapage pour les néophytes, mais aussi une version que l’on peut emmener partout avec soi et qui pourrait séduire les vieux baroudeurs. Voyons si le pari tient la route pour cette deuxième compilation comportant les opus 7 à 10 de Mega Man.
Les grandes lignes des scenario de Mega Man ne changent pas d’un opus à l’autre, et c’est toujours le cas pour les épisodes 7 à 10. D’un côté nous avons Dr Light, son Robot-Héro Mega Man aidé de ses amis et de l’autre, le vilain Dr Willy et ses robots destructeurs. Pour comprendre d’où vient ce conflit qui dure depuis 30 ans, il faut remonter aux origines des Mega Man Classic.
Un peu d’histoire ?
C’est au vingtième siècle que Thomas Light a rencontré Albert W. Willy alors qu’ils faisaient leurs études à l’institut de technologie. Nos deux compères et camarades de classe, sont allés au bout de leur Doctorat et ont donc obtenu leur diplôme ensemble. Nommés tous deux pour le prix Nobel de physique, le mal a germé dans le cœur de celui qu’on appelle désormais Docteur Willy, lorsqu’il termine deuxième face à son ami. Les années ont passé, et depuis ce jour, Thomas n’a plus eu de nouvelles de Willy. Le Docteur Light, dans le laboratoire qu’il avait construit à l’origine avec son ami, s’est donc mis à inventer et mettre sur le marché, une série de robots domestiques, dans le but d’aider et d’améliorer la qualité de vie l’humanité. Au-delà des robots domestiques, Thomas a mis au point un robot humanoïde, doté d’une intelligence artificielle, le DNL-000 a.k.a Proto Man. Malheureusement, ce premier robot fut jugé trop instable et potentiellement dangereux, donc envoyé directement au recyclage.
C’est au 21e siècle, en s’appuyant sur l’expérience du projet Proto Man, que le docteur Light créa une série de robots dits intelligents comme par exemple Rock, son robot assistant de laboratoire. A cette époque, la réputation de Light s’étendait à toute la terre et il était reconnu comme l’expert numéro un de la robotique. Cela en fut vraiment trop pour le Docteur Willy qui était rongé par la jalousie et ce qu’il considérait comme une défaite au prix Nobel. C’est alors qu’il vola et reprogramma des robots du Dr Light, afin de conquérir le monde. Pour faire face à cette menace et sauver la terre, Rock se porta volontaire auprès du Dr Light pour contrecarrer les plans machiavéliques de Willy. Après quelques modifications technologique et avoir été doté d’un bras canon, Mega Man (ex Rock) est donc parti en quête de sauver la terre…. 6 épisodes ont passé, et si à chaque fois Mega Man arrête les plans de Dr Willy, le vilain arrive toujours à s’en sortir.
Dans Mega Man 7, après avoir été mis en prison, 4 de ses robots qui étaient cachés, refont surface pour faire diversion afin que Willy s’échappe de sa captivité. Dans Mega Man 8, une entité maléfique s’écrase du ciel sur la base secrète de Dr Willy qui en profite pour exploiter cette mauvaise énergie à travers ses robots. Dans Mega Man 9, Dr Light est accusé de fabriquer des machines dangereuses, qui deviennent incontrôlables et tentent de prendre le contrôle de l’humanité. Bien entendu, il s’agit d’un coup monté de Willy, qui après s’être fait oublier de tous suite à sa dernière défaite, essaye une nouvelle fois de se venger. Dans Mega Man 10, un virus contamine les robots qui deviennent fous et même Dr Willy, victime d’attaques, vient demander de l’aide à Rock. Nous apprendrons plus tard, que c’est bien le vilain savant fou qui était derrière tout ça, proposant donc un anti-virus à tous les robots impactés, sous condition de le servir.
Conceptuellement parlant…
Le concept ne change pas non plus. Vous pouvez choisir dans quel ordre affronter les boss et leurs stages associés afin de vous approprier leurs armes une fois vaincus. Un ordre logique prédéfini existe puisque l’arme de l’un est le point faible de l’autre. Il n’est pas impossible de faire les jeux dans l’ordre que l’on veut mais il est plus facile de procéder ainsi. Bien entendu, ce sera à vous de le deviner, si vous n’avez jamais joué au jeu.Une fois les sbires de Dr Willy battus, vous devrez parcourir sa forteresse, son château, sa base secrète, pour arriver au boss final et sauver la planète, jusqu’au prochain épisode.
Et la technique ?
Pour le gameplay, il est clair que la majeure partie des bases ont été posées sur les 3 premiers épisodes mais c’est ce qui fait la force de la licence. Mis à part l’épisode 8 qui est un peu en dessous des autres, c’est un régal de parcourir les niveaux divers et variés que nous ont proposé les développeurs depuis 30 ans. Nous parlons ici de jeu de plate-forme action où la moindre erreur coûte cher et même si vous ne la payez pas tout de suite, sachez que l’on finit toujours par payer ses dettes dans Mega Man. Tout est calculé au pixel près, tous les ennemis ont leur particularité qu’il faudra apprivoiser, apprendre à connaître. Que ce soit dans leurs déplacements ou leurs points faibles, même si les patterns restent les mêmes pour chaque partie du niveau, votre plus grand ennemi sera vous-même. Il ne faudra pas vous précipiter tête baissée ou essayer de passer en force mais plutôt analyser à qui vous avez affaire, que ce soit contre les boss ou contre les ennemis lambdas que vous croiserez tout au long de votre périple.
Dans Mega Man Legacy Collection 2, graphiquement, tous les épisodes ne sont pas égaux. Effectivement, nous avons la première collection où la totalité des titres a été pensée/réalisée pour la Nintendo Nes. Puis Mega Man 7, sorti sur Super Nes avec de beaux graphismes 16 bit. Et après le premier volet de la série des Mega Man X, c’est ensuite sur PlayStation que Mega man 8 a vu le jour. Ensuite, sur les consoles virtuelles, les épisodes 9 et 10 ont été programmés avec la volonté de revenir aux sources, en proposant des graphismes 8 bit et de la chiptune, et il faut avouer que c’était bien réussi même si l’intention était certainement de surfer sur la vague naissante du rétro pour engranger plus d’argent. Si le jeu est très agréable en mode dock, nous avons été agréablement charmés par la qualité en mode nomade. Rejouer à Mega Man 7 en mode portable, nous a donné la sensation d’être partis du bureau avec une SNES mobile. La maniabilité elle non plus n’a pas pris une ride en étant compilée. Mega Man répond parfaitement, comme à l’époque et c’est un régal de jouer avec une manette pro ou directement sur la console. Le Joystick analogique de la switch n’a rien à envier au D-PAD ou à la manette Nes. Les petits plus de la compilation apportent un tir automatique avec le bouton A, qu’il sera libre à vous d’utiliser ou non.
Cité encore aujourd’hui comme référence par les compositeurs des studios indés qui nous pondent de jolis jeux rétro avec de la chiptune, la bande son des Mega Man en général, quel que soit l’opus, contient au moins un classique par épisode. Pour cette collection, Mega Man 7 nous fait profiter du DSP de la Snes tandis que sur les épisodes 9 et 10, ça sent le SPC700 à plein nez. Une fois de plus, nous nous passerons de commenter l’épisode 8 même si le passage au support CD, à l’époque, avait permis de meilleurs bruitages.
Pour finir, intéressons-nous à la difficulté. Si vous êtes nouveau sur la saga, il ne faudra pas vous décourager. L’épisode 7 appartenant encore à l’époque où les jeux vidéo étaient plus durs que maintenant (pas de sauvegardes, ni check point) les épisodes suivants permettent de progresser plus sereinement. Néanmoins, la licence n’a jamais été réputée pour être facile et elle est même parfois comparée à du Die & Retry, même si de notre point de vue cela n’a rien à voir puisque vous ne possédez que 3 vies au départ d’un stage qu’il faudra recommencer du début, une fois épuisées. Bien heureusement pour les néophytes, l’aspect collection embarque une sauvegarde que nous aborderons plus loin, lorsque nous traiterons le sujet de ce qu’apporte la compilation au-delà du fait de réunir les 4 derniers épisodes de la série.
Alors ces bonus et fonctionnalités de la compile ?
La première version de Megaman Legacy Collection nous avait offert beaucoup de bonus et options. Voyons ce qu’il en est de cette deuxième mouture; les défis sont toujours là, avec des « contre la montre » et d’autres défis à débloquer au fur et à mesure que vous terminerez les premiers. Sur les épisodes 9 et 10, vous pourrez effectuer les défis originaux inhérents aux versions sorties sur les e-shop et d’autres défis appelés « extra ». Enfin, si vous possédez l’amiibo Mega Man de Smash Bros ou mieux encore, le Gold qui était vendu aux US avec la première compilation sur 3DS, vous débloquerez des défis remix en v.3. Concernant le musée, vous retrouverez tout un tas de photos d’archives pour chaque jeu, allant des croquis de concept jusqu’aux artworks. Contrairement au premier Legacy, il manque les covers et notices de jeux. Ce qu’il manque aussi cruellement, c’est la partie « base de données » avec les petits commentaires pour chaque antagonistes. Comme nous vous le disions plus haut, les OST des Mega Man étant une référence du genre, il y a un lecteur audio disponible, donnant la possibilité d’écouter l’ensemble des bandes son. Malheureusement, comme dans la 1ere compilation, il n’est pas possible de toutes les jouer en playlist.
Enfin, quel que soit le jeu dans lequel vous vous trouvez, en appuyant sur le bouton « ZL » à tout moment, vous ouvrez un menu d’options en cours de jeu. A l’intérieur de ce menu, vous pourrez choisir de créer/charger un point de sauvegarde (attention il ne s’agit pas de sauvegarde en temps réel), activer/désactiver la sauvegarde automatique, le type d’affichage (avec ou sans décor autour d’un 4:3 ou en 16:9 « étiré »), le type d’arrière-plan, consulter les commandes ou quitter le jeu pour revenir au menu principal de la compilation.
En parlant du menu principal, une catégorie Options y est aussi disponible dans laquelle vous aurez la possibilité d’activer la « super armure », ce qui permettra de réduire de 50% les dégâts reçus par Mega Man. Sympa pour ne pas décourager les plus jeunes ou les néophytes. La langue des menus (disponible aussi en français), l’option amiibo et les crédits sont aussi dans cette partie.
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Conclusion
La deuxième partie de Mega Man Legacy Collection n’est pas aussi aboutie que le premier volet d’un point de vue contenu mais reste tout de même dans la même veine. L’intérêt principal de ce genre de titre étant de regrouper plusieurs jeux d’une saga, la mission est remplie et vient réparer la frustration sur 3DS où nous n’avions eu droit qu’au premier volet. Techniquement, les titres restent identiques à leurs versions d’origine, gardant leurs qualités et leurs bugs d’antan. Mega Man étant une licence comme on n’en fait plus, Capcom jouit depuis 30 ans d’un succès énorme et fait de cette compilation un incontournable pour les fans de la première heure comme pour les derniers arrivés (qui achèteront Mega Man 11 pour suivre la hype et qui voudront peut-être connaître l’historique). Pour finir, nous soulèverons deux points que nous jugeons vraiment inadmissibles de la part de Capcom; tout d’abord, vu la taille des contenus, cela aurait été plus fairplay de tout regrouper dans une seule compilation. Enfin, le choix de la « dématérialisation only » pour l’Europe, comme d’autres titres de l’éditeur, forcera les collectionneurs à favoriser l’import. Tout cela gâche le 30e anniversaire et laisse un goût amer pour quelque chose qui aurait dû ravir le cœur des fans plutôt que de les prendre pour des vaches à lait.
LES PLUS
- Portage à l’identique des originaux
- Retro-Nostalgie comblée
- Maniabilité excellente dans tous les modes
- Bande son indémodable
- Menus en Français
LES MOINS
- La double compile-arnaque
- Mega Man 8
- Le prix (x2)
- L’absence des « bases de données »
- Impossible de jouer la bande son en playlist