Sorti en septembre dernier sur Steam, A Robot Named Fight est plus un Metroid qu’un Vania en mode rogue like. Le jeu est édité et développé par un seul homme, Matt Biner Games, qui a fait le pari de titiller la corde sensible des adorateurs de Samus plus de 20 ans après la version 16 bit, tout en essayant de se différencier quand même. Ce n’est pas encore aujourd’hui que nous partirons pour SR388 mais, en attendant, nous vous invitons à nous suivre sur la planète terre, qui a bien changée.
L’histoire se passe bien des millénaires après l’humanité, alors que les machines régnaient sur Terre. Elles décidèrent de partir dans l’espace pour n’y laisser que des robots de la classe basse, afin qu’ils cultivent et entretiennent la planète bleue. Et puis, un jour, quelque chose d’autre arriva du ciel : Megabeast. Il s’agit d’une d’abomination de la taille d’une lune, constituée de chair, de bouches aux dents acérées, et d’organes reproducteurs, parachutant sur la terre toutes sortes de bestioles plus hideuses les unes que les autres, n’ayant qu’une idée en tête, détruire tous les robots pour les entasser à la décharge jusqu’au dernier. Dans A Robot Named Fight, vous incarnez un robot qui s’est mis en tête de survivre et de débarrasser la Terre de ce chaos.
Au démarrage, le jeu propose un menu très complet offrant une foule de choix dont certains laissent déjà supposer une grande rejouabilité. Au-delà de lancer une nouvelle partie et de faire quelques réglages, vous avez accès à une page « réalisations » qui vous permet de vérifier si vous avez relevé la cinquantaine de défis proposés tels que, tuer dix mille ennemis, avoir liquidé Megabeast quatre fois ou encore avoir collecté trois armes à énergie en un seul run. Une autre page, nommée « collection » est disponible avant de lancer le jeu. Il s’agit d’afficher l’arsenal que vous aurez débloqué à chaque fois que vous aurez joué. Effectivement, pour chaque partie effectuée, tous les objets que vous découvrez, secrètement planqués, seront disponible plus facilement à la partie suivante. En bref, plus vous jouerez, plus le jeu deviendra confortable. Nous avons testé la version 1.1.2.19 du jeu et il y en a presque une centaine à date. Autre choix sympa au menu, si vous êtes un fanatique de KPI, la section « Stats » vous fera rêver. Enfin, la partie « Endings » vous proposera de revoir les cinématiques du jeu avec l’intro et différentes fins, à condition de les avoir débloquées.
Vous connaissez maintenant le contexte et les possibilités offertes au lancement du jeu, alors entrons dans le vif du sujet. Dès nos premiers pas dans A Robot Named Fight, nous sommes frappés par deux choses. Tout d’abord son aspect 16 bit, qui rappelle plus que fortement la Super Nintendo. Le deuxième élément marquant est le level design, avec ses plateformes métalliques, ses portes-tunnels qui s’ouvrent lorsque l’on shoot dessus, ses bestioles organiques qui rampent, volent et s’accrochent aux murs, le tout dans un univers post apocalyptique. Tout est là pour nous rappeler ce bon vieux Super Metroid. Ce qui va faire la différence avec le hit de la console 16-bit de Nintendo, c’est le mode rogue like. Dans A Robot Named Fight, lorsque vous mourrez, vous perdez tous vos objets et devez recommencer depuis le début. En revanche, à chaque perte tragique, vous remarquerez que même si les biomes restent identiques dans la chronologie de leurs traversées, les décors, les objets trouvés/cachés changent aléatoirement de place à chaque fois. Si lors d’une régénération, vous avez le coup de foudre pour le monde dans lequel vous évoluez, il est possible de noter la graine associée afin de pouvoir y revenir. Côté maniabilité, vous pourrez légèrement être surpris si vous n’êtes pas un habitué du genre et aux premiers essais, vous aurez l’impression de manier un robot plutôt rigide. Mais très vite, lorsque vous aurez pris en main l’intégralité des commandes, vous comprendrez qu’il ne s’agit pas d’un Run & Gun (même si parfois vous pourrez vous défouler) et qu’il faudra être prudent et méticuleux pour ne pas tout recommencer à chaque fois. C’est à ce moment-là que les choses sérieuses pourront commencer pour vous.
Si l’on s’intéresse à sa durée de vie, le jeu est très prometteur. D’une part, le programmeur annonce plus de quatre milliards de possibilités quant à la disposition des labyrinthes, au moins 3 fins et presque une centaine d’objets uniques cachés un peu n’importe où. Tout au long de votre périple, vous trouverez différentes armes et autres objets d’amélioration vous permettant par exemple d’augmenter votre puissance, votre cadence de tir ou encore agrandir votre barre d’énergie. D’autres objets, des artéfacts archaïques disséminés sous formes de fragments à retrouver vous permettront de faire forger de nouvelles armes par d’autres robots spécialistes en la matière ou encore d’en faire des offrandes aux dieux mécaniques, mais à vos risques et périls. Si l’on ajoute à cela les modes défis cités plus haut, vous aurez de quoi vous occuper un bon paquet d’heures.
Nous avons déjà parlé de la direction artistique du jeu qui se veut absolument rétro d’un point de vue graphique et il en va de même pour la bande son. Chaque biome aura son thème, évidemment chiptune, et les bruitages semblent venir d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre.
Conclusion
Nous le savons désormais, les jeux indés se vendent sur Nintendo Switch mieux que nulle part ailleurs et cela n’est pas un hasard. Beaucoup de ces titres nous rappellent à l’âge d’or des JRPG et autres jeux de plateforme-action tout en bénéficiant de l’aboutissement de recherches et expériences sur les meilleures mécaniques possibles en termes de gameplay et/ou effets spéciaux. A Robot Named Fight est dans cette veine; il n’est ni plus ni moins qu’un mélange de recettes déjà éprouvées : Un MetroidVania façon rogue-like. Graphiquement parlant digne d’une SNES, une maniabilité sans reproches, des musiques retro envoûtantes, des pièges sadiques, des boss bien moches sans aucune morale et une vraie durée de vie, ce jeu vous en donnera pour votre argent. Pour couronner le tout, son scénario surprenant est la cerise sur le confetti et nous ne pouvons que vous conseiller ce titre peu connu mais qui mérite de faire partie des meilleurs.
LES PLUS
- Un bon plateforme action à l’ancienne avec des robots
- Le côté rogue like
- Plein de défis et d’objets à trouver
- Génération de graine
LES MOINS
- De bons thèmes musicaux mais pas assez
- Jeu en Anglais