Le jeu narratif des autrichiens de Mi’pu’mi Games vient de sortir sur Nintendo Switch. The Lion’s Song est composé de quatre épisodes et suit un personnage différent à chaque fois dans sa recherche de créativité et d’inspiration. Le premier épisode est disponible gratuitement sur Steam. La version Switch comprend naturellement tous les épisodes, voici notre test complet.
Episode 1 : Silence
Ce premier épisode intitulé « Silence » immerge le joueur dans la vie de Wilma, jeune compositrice de talent, qui se prépare à donner un concert qui va la faire connaître, décisif pour sa carrière. À la recherche d’inspiration, elle fuit la pression des attentes pour la solitude des Alpes autrichiennes. C’est un point & click à choix multiples et le joueur devra l’aider à composer en s’aidant de son environnement que ce soit des objets, livres, lettres, paysages… L’héroïne est cependant constamment dérangée par le bruit environnement à cause d’une tempête dehors et elle devra se concentrer pour faire abstraction à cela et terminer sa partition. Beaucoup de dialogues avec soi-même et d’autres personnages pour comprendre progressivement l’histoire de Wilma. De nombreux thèmes sont traités comme la solitude, le stress, le syndrome de la page blanche, les liens familiaux et même si cela est très rapide, les développeurs le font bien grâce à une écriture soignée. Enfin, terminons par la direction artistique retro pixélisée qui nous a tout de suite charmée. Tout le monde n’adhèrera pas au rendu mais c’est très réussi tout comme les animations, cela permet de faire ressortir les émotions des personnages. Les bruitages sont réalistes et la bande-son composée de petites notes jusqu’à former une vraie mélodie est superbe. Ce premier épisode est fort bien réalisé, la prise en main est assez simpliste mais c’est l’histoire racontée, l’ambiance et l’époque (début du 20e siècle) qui parviennent à convaincre. La durée de vie de cet épisode tourne autour de 45 minutes.
Episode 2 : Anthology
Anthology explore les profondeurs de la psyché humaine, vues par l’artiste Franz Markert. Franz est un jeune peintre au tournant du 20e siècle, qui tente de se faire un nom dans la haute société viennoise. Sa capacité unique à voir les défauts, les peurs et les émotions sous formes de « couches » lui permet de les capturer une à une sur ses toiles. Ce faisant, Franz exprime son point de vue personnel sur ses modèles, des membres éminents de la société viennoise ainsi que sur le monde et l’époque dans lesquels il vit. À travers son travail, Franz cherche à découvrir les couches des autres, mais aussi les siennes. Ses couches, qu’il a cherché toute sa vie sans pouvoir les voir, ni même les ressentir. Cette histoire est déjà plus complexe, il faut un petit moment avant de rentrer dedans et découvrir toutes les pensées de l’artiste. L’épisode parvient même à faire le lien avec l’aventure précédente de la jeune compositrice. Les développeurs ont réussi à rendre le personnage principal très attachant et ses choix de dialogues sont encore très variés. Toute l’histoire tourne autour de l’inspiration de l’artiste et des différentes couches de personnalité qu’il tente de voir chez ses modèles et le sujet et brillamment traité. Le gameplay reste inchangé même si la carte s’agrandi avec plusieurs lieux à visiter comme le salon où se réunit la haute société pour critiquer vos tableaux, le marché ou encore votre atelier. Les interactions sont simples grâce à un curseur que l’on pointe sur les personnages. La patte graphique est identique au premier épisode et la bande-son prend plus d’ampleur, c’est une nouvelle fois très convaincant de ce côté-là. Pour en finir avec cette histoire, elle est un poil plus longue et véritablement bien écrite et cet épisode offre une rejouabilité plus intéressante de part les nombreux personnages et lieux à visiter. La durée de vie de cet épisode est d’environ 1h.
Episode 3 : Dérivation
Dérivation vous plonge dans le monde scientifique du début du XXe siècle, une période marquée par de grandes réussites, mais aussi de violentes désillusions. À l’aube de la Première Guerre mondiale, la mathématicienne Emma Recniczek fait son entrée sur la scène universitaire pour résoudre un problème ayant trait au « changement ». Afin de débattre de sa théorie avec ses semblables, Emma tente d’entrer dans un club de célèbres mathématiciens. Se voyant refuser l’entrée à cause de son sexe, elle décide de se déguiser en homme. Cette troisième histoire se permet de faire davantage de lien avec les deux précédentes, ce qui s’avère particulièrement intéressant quand on découvre l’histoire des personnages sous un autre angle. Après les thèmes de la musique et de l’art, place aux mathématiques avec une histoire à nouveau maîtrisée et des personnages attachants. L’égalité homme/femme sera le thème principal et il est assez bien traité jusque dans les messages qu’il fait passer. On retrouve toujours différents lieux sur la carte ainsi qu’une nouvelle faculté, celle de pouvoir se déguiser en homme pour notre héroïne dans le but d’accéder à un lieu précis. La direction artistique est toujours épatante et la musique contribue à l’ambiance générale. Encore un très bon épisode dont le rythme est assez linéaire mais fort émotionnellement. La durée de vie de cet épisode avoisine les 1h30.
Episode 4 : Closure
Closure fait le lien entre tous les épisodes de la saison, c’est un peu comme une réunification. À l’occasion d’un mystérieux voyage en train, vous en apprendrez davantage sur des personnages bien connus : Wilma, Franz et Emma et sur leurs histoires. Vous revivrez leur passé et découvrirez leur futur. Des parties de leur vie s’imbriquent dans les histoires de quatre étrangers voyageant à bord du même train vers une destinée incertaine. Cet ultime épisode vous aidera à mieux comprendre comment les intrigues individuelles s’entrecroisent dans le monde culturel de l’Autriche du début du XXe siècle. Revivre les histoires sous un nouvel angle vous offrira une compréhension approfondie de l’agitation culturelle, artistique et scientifique de cette époque. Les choix du joueur dans cet épisode auront un impact direct sur l’histoire de tous les épisodes de The Lion’s Song, formant ainsi un arc narratif complet. Les décisions prises détermineront si les personnages trouveront ou non la réussite à laquelle ils aspirent. Le gameplay reste le même à savoir du point & click, des choix et beaucoup de dialogue. Cet épisode marque la fin des trois histoires précédentes, difficile d’’imaginer une nouvelle saison reprenant ces arcs narratifs. Les développeurs nous offrent une belle fin grâce à tous ces personnages attachants, on ne peut que vous recommander l’expérience. La durée de vie de cet épisode approche les 1h.
Une fois chaque épisode terminé, les développeurs révèlent combien de joueurs ont prit les mêmes décisions que vous sous forme de pourcentage et c’est très intéressant. Mais ce n’est pas tout puisque vous pouvez décider à nouveau en modifiant vos choix passés pour découvrir de nouvelles connexions. Cela se passe directement à la fin du jeu et n’impacte pas la progression. Vous pouvez également redémarrer l’épisode en question. Enfin, saluons la qualité de la traduction française.
Conclusion
Qu’est-ce qu’on l’aime cet eShop Nintendo Switch quand il nous propose d’aussi belles pépites. Avec The Lion's Song, les autrichiens de Mi'pu'mi nous livrent quatre épisodes passionnants, émouvants et charmants. Ce point & click narratif très simpliste dans son gameplay emporte le joueur du début à la fin. Bien entendu, il ne faut pas être allergique aux dialogues et aimer les jeux à histoire. Quoiqu’il en soit, pour 9,99€, vous avez quatre épisodes certes assez courts mais de qualité avec une superbe direction artistique rétro pixélisée et une jolie bande-son, de quoi passer un très bon moment.
LES PLUS
- Quatre histoires passionnantes
- Prise en main très simple
- Une belle conclusion
- Une direction artistique singulière
- Des personnages attachants
- Une jolie bande-son
- Traduction française de qualité
LES MOINS
- Durée de vie assez courte
- Des énigmes trop faciles
- Beaucoup de dialogues
merci pour le test !